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EAN : 9782360120567
80 pages
La ville brûle (23/01/2015)
3.93/5   120 notes
Résumé :
Pourquoi ces voyages en train qui l'emmènent toujours ailleurs, avec pour seule compagnie une valise et une carte famille nombreuse? Pourquoi ce sentiment de n'être jamais à sa place? Pourquoi ce slogan réclamant le droit à l'avortement semble-t-il lui être adressé? Pourquoi ce prénom si peu approprié? Les réponses à ces questions se trouvent au fond d'un carton oublié dans le grenier de la maison familiale.

Alain et Désirée Frappier sont les auteurs ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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Désirée, durant son enfance, a été ballottée de famille d'accueil en internat. En 1970, elle passera une année chez sa grand-mère, à Biarritz. Une année de bonheur pour l'adolescente qu'elle était. Puis, ce sera le pensionnat et les discussions entre copines, les sorties non autorisées. Elle fera la connaissance de Mathilde, plus âgée qu'elle, qui milite avec les filles du MLAC (Mouvement pour la Libération de Avortement et de la Contraception). Des filles qui n'ont peur de rien. Qui organisent des départs pour l'étranger où l'avortement est autorisé. Désirée rejoindra les rangs...

Le choix, c'est celui des femmes à pouvoir disposer de leur corps. Celui de mettre au monde ou non un enfant. Désirée Frappier nous plonge au coeur des années 70. Au travers de sa propre histoire, elle nous donne une grande leçon d'histoire. de l'appel des 343 femmes à la loi Veil en passant par le procès de Bobigny au cours duquel une jeune fille de 16 ans fut accusée d'avoir eu recours à l'avortement ou l'émancipation de la femme, elle retrace les grands événements des années 70 à nos jours. Un album instructif et documenté qui regroupe également des témoignages d'époque, des affiches publicitaires, des articles de journaux... Un album intime et touchant dans lequel Désirée Frappier montre à quel point la loi fut coupable, au point de rendre toutes ces jeunes filles également coupables, ainsi que le courage de toutes celles qui ont, un jour, osé s'opposer.
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Le choix c'est celui de vouloir ou non un enfant. C'est le droit de disposer de la liberté de son corps. Reprenant la chronologie de cette lutte (le manifeste des «343», le procès de Bobigny, le combat de Simone Veil pour faire adopter la loi etc) ce roman graphique est passionnant. Il montre surtout quels drames et quelles souffrances physiques et morales doivent subir les femmes choisissant l'IVG avant la loi. Avec notamment une planche, montrant «les outils» utilisés à l'époque, terrifiante. Et que la lutte pour ce choix, trente quatre ans après le vote de la loi (remise en question par l'extrême droite en autre) est de se battre au quotidien pour cette liberté. Une BD intelligente et militantisme.
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« J'ai souvent rencontré des gens horrifiés que ma mère ait pu me raconter ses avortements. On encourage toujours les femmes à souffrir en silence. Et comment aurais-je pu comprendre sinon ?
Les enfants portent les silences de leurs mères. Des silences qui se transforment en chagrins qui durent. »

Je voudrais partager aujourd'hui une lecture impactante, d'une lecture nécessaire en ce qu'elle représente une barrière contre l'oubli, la certitude (l'illusion ?) que certaines avancées sociales ne peuvent être retirées tant elles constituent naturellement un droit, comme l'est la légalité de l'avortement. Et pourtant, les débats qui surgissent avec son intégration dans la Constitution représentent une mise en garde, rendant toujours plus actuels les mots de Simone de Beauvoir, malgré qu'ils soient lus et relus depuis des années : « N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis ».

Dans ce roman graphique percutant, Désirée Frappier, à l'aide de son mari Alain, transcende son histoire personnelle, elle dont la mère mit au monde trois enfants en seulement 24 mois, pour mettre en image la lutte des femmes pour obtenir le droit de disposer de leur corps comme elles l'entendent, pour simplement ne pas mourir d'une situation qui leur tombe dessus par malchance, et dont les conséquences ne sont pas seulement portées par elles, mais par toute la cellule familiale. En effet, comment assumer une maternité imposée ? aimer des enfants qui n'ont pas été désirés et réussir à ne pas leur faire porter ce poids ?

« le choix » illustre de manière pédagogique la situation plus que dangereuse dans laquelle les femmes se trouvaient en cas de grossesse non désirée (trouver une personne – une « faiseuse d'anges » - pour se débarrasser de l'embryon ou y procéder soi-même (!), dans des conditions sanitaires absentes, en mourir ou « au mieux » finir à l'hôpital mal soignée et inquiétée par la justice pour avoir enfreint la loi – le roman graphique explique ainsi les tenants et aboutissants du fameux procès de Bobigny remporté en 1972 par Me Gisèle Halimi), l'organisation de la révolte par des mouvement comme le Mouvement pour la liberté de l'avortement et de la contraception (MLAC) et le courage de ces femmes qui effectuaient des avortements clandestins, la révolution que constitua la loi Veil, adoptée en novembre 1974 malgré ses imperfections. Des interviews de médecins et militantes du MLAC illustrent scientifiquement et rationnellement ce documentaire, permettant de donner des arguments contre les personnes qui seraient encore opposées de nos jours à ce droit. Des annexes composées d'articles de journaux permettent de saisir quelles étaient les mentalités de l'époque et la violence des oppositions conservatrices patriarcales, qui tentent d'ailleurs toujours régulièrement de revenir sur ces droits, comme par exemple en 2013 en Espagne. Une représentation des instruments nécessaires aux avortements clandestins font également froid dans le dos et sont un symbole de cette période moyenâgeuse alors qu'elle date d'à peine 50 ans !

Je connaissais les grandes lignes de la loi Veil, du courage et de la détermination qu'il fallut à la ministre Simone Veil pour ne pas fléchir devant le tombereau d'horreurs que l'opposition lui balança, et pour remporter l'adoption de la loi ; j'étais ignorante en revanche de ce silence entourant les naissances rapprochées de la génération me précédant (signe que le tabou est encore assez présent). Et pourtant je me pensais bien informée. Je le répète, ce roman graphique est nécessaire, voire d'utilité publique.
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S'appeler Désirée lorsque sa famille trouve tous les prétextes pour vous envoyer dans d'autres foyers, pensionnats c'est un peu un comble, non ? ▪️▪️

C'est à travers sa jeunesse, ses rencontres, son parcours, ses interrogations familiales, que Désirée nous raconte avec Alain Frappier les années 1970 à 2014 sous l'angle de la conquête du droit des femmes à choisir de procréer ou non. ▪️▪️

Si ce roman graphique est très documenté, il n'est jamais didactique car petite et grande histoire, vie intime et débat politique se mêlent. ▪️▪️

Ce que soulignent les auteurs c'est que bien plus que le bien de l'enfant brandi systématiquement en étendard c'est le besoin de contrôle du corps de la femme par les hommes qui est au coeur de la question du droit à l'avortement.

Comme s'il fallait compenser ce pouvoir incroyable de pouvoir donner la vie.

▪️▪️ le choix montre, si besoin est, combien ce droit des femmes a été durement acquis et comment il est si facilement contesté encore aujourd'hui. ▪️ ▪️Paru le 22 janvier 2015 à l'occasion du 40e anniversaire de la loi Veil.

Une édition augmentée avec une nouvelle couverture a été publiée aux éditions Steinkis, le 30 janvier 2020.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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40 ans, jour pour jour, après le discours sur l'avortement prononcé par Simone Veil à l'Assemblée nationale, le 26 novembre 2014, Désirée et Alain Frappier envoyaient les fichiers de leur livre à l'imprimeur… Pourtant, malgré tout ce temps passé et tant de luttes menées par les femmes pour conquérir le droit de choisir de procréer ou pas, ce droit est toujours menacé par les intégrismes de toutes sortes.
L'histoire intime commence à la première personne du singulier. Celle qui raconte, entre en cinquième et voyage : « J'ai une carte famille nombreuse… Mais je voyage toujours seule. Je change souvent d'école… et souvent de famille. 1970 est une bonne année. C'est ma grand-mère qui me récupère sur le quai de Biarritz-la-négresse. » Elle s'appelle Désirée : « C'est curieux de s'appeler Désirée quand on ne veut pas de toi. »
Le dessin, en noir et blanc, est sobre, efficace, précis. Il permet de suivre cette adolescente qui arrive dans un lycée climatique pour jeunes filles asthmatiques où elle commence à… fumer et entend parler pour la première fois d'avortement : « Hélène, tombée enceinte d'un garçon de terminale… Elle avait trop peur d'en parler à ses parents. Elle a trouvé une adresse pour se faire avorter… Mais le soir, elle n'est pas revenue… Elle est morte ? Non, sauvée de justesse ! Une pionne l'a retrouvée baignant dans son sang, dans une chambre d'hôtel. »
Elle lit Sand, Balzac, Zola, Maupassant puis rencontre Mathilde qui fait partie du MLAC (Mouvement pour la libération de l'avortement et de la contraception.) Elle parle de l'appel de 343 femmes qui ont eu le courage, en 1971, de signer le manifeste : « Je me suis fait avorter ». Si les actrices ou les écrivaines n'ont pas été inquiétées, les intérimaires de l'enseignement ou de l'administration ont été brutalement renvoyées après la publication du manifeste.
Ainsi, au travers du parcours de cette jeune fille, nous suivons l'actualité, les procès comme celui de Bobigny, l'opposition de l'Ordre des médecins, le combat de Gisèle Halimi, avocate, et celui de Simone Veil devant une Assemblée composée de 469 hommes et 9 femmes ! Si la loi est votée en novembre 1974, elle n'entre en application que le 17 janvier 1975 mais l'hôpital Cochin, par exemple, refuse de l'appliquer.
« Les enfants portent les silences de leurs mères. Des silences qui se transforment en chagrins qui durent » et le dessin est très noir. Annie Ernaux publie L'événement, un livre boudé par les médias. Elle écrit : « Je n'ai jamais eu honte. J'ai davantage souffert du silence autour de mon avortement. Une immense solitude entoure les femmes qui avortent. »
Les différentes méthodes pour avorter sont détaillées mais ce qui est essentiel, c'est : « connaître notre corps et ne pas l'abandonner au pouvoir médical. » Il faut enfin citer Anne Joubert, texte ajouté dans les rencontres, à la fin du livre : « Tout ce qui a été acquis par la lutte des femmes peut être remis en cause à chaque instant par l'ordre moral et le pouvoir patriarcal. »
Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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critiques presse (1)
BoDoi
05 mars 2015
Le dessin, en noir et blanc, est d’un réalisme troublant, ce qui nous plonge inévitablement dans le récit personnel de l’auteure, auquel il sera difficile de rester insensible.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
La morale, c'est comme les régimes, ça interdit tout ce qui est bon.
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Présentation d'Annie Ernaux en 4e de couverture :
Ce sont les années françaises de 1970 à 2014 que font revivre Désirée et Alain Frappier. Non pas en général mais – excusez du peu, il s’agit de la moitié de la population – sous l’angle de la conquête du droit des femmes à choisir de procréer ou non. Et ils le font à leur manière sensible, mêlant le personnel et le social, l’intime et le politique. Pour rappeler « comment c’était avant », avant la loi Veil, pour montrer combien cette liberté, gagnée dans le combat le plus important du XXe siècle, reste menacée par des nostalgiques d’une société patriarcale. Le Choix, travail de mémoire et de vigilance, est aussi un manifeste pour une vie libre et heureuse.
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C'est tellement petit, un au revoir, quand il oublie de dire adieu...
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"... Trois bébés nés à une époque où la contraception est illégale et l'avortement, un crime contre l'Etat. Une époque où les femmes qui ne se sentent pas en mesure d'assumer une grossesse non désirée risquent leur vie en ayant recours aux techniques les plus insolites et les plus douloureuses."
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On ne dit pas : se faire avorter, mais : avorter. C'est comme : tomber enceinte ! Faut arrêter avec ce discours de la fatalité et de la soumission ! on dit : on est enceinte.
On dit bien tomber amoureuse !
Eh bien, on ne devrait pas ! L'amour, c'est pas fait pour se retrouver ras les pâquerettes !
S'envoyer en l'air, c'est mieux !
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