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Didier Sénécal (Traducteur)
EAN : 9782264043320
80 pages
10-18 (07/09/2006)
3.24/5   35 notes
Résumé :
Traduction de "On bullshit", publié initialement dans une revue, en 1986. Traduction française : 2006.

«L'un des traits les plus caractéristiques de notre culture est l'omniprésence du baratin...»
Harry G. Frankfurt

Harry G. Frankfurt, spécialiste renommé de philosophie morale, est professeur émérite à l'université de Princeton. Il a publié, entre autres ouvrages, The Reasons of Love, Necessity, Volition, and Love et The Importan... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Pour remplir ses obligations dans un cercle de Yale, qui demande tour à tour à ses membres de présenter un sujet, l'auteur bricole vite fait le sien sur le baratin, qu'il distingue nettement du mensonge.

J'ai un peu de mal à comprendre l'engouement que ce petit livre a suscité. J'ai beau le tourner dans tous les sens, je n'y vois qu'une blague potache entre amis, un caricature d'exposé savant qui a dû effectivement plaire aux habitués de ces discours et de ces réunions, mais qui me semble d'un intérêt plus que limité en dehors de ce cercle.
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On ne parle pas de l'art et de la manière pour mieux mentir dans son quotidien. Ce texte est un discours que Harry G. Frankfurt lors d'un groupe de travail à Yale. Depuis 1984, ce petit livre n'arrête pas d'être publié et il a même eu le droit à un gros bandeau rouge : "Le livre culte". J'avoue, ce titre m'a incité a acheté le livre. D'habitude, les livres cultes n'ont pas besoin d'être signalé. Mais l'art de dire des conneries est assez intriguant. J'en dit pas mal à l'occasion. L'auteur aussi puisqu'il a choisit ce sujet et il va nous dire qu'elles sont  les raisons qui l'ont amené à choisir  ces «conneries», mais aussi ce «baratin», cette «fumisterie», ce «mensonge» ou de l'«enfumage». Il parle  de son omniprésence : «Le domaine de la publicité, celui des relations publiques, et celui de la politique […] abondent en conneries si totales et absolues qu'elles constituent de véritables modèles classiques de ce concept.». En cherchant bien, vous trouverez de nombreux exemples. Il y a même des catégories comme enfumeur, menteur ou baratineur. «Un menteur tient compte de la vérité et, dans une certaine mesure, la respecte […] ; le menteur pense obligatoirement que ses déclarations sont fausses. A l'inverse, le baratineur n'est pas tributaire de telle contrainte : il n'est ni du côté du vrai ni du côté du faux.»

Bref, si vous aimez le mensonge ou vous voulez en savoir plus, vous savez quoi lire. 
Lien : https://22h05ruedesdames.wor..
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Ou comment la philosophie peut être drôle et décapante. Cependant, loin d'être un essai humoristique, cet ouvrage aborde des points importants de la question du langage, de la relation locuteur/auditeur, des rapports entre vérité et mensonge, des intentions et des effets. L'apport d'exemples est on ne peut plus bienvenu. J'aurais aimé que l'on m'enseignât la philosophie de cette façon, mais sur les trois années où j'aurais pu étudier cette matière, je n'ai eu en face de moi que des birbes pontifiants.
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S'agit-il réellement d'un travail universitaire de Yale sur l'art de dire des conneries...?
On sourit mais le titre est explicite et devrait mettre le lecteur aux aguets.
Et d'ailleurs, pour arriver aux 250 caractères requis, je pourrais en raconter aussi...
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
La prolifération contemporaine du baratin a des sources encore plus profondes dans les diverses formes de scepticisme qui nient toute possibilité d’accéder à une réalité objective et par conséquent de connaître la nature véritable des choses. Ces doctrines "antirealistes’ sapent notre confiance dans la valeur des efforts désintéressés pour distinguer le vrai du faux, et même dans l’intelligibilité de la notion de recherche objective. Cette perte de confiance a entraîné un abandon de la discipline nécessaire à toute personne désireuse de se consacrer à l’idéal d’exactitude, au profit d’une autre sorte de discipline : celle que requière l’idéal alternatif de sincérité. Au lieu d’essayer de parvenir à une représentation exacte du monde, l’individu s’efforce de donner une représentation honnête de lui-même. Convaincu que la réalité ne possède pas de nature inhérente, qu'il pourrait espérer identifier comme la véritable essence des choses, il tente d’être fidèle à lui même.
Pourtant, il est absurde d’imaginer que nous soyons nous même des êtres définis, et donc susceptibles d’inspirer des descriptions correctes ou incorrectes, si nous nous sommes d’abord montrés incapables de donner une définition précise de tout le reste. En tant qu’êtres conscients, nous n’existons que par rapport aux autres choses, et nous ne pouvons pas nous connaître aussi. En outre, aucune théorie ni aucune expérience ne soutient ce jugement extravagant selon lequel la vérité la plus facile à connaître pour un individu serait la sienne. Les faits qui nous concernent personnellement ne frappent ni par leur solidité, ni par leur résistance aux assauts du scepticisme.
Chacun sait que notre nature insaisissable, pour ne pas dire chimérique, est beaucoup moins stable que celle des autres choses.
La sincérité par conséquent, c’est du baratin.
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Le fait qu’un individu se comporte de manière prétentieuse n’implique pas que ses déclarations soient automatiquement des conneries. Bien sûr, cela explique souvent sa propension à proférer des conneries. Mais il ne faudrait pas en conclure que les conneries sont toujours motivées par la prétention.
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Quand nous disons d’un discours que « c’est du vent », nous signifions que rien d’autre ne sort de la bouche de l’orateur. Une simple vapeur. Ses paroles sont creuses, sans substance ni contenu. Par là même, son maniement du langage n’est d’aucune utilité pour le but qu’il prétend servir. L’orateur ne communique pas plus d’informations que s’il s’était contenté d’expirer l’air de ses poumons.
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La notion de fumisterie est similaire à la notion de mensonge, laquelle ne se confond pas seulement avec le caractère erroné de l’affirmation prononcée par le menteur, mais exige que ce dernier l’ait formulée dans un certain état d’esprit – à savoir dans le but de tromper.
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Une imitation factice, en toc, n’est pas nécessairement inférieure à l’objet véritable (si ce n’est bien sûr du point de vue de l’authenticité). Ce n’est pas parce que quelque chose n’est pas authentique qu’il présente par ailleurs le moindre défaut. Après tout, une imitation peut être parfaite. Le problème posé par une contrefaçon ne concerne pas son aspect, mais les conditions dans lesquelles elle a été fabriquée.
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