Aux postes de plongée !...
Lentement, le sous-marin s'enfonça, l'avant d'abord...puis l'arrière. Le capot lui-même disparut. Il n'y eut plus que la tige très mince du périscope qui domina, tel un court roseau, la surface mouvante de la mer...
Là-bas, la côte ennemie profilait ses sommets dans la nuit sereine ; une belle nuit d'hiver, d'une clarté diaphane, laissant voir les astres les plus lointains et deviner les autres, plus perdus encore.
A vingt pieds sous l'eau, Marillac compta six fumées qui s'élevaient du côté des passes et crut reconnaître la masse sombre d'un vaisseau de haut bord. Les cinq autres apparaissaient comme des points minuscules, torpilleurs d'escorte à n'en pas douter. Il descendit plus bas et manoeuvra à gagner sa position de lancement, à cinq cent mètres de la route suivie par le convoi.
Silencieux, l'équipage exécutait les ordres de son chef...
(extrait du chapitre VII "la bataille")
Pardonne-moi, mon ami lecteur, si le pot-pourri que je t'offre est dépourvu de sens commun et propre à alarmer la plus honnête de tes conceptions maritimes.
Les marins sont gens peu connus à travers les Gaules...
J'entends les marins raisonnables, ceux dont les bâtiments fendent la vaste mer à la surface d'icelle et sous la calotte des cieux.
Des foules de choses ont été écrites sur leur compte.
Ces gens là ont la même histoire qui lie leur âme et fixe leur physionomie particulière, mais le génie disséqueur d'un "Conrad" ou la puissance descriptive d'un "Farrère" suffisent à peine à détourner l'attention publique de ses préoccupations continentales pour la diriger, l'espace d'un éclair, vers cet infini de toute illusion et de toute réalité : l'Océan !...
(extrait de "A mon lecteur" inséré en début de volume)