Les Aventures de Boro, reporter photographe : La dame de Jérusalem

Boro est de retour

Le roman populaire français a ses lettres de noblesse.

Dan Franck et Jean Vautrin, en créant voilà vingt-deux ans la série des Boro, prennent la suite d'Alexandre Dumas, Paul Féval ou Eugène Sue. Tradition française. Feuilleton. Rebondissements. Fluidité d'écriture.

Le nouvel épisode des Aventures de Boro, reporter photo-graphe, est l'un des meilleurs de la série.

Tout débute à Jérusalem en 1946 lors de l'attentat fomenté contrel'hôtel King David. Blémia Borowicz, alias Boro, est accosté par une femme mystérieuse dont il se met à suivre la trace - le parfum - à travers le monde entier.

Et l'on retrouve notre reporter en Palestine au moment de la fondation de l'Etat d'Israël, mais aussi à New York ou à Londres.

Avec lui, les ombres du passé. C'est qu'il a du mal à s'en défaire, de ses ombres, Boro... Voici venu le temps des retrouvailles.

Mais aussi celui des révélations.

le lecteur de cet épatant roman-feuilleton, qui prend le xxe siècle et ses horreurs pour toile de fond, sera comblé: réapparition de Dimitri, le demi-frère de Boro, déjà croisé quelques tomes auparavant lors de la guerre d'Espagne et dont on découvre qu'il s'est transformé en chasseur de nazis;

retour d'Arthur Finnvack, personnage trouble qui veille de loin sur Boro depuis des années, n° 2 des services secrets britanniques et dont on apprend qu'il est devenu aveugle à Buchenwald lors de l'ouverture du camp (le concernant, cette surprise n'est pas la moindre, mais n'en disons pas davantage...);

retour au premier plan d'une cousine qui fut aussi une maîtresse et est désormais la mère d'un enfant qui ressemble comme deux gouttes d'eau à Boro...

Derrière l'intrigue, redoutablement bien ficelée, L Histoire.

Franck et Vautrin rappellent que la déportation des juifs s'est poursuivie après la fin de la Seconde Guerre mondiale: les Britanniques traquèrent les juifs de Palestine et les remirent derrière d'autres barbelés, emprisonnés aux côtés des anciens soldats de l'Afrikakorps...

Ils pointent également les terribles rivalités qui divisèrent les différentes organisations juives. Boro, exilé permanent, est ici en compagnie de réfugiés apatrides. C'est là qu'il s'épanouit le mieux. le lecteur, comblé, en redemande.
- par busnel françois magazine Lire

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Ce tome des aventures de Boro retrace bien le terrible dilemme d'après-guerre sur le partage impossible de cette Terre promise et l'espoir qui tenaille les rescapés de la guerre de reconstruire ailleurs un autre avenir.

Boro change de guerre, une fois encore. Après les horreurs de la seconde guerre mondiale, le voilà en Palestine où d'autres enjeux sont au centre d'autres combats. Les fidèles compagnons sont toujours là, parfois miraculeusement ressuscités lorsqu'on les avait cru morts ; il y a toujours une belle brune aux yeux verts pour renforcer l'engagement de Boro... Et puis on en apprend un peu plus sur lui.
Pourtant, il y a de l'essoufflement dans l'air. Ce 8ème opus tourne un peu en rond, comme si ses auteurs avaient du mal à accomplir ce qu'ils ont annoncé au début de la saga : continuer jusqu'en 1956 et ramener Boro en Hongrie au moment de la révolution. Nous ne sommes qu'en 1946 et il semble difficile de relancer les intrigues et l'intérêt du lecteur. D'ailleurs, c'était en 2009 ; cinq ans après, toujours pas de suite à l'horizon... La panne ?
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