AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,89

sur 128 notes
5
13 avis
4
7 avis
3
7 avis
2
0 avis
1
0 avis
Désirée, durant son enfance, a été ballottée de famille d'accueil en internat. En 1970, elle passera une année chez sa grand-mère, à Biarritz. Une année de bonheur pour l'adolescente qu'elle était. Puis, ce sera le pensionnat et les discussions entre copines, les sorties non autorisées. Elle fera la connaissance de Mathilde, plus âgée qu'elle, qui milite avec les filles du MLAC (Mouvement pour la Libération de Avortement et de la Contraception). Des filles qui n'ont peur de rien. Qui organisent des départs pour l'étranger où l'avortement est autorisé. Désirée rejoindra les rangs...

Le choix, c'est celui des femmes à pouvoir disposer de leur corps. Celui de mettre au monde ou non un enfant. Désirée Frappier nous plonge au coeur des années 70. Au travers de sa propre histoire, elle nous donne une grande leçon d'histoire. de l'appel des 343 femmes à la loi Veil en passant par le procès de Bobigny au cours duquel une jeune fille de 16 ans fut accusée d'avoir eu recours à l'avortement ou l'émancipation de la femme, elle retrace les grands événements des années 70 à nos jours. Un album instructif et documenté qui regroupe également des témoignages d'époque, des affiches publicitaires, des articles de journaux... Un album intime et touchant dans lequel Désirée Frappier montre à quel point la loi fut coupable, au point de rendre toutes ces jeunes filles également coupables, ainsi que le courage de toutes celles qui ont, un jour, osé s'opposer.
Commenter  J’apprécie          540
Le choix c'est celui de vouloir ou non un enfant. C'est le droit de disposer de la liberté de son corps. Reprenant la chronologie de cette lutte (le manifeste des «343», le procès de Bobigny, le combat de Simone Veil pour faire adopter la loi etc) ce roman graphique est passionnant. Il montre surtout quels drames et quelles souffrances physiques et morales doivent subir les femmes choisissant l'IVG avant la loi. Avec notamment une planche, montrant «les outils» utilisés à l'époque, terrifiante. Et que la lutte pour ce choix, trente quatre ans après le vote de la loi (remise en question par l'extrême droite en autre) est de se battre au quotidien pour cette liberté. Une BD intelligente et militantisme.
Commenter  J’apprécie          490
« J'ai souvent rencontré des gens horrifiés que ma mère ait pu me raconter ses avortements. On encourage toujours les femmes à souffrir en silence. Et comment aurais-je pu comprendre sinon ?
Les enfants portent les silences de leurs mères. Des silences qui se transforment en chagrins qui durent. »

Je voudrais partager aujourd'hui une lecture impactante, d'une lecture nécessaire en ce qu'elle représente une barrière contre l'oubli, la certitude (l'illusion ?) que certaines avancées sociales ne peuvent être retirées tant elles constituent naturellement un droit, comme l'est la légalité de l'avortement. Et pourtant, les débats qui surgissent avec son intégration dans la Constitution représentent une mise en garde, rendant toujours plus actuels les mots de Simone de Beauvoir, malgré qu'ils soient lus et relus depuis des années : « N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis ».

Dans ce roman graphique percutant, Désirée Frappier, à l'aide de son mari Alain, transcende son histoire personnelle, elle dont la mère mit au monde trois enfants en seulement 24 mois, pour mettre en image la lutte des femmes pour obtenir le droit de disposer de leur corps comme elles l'entendent, pour simplement ne pas mourir d'une situation qui leur tombe dessus par malchance, et dont les conséquences ne sont pas seulement portées par elles, mais par toute la cellule familiale. En effet, comment assumer une maternité imposée ? aimer des enfants qui n'ont pas été désirés et réussir à ne pas leur faire porter ce poids ?

« le choix » illustre de manière pédagogique la situation plus que dangereuse dans laquelle les femmes se trouvaient en cas de grossesse non désirée (trouver une personne – une « faiseuse d'anges » - pour se débarrasser de l'embryon ou y procéder soi-même (!), dans des conditions sanitaires absentes, en mourir ou « au mieux » finir à l'hôpital mal soignée et inquiétée par la justice pour avoir enfreint la loi – le roman graphique explique ainsi les tenants et aboutissants du fameux procès de Bobigny remporté en 1972 par Me Gisèle Halimi), l'organisation de la révolte par des mouvement comme le Mouvement pour la liberté de l'avortement et de la contraception (MLAC) et le courage de ces femmes qui effectuaient des avortements clandestins, la révolution que constitua la loi Veil, adoptée en novembre 1974 malgré ses imperfections. Des interviews de médecins et militantes du MLAC illustrent scientifiquement et rationnellement ce documentaire, permettant de donner des arguments contre les personnes qui seraient encore opposées de nos jours à ce droit. Des annexes composées d'articles de journaux permettent de saisir quelles étaient les mentalités de l'époque et la violence des oppositions conservatrices patriarcales, qui tentent d'ailleurs toujours régulièrement de revenir sur ces droits, comme par exemple en 2013 en Espagne. Une représentation des instruments nécessaires aux avortements clandestins font également froid dans le dos et sont un symbole de cette période moyenâgeuse alors qu'elle date d'à peine 50 ans !

Je connaissais les grandes lignes de la loi Veil, du courage et de la détermination qu'il fallut à la ministre Simone Veil pour ne pas fléchir devant le tombereau d'horreurs que l'opposition lui balança, et pour remporter l'adoption de la loi ; j'étais ignorante en revanche de ce silence entourant les naissances rapprochées de la génération me précédant (signe que le tabou est encore assez présent). Et pourtant je me pensais bien informée. Je le répète, ce roman graphique est nécessaire, voire d'utilité publique.
Commenter  J’apprécie          250
S'appeler Désirée lorsque sa famille trouve tous les prétextes pour vous envoyer dans d'autres foyers, pensionnats c'est un peu un comble, non ? ▪️▪️

C'est à travers sa jeunesse, ses rencontres, son parcours, ses interrogations familiales, que Désirée nous raconte avec Alain Frappier les années 1970 à 2014 sous l'angle de la conquête du droit des femmes à choisir de procréer ou non. ▪️▪️

Si ce roman graphique est très documenté, il n'est jamais didactique car petite et grande histoire, vie intime et débat politique se mêlent. ▪️▪️

Ce que soulignent les auteurs c'est que bien plus que le bien de l'enfant brandi systématiquement en étendard c'est le besoin de contrôle du corps de la femme par les hommes qui est au coeur de la question du droit à l'avortement.

Comme s'il fallait compenser ce pouvoir incroyable de pouvoir donner la vie.

▪️▪️ le choix montre, si besoin est, combien ce droit des femmes a été durement acquis et comment il est si facilement contesté encore aujourd'hui. ▪️ ▪️Paru le 22 janvier 2015 à l'occasion du 40e anniversaire de la loi Veil.

Une édition augmentée avec une nouvelle couverture a été publiée aux éditions Steinkis, le 30 janvier 2020.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          240
Parce qu'on droit avoir le choix. Avoir le droit. Avoir la liberté du choix, pour toutes. Parce que le sujet est encore plus que jamais urgent, important. Une société qui s'octroie le droit de posséder les corps, de les contenir, de leur imposer son bon vouloir, est une société fascisante. le droit à l'avortement ! Quel grand , juste et noble combat ! Au nom de toutes celles qui ont vu ou voit ce droit leur être refusé, au nom de nos soeurs, de nos filles, en mémoire de nos mères : ne jamais oublier, ne jamais rien lâcher, rester toujours en éveil, transmettre cette mémoire aux générations futures, notre histoire commune. .
Au nom également de cell.eux qui ne furent jamais désiré.e.s , et qui savent les ombres et les silences qui recouvrent le désastre de leur vie.
Merci à Désirée et Alain Frappier pour ce livre, merci de nous rappeler les visages et le nom de toutes celles et de quelques ceux qui ont fait acte de résistance et d'humanité.
Le choix devrait être entre toutes les mains, partout dans le monde.

Astrid Shriqui Garain
Commenter  J’apprécie          140
40 ans, jour pour jour, après le discours sur l'avortement prononcé par Simone Veil à l'Assemblée nationale, le 26 novembre 2014, Désirée et Alain Frappier envoyaient les fichiers de leur livre à l'imprimeur… Pourtant, malgré tout ce temps passé et tant de luttes menées par les femmes pour conquérir le droit de choisir de procréer ou pas, ce droit est toujours menacé par les intégrismes de toutes sortes.
L'histoire intime commence à la première personne du singulier. Celle qui raconte, entre en cinquième et voyage : « J'ai une carte famille nombreuse… Mais je voyage toujours seule. Je change souvent d'école… et souvent de famille. 1970 est une bonne année. C'est ma grand-mère qui me récupère sur le quai de Biarritz-la-négresse. » Elle s'appelle Désirée : « C'est curieux de s'appeler Désirée quand on ne veut pas de toi. »
Le dessin, en noir et blanc, est sobre, efficace, précis. Il permet de suivre cette adolescente qui arrive dans un lycée climatique pour jeunes filles asthmatiques où elle commence à… fumer et entend parler pour la première fois d'avortement : « Hélène, tombée enceinte d'un garçon de terminale… Elle avait trop peur d'en parler à ses parents. Elle a trouvé une adresse pour se faire avorter… Mais le soir, elle n'est pas revenue… Elle est morte ? Non, sauvée de justesse ! Une pionne l'a retrouvée baignant dans son sang, dans une chambre d'hôtel. »
Elle lit Sand, Balzac, Zola, Maupassant puis rencontre Mathilde qui fait partie du MLAC (Mouvement pour la libération de l'avortement et de la contraception.) Elle parle de l'appel de 343 femmes qui ont eu le courage, en 1971, de signer le manifeste : « Je me suis fait avorter ». Si les actrices ou les écrivaines n'ont pas été inquiétées, les intérimaires de l'enseignement ou de l'administration ont été brutalement renvoyées après la publication du manifeste.
Ainsi, au travers du parcours de cette jeune fille, nous suivons l'actualité, les procès comme celui de Bobigny, l'opposition de l'Ordre des médecins, le combat de Gisèle Halimi, avocate, et celui de Simone Veil devant une Assemblée composée de 469 hommes et 9 femmes ! Si la loi est votée en novembre 1974, elle n'entre en application que le 17 janvier 1975 mais l'hôpital Cochin, par exemple, refuse de l'appliquer.
« Les enfants portent les silences de leurs mères. Des silences qui se transforment en chagrins qui durent » et le dessin est très noir. Annie Ernaux publie L'événement, un livre boudé par les médias. Elle écrit : « Je n'ai jamais eu honte. J'ai davantage souffert du silence autour de mon avortement. Une immense solitude entoure les femmes qui avortent. »
Les différentes méthodes pour avorter sont détaillées mais ce qui est essentiel, c'est : « connaître notre corps et ne pas l'abandonner au pouvoir médical. » Il faut enfin citer Anne Joubert, texte ajouté dans les rencontres, à la fin du livre : « Tout ce qui a été acquis par la lutte des femmes peut être remis en cause à chaque instant par l'ordre moral et le pouvoir patriarcal. »
Lien : http://notre-jardin-des-livr..
Commenter  J’apprécie          110
C'est tout de même plus chouette de vivre quand on est désiré (e)
Un slogan …rien qu'un slogan… mais le bon sens, la bonne foi, la bienveillance ne peuvent le démentir.
C'est tout de même plus chouette de vivre quand on est désiré (e)
Le répéter encore et toujours plus de cinquante ans après la loi qui a permis de limiter le carnage.
C'est tout de même plus chouette de vivre quand on est désiré (e)
Être encore obligé (e) d'être vigilant (e) alors que cela semble tellement admis, plus personne pour crier au meurtre.
C'est tout de même plus chouette de vivre quand on est désiré (e)
Un livre qui revient nous rappeler l'histoire de ces femmes et de ces hommes qui ont permis de faire respecter ce slogan.
C'est tout de même plus chouette de vivre quand on est désiré (e)
Un livre qui nous rappelle que le combat n'est jamais terminé et qu'il faut encore et toujours se battre.
C'est tout de même plus chouette de vivre quand on est désiré (e)
Merci à Désirée pour son texte si personnel mais à portée universelle
Merci à Alain pour son illustration sobre qui accompagne et appuie de son trait énergique cette histoire
Pour qu'aujourd'hui et demain on n'oublie jamais que
C'est tout de même plus chouette de vivre quand on est désiré (e).
Commenter  J’apprécie          60
J'ai lu cet album dans la foulée de "Il fallait que je vous le dise" qui le citait en référence.
A travers le récit de vie de la narratrice, le lecteur découvre l'évolution de la gestion de l'IVG et de ses enjeux avant et après la loi Veil. La situation et l'histoire de plusieurs femmes s'y croisent, multipliant les points de vue. L'apport des témoignages et explications de professionnels de la santé et du social apporte aussi un éclairage très important.
Commenter  J’apprécie          60
Un livre poignant où l'auteur nous raconte son histoire dans L Histoire. L'histoire du combat des militantes pour avoir le choix. le choix d'avorter, d'avoir le droit de disposer de son corps. Passionnant et très bien documenté.
Commenter  J’apprécie          50
Le livre parle de l'accès à l'avortement à travers plusieurs prismes: une histoire familiale, personnelle, des discours publics, des affiches militantes, des témoignages, des coupures de presse... tout se mêle pour créer une ambiance.
C'est une BD très émouvante, bien écrite et dessinée en noir et blanc.
Il y a aussi des réponses à un anti-IVG.
Un ouvrage essentiel pour ne pas oublier comment c'était avant, à l'heure où les droits des femmes subissent encore des assauts répétés pour les réduire à néant.
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (264) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5221 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}