AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Les enfants de l'Ô tome 1 sur 5
(01/01/1900)
3.86/5   21 notes
Résumé :
Alia, 2340

Un étrange signal apparaît sur les écrans de surveillance ECO. Ludméa, jeune stagiaire envoyée sur le terrain pour chercher son origine, se retrouve en pleine tempête, au cœur de la forêt de Gonara. L’affaire semble intéresser de près Ruan Paso, directeur adjoint des départements militaires pour la recherche scientifique, un homme plein de secrets.

Terre, 2066

Les jumeaux Line et Lúka tentent de survivre sous l... >Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après Les enfants de l'Ô, tome 1Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
3,86

sur 21 notes
5
6 avis
4
1 avis
3
4 avis
2
1 avis
1
0 avis
Les Enfants de l'Ô... une série de romans longtemps publiée sur internet, forte d'une assez grande communauté de lecteurs, laquelle a des années durant milité pour avoir son édition papier. J'en faisais partie et, ça y est, avec le temps et la détermination, nous avons gagné : Vanessa du Frat nous a gratifiés d'une édition papier enrichie, magnifique, un vrai objet d'art et... un vrai page-turner !!

Certains diront que je ne suis pas objective : Vanessa est une de mes meilleures amies. Mais ce qu'il vous faut savoir, c'est que nous nous sommes rencontrées grâce à son roman, et nous sommes devenues amies via l'écriture. Notre amitié est née d'une confiance mutuelle et, aussi, en ce qui me concerne, d'une grande admiration pour ce qu'elle écrivait à l'époque (déjà dix ans en arrière !). Mon admiration n'a, depuis, jamais cessé de croître.

J'adore ce qu'elle fait.

Et entre ce que j'avais lu à l'époque sur internet, et le roman papier que je tiens désormais entre mes mains... que de chemin parcouru ! Bon, déjà, l'objet est magnifique. Si vous en doutez, je vous laisse aller voir les photos sur facebook, et celles de mon IMM concernant le roman. Ensuite : l'écriture ! Elle s'est fluidifiée, les passages un peu trop denses sont devenus légers, et l'ensemble du roman repose sur un style en tous points prenants.
Dès la première ligne, on est embarqués dans l'histoire, aux côtés de cette pauvre femme enceinte jusqu'aux yeux, qui court pour sauver sa vie. Qui n'hésite pas à braver une tempête surpuissante au coeur d'une forêt dont chaque piège mortel pourrait mettre un terme à sa vie et à celle de ses bébés. Mais cette étrange femme fuit pire que la mort : elle fuit le Fils & le Père, ces scientifiques qui l'ont enlevée à son espace-temps d'origine, elle, l'ancienne fille d'une lignée royale sur sa planète de naissance, et qui se sont servis d'elle comme d'une couveuse... tout ça dans quel but ? On l'ignore même à la fin du roman, mais chaque chapitre dévoile un pan supplémentaire du mystère. Et à chaque réponse parcimonieusement révélée... deux nouvelles questions sont soulevées. Au moins !

Vanessa du Frat a l'art et la manière de vous frustrer toujours un peu plus, et c'est une bonne chose, car la curiosité est le moteur principal d'une bonne lecture. Ici, c'est soigneusement dosé, on veut en savoir toujours plus, même si on se doute que plus on avancera, plus le mystère deviendra épais !
Et ce qui est formidable, c'est que ce mystère repose non pas sur une donnée inconnue des personnages, mais au contraire sur ce qu'ils savent vraiment !! Ils se cachent énormément de choses entre eux, et c'est sur ce tissage délicat de secrets entremêlés qu'ils marchent, chacun en aveugle à sa façon, droit vers une catastrophe imminente.
Parce que rien ne peut bien se finir. Oh, oui, ils ont leurs moments de bonheur, mais... il y aura toujours quelqu'un ou quelque chose pour leur rappeler qu'il y a toujours plus puissants qu'eux. Et que les secrets ne durent qu'un temps... ils remontent toujours à la surface.

Côté personnages, sachez déjà qu'une majeure partie de ce tome 1 se déroule en huis-clos. Ainsi, bien qu'il y ait énormément de personnages de passage, les principaux ne sont qu'au nombre de cinq et c'est eux que l'on va exclusivement suivre.
D'un côté, nous avons Lùka et Line, les jumeaux enfermés par leur Père dans un laboratoire depuis tout petits, des jumeaux étranges, qui possèdent un Don quasi magique mais que la science explique sûrement (on n'en sait pas plus pour le moment) et qui, à force d'être confinés ensemble, en sont venus à être amants. Oui, oui, amants. Leur amour est à la fois très pur et extrêmement perverti, ce qui donne une ambiance riche en tensions et en événements inattendus.
De l'autre, nous suivons Ludméa et Ruan, deux jeunes gens tout à faix normaux (a priori du moins...) qui eux sont contraints de rester en quarantaine étroitement surveillée, après avoir été malencontreusement exposés à un virus inconnu. Une histoire d'amour aussi belle que glauque se développe entre eux. Vous verrez pourquoi. Mais vous êtes prévenus : là aussi, c'est tordu ! ^^
Et enfin, il y a Lyen, la femme enceinte dont je parlais au début et dont je ne dirais rien de plus. Sachez juste qu'elle est située au point d'équilibre du roman : si un jour elle décide d'agir... le(s) monde(s) de tous les personnages pourrai(en)t bien s'effondrer.

Fiouuu... une chronique déjà longue, et j'aurais encore beaucoup à dire ! Mais je vais m'arrêter là et vous promettre une chose : si vous décidez de partir à la rencontre des Enfants de l'Ô, vous n'en reviendrez pas. C'est une lecture prenante, dont on a du mal à sortir, et qui ne vous lâche pas même une fois le livre refermé.

La preuve, cela fait dix ans que le mystère des Enfants de l'Ô me poursuit...
Je crois que je ne vais pas attendre l'édition papier du tome 2 pour me lancer dans la suite !!
Commenter  J’apprécie          110
Publiée sur internet depuis de longues années, cette histoire voit enfin le jour - pour le plus grand bonheur des lecteurs de la première heure - au format papier grâce à l'autoédition.
C'est au détour d'une publication Facebook (et sans doute aussi grâce à l'intermédiaire de Cécile Duquenne) que j'ai fait la connaissance de Vanessa du Frat, connaissance virtuelle qui s'est concrétisée « en vrai » lors des Imaginales de cette année. C'est d'ailleurs à cette occasion que Les Enfants de l'Ô est venu sur le tapis et qu'il a atterri dans ma bibliothèque.
Personnages ultra-présents et travaillés évoluant sur fond de science-fiction ; voilà qui pouvait me séduire. Force est de constater que séduite, je l'ai été… tant et si bien que j'ai dévoré ce premier tome et me languis d'avoir rapidement le suivant !

Vanessa m'avait prévenue, l'intrigue se situe dans un contexte de science-fiction mais cet aspect-là reste assez léger. Attention, contrairement à certains livres jeunesse qui se disent de SF mais qui n'apportent qu'un ou deux éléments de temps en temps pour justifier leur classification ; ici, même si l'accent n'est pas mis dessus, on sent tout de même très bien le genre, c'est une « évidence ». En revanche, ceux qui sont habitués à la hard SF où les explications scientifiques prennent le pas sur tout le reste, soyez prévenus, explications scientifiques il y a ici mais elles ne sont définitivement pas sur le devant de la scène, laissant la part belle aux différents personnages.

J'aime vraiment les histoires qui nous offrent des personnages si travaillés et crédibles qu'ils en deviennent palpables et donc, par extension, si touchants ! Et c'est le cas ici. Beaucoup de figures sont introduites dans ce premier tome mais l'attention est surtout focalisée sur cinq d'entre elles.
D'un côté (sur la Terre en 2066), les jumeaux Line et Lúka vivent enfermés (ou presque) dans un laboratoire, aux côtés de leur « Père ». Ayant grandi dans leur cage dorée, brimés par leur créateur, les deux jeunes adultes sont tout l'un pour l'autre. Conscients que leurs sentiments seraient réprouvés par la morale, ils vivent malgré tout leur amour interdit. Peut-on vraiment reprocher à ces deux-là, n'ayant jamais été en contact avec d'autres êtres humains et avec la « civilisation », de s'aimer ? Bien sûr, on peut parler d'inceste, mais la situation n'est pas sans me rappeler celle vécue par les deux jumeaux nés et élevés dans la bulle créée par René Barjavel dans sa Rose au paradis. Et là aussi, le contexte fait qu'une chose inacceptable normalement devient compréhensible et même inévitable. Si je pensais détester Lúka au début (c'est vraiment un sale type !), j'ai été surprise de constater que je méprisais encore plus Line. le frère et la soeur ont vécu des choses atroces, il est vrai, mais ça n'excuse pas tout. Et si parfois on peut être tentés d'avoir pitié d'eux et commencer à comprendre le pourquoi de leurs faits et gestes, ils reprennent bien vite leur place de personnages paumés dans leur vie, cruels entre eux et avec les autres. Les passages les concernant ont peut-être tendance à se répéter un peu de temps en temps ce qui peut lasser légèrement… mais c'est aussi ce qui permet d'accentuer l'atmosphère en huis-clos et l'effet de malaise.
De l'autre (sur Alia [?] en 2340), Ludméa et Ruan Paso, tous les deux contraints à la quarantaine à cause d'un virus qui pourrait s'avérer contagieux. Elle est jeune et plutôt des « bas fonds » de la société, il est directeur adjoint des départements militaires et s'apprête à épouser une mannequin scientifique et pourtant, ces deux êtres se croisent, apprennent à se connaître et plus si affinités. Malheureusement, comme rien n'est jamais simple, surtout avec Vanessa du Frat, ne vous attendez pas à une histoire toute rose et à un happy end ; les personnages souffrent et nous avec.
D'ailleurs, le meilleur exemple d'empathie revient pour moi au cinquième et dernier personnage principal, à savoir Lyen, la jeune femme qui semble relier les deux mondes. On le comprend au début, elle fuit les jumeaux et leur « Père » et atterrit sur Alia. Mais, différente physiquement des peuples de cette planète et porteuse d'un virus, elle est mise en quarantaine. On apprend son histoire au fil des pages et autant vous dire qu'il vaut mieux préparer les mouchoirs. Enlevée à sa famille alors qu'elle n'était encore qu'une enfant, elle a vécu quasiment toute sa vie enfermée auprès des jumeaux, victime des expériences génétiques du « Père » qui se sert d'elle comme incubatrice. Violentée physiquement et moralement, on la rencontre dans le premier chapitre, déterminée à fuir alors qu'elle est enceinte jusqu'aux yeux. Elle semble fragile et brisée et pourtant, malgré tout ce qu'elle subit, elle se bat… et mon petit doigt me dit que c'est elle qui est la clef de tout ! J'ai été très émue par ce qu'on apprend de son passé, par bribes, et j'ai plus d'une fois été révoltée par ce qui lui arrive. J'avais envie d'entrer dans le bouquin pour tabasser moi-même ceux qui lui font du mal, croisant les doigts pour qu'elle s'en sorte et vive enfin une fin heureuse… mais non, comme dit plus haut, avec Vanessa du Frat, quand une lueur d'espoir semble s'engouffrer, les ténèbres ne sont jamais loin derrière !
Qu'on les déteste, qu'on les plaigne ou qu'on s'attache véritablement à eux, les personnages ont cette force assez peu commune dans les romans que j'ai l'habitude de lire. Ils ne nous laissent pas indifférents, bien au contraire ! Leurs émotions (et donc celles des lecteurs) sont accentuées par l'effet de huis-clos proposé par les deux lieux principaux (le laboratoire et la zone de quarantaine). Même s'ils souhaitent se fuir, impossible pour eux d'aller bien loin, ils finissent par s'affronter, par affronter leurs démons ; ça peut donner une sensation de malaise mais c'est surtout très intense. On assiste au meilleur comme au pire de l'être humain, inceste et parricide entre autre ! Et j'ai terriblement hâte d'apprendre ce que leur réserve l'avenir et ce qu'il adviendra de Lyen, définitivement mon personnage préféré !

J'ai beaucoup parlé des figures évoluant dans ce premier tome car vous l'avez compris, elles sont vraiment ce qui fait la force de l'ouvrage. Cela dit, n'ayez crainte, ces cinq personnages supportent une intrigue bel et bien présente et grâce aux mystères, on peut dire que l'intrigue est carrément captivante !
Le premier chapitre s'ouvre sur la fuite de Lyen dans la forêt, enceinte jusqu'aux yeux. On ne sait pas qui elle est, où elle va… et on ne sait pas nous, lecteurs, où on va ! Les pièces du puzzle se mettent en place au fil des pages, les personnages livrent petit à petit leurs secrets créant ainsi un contexte de plus en plus riche. On touche du bout du doigt quelques explications, on se pose encore plus de questions et au final, on avale ces plus de 400 pages en quelques heures, avide d'en savoir plus ! Il me faut vous avouer qu'à la fin de ce premier tome, vous n'aurez pas toutes les réponses que vous attendez… et à vrai dire, vous aurez assez peu de réponses tout court ; mais le mystère est tellement passionnant et les personnages proposés sont si « attachants », qu'on ne regrette pas d'avoir fait tout ce chemin pour en arriver là… je dirai même qu'on a envie de crier : « encore ! ».

Je ne vous parlerai que brièvement de la plume de Vanessa du Frat, qui m'a séduite. Je vous encourage simplement à lire le premier chapitre (les deux premiers sont disponibles en ligne) qui, personnellement, m'a soufflée. La course-poursuite de cette jeune femme enceinte et effrayée, au milieu de la forêt a été une scène déterminante. Pleine de réalisme et d'émotions, j'ai tout de suite accroché et j'ai tout de suite eu envie d'en savoir plus ! Si vous êtes séduits par ces quelques paragraphes, lisez la suite, vous ne le regretterez pas !
A noter que, si le mot autoédition vous effraie, je peux vous assurer que l'objet-livre n'a rien à envier aux plus grandes maisons et que le texte à l'intérieur est de bien meilleur qualité que certains publiés chez les plus grands (un grand soin a été ici apporté à la relecture !).

Comment conclure cette tirade clairement et brièvement : tentez l'aventure, ça vaut le coup ! Moi j'attends la suite très impatiemment !
Lien : http://bazardelalitterature...
Commenter  J’apprécie          40
Cette critique est un peu délicate à écrire, car j'admets avoir une relation toute spéciale avec ce roman, que j'ai connu pour la première fois fin 2006, alors qu'il était encore publié sur internet. Cette version-là était différente de celle que j'ai à présent entre les mains, mais le gros des éléments qui la constituaient, et que j'appréciais à l'époque, est toujours là… et je l'aime toujours autant.

LEO (j'abrégerai le titre de cette manière) est avant tout une histoire de psychologie, sur fond de science-fiction. Si la SF n'est pas votre fort, vous pourrez tout de même apprécier le roman — tout comme les éléments SF qui y sont présents pourront vous plaire si vous êtes un(e) lecteur (lectrice) plus chevronné dans ce domaine. Il est également assez spécial, dans ce sens où il fait véritablement partie d'une saga: vous ne trouverez pas dans ce premier tome une histoire à peu près complète, et dans les suivants d'autres histoires complètes, avec des personnages récurrents d'un volume à l'autre. Au contraire, l'ouvrage soulève peut-être bien plus de questions à la fin qu'il n'apporte de réponses, chose qui peut soit agacer, soit faire trépigner d'impatience – tout dépend de quel type de lecteur vous êtes.

Ce début de saga se déroule principalement en deux lieux et deux époques différentes: Alia en 2340, une planète qui semble être une colonie, et dont les habitants sortent tout juste d'une guerre avec une planète rivale; et la Terre en 2066. Cinq personnages principaux se partagent la vedette: d'un côté Ludméa et Ruan sur Alia, de l'autre les jumeaux Line et Lúka sur Terre; au milieu, Lyen, arrachée à sa famille alors qu'elle n'était qu'une enfant, destinée à ne mettre au monde des bébés que pour mieux se les voir arracher, dans le cadre d'expériences génétiques menées par le père des jumeaux. Tout ce petit monde est lié par bien des secrets, dont certains se dévoilent de façon très subtile, et d'autres sont tout juste esquissés, voués à n'être pleinement révélés que plus tard.

Par ailleurs, tous semblent également partager, que ce soit en tant qu'acteurs ou victimes, un curieux Don, jamais exactement nommé, mais dont les effets se précisent peu à peu – et rarement à de bonnes fins. Ce Don leur permet d'échapper aux conséquences d'actions qui autrement auraient dû leur coûter cher… mais pour combien de temps? Un conseil: faites bien attention aux tout petits détails à ce niveau…

LEO se déroule surtout en huis-clos étouffants (la zone de quarantaine sur Alia, le Laboratoire sur Terre), qui permettent par là même de mettre d'autant mieux en lumière les différentes psychés en présence. Les personnages sont constamment confrontés les uns aux autres en des lieux dont ils ne peuvent s'échapper; ne peuvent échapper ni à eux-mêmes, ni au regard des autres; et si de beaux sentiments parviennent à s'y développer, d'autres, plus noirs, prennent également le pas. Les thèmes abordés traitent en effet de certains aspects assez sombres de la psyché humaine: domination, dissimulation, hypocrisie, couples brisés, lâcheté, voire inceste et meurtres (dans de tels lieux, quoi de surprenant à ce qu'un drame survienne?). Bien qu'ils essayent souvent de se voiler la face, ces mêmes personnages n'y parviennent pas toujours, et les excuses qu'ils se trouvent n'en sonnent que plus faux, ne font que montrer encore plus à quel point ils sont complexes, pleins de défauts autant que de potentiel. C'est pour moi une facette fort appréciable de cet ouvrage qui, en filigrane, les dévoile tels qu'ils sont. Il frappe de plus par moments avec une précision clinique: pas de scènes sanguinolentes gratuites, mais des actions chirurgicales, nettes, précises, à l'impact plus fort de par l'économie de descriptions.

Un autre aspect intéressant que je pense devoir noter: le rôle des femmes dans ce roman. Contrairement à un certain nombre d'ouvrages où les personnages féminins nous sont présentés comme “forts” alors qu'ils sont en fait “bridés”, ici, c'est l'inverse qui semble se passer. Lyen: prisonnière, violentée, violée dans son corps comme dans son esprit. Line: enfermée dans le laboratoire, son frère étant son seul contact avec le monde extérieur. Ludméa: l'intruse, dans un centre de recherches empli de militaires aussi bien que dans une relation qui autrement aurait été censée bien se passer. Ylana: belle, intelligente, génie de la microbiologie, mais exhibée comme une sorte de trophée. Et pourtant, on se rend compte au fil de l'histoire que ces femmes à première vue “simplistes” sont peut-être bien vouées à être les plus fortes, celles qui contrôlent tout en arrière-plan, celles par qui les véritables changements et révélations surviendront… avec tous les chamboulements que cela implique.

Si ces thèmes quelque peu crus vous rebutent, si vous préférez des histoires riches en scènes d'actions, ou encore de la science-fiction de type hard science, LEO ne vous conviendra sans doute pas. Par contre, si les paradoxes temporels, les histoires d'amour tordues, les manipulations génétiques et/ou virales, ou encore les pouvoirs étranges vous intéressent, dans ce cas, il n'y a pas à hésiter.
Commenter  J’apprécie          20
Je serais bien incapable de situer l'endroit où j'ai entendu parler de la saga Les Enfants de l'Ô, de Vanessa du Frat, pour la première fois. Peut-être était-ce sur Twitter par Cécile Duquenne, dont je fais partie des followers, et qui est très enthousiaste à son propos ? A moins que ce ne soit sur Livraddict à l'occasion d'un partenariat ? Absolument aucune idée. Tout ce que je sais, c'est que ce roman m'intriguait fort, depuis lors, jusqu'à ce que je tombe, complètement par hasard, sur un site intitulé [Espaces comprises], espace dédié aux « apprentis écrivains », sur lequel Vanessa est chroniqueuse. de fil en aiguilles, j'ai atterri sur son site d'auteur et là... j'ai découvert qu'elle republiait gratuitement le premier tome de sa saga, au rythme d'un chapitre par semaine !

Il n'était pas question de ne pas en profiter, et j'ai même proposé une lecture commune à mes partenaires de l'Imag'In Café ou à quiconque pouvait bien être intéressé. Trois d'entre eux ont accepté presque immédiatement de tenter l'aventure en ma compagnie, et nous avons un peu échangé nos impressions au fil des semaines. le récit se découpe en deux lieux et deux époques en apparence bien distinctes, mais qui ne constitue en réalité qu'une seule et même trame temporelle puisqu'un portail existe entre les deux, permettant à certaines personnes de passer d'un monde à l'autre, d'une époque à l'autre. Une pointe de science-fiction, des personnages fouillés et plaisants, même si tous ne sont pas du côté clair de la force, une intrigue qui fait la part belle à la gémellité, aux manipulations génétiques et à une certaine forme de télépathie... Intrigant, non ? Vous auriez dû participer à cette lecture commune, vous le regrettez déjà !

Alors comment vous dire ? Vanessa du Frat a passé haut la main son diplôme de maître es suspens ! le mystère qui plane autour de ces manipulations génétiques est omniprésent dans ce roman, encore amplifié par le culte du secret de ses personnages. Si certaines réponses nous sont révélées au fur et à mesure de notre lecture, chaque chapitre semble soulever de nouvelles questions, et ça en devient presque frustrant à la fin de ce premier tome. Pourtant, l'auteur nous avait prévenus, il s'agit d'une saga au long cours... Nouvel axe d'intrigue, deux histoires d'amour à la fois belles et malsaines, l'une entre une jeune femme innocente et un homme promis à une autre, et l'autre entre un frère et une soeur. Avec tout ça, l'ambiance est plutôt tendue, c'est le moins que l'on puisse dire !

Je regrette fort d'avoir laissé passer l'occasion d'acquérir le tome 2 au festival Grésimaginaire et de me le faire dédicacer par l'auteur qui y était présente, mais il n'est jamais trop tard pour bien faire ! Si comme moi, vous avez des regrets, ces ouvrages sont disponibles au format numérique ou papier, et vous trouverez toutes les informations nécessaires sur le site de l'auteur.
Lien : http://etemporel.blogspot.fr..
Commenter  J’apprécie          30
Il ne m'est pas facile de faire une critique objective d'un ouvrage dont j'ai presque entièrement suivi la genèse, et dont j'ai lu différentes versions avant la version aboutie que voici. Mon avis vaut donc ce qu'il vaut.
L'histoire est bien menée, l'écriture est riche, fluide et très maîtrisée, avec un traitement en profondeur des personnages et une mise en scène réaliste (ou aussi réaliste que possible, vu sa nature) qui devrait convenir même à ceux des lecteurs que la science-fiction ne "branche" pas trop. La construction minutieuse de la psychologie des personnages et de l'intrigue ralentit parfois le rythme du récit, mais ce n'est jamais gratuit. La trame du récit recèle suffisamment d'énigmes, d'indices cachés et de surprises pour maintenir en haleine le lecteur attentif; c'est effectivement une histoire dont la complexité nécessite qu'on lui consacre de l'attention pour l'apprécier vraiment. Et une fois qu'on commence à saisir les liens entre les éléments mis en scène, on a vraiment envie de savoir la suite. En bref, de la bonne littérature, sans aucun doute.
Commenter  J’apprécie          50

Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Cela avait été bien trop facile. Depuis qu'elle avait quitté sa cellule, cette pensée ne cessait de la hanter. Cela avait été bien trop facile. Et à présent, Ils la poursuivaient sûrement, Lui, et Son horrible Fils… Etait-ce un nouveau jeu, pour Eux ? Qu'allaient-Ils faire d'elle lorsqu'Ils l'auraient rattrapée ?
La jeune femme frissonna et regarda autour d'elle. Des arbres… Rien que des arbres, à perte de vue. Et entre les branches, un coin de ciel s'assombrissait : la nuit ne tarderait pas à tomber. Elle devait trouver un abri rapidement.
Commenter  J’apprécie          20
Vous allez tous être interrogés.
Il partit avec Franz, et Ludméa se retrouva seule avec le dernier homme. Elle blêmit.
— Vous n'allez pas nous faire de mal, hein ? Vous allez juste nous interroger, n'est-ce pas ?
L'homme ne répondit pas et la peur l'envahit. Il ouvrit une porte, et ils entrèrent dans une petite pièce aux murs blancs. Ludméa alla s'asseoir sur la chaise qu'il lui désignait, le visage défait.
Ruan dévisagea la jeune femme sans vergogne. De toute manière, elle ne pouvait pas s'en rendre compte. Pour la première fois, il fut heureux de porter le lourd masque de protection.
Elle n'était pas si mal, après tout. Bien sûr, les traces de boue sur ses joues ne l'avantageaient guère, mais elle avait de beaux yeux bleus. Un bleu très vif, un peu comme la couleur du ciel.
Elle s'était crispée et ne cessait de jeter de brefs coups d'œil vers la porte.
— Mademoiselle Eisl, c'est bien ça ?
Elle hocha la tête, tendue.
— Racontez-moi ce qui s'est passé, ordonna-t-il. Essayez de vous souvenir de tous les détails.
Commenter  J’apprécie          00
Des éclairs transperçaient parfois les ténèbres, et le tonnerre, grondant, faisait trembler le sol sous ses pieds. Elle se retournait sans arrêt, la peur au ventre, craignant qu'Ils ne l'aient retrouvée... Son cœur battait à tout rompre, et elle frissonnait dans l'air lourd et glacial. Les bras croisés sur sa poitrine, elle avançait à l'aveuglette, peinant pour trouver un chemin parmi cette masse de branches et de broussailles. Les épines des ronces lui griffaient les jambes et les arbustes s'accrochaient à sa combinaison, déchirant le tissu fin dont il ne restait plus grand-chose. Elle était si faible qu'elle ne pouvait plus détecter le signal, et ce depuis plusieurs heures déjà. À présent, tout ce qu'elle voulait, c'était trouver un abri et se blottir sur elle-même… Échapper à la pluie, échapper au froid. Et surtout, Leur échapper…
Commenter  J’apprécie          00
Ludméa observa Ruan du coin de l'œil. Il était séduisant, elle devait l'avouer. Un nez bien droit, de grands yeux noisette, une bouche aux lèvres fines, un menton volontaire… Ses cheveux étaient à peine plus foncés que les siens et cascadaient sur son front en boucles souples. Il faisait partie des rares Alphiens à la peau claire, ce qui le rendait encore plus attirant à ses yeux. Mais qu'est-ce qu'il pouvait être odieux ! Un véritable gamin capricieux.
Ruan sentait le regard de la jeune femme sur lui et cela n'était pas pour lui déplaire. Il se tourna vers elle et lui adressa le sourire le plus charmeur dont il était capable. Elle parut étonnée, puis lui sourit à son tour.
— Je suis désolé, dit-il.
— Pardon ?!!
— J'ai été odieux. Un véritable gamin capricieux, ajouta-t-il.
Commenter  J’apprécie          00
Ruan éclata de rire, se tournant vers Ludméa pour la prendre à témoin. Cette dernière lui adressa un regard énervé et peu aimable. Cette petite dispute commençait sérieusement à l'ennuyer.
— Je sais ce que je fais, répliqua Ruan, et je n'ai pas à répondre de mes décisions vis-à-vis de mes subordonnés.
— Mais vous ne vous rendez pas compte, protesta Carlson.
— Ce dont je me rends compte, c'est que vous me tapez sur les nerfs.
Le ton monta et Ludméa soupira, exaspérée. Finalement, un bébé se mit à pleurer.
— Vous avez pas bientôt fini de jouer à qui fait pipi le plus loin ? cingla la jeune femme en les bousculant pour se diriger vers les deux petits lits qui trônaient dans un coin de la pièce.
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : science-fictionVoir plus
Les plus populaires : Imaginaire Voir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (41) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4856 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..