Londres 1843. Célébré dans toute l'Angleterre pour sa courageuse – hum hum – campagne en Afghanistan, le capitaine Harry
Flashman profite tranquillement de son statut de héros en courant les bordels et les salles de jeux. le plus grand couard de toute l'Histoire de l'armée britannique aurait-il enfin trouvé le moyen d'accéder à une retraite en or sans verser pour cela une goutte de sang ? C'est sans compter avec l'incorrigible forfanterie de ce bon vieux Flashy : lors d'un repas chez des amis, il injurie gravement un jeune et arrogant baron allemand. Incident sans conséquences, pensez-vous ? Ce serait probablement le cas, si le baron en question n'avait pour nom
Otto von Bismarck et n'était destiné à devenir l'homme d'état le plus brillant et le plus férocement vindicatif de toute l'Allemagne. Et en plus d'être vindicatif, Bismarck a la mémoire longue et, quelques années plus tard, Harry
Flashman en fera les frais… Entrainé dans une des tortueuses machinations dont le futur chancelier allemand a le secret,
Flashman devra user de toutes les ressources de son insurpassable couardise pour conserver sa tête et ses jolies moustaches intactes. Pensez donc à toutes les bonnes dames des maisons de plaisir londoniennes qui seraient fort chagrinées s'il en était autrement…
Deuxième tome des Archives
Flashman, « le prisonnier de Bismarck » s'avère tout aussi délicieusement réjouissant et politiquement incorrect que le premier. Toujours aussi imbu de lui-même et bourrelé de vices, l'ami Flashy abandonne les exploits militaires pour se consacrer à la politique internationale et ceci avec un insuccès tout aussi phénoménal. Humour noir et érudisme sont encore une fois au rendez-vous avec en prime une très réussie galerie de nouveaux personnages ! J'ai particulièrement été séduite par la portraitisation de Bismarck qui, bien qu'encore loin du faîte de sa gloire, s'avère un enfoiré brillant et calculateur tout à fait sympathique. Il est brillamment épaulé par l'étourdissante
Lola Montès, fougueuse et célèbre maitresse de roi Louis de Bavière et accessoirement d'Harry
Flashman lui-même, et l'intriguant Rudi von Sternberg, tueur-enfant au tempérament aussi jovial que l'épée acérée. Que du beau monde, donc !
Et là, c'est le drame. Car, alors que l'auteur nous avait abondamment appâté avec des indices sur les futures aventures de l'ami Flashy, nous découvrons soudain avec horreur que celles-ci n'ont toujours pas étaient traduites. Et que – misère et désespoir – la maison d'édition L'Archipel semble avoir définitivement renoncé à le faire. J'irais bien flanquer le feu à leur siège en représailles, mais parait que ça ne se fait pas et puis c'est puni par la loi, allez savoir pourquoi… Il n'y a pas de justice, moi j'vous le dis.
(Critique déjà postée l'année dernière, mais je viens de l'effacer stupidement en voulant enlever une citation, et puisque
Flashman le vaut bien, la revoilà ! Ce serait bête de la virer, vu que c'est la seule du site pour le moment...)