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EAN : 978B005MP8BC2
LESCARET (01/01/1981)
3.38/5   8 notes
Résumé :
Poème divisé en Vingt Chants. Un des textes de Voltaire qui fit le plus de scandale
Que lire après La pucelle d'OrléansVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Un poème, pas inhabile il faut l'avouer, et qui peut faire sourire, mais rien de plus.
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vOLTAIRE comme on a peut l'occasion de le lire
registre érotique
surprenant
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Voici la variante du chant 21 de l'édition en 24 chants...

Chauffe Voltaire!

L'âne plus fou revint vers la Pucelle
Jeanne s'émut, ses sens furent charmés;
Les yeux en feu:"par saint Denis! dit-elle,
"Est-il bien vrai, monsieur, que vous m'aimez?"
"Si je vous aime! en doutez-vous encore?
"Répondit l'âne. Oui, mon coeur vous adore
."Ciel! que je fus jaloux du cordelier!
"Qu'avec plaisir je servis l'écuyer
"Qui vous sauva de la fureur claustrale
"Où s'emportait la bête monacale!
"Mais que je suis plus jaloux mille fois
"De ce bâtard, de ce brutal Dunois!
"Ivre d'amour, et fou de jalousie,
"Je transportait Dunois en Italie,
"Las il revint; il vous offrit ses voeux;
"Il est plus beau, mais non plus amoureux.
"O noble Jeanne! ornement de ton âge,
"Dont l'univers vante le pucelage,
"Est-ce Dunois qui sera ton vainqueur?
"Ce sera moi, j'en jure par mon coeur.
"Ah! si le ciel, en m'ôtant les ânesses,
"Te reserva mes plus douces caresses;
"Si toujours doux, toujours tendre et discret,
"Jusqu'à ce jour j'ai gardé mon secret,
"De mes désirs si Jeannette est flattée;
"Si pénétrée du plus ardent amour,
"Je te préfère au céleste séjour,
"Et si mon dos tant de fois t'a porté,
"Tu pourras bien me porter à ton tour."
Jeanne reçut cet aveu téméraire
Avec surprise autant qu'avec colère
De Jeanne d'Arc le grand cœur en secret
Etait flatté de l'étonnant effet
Que produisait sa beauté singulière
Sur le sens lourd d'une âme si grossière.
Vers son amant elle avança la main,
Sans y songer, puis la tira soudain.
Elle rougit, s'effraie et se condamne;
Puis se rassure, et puis lui dit: "Bel âne,
"Vous concevez un chimérique espoir;
"Respectez plus ma gloire et mon devoir;
"Trop de distance est entre nos espèces;
"Non je ne puis approuver vous tendresses;
"Gardez-vous bien de me pousser à bout."
L'âne reprit:" L'amour égale tout.
"songez au cygne à qui Léda fit fête;
"Sans cesser d'être une personne honnête.
"Connaissez-vous la fille de Minos,
"Pour un taureau négligeant des héros,
"Et soupirant pour son beau quadrupède?
"Sachez qu'un aigle enleva Ganymède,
"Et que Philyre avait favorisé
"Le dieu des mer en cheval déguisé."
Il poursuivait son discours; et le diable,
Premier auteur des écrits de la fable,
Lui fournissait ces exemples frappans,
Et mettait l'âne au rang de nos savans.
Jeanne écoutait; que ne peut l'éloquence!
Toujours l'oreille est le chemin du coeur.
L'étonnement est suivi du silence.
Jeanne, ébranlée, admire, rêve, pense.
Aimer un âne et lui donner sa fleur!
Souffrirait-elle un pareil déshonneur
Après avoir sauvé son innocence,
Des muletiers et des héros de France;
Après avoir, par la grâce d'en haut,
Dans le combat mis Chandos en défaut?
Mais ce bel âne est un amant céleste;
Il n'est héros si brillant et si leste;
Nul n'est plus tendre, nul n'a plus d'esprit;
Il eut l'honneur de porter Jésus-Christ;
[...]
L'âne est pressant, et la belle agitée
Ne put tenir, dans son émotion,
Le gouvernail que l'on nomme raison.
D'un tendre feu, ses yeux étincelèrent,
Son coeur s'émut,tous ses sens se troublèrent;
Sur son visage un instant de pâleur
Fut remplacé d'une vive rougeur.
Du harangueur le redoutable geste
Était surtout l'écueil le plus funeste.
Elle n'était plus maîtresse de ses sens;
Ses yeux mouillés deviennent languissans;
Dessus son lit sa tête s'est penchée,
De ses beaux yeux la honte s'est cachée;
Ses yeux pourtant regardaient par en bas;
Elle étalais ses robustes appas;
De son cul brun les voutes s'élevèrent,
Et ses genoux sous elles se plièrent,
Tel on a vu Thibouville et Villars,
Imitateurs du premier des césars,
Tout enflammés du feu qui les possède,
Tête baissée attendre un Nicomède,
Et seconder par de fréquents écarts,
Les vaillans coups de leurs laquais picards.
L'enfant malin qui tient sous son empire
Le genre humain,les ânes et les dieux,
Son arc à la main, planait au haut des cieux,
Et voyant Jeanne avec un doux sourire,
Serrant la fesse, et tortillant le cu,
Brûler des feux dont son amant pétille,
Hâter l'instant de cesser d'être fille,
Et du satin de son croupion charnu,
De son baudet presser l'inguen à cru.
Déjà trois fois la défunte pucelle,
Avait senti, dans son brûlant manoir,
Jaillir les eaux du céléste arrosoir;
Et quatre fois la terrible alumelle
Jusqu'au vif ayant percé la belle,
Jeanne avait vu (car bien sentir c'est voir)
Du chaud brasier qui couve au dedans d'elle,
Naitre et mourir maintes et maintes étincelles;
[...]
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Argument.- Le cordelier Grisbourdon, qui avait voulu violer Jeanne,
est en enfer très-justement. Il raconte son aventure aux diables.


O mes amis ! vivons en bons chrétiens !
C’est le parti, croyez-moi, qu’il faut prendre.
A son devoir il faut enfin se rendre.
Dans mon printemps j’ai hanté des vauriens ;
A leurs désirs ils se livraient en proie,
Souvent au bal, jamais dans le saint lieu,
Soupant, couchant chez des filles de joie,
Et se moquant des serviteurs de Dieu.
Qu’arrive-t-il ? la Mort, la Mort fatale,
Au nez camard, à la tranchante faux,
Vient visiter nos diseurs de bons mots ;
La Fièvre ardente, à la marche inégale,
Fille du Styx, huissière d’Atropos,
Porte le trouble en leurs petits cerveaux :
A leur chevet une garde, un notaire,
Viennent leur dire : " Allons, il faut partir ;
Où voulez-vous, monsieur, qu’on vous enterre ? "
Lors un tardif et faible repentir
Sort à regret de leur mourante bouche.
L’un à son aide appelle saint Martin,
L’autre saint Roch, l’autre sainte Mitouche.
On psalmodie, on braille du latin,
On les asperge, hélas ! le tout en vain.
Aux pieds du lit se tapit le malin,
Ouvrant la griffe ; et lorsque l’âme échappe
Du corps chétif, au passage il la happe,
Puis vous la porte au fin fond des enfers,
Digne séjour de ces esprits pervers.

Mon cher lecteur, il est temps de te dire,
Qu’un jour Satan, seigneur du sombre empire,
A ses vassaux donnait un grand régal.
Il était fête au manoir infernal :
On avait fait une énorme recrue,
Et les démons buvaient la bienvenue
D’un certain pape, et d’un gros cardinal,
D’un roi du Nord, de quatorze chanoines,
Trois intendants, deux conseillers, vingt moines,
Tous frais venus du séjour des mortels,
Et dévolus aux brasiers éternels.
Le roi cornu de la huaille noire
Se déridait au milieu de ses pairs ;
On s’enivrait du nectar des enfers,
On fredonnait quelques chansons à boire,
Lorsqu’à la porte il s’élève un grand cri :
" Ah ! bonjour donc, vous voilà, vous voici ;
C’est lui, messieurs, c’est le grand émissaire ;
C’est Grisbourdon, notre féal ami ;
Entrez, entrez, et chauffez-vous ici :
Et bras dessus et bras dessous, beau père,
Beau Grisbourdon, docteur de Lucifer,
Fils de Satan, apôtre de l’enfer ! "
On vous l’embrasse, on le baise, on le serre ;
On vous le porte, en moins d’un tour de main,
Toujours baisé, vers le lieu du festin.
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Dans le dortoir, de cellule en cellule,
A la chapelle, à la cave, en tout lieu,
es ennemis des servantes de Dieu
Attaquent tout sans honte et sans scrupule.
Ah! sœur Agnès, sœur Marton, sœur Ursule,
Où courez-vous, levant les mains aux cieux,
Le trouble au sein, la mort dans vos beaux yeux?
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