Spirou et Fantasio, tome 19 : Panade à Champignac

Panade à Champignac, c'est l'adieu de Franquin aux aventures de Spirou et Fantasio.
Ce récit est une avalanche de gags graphiques et verbaux, d'anthologie.
C'est aussi l'exfiltration de Fantasio, de la rédaction de l'hebdomadaire...Spirou.
L' épisode est trépidant, nerveux et angoissant (il comporte une fausse fin assez éprouvante pour le jeune lecteur de l'époque de sa parution hebdomadaire!).
Bravo les Brothers, paru avant Panade à Champignac dans Spirou, occupait la dernière page hebdomadaire. Il s'agit, avant tout, d'une grande aventure de Gaston Lagaffe... Même si Spirou y joue un rôle somme toute non négligeable.

Ainsi se clôt la riche période du Spirou de Franquin... le dessinateur aura consacré au groom et à son ami Fantasio, son art en constante progression depuis la fin des années 40. C'est Gaston Lagaffe, sa création, qui prendra le relais dans une vie de graphiste loin d'être achevée.

On l'oublie parfois mais Franquin n'était pas le père de Spirou et Fantasio. Et dans cet ultime album signé de son nom, son refus de paternité tourne au sabotage parodique. Les deux héros subissent toutes sortes de singeries, infligées par les authentiques bébés de Franquin : Gaston Lagaffe, le Marsupilami et bien sûr Zorglub, le plus gros bébé du lot. Autrefois juvénile par sa mégalomanie, le Z adopte littéralement la mentalité d'un nourrisson, héritée de sa dernière défaite en Palombie. Les gags sont simples mais très efficaces, fondés sur une frénésie et un mouvement constant, qui évoquent certains films muets comme ceux de Buster Keaton, ou plus explicitement le cuirassé Potemkine, via une course-poursuite impliquant un landau. La passion de Franquin pour les engins motorisés donne lieu à des dérapages tout juste contrôlés : l'auteur est clairement tenté de mal finir son histoire (sans doute encore une de ses idées noires), mais se ravise, dernier pied-de-nez adressé au lecteur avant d'aller se consacrer à Gaston.

Panade à Champignac, c'est le feu d'artifice final du Spirou et Fantasio de Franquin.
Ce dessinateur virtuose en a marre de Spirou: Ce n'est pas lui qui a créé le personnage, et il s'en sent prisonnier après l'avoir amené au sommet.

Franquin nous offre donc cette aventure complètement déjantée, avec un Zorglub en bien piètre état... et les héros sont aussi fatigués, avec Fantasio stressé par Gaston Lagaffe et Champignac obligé de langer un nourisson de plus de cinquante ans!
Du grand art, avec des course-poursuites haletantes et un humour de qualité.

Panade à Champignac comporte en réalité deux histoires , puisque cet album comprend aussi" Bravo les Brothers.
Pour tout dire, je me suis vraiment éclatée, ( je dirais même bidonnée ) en lisant cette deuxième histoire qui est absolument excellente. C'est d'ailleurs à cause d'elle que je mets 5 étoiles, car franchement, c'est du très grand Franquin.
Reprenons du début : dans Panade à Champignac Spirou, Fantasio et leurs bestioles vont rejoindre le comte à Champignac . Ce dernier est à nouveau en train de faire des expériences sur un personnage déjà connu : le célèbre et inquiétant Zorglub. L'histoire reste sympathique, mais la suite est bien meilleure.
Dans Bravo les Brothers, Fantasio et Spirou vont travailler ( bah oui, faut bien gagner sa croute ) . Ils se rendent donc à la rédaction du journal de Spirou et là, Gaston ( en pleine forme, il faut le dire ) leur réserve une sacrée surprise !! Bravo, cela fait du bien de rire sans états d'âme !
A noter que notre gaffeur fait aussi un passage remarqué en première partie de cet album.

Le n°1 de mon top 5.
Cet album contient 2 histoires: "panade à champignac" et "bravo les brothers".
"panade" est très bon, mais c'est "bravo les brothers" qui touche au sublime.
Franquin lui-même au moment de sa dépression, alors qu'il jugeait durement sa production passée (et pourtant!!) admettait qu'il avait fait là quelque chose d'exceptionnel.
Une oeuvre comique est souvent jugée inférieure à une oeuvre dramatique. Quelle erreur. C'est beaucoup plus difficile à écrire et je n'en connais pas de meilleure que celle-là.
Une des trop rares oeuvres qui ont le don de me redonner le moral quelle que soit la situation.
Chef d'oeuvre.

Voici ce que dit Jean-Claude Carrière (scénariste de Bunuel, compagnon de route de Jacques Tati) de ce livre : "Panade à Champignac est, pour moi, l'exemple de tout ce qu'il ne faut pas faire dans un scénario. Mais Franquin y fait preuve de génie : il se sort de toutes les situations et les rend toutes crédibles. Un constant jeu d'équilibriste dont je ne connais pas d'équivalent. Il est temps de rendre à cet album sa juste place d'honneur dans l'histoire de la BD et de la littérature tout court"

Franquin n'est plus aussi inspiré par le héros de Dupuis et je l'ai ressenti lors de ma lecture. Sa science de la mise en page est présente, l'envie de gag aussi. Mais l'histoire tourne en rond et n'est pas aussi haletante que ce que l'auteur a pu proposer par le passé.

La deuxième histoire quant à elle fait la part belle à Gaston finalement et est bien plus délicieuse que la principale. Mais j'ai plutôt le sentiment de lire du Gaston que du Spirou.

Une histoire déjantée à souhait, des situations loufoques, des dialogues qui parfois frisent le surréalisme, le tout servi par un dessin extraordinaire de vitalité et de mouvement, Franquin livre ici son dernier opus de Spirou en transgressant les codes de la série. On aime ou on déteste, mais on ne reste pas indifférent.
Et surtout, surtout, ne passons à côté de « Bravo les Brothers ». Il s'agit plus d'un long gag de Gaston que d'une aventure de Spirou et Fantasio, mais l'humour et la poésie de cette histoire rend celle-ci indispensable. Une mention particulière pour le dessin animalier de l'auteur, au sommet de son art.

Mon avis:

J'aimais beaucoup lire les albums des aventures de Spirou et Fantasio quand j'étais plus jeune. J' ai donc commencé une collection il y a quelque temps qui se complète au fur et à mesure grâce à mes proches notamment. Celui-ci m'avait été offert par ma soeur à noël.

C'est un album qui comporte deux histoires. La première, Panade à Champignac est en réalité une suite de l'album L'ombre du Z, mais il n'est pas nécessaire de l'avoir lu pour comprendre l'intrigue de celui-ci, puisque le scénariste nous fait un petit résumé du précédant.
On retrouve à l'intérieur le célèbre duo Spirou et Fantasio et leur compagnon Spip, mais également le marsupilami et Gaston Lagaffe que l'on aperçoit au début de la bande dessinée, dont la présence pour ma part m'a paru inutile à l'intrigue. Bien sûr il y a également le méchant de l'histoire qui va vouloir subtiliser le bébé à la barbe de nos amis, et qui, idiot comme il est, va semer encore plus la zizanie et au final se faire avoir.
L'intrigue est un peu farfelue, bizarre. Avoir affaire à un adulte prisonnier dans le corps d'un bébé de huit mois est assez grotesque. Si j'ai trouvé les scènes drôles, car évidemment Spirou et Fantasio vont perdre le contrôle de la situation et laisser échapper l'enfant qui va semer la panique dans toute la ville, le dénouement m'a semblait un peu trop rapide et facile, moins inventif que d'habitude.

Bravo les Brothers, est beaucoup plus courte puisqu'elle ne fait qu'une vingtaine de pages. On retrouve ici Gaston Lagaffe qui travaille avec Spirou et Fantasio à la rédaction des Editions Dupuis. Comme son nom l'indique, il commet gaffes sur gaffes, il est gentil mais un peu simplet, il pense bien faire, mais au final il commet des bêtises énormes.
Comme dans la précédente, tout repose sur le comique de la situation. Les trois singes offert par Gaston à Fantasio pour son anniversaire sont en réalité des animaux dressés qui appartenaient à un cirque pour lequel ils réalisaient des numéros extravagants. L'un boit sans arrêt et est complètement saoul, un autre à mauvais caractère et frappe tous ceux qui n'applaudissent pas...
Les laisser en liberté chez Dupuis ne va pas être une bonne idée. le tout est bien rythmé, les farces s'enchaînent, on passe un bon moment mais c'est tout ce que l'on peut en attendre.

Pour conclure:
Une bande dessinée qui m'a un peu déçue. Panade à Champignac n'est pas assez développée et la fin m'a semblé trop rapide et facile, alors que le scénariste aurait pu aller plus loin, notamment en ce qui concerne le méchant de l'histoire qui n'en est pas vraiment un finalement. Même si le comique est bien présent dans les deux histoires et que l'on sourit facilement en regardant les planches, elles m'ont semblé un peu trop puériles. Je pense que pour ma part cet album est plus une parenthèse dans l'ensemble de la collection des albums de Spirou et Fantasio et qu'il ne fait pas partie des meilleurs. Dommage.
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