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« L'échec ne réside pas dans la rupture, mais dans l'échec de la rupture. La séparation est le dernier acte de la vie commune. »
A défaut de réussir son union, autant ne pas rater sa séparation….
Partir, sans blesser l'autre. Partir, car comme tout film, un amour comporte un début, et une fin. Et quand c'est fini, quand on regarde dans une autre direction, partir proprement est la moindre des choses….
Dans la séparationDan Franck met sur le devant de la scène un lent et inexorable délitement d'un couple, et d'une famille. Aucun heurt, aucune violence….Beaucoup de non-dit, de silence. Des phrases courtes, souvent sans verbe. Des personnages que l'on ne nomme pas ; des enfants qui sont l'Aîné et le cadet, tout simplement.
L'indifférence d'une femme pour son mari qui ne peut que constater, faute d'avoir de réelles explications. Elle l'aime encore, mais en aime un autre. Elle veut partir, mais ne part pas. Elle joue, manipule, prend en otage deux enfants qui n'ont rien demandé, mais sont spectateurs d'une décomposition familiale et conjugale.
La détresse d'un homme quitté, abandonné……
« Il a toujours détesté Kipling, il n'est pas un homme, si c'est cela qu'on veut savoir. Il est perdu, jeté, abandonné.(…) Il est un enfant. Rien de plus terrible pour un enfant que d'apprendre à se consoler tout seul. Mais il ne s'aime pas assez pour se prendre lui-même entre ses bras. » (L'auteur fait allusion, ici, au célèbre texte de R.Kipling, Tu seras un homme)
Deux enfants dont l'un comprend vite les choses, et les formule à sa façon : « C'est la divorçation ? » demande l'Aîné à son père lui expliquant que Papa et Maman ne s'entendent plus.
Comment ne pas être attendrie par cet homme qui espère, se résigne, se bat pour ses enfants, et ne voit rien venir ?
Comment ne pas détester cette femme qui sachant avoir la loi pour elle devient sans foi ni loi, s'amuse de cet homme tant attaché à son Aîné, comme il l'appelle ,en lui arrachant sa dernière dignité, celle d'être un père comme il le souhaiterait.
Le ton est juste, ni en retrait, ni trop impliqué. Sans pathos, mais avec réalisme, le lecteur fait irruption dans ce couple dont il partage en direct la séparation. C'est à la fois triste, et révoltant. Triste pour ces deux enfants qui sont l'enjeu d'un désamour, et d'une routine conjugale qui les dépasse ; révoltant de par le comportement de cette femme que je qualifierais volontiers de "salope".
Voilà un texte que je découvre, presque par hasard, pour mon plus grand plaisir. Je remercie libfly, et les éditions Points d'en être à l'origine



Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Du désamour à la rupture.
Histoire d'un couple qui se sépare
Histoire mille fois écrite
Pourtant, ici, la séparation est vue et ressentie par l'homme.
Homme qui ne comprend pas ce qui lui arrive, qui ne cesse d'aimer.
Homme qui se remet en question
Depuis les premiers doutes de la femme jusqu'à la lente destruction du couple, jusqu'aux scènes, aux déchirements, jusqu'à la séparation.
Une fine analyse, avec des mots bien choisis ; des sentiments finement traduits. Une belle écriture pleine d'émotion.
J'ai ressenti une réelle empathie pour cet homme.
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Quelle justesse dans ce récit sur la fin de l'amour! J'ai lu "La séparation" alors que je venais moi-même de me séparer d'un des grands amours de ma vie et je peux dire que je m'y suis à maintes reprises retrouvée et que j'ai bien sûr été très très touchée par la finesse des observations de Dan Franck et par la beauté de son texte, dont le style simple mais poignant relève la puissance!
C'est un roman triste et déchirant mais aussi tendre et beau. Si il est bouleversant de suivre ce narrateur attachant dans sa descente aux enfers, ça fait du bien aussi, car on sent bien qu'auprès de lui et dans ses épreuves, on touche à l'humain à l'état pur et que dernière cette déchirure se cache beaucoup d'amour!
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Un roman Superbe. Cette histoire démarre avec une petite contrariété lors d'une sortie au théâtre, le jeu des mains : je te prends la main, je la caresse, tu réponds, tu es froide et distante, un contact sensuel et la machine va remarcher !!! souvent, l'on vit des moments identiques. Mais cette fois tout bascule insidieusement, doucement, impossible de résister. Puis le silence s'installe, l'incompréhension, le désir qui s'enfuit, les malaises qui amènent à la rupture. le narrateur à beau se battre pour re construire le couple, il acceptera tout, mais tel face à un tsunami, il sera incapable de résister à la rupture.

J'ai découvert "La séparation" en lisant les critiques du roman "les fidélités" de Diane Brasseur. Donc c'est avec un peu de retard que je me penche sur ce roman. Il a reçu le prix Renaudot en 1991, j'ai été conquis par ce roman qui décortique petit à petit toutes les étapes douloureuses d'une liaison qui se finit, avec ces non-sens, ses incompréhensions, ses aigreurs et ses colères.

Ce roman est un bijou de justesse et de sensibilités. Je l'ai trouvé très émouvant.
Un roman magistral à conseiller, plein d'empathie. Chacun qui a connu une séparation ou des moments douloureux dans la vie de couple se reconnaîtra dans la situation décrite par le narrateur.
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Avec ce livre, Dan Franck a gagné le Prix Renaudot en 1991. Il aurait sans doute préféré ne pas avoir à l'écrire, car il retrace les quatre mois de douleur qu'il a traversé lorsque sa femme s'est séparée de lui, avec tout le cortège de malheur, de peine et de déchirure que cela a impliqué pour lui et les siens. Ce livre est très bien écrit. Il retrace le parcours d'un homme autour de qui tout s'écroule brutalement, sans aucune raison, si ce n'est la vie qui passe, l'érosion du couple, cette envie de vivre ensemble et de partager le même chemin qui disparaît. le pire, c'est que rien ne peut expliquer ce que fait endurer cette femme à son mari. Elle en a simplement assez de lui. du jour au lendemain son comportement change. Elle ne veut plus le toucher, sa vue l'insupporte, ainsi que ses petites manies, celles que nous avons tous. La coupe déborde. Pourtant, il n'y a pas eu de signes avant-coureurs.
Elle prend un amant. Elle est folle amoureuse de cet "Autre", et le lui dit, crânement, rompant ainsi l'accord tacite qu'ils s'étaient fait, de ne jamais rien dire s'ils allaient voir ailleurs. Elle prend un amant, lui dit, et pourtant reste, car elle ne sait pas où elle en est, ni que faire. Elle ne sait pas. Indécision totale. le narrateur se dit "sadisé" en permanence, sombre dans les tranquillisants, l'alcool. Pourquoi lui fait-elle vivre cela, comme cela? Elle a le cul entre deux chaises, entre deux lits, pardonnez-moi l'expression!
Il lui demande ce qu'elle compte faire, rester, partir? Il y croit encore, au début. Ce n'est qu'une crise, elle va revenir, il pourra à nouveau faire l'amour avec elle, avec joie. Mais non, la crise dure, et s'installe, profonde. Elle devient de plus en plus mauvaise, rompt aussi avec son amant, mais déclare qu'elle va partir, sans le faire. Il cherche de l'aide autour de lui, va voir des amis. Ils lui disent d'être patient. Il part avec son fils aîné, cherche à installer une trêve de Noel pour les enfants qui souffrent terriblement de ce que le plus grand appelle "la divorçation". L'issue ne peut-être que dans la séparation, qu'ils réussissent finalement à faire, mais dans une telle douleur.

Ce livre dépeint une crise comme chaque couple peut en vivre à un moment ou un autre. Peut-être pas d'une telle intensité, ni aussi dramatique, car toutes les crises ne mènent pas à la séparation, mais possible, car le temps peut parfois peser, la vie quotidienne aussi, à moins d'y trouver un équilibre, et de se réjouir de vivre avec une personne qui nous insupporte parfois, mais que l'on a envie de croiser chaque jour. J'ai été assez en colère, au début, contre la femme du narrateur, me demandant pourquoi faire les choses comme elle les faisaient, avec autant de méchanceté et de cruauté. Et puis aussi, je me suis dit que pour les enfants cela devait être terrible. N'étant pas fille de divorcés, je ne peux pas comprendre cette douleur, mais je peux comprendre celle de ceux dont les parents sont restés ensemble "pour leurs enfants", pas pour eux-même, ni par amour. Cela aussi peut être dévastateur, à moins de comprendre que ses parents ne sont pas parfaits et ont fait de leur mieux, comme nous le faisons avec nos propres enfants.
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Dans "La séparation" Dan Franck met sur le devant de la scène un lent et inexorable délitement d'un couple, et d'une famille. Aucun heurt, aucune violence. Beaucoup de non-dit, de silence. Des phrases courtes, souvent sans verbe. Dan Franck parle de ses personnages comme s'ils étaient les sujets d'une expérience : les deux membres du couples n'ont pas de nom, leurs amis sont évoqués via la première lettre de leur prénom, et leur enfants sont simplement désignés comme "L'Aîné" ou "le Cadet". Cette distance donne l'impression au lecteur que cette histoire est impersonnelle.
Ce que veut montrer ce roman, c'est qu'une rupture est complexe, et malgré la distance de l'écriture, on se sent concerné surtout quand on a connu des difficultés en couple. Un roman qui reste un texte de référence de notre époque sur le thème de la séparation et qui peut rassurer ceux qui ont l'impression d'être seuls à vivre cela.
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Ce livre est une description presque scientifique des mécanismes d'une séparation standard. Avec la froideur d'un médecin légiste qui examine le cadavre d'un mariage éventé, l'auteur montre comment deux être, parents de deux enfants, vont en arriver là. A ce moment contre lequel tout couple pense inconsciemment être immunisé, mais qui, pourtant, peut arriver sans prévenir : la séparation, la rupture, le divorce. Froideur, oui, distance, absolument, car Dan Franck parle de ses personnages comme s'ils étaient les sujets d'une expérience : les deux membres du couples n'ont pas de nom, leurs amis sont évoqués via la première lettre de leur prénom, et leur enfants sont simplement désignés comme "L'Aîné" ou "le Cadet". Cette distance donne l'impression au lecteur que cette histoire pourrait concerner n'importe qui : ses amis, ses parents, ou son propre couple. Si ce n'est, quand même, que le personnage de la femme est fortement plus cruel et négatif que celui du mari, qui subit ses sautes d'humeur, ses hésitations, et son habileté à retourner la situation à son avantage. En fait, au-delà de la dissolution du couple, on assiste surtout à la destruction d'un homme, qui perd tout : [Attention, spoiler !] l'amour de sa femme et la garde de ses enfants, et même son appartement. [Fin du spoiler] Vraiment, on ne peut que haïr cette femme égoïste, manipulatrice, calculatrice et lunatique. Mais ce que l'auteur suggère malgré tout, c'est que derrière tout ça, le vrai responsable, c'est le temps qui passe, et la tendresse qui s'effrite. le mari, absent, plongé dans son travail d'écriture, a sans doute des torts, lui aussi... On le voit, c'est complexe, et malgré la distance de l'écrivain, on se sent concerné, on se sent torturé et on se sent désolé par le drame qui se joue sous nos yeux. Un roman qui reste un texte de référence sur le thème de la séparation.
Lien : http://surlestracesduchat.bl..
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Un livre intérieur, sur les sentiments, le désespoir et l'engrenage de la séparation.
Bien décrit, il fait réfléchir sur les liens du mariage, le divorce, la violence des sentiments , le couple mais aussi la relation entre un père et son enfant.
Ne laisse pas indifférent.
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Situation devenue classique ainsi que son thème.

Par une simplicité de mots, les sentiments se décriront avec la sensibilité de leurs mots.

Regard masculin sur une situation de fragilités et de désillusions rarement décrite avec tant de naturel.
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Juste et sincère, dans les mots, les sentiments et les situations du quotidien d'une séparation qu'on a peine à accepter. D'autant plus sensible que c'est écrit par un homme !
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