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Critique de vincentim2


En attaquant ce livre, je dois l'avouer, j'avais grande hâte de découvrir LE livre qui avait inspiré Jules Verne pour son roman "L'Île Mystérieuse ".

De fait, toutes les recettes sont là :
- la débrouillardise et l'ingéniosité du héros bourlingueur (digne de Mac Gyver)
- l'humanisme et le sens du devoir de chacun (prêts notamment à faire la cuisine pendant toute une semaine pour la communauté toute entière, voire à ravauder leurs habits)
- la moralité exemplaire pour ne pas succomber à la tentation (pas d'alcool, pas de jeu de cartes pour éviter les conflits)
- et pour finir, la volonté et le courage des naufragés, qui refusent de se résigner et se lancent dans la construction ( l'amélioration, pour être honnête ) d'une coque de noix qui leur permettra de rallier la civilisation
Heureusement, les naufragés dans leur malheur, n'ont pas besoin de recevoir une malle surprise du capitaine Nemo, puisqu'ils disposent de la carcasse du rafiot échoué, dont ils vont utiliser les matériaux disponibles jusqu'au trognon, ainsi que de quelques ustensiles indispensables à tout naufragé bien équipé : fusil avec baril de poudre (sèche), boussole, bible, et couteau à usage multiple, dont une petite scie ( je ne vous mentais pas, à propos de Mac Gyver), etc...

Cependant, la monotonie s'installe rapidement, au gré de l'énoncé des bulletins météorologiques désespérants (qu'est ce qu'il pleut en Nouvelle Zélande !) de François Édouard Raynal, notre baroudeur chercheur d'or de héros et des hauts et des bas périodiques du stock de nourriture de la communauté, qui ne doit son salut qu'à l'extermination régulière de colonies de lions de mers (les bébés lions de mer "de lait", notamment, plus savoureux et surtout moins huileux que les vieux lions décatis), une chance pour eux que BB n'ait pas encore été créée à l'époque. Comme quoi, Koh-Lanta n'a rien inventé, la préoccupation n°1 d'un naufragé, c'est toujours la bouffe !

Monotonie heureusement rompue par les principales prouesses technologiques de l'auteur (le roman est écrit à la première personne) : construction de la cabane, cheminée incluse, fabrication de savon, tannage de peaux, création d'une ligne de vêtements et de chaussure (en peau de phoque, vous l'aurez deviné !) et "cerise sur le gâteau", la réalisation d'un soufflet de forge et de milliers de clous pour améliorer le canot salvateur.

Il faut reconnaitre à F.E.R. (comme quoi l'homme portait bien son nom...) une force morale, un courage, une ténacité, un "leadership" naturel (comme on dirait de nos jours dans les équipes de rugby) hors du commun, sans lequel il n'aurait jamais pu rentrer en France retrouver ses vieux parents (qui le croyaient mort) et nous proposer ce roman, qui a surtout pour mérite de montrer à quel point la réalité ne dépasse pas toujours la fiction, en particulier d'un point de vue littéraire, et qui met d'autant mieux en valeur les romans de naufragés et autres robinsonade de mon enfance, (que ce soit Robinson Crusoé, l'expédition du Kon-Tiki, Naufragé volontaire), et en particulier l'Île Mystérieuse.

Et c'est pourquoi j'en conclue : Vive le plagiat ! qui permet de si bien enjoliver une histoire (quand on a l'imagination de Jules Verne) et de nous faire rêver, grands petits enfants que nous sommes restés.

NB: A noter une préface très intéressante de Simon Leys, tant par son analyse de l'histoire que par l'anecdote ayant attiré son attention sur le livre.
Lien : http://lecteurenserie.blogsp..
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