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Critique de Bdalex


Ce n'est pas ma première critique concernant Spirou. Mais ce sera la dernière.
J'ai longtemps hésité à m'attaquer à l'un des albums dessiné par Franquin. J'ai d'ailleurs l'impression confuse de m'appeler Hedmund Hillary, de me trouver au pied de l'Everest et de me dire "Bon sang, c''est haut !" en regardant le sommet.

Spirou par Franquin c'est mon Everest de la BD, ma madeleine de Proust et mon livre de la génèse. C'est vous dire ! Mais prenons dans l'ordre.

La genèse : j'ai commencé à lire des BD avec Spirou dessiné par Franquin, comme beaucoup de petits garçons de ma génération, et j'espère comme beaucoup de ceux des générations d'avant (peut-être pas tant que ça, finalement) et surtout de générations d'après.

La madeleine proustienne : Relire un Spirou et Fantasio, surtout sous la mine de crayon de Franquin, c'est me rappeler la joie de mes lectures enfantines. La découverte de héros au grand coeur, d'amitié fraternelle, les promenades dans des contrées inconnues en amérique du sud, en europe, en Afrique (avec Fournier), en asie. La rencontre avec des méchants finalement sympathiques. Qui peut avoir sérieusement peur de Zorglub. Avec un nom pareil, on comprend qu'il en veuille à la terre entière, mais qu'il soit incapable d'atteindre son objectif. Et puis surtout l'émerveillement devant le Marsupilami.

Et voila l'Everest : Spirou est un grand héros de la BD pour enfant. Mais c'est aussi et même peut être surtout un chef d'oeuvre de l'imagination débridée de Monsieur Franquin.
Tintin a le Professeur Tournesol, c'est vrai. Mais Spirou a le comte de Champignac et la fantaisie débridée de Franquin.
Faisons un tour du propriétaire. Il y a bien sûr toutes les application mycologiques de Champignac. Jamais personne ne pouvait imaginer, avant Franquin, tout ce qui était faisable avec un champignon. Il y a également les prouesses techniques des Turbotractions, parmi les plus belles voitures de la bande dessinée, sorties exclusivement de l'esprit de Monsieur Franquin. Je rêve toujours de pouvoir un jour me mettre derrière un volant. Il doit bien y avoir un carrossier quelque part dans le monde capable de la reproduire à l'identique.

Et puis surtout, il y a le Marsupilami. Cette créature est le plus domestique des animaux sauvages, le plus surprenant, le plus attachant.
Il est tellement attaché à Franquin que ses successeurs n'ont pas osé le reproduire dans Spirou. Ils ont gardé Spip, l'écureuil. Mais le Marsupilami, seul Franquin pouvait osé le traquer, le décrire dans son habitat, l'amadouer, le faire vivre hors de la jungle. Il n'est jamais humanisé, à la différence de Spip qui fait des réflexions que nous sommes seuls à comprendre, nous lecteurs. le Marsupilami restera toujours un animal surprenant, la part d'animalité brutale, tendre, joyeuse et diablement intelligente que nous rêvons de rencontrer dans notre animal de compagnie.

S'il existe quelques génies de la BD, n'en doutaient pas, Monsieur Franquin en est un.
Le nid du Marsupilami est un chef d'oeuvre à découvrir, redécouvrir et à laisser au pied de sa table de nuit, comme un doudou.

Revenez-y et laissez vous émerveiller. Puis achetez un billet pour la Palombie, mais chut, ne l'ébruitez pas. le Marsupilami n'aime pas le bruit !
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