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Femmes en errance, telle est l'atmosphère de ce livre : femmes en errance de lieu, femmes en errance d'elles-mêmes, femmes en errance de leur vie ; fuites, exils, déménagements, voyages en train sont les destins de ces femmes tourmentées, vivant dans les prisons du coeur ou du souvenir, dans l'hiver de l'amour ou bien encore dans les miroirs d'un sourire qui détourne le regard des autres et le renvoit à lui-même. En toile de fond règne l'infinie solitude de chacune d'entre elles, prises au piège du mensonge des hommes et de leur confiance en eux. J'ai beaucoup aimé ce ce texte court, lu en quelques heures, où la poésie de l'écriture sait dire les déserts et les absences à travers des paysages à la fois impersonnels et concomitants. La brièveté des chapitres nous fait penser à ces paysages brièvement entrevus du train qui se succèdent les uns aux autres, telles ces tranches de vie qui passent sous nos yeux. C'est la raison pour laquelle j'ai apprécié la brièveté de ce beau texte, court et profond, qui, je crois, me restera longtemps en mémoire.
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L. et son petit garçon prennent le train à la gare Montparnasse. Direction la presqu'île de Crozon. A Châteaulun les attend sur le quai de la gare Emmanuelle, l'amie d'enfance de L. Elles ne se sont pas vues depuis vingt ans, se reconnaitront-elles?Retrouveront-elles leur complicité de naguère?

_ Helene Frappat tise une toile d'araignée subtile où sont emmêlés pèle mêle les souvenirs de L. , Emmanuelle, Bérangère, la grand-mère, trois génération de femmes.
Je me suis laissée prendre dans les mailles de ce filet savamment élaboré, j'en suis ressortie à la fois pensive, songeuse et un rien nostalgique. Court roman certes mais quel roman !
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Splendide petit livre (de 140 pages) qui évoque tout à la fois la douceur de la nostalgie, la tristesse de Rome quand on y est délaissée, une enfant souriant à une nouvelle élève dans une salle de classe, le mot « inverno » (hiver en italien), des rencontres furtives entre une femme et un homme dans des toilettes de train mais aussi les petits enfers domestiques dans lesquels on se laisse enfermé(e)s parfois et les drames conjugaux auxquels certains échappent et d'autres pas.

La suite sur mon blog : http://lepandemoniumlitteraire.blogspot.com/2011/06/inverno-dhelene-frappat-actes-sud.html
Lien : http://lepandemoniumlitterai..
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Ce court roman (140 pages) est mystérieux : il commence par une adresse en « vous » qui évoque le retour dans le passé, l'appropriation de celui-ci. Ensuite c'est une scène de crime : un homme prostré se tient au bord d'un lit, près de la femme qu'il vient de tuer. Mais il ne s'agit pas du tout d'un roman policier, c'est une plongée entre passé et présent, dans la vie de deux amies d'enfance qui vont se retrouver après vingt ans « d'absence ». On comprend que L. a vécu à Rome, qu'elle a quitté son mari volage et sa solitude pour rentrer en France où elle habitera à Saint-Ouen. Son amie d'enfance Emmanuelle l'attend dans la presqu'île de Crozon. On découvre son enfance marquée par des visites furtives chez ses grands-parents maternels dans une villa la vallée de Chevreuse et surtout l'histoire de sa mère, élevée dans la grande bourgeoisie et qui, après un internat à la Maison d'éducation de la Légion d'honneur, a voulu s'échapper de ce milieu et est tombée sous la coupe d'un homme plus âgé qu'elle.

C'est un roman de départs, de fuites, de jalousies, de rêves enfuis, de secrets et de déceptions et peut-être de renaissance. Beaucoup de non-dits aussi, d'entre-lignes où le lecteur doit se glisser, dans une écriture sobre et élégante. D'Hélène Frappat, j'ai lu il y a longtemps Lady Hunt, une réinvention du roman gothique où les souvenirs ont une large place comme dans Inverno. Pour être honnête, celui-ci ne ma laissera sans doute pas une grande empreinte mais c'est lié à son univers nébuleux entre passé et présent.
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Après quelques années passées à Rome, L. prend le train en compagnie de son jeune fils afin de rejoindre en Bretagne son amie d'enfance qu'elle m'a pas revue depuis vingt ans. Inévitablement, les souvenirs défilent derrière les vitres.

"Emmanuelle les attendrait à vingt et une heure sur le quai de la gare de Chateaulin. Si le temps le permettait, au cours du week-end ils passeraient une nuit dans la presqu'île de Crozon. Emmanuelle avait hérité du penty de ses grands-parents, une maison longue et basse au bord d'une falaise envahie par la bruyère et le vent, où les deux amies, à l'âge de neuf ans, avaient passé un mois de vacances, l'été."

Si c'est pas tentant tout ça ! J'aime beaucoup Chateaulin et les bords de l'Aulne, et le cap de la Chèvre, sans les touristes, c'est divin. Je me délectais donc de la suite et des turpides dans lesquelles les deux gamines allaient m'entraîner.

Euh... seulement voilà, j'ai dû me tromper de train, rater la correspondance, oublier de composter mon billet, que sais-je encore ? Jamais lecture aussi courte (140 pages au format vertical, ce qui doit faire 80 en format poche, voire moins) ne m'a semblé si laborieuse.

Je suis restée totalement hermétique aux réminiscences du passé qu'évoque la narratrice, à sa rupture amoureuse, au devenir d'Emmanuelle. Et j'ai eu beau retourner tout le wagon, j'ai peiné à mettre la main sur la nostalgie qui habituellement va de pair avec ce genre littéraire. J'attends encore des nouvelles des retrouvailles entre copines et la scène de meurtre qui ouvre le roman ne m'a même pas fait tirer le signal d'alarme, pourtant c'est pas l'envie qui me manquait de descendre en marche...

J'aurais mieux fait de rester sur le quai ou de prendre le train d'avant, il paraît que le roman précédent semblait plus réussi. Bref, que l'auteur me pardonne, ce fut un voyage ennuyeux, sans émotion et qui n'encombrera guère ma mémoire.

Voilà, c'était ma piètre contribution à la rentrée littéraire !

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Deux femmes, amies d'enfance, mais qui se sont perdues de vue, vont se retrouver en Bretagne où habite l'une d'elle.
Le voyage en train de l'autre, accompagnée de son petit garçon, est prétexte à faire revivre à la fois l'enfance commune, la vie des parents et la vie des deux jeunes femmes.

C'es un roman de femmes, de désobéissances, d'abandon, d'amours déçues, de vie rêvées qui ne se sont pas déroulées comme on l'espérait. Un roman de la fuite....

Une belle lecture.
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Dans le lit d'une chambre d'un immeuble d'on ne sait où, deux agents appelés par le concierge découvrent deux corps allongés dans un lit:
Lorsque le cadavre de la femme sera transporté sur une civière hors de la chambre, l'homme, toujours prostré au bord du lit, n'aura pas un regard pour celle dont il a rendu le visage méconnaissable.

Ainsi commence ce court récit de 140 pages (mais le format est si étroit que j'ai eu l'impression de n'en lire que la moitié).
Il me semblait après ces lignes qu'il allait s'agir d'un roman policier ou presque. Pas du tout! Comment dire? Ce sont des histoires de vie que chacun se ressasse, en voyage, entre deux destinations, deux parties de sa vie, un moment de rupture, de passage, de transition, un retour sur soi et sur l'amie qu'on va revoir, des bribes de passé qui reviennent, mélancoliques.

Il y est question de l'et de son petit garçon, de retour de Rome où ils ont abandonné le "mari et père", trop inconstant. Désormais ils se sont installés en banlieue parisienne, à Saint-Ouen et puis il y a Emmanuelle, l'amie d'enfance et de jeunesse, devenue sage-femme libérale, qui les a invités dans la maison de son enfance, en Bretagne,dans la presqu'île de Crozon. Elles ne se sont pas revues depuis vingt ans alors dans le train les souvenirs reviennent, forcément, de façon désordonnée, par à coups, comme dans la vie.
Enfin, Bérangère! C'est le personnage le plus haut en couleur, le plus attachant aussi, la mère d'Emmanuelle, élevée de façon rigide dans une famille de la grande bourgeoise, puis dans la Maison d'éducation de la Légion d'Honneur, mariée très jeune à Jean, le père d'Emmanuelle, à la suite d'une escapade de pensionnaire inconsciente. Celui-ci la poursuivra sans cesse d'une jalousie maladive mais c'est une rebelle et elle se vengera à sa façon dans les voyages en train entre Paris et la Bretagne avant de divorcer finalement et d'élever seule sa fille. le père se remariera et Emmanuelle ira régulièrement le voir en prison. Ah, oui, le début!
Ceci ressemble à un résumé mais ce n'en est pas un. C'est juste un essai de reconstitution comme quand on regarde un dessin cubiste. Il faut bien essayer de comprendre – au moins un peu! Enfin moi, j'en ai eu besoin. Cette fois ça n'a pas été simple car loin d'être linéaire, il s'agit d'un récit éclaté. On va on vient, on avance, on recule. On voyage en somme, du passé au présent puis de nouveau, retour en arrière. On s'arrête sur un épisode puis on repart, ailleurs, avec un nouveau personnage, un autre lieu, un moment plus proche ou plus lointain, au gré des souvenirs. C'est comme une errance, poétique, mélancolique, nostalgique, une vie, deux vies, trois destins emmêlés que l'on ranime un peu avant de les aborder à nouveau et de les faire revivre.
C'est un récit exigeant qui demande beaucoup d'attention. le style m'a plu, l'effort à fournir un peu moins.
http://liratouva2.blogspot.fr/2014/01/inverno-helene-frappat.html
Lien : http://liratouva2.blogspot.f..
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Âmes sensibles ou toute personne ayant vécu la prison chez soi, s'abstenir ou alors s'accrocher! le thème est tragiquement banal: l'emprise d'un être sur un autre et comment les choses s'installent insidieusement à petit feu chaque jour...
Hélène Frappat dresse un état des lieux en remontant le temps au cours d'un voyage, aborde aussi l'amitié malgré les années passées loin les uns des autres.
Un court roman qui m'a touchée par son écriture directe, simple, tellement réaliste et optimiste malgré tout!
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...nous voilà trimbalés entre temps et espaces, des reflux de la mémoire de l'et de l'amie de l'(personnage principal), et de ses parents et arrières-grand-tantes, des voyages de paragraphe en paragraphe à sauter d'un lieu à l'autre et d'une époque à sa voisine. Techniques d'écriture savamment maitrisées, les mots sont comptés, analysés, comptabilisés. On dirait que tout fut fait, et avec quel brio, pour faire entrer plusieurs mondes voisins dans 130 pages minuscules. C'est du maitrisé de chez maitrisé, de la littérature calculée, fagotée, alambiquée.

Or tout le monde n'a pas le talent de Gaudé, et de une, tout le monde ne sait pas communiquer un émoi en trois mots, et de deux, et puis cette technologie d'écriture est éculée (je relis ce mot – peur d'une lettre en trop), cette façon de composer une histoire par bribes et changements incessants de temps-espace. C'est du déjà vu mille fois…

Quant au style, il n'a rien de bien particulier, des phrases assez sobres, imbrications de propositions qui se renvoient, encore du calcul. Décidément, rien ne semble laissé au hasard dans ce roman, qui fleure trop la naphtaline et la composition. le tout dégage un relent de nostalgie quand même assez communicative, et donne presque envie de pleurer… sur le sort de notre pauvre littérature française…
Lien : http://livrogne.com/2011/12/..
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N°560 – Mars 2012

INVERNOHélène Frappat Actes Sud.

Inverno : un hiver en italien. C'est vrai que le texte est écrit sur un mode mineur qui évoque cette saison morne et glacée. L'Italie qui dans l'inconscient collectif est un pays lié à l'amour est pourtant ici synonyme de rupture puisque L.(nous ne saurons pas même son prénom, cette lettre signifiant peut-être le pronom « elle » pour plus d'anonymat) en revient avec son fils, en train, après que son ami, Elio, le père de son enfant, lui eut signifié leur séparation définitive. Ce voyage aller-retour dans la ville éternelle symbolise aussi les incursions dans le temps, dans le pays de son enfance, dans sa vie...

L. a partagé son enfance avec Emmanuelle qu'elle va rejoindre en Bretagne après un éloignement de vingt ans. C'est un peu comme si la mémoire de l'une suppléait celle de l'autre. C'est l'occasion de revisiter l'histoire de cette famille de grands bourgeois où la mère, Bérangère, élevée à la Maison d'éducation de la Légion d'honneur, choisit un jour de s'échapper et de céder au premier venu, Jean, de vingt ans son aîné, qui l'engrosse et l'épouse. Emmanuelle naîtra de cette étreinte furtive. Dès lors, Bérangère ne vit que pour son mari mais la différence d'âge rend bientôt celui-ci soupçonneux et même maladivement jaloux. Il n'a d'ailleurs pas tort puisque Bérangère multiple les passades aussi éphémères que nombreuses, collectionne les amants avec une prédilection pour les voyages en train [« Dans ces parenthèses suspendues entre deux gares, dans cet espace-temps parallèle qui semblait se dérouler nulle part, ces aventures n'avaient pour Bérangère d'autres réalités que l'intensité passagère du fantasme »]. Un divorce viendra conclure cette vie matrimoniale cahoteuse et Bérangère entrera dans la vie par le biais d'un travail libérateur.

Emmanuelle devenue sage-femme passe son temps libre à aller visiter son père en prison pour le meurtre de sa deuxième femme. C'est sur cette scène de crime que s'ouvre ce roman qui n'est pas, comme on pourrait le penser au début, un thriller.

Portraits de femmes en demi-teinte, [les évocations d'hommes sont peu flatteuses], de destins tourmentés, d'existences bancales et de fuites hasardeuses de ces passagères toujours en partance, toujours sur un quai, ou entre deux passades, avec en toile de fond une nostalgie malsaine, pleine de souvenirs, d'illusions perdues et de fantômes.

J'ai pourtant goûté l'écriture poétique et les décors de train [plus que les avions ou les voitures, les trains distillent cette atmosphère à la fois irréelle et temporelle de la vie]. Je me suis en revanche un peu perdu dans ces évocations ou le présent alterne avec le passé, dans ces zigzags entre la Bretagne et l'Italie, dans les évocations de personnages appartenant à des générations et des couches sociales différentes.
Je n'ai peut-être rien compris mais, le livre refermé, il ne m'en est pas reste grand chose et surtout pas l'envie de lire un autre roman de cet auteur.

© Hervé GAUTIER - Mars 2012.
http://hervegautier.e-monsite.com 
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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