L’amour, on le réserve aux personnes que l’on choisit, on ne le distribue pas à tout-va. Je n’ai aucun doute, je sais qu’il donnerait sa vie pour moi et j’en ferais de même, sans la moindre hésitation.
Le goût de sa bouche, de sa langue, le désir puissant que j’ai ressenti la première fois que je l’ai eu dans mon lit ont alors explosé dans un sentiment qui m’a dépassé. Je me suis littéralement perdu en elle pendant quelques instants avant de revenir à la réalité.
Ce type n'a pas l'air de quelqu'un qui a de mauvaises fréquentations.
C'est lui la mauvaise fréquentation.
Ensuite, je décide de dessiner l’oiseau que j’ai vu tout à l’heure s’envoler au-dessus de l’eau. Je le visualise parfaitement, tout comme j’ai visualisé les yeux que je viens de dessiner. Très vite, je sens mon crayon glisser tout seul sur la page, je ne me contente pas de dessiner, je mets des ombres, j’estompe, je modèle. Le dessin achevé, une fois de plus, ce n’est pas exactement l’oiseau que j’ai vu tout à l’heure que je regarde, mais une étrange version du même. Il a l’air sombre, féroce, ses plumes sont sauvagement ébouriffées et le serpent qui pend de son bec à la bouche ouverte et les crochets apparents, comme s’il allait cracher du feu. Le trouvant trop sévère, trop effrayant, je décide de lui casser une aile et, dans le reflet de son œil, je dessine, avant qu’il l’ait tué, le serpent, une souris dans la bouche. A la fin, le résultat est à la fois d’une beauté étincelante et d’une incroyable vulnérabilité. Avant qu’elles ne coulent sur les joues, j’essuie mes larmes qui me montent aux yeux. Je sais dessiner !
Maintenant, je suis entièrement entre les mains de King. Soit je vais mourir de faim, soit de peur. Peu importe la manière ! C'est le moment qui m'importe, car, je le sais, maintenant : jamais je ne quitterai cette maison. En tout cas pas vivante.
Je me nourris de la peur que je lis dans les yeux de ceux que je croise.
- J'ai le coeur brisé, dit-il de sa voix rauque.
- Pourquoi? Qui t'a brisé le coeur ?
- Toi ! me répond-il en me regardant les yeux emplis de larmes.
Parfois les choses ne commencent pas comme on voudrait… c'est la façon dont elles finissent qui est important.
Merci de m’avoir tiré d’un putain de mauvais pas, mais tu as fait plus que ça, tu m’as sauvé la vie, tu m’as donné la vie
-p362
Je ne peux plus me passer de toi, j’ai bien essayé, mais c’est devenu impossible. J’en ai marre de tes doutes et de tes hésitations. Je te veux, un point c’est tout. Arrête de survivre seulement, vis ta vie pleinement, bordel
-p260