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Bernard Cohen (Traducteur)
EAN : 9782757813027
541 pages
Points (23/04/2009)
3.8/5   58 notes
Résumé :
A douze ans, Will Cooper est vendu par son oncle et sa tante. Le jeune orphelin doit rejoindre un comptoir commercial situé dans le "pays cherokee". Sur sa route, il croise Bear, un chef indien, qui fait de lui son fils spirituel. II s'intègre au clan, découvre la Nature, ses lois, sa force. Il trouve aussi l'amour sous les traits de Claire Featherstone: leur relation passionnée le marquera à jamais. Devenu l'un des leurs, le "chef blanc" s'engage dans la défense de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai passé beaucoup de temps à lire ce livre historique , touffu, dense qui nous offre presque un siècle d'histoire américaine pour le moins mouvementée.
À douze ans devenu orphelin ,, Will Cooper , recueilli par son oncle et sa tante est envoyé en apprentissage afin de tenir un comptoir de vente sur les Terres Indiennes.
Sur sa route, il croise Bear , un sage chef indien, un guerrier devenu paysan, après deux cents ans de défaites quasiment interrompues face à l'homme blanc , qui fait de lui son fils spirituel.
Pourtant les comportements des Blancs continuaient à les dérouter. Leurs anciennes coutumes reculaient d'un pas dans les montagnes et la terre sur laquelle les indiens survivaient était toujours plus domptée
.Ils étaient abîmés, happés avec tous les autres ......

Le narrateur, vraiment parti de rien s'intègre au clan, découvre la Nature, ses lois, sa force et sa grandeur .
Il deviendra un redoutable homme d'affaires , à la fois avocat et politicien .

Il n'aura de cesse , sa vie durant de défendre son peuple d'adoption, Bear , le chef, et ses terres contre l'appétit démesuré des Blancs et le cynisme éhonté des politiques.
Désenchantement , souvenirs , amour , mélancolie , animent ces aventures hors du commun, et guident le lecteur :
devenu vieux , le narrateur se souvient tout au long, de cette fresque de son parcours en pays Cherokee...
Portrait très fort, d'une Amérique en pleine transformation l'auteur retrace avec talent , le grand voyage , l'odyssée de ce pays vers le XX° siècle ....

Le narrateur rejoindra finalement le Sénat , en tant que représentant des Cherokee.
On apprend beaucoup .
Malgré tout, je déplore trop de longueurs , de détails qui empêchent une émotion vraie et gênent la compréhension .
Au final, une lecture un peu laborieuse .
J'avais lu il y a longtemps «  RETOUR à Cold Mountain » son premier roman très connu .
Emprunté à cause de cela à la médiathèque.
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Il y a beaucoup à dire sur ce roman. Il y a d'ailleurs, dans un premier temps, beaucoup à lire.
L'histoire de Will Cooper, l'enfant blanc vendu par sa famille d'adoption à un vieil homme dans le but de tenir un comptoir commercial en pays cherokee, débute comme commencerait n'importe quel western un peu intéressant : la misère sur le personnage principal et surtout pas la miséricorde. Celle-ci viendra plus tard.
D'emblée, Frazier pose son empreinte en caractérisant les actions de Will par son inexpérience. C'est un gamin sensé, mais terriblement seul et désespéré. Il suit comme il peut le chemin du comptoir et sur sa route, après avoir perdu son cheval, il va rencontrer son destin : un ennemi et la femme de sa vie.
Il y aurait beaucoup à dire sur ces Treize lunes parce qu'elles sont d'abord beaucoup plus nombreuses que ça, elles vont regarder le jeune Will devenir avocat, puis homme d'affaires, ardent défenseur de la Nation Indienne. Ces Treize Lunes en deviennent des centaines, et les pages de tourner et Frazier de nous livrer, peu à peu, un aperçu de son grandiose talent, qui émerge quelques fois au détour d'un dialogue maladroit et pose une vision très personnelle sur les paysages sauvages d'Amérique.
Un chapitre exceptionnel de maîtrise va conter, notamment, la traque d'un Indien devenu rebelle et indésirable et va confondre l'homme chassé avec le chasseur, le grand, celui qui partait le ventre creux affronter l'ours au coeur de sa tanière. Frazier a ce talent inouï de conteur, il sait entraîner le lecteur vers des confins inatteignables s'sil s'était contenté de restituer cette simple histoire d'amour.
Le romancier voit plus grand. Il aborde la question raciste du déplacement de population, la déportation de peuples soumis, affamés et dépossédés de leurs biens et nous apprend encore davantage sur l'Homme, sur la constitution des états d'Amérique, sur l'indifférence qui continue d'accompagner cette abomination, comme une gangrène à un pied qu'on veillerait toujours à cacher aux regards indifférents d'une communauté internationale bien aveugle lorsqu'elle doit traiter de son passé.
Treize lunes est un beau roman, ample et parfois difficile à lire tant l'importance des informations relatées freine le rythme de croisière que le lecteur croyait prendre. Malgré tout, l'usage du passé composé dans la narration, les hésitations dans la concordance des temps, font de ce livre un tout imparfait, un peu bancal. Une narration sans faille l'aurait élevé au panthéon que ses quelques défauts le condamnent à regarder d'en bas.
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Le second livre de Charles Frazier (il a fallu patienter une dizaine d'année quand même ! ), dont j'avais adoré Cold Mountain, est une remarquable épopée au cours de laquelle nous partageons l'existence entière du héros (et aussi narrateur de l'histoire), nommé Will Cooper (clin d'oeil de l'auteur à James Fenimore...), depuis son départ, tout jeunot, de la maison familiale au crépuscule de sa vie.
Dans le parcours étonnant de cet homme qui vit la transformation de tout un pays et assiste à la fin inéluctable du monde indien, on pourra retrouver sans peine les lointains échos de Little Big Man de Thomas Berger, l'Indien blanc de Will Henry ou la saga de Bas-de-Cuir de James Fenimore Cooper.

La guerre de Sécession, les guerres indiennes, la lente mutation d'un monde qui s'éloigne de plus en plus du mythique Far-West pour composer une société moderne sont autant d'événements auxquels Will Cooper devra s'adapter ou faire face. Intelligent et opportuniste, Cooper sans réellement se laisser porter par les événements, sait cependant rester suffisamment malléable pour rebondir après chaque mauvais coup du destin.
D'autant plus que la grande tâche qui occupe l'essentiel de sa vie lui vaut la sympathie du lecteur, sans hésitation. Adopté par le peuple Cherokee et surtout le chef Bear, Cooper n'aura de cesse de défendre son peuple d'adoption et ses terres contre l'appétit démesuré des Blancs et le cynisme des politiciens (quelques passages irrévérencieux sur des "héros" comme Davy Crockett m'ont immanquablement rappelé Little Big Man...).
Le narrateur, parti de rien, deviendra donc un redoutable homme d'affaires, doublé d'un avocat et d'un politicien.

On pourrait qualifier le roman d'historique, mais c'est aussi un grand roman populaire (avec de l'aventure certes mais beaucoup de poésie, Frazier est le maître des descriptions de la nature) comme seuls les Américains savent encore écrire. Et puis, comme dans Cold Mountain, c'est l'histoire d'amour qui domine. Will Cooper gagne aux cartes la fille d'un filou Indien, Featherstone, qui influencera d'ailleurs la destinée de Cooper.
Entre Claire et Will s'établit une relation à la fois passionnée, libre et compliquée, faite d'absences et de complicité, liée par un amour commun de la nature et de la littérature.

Charles Frazier nous offre donc presqu'un siècle histoire américaine mouvementée d'une écriture à la fois dense et fluide.

J'ai cependant deux regrets : un, je déteste la couverture du livre (la faute à l'éditeur évidemment...), deux, je n'ai pas été réellement émue ni transportée par la relation entre Will et Claire (cette dernière finissant même par m'être peu sympathique), ce qui est un peu gênant étant donné que l'histoire d'amour a tout de même une place centrale. le couple magique et définitivement romantique demeure Ada et Inman...
Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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Mélancolie, passion, désenchantement, fatalité sont, pour moi, les maîtres mots de ce livre.
J'ai lu ce roman avec attention et j'ai beaucoup apprécié ma lecture. Le narrateur se perd souvent en longues introspection, anecdotes et descriptions, mais cela ne m'a pas gênée. Je savais en lisant les premières lignes ce qui m'attendait. La seule chose qui m'a laissée assez indifférente, en définitive, c'est l'histoire de Will et Claire. Le point de vue de Claire m'a manqué pour réellement comprendre leur histoire.

C'est un homme proche de la fin, acceptant ses défauts et ses erreurs, qui nous raconte son histoire. L'histoire d'un enfant envoyé chez les indiens, qui va grandir en apprenant leur coutume, où plutôt ce qu'ils en restent. D'un jeune homme qui va être adopté par un vieux chef n'ayant plus beaucoup d'espoir. D'un adulte qui va tenter d'aider son peuple d'adoption à survivre par tous les moyens dans ce monde qui se modernise.

L'auteur rappelle à la fin de son livre que même si il se base sur des faits historiques, à savoir une partie de l'histoire du peuple Cherokee, ceux-ci ont été romancés et parfois remaniés. Je l'avais remarqué à certains moments de ma lecture, mais selon moi ce roman nous permet tout de même de comprendre la tragédie que ce peuple a subie.
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J'avais commencé à lire Treize Lunes il y a quelques années, mais j'avais arrêté ma lecture en cours de route, sûrement à cause de mes livres pour les cours, et du coup je n'avais jamais repris depuis, puisque c'est le genre de livre dense qu'il vaut mieux lire d'une traite pour tout comprendre. J'avais énormément apprécié ce que j'avais pu lire, j'étais donc impatiente de redécouvrir ce roman historique. J'ai quelques maigres connaissances de cette période, j'ai donc bien aimé le fait que l'histoire soit ancrée dans de réels événements – tels que le « Trail of Tears » ou la guerre de Sécession. Mes connaissances sont limitées donc je ne peux juger de savoir si la vie Cherokee est dépeinte correctement. Apparemment, Treize Lunes aurait été le premier ouvrage à être traduit en langue et syllabaire Cherokee au sein de la Cherokee Literature Initiative. Cette dernière a été financée par Charles Frazier, pour promouvoir et sauvegarder la langue Cherokee, donc c'est difficile de savoir si c'est un bon exemple de « littérature Cherokee ».

L'histoire nous est contée par Will Cooper, grâce à des retours en arrière et à l'introspection du personnage devenu vieux et emprunt d'un sentiment de nostalgie. Il m'a semblé que les retours en arrière étaient bien construits et ne rendaient pas l'histoire confuse : si le roman fait des allers-retours constants entre le passé et le présent, les passages sont justifiés par le fil de pensée du narrateur. le rythme est bien géré, qu'il s'agisse des ellipses ou des lenteurs, qui permettent au lecteur de souffler sans que cela devienne pénible. On peut voir le personnage de Will grandir, et j'aime le fait qu'il soit entier. le personnage est crédible, dans ses passions, ses doutes mais aussi ses fautes – notamment concernant l'esclavage, même si j'avoue trouver son acceptation d'une telle chose quelque peu incohérente.

L'histoire d'amour m'a semblé beaucoup moins crédible. Les débuts n'ont rien de surprenant, mais le fait que les deux personnages continuent à se rencontrer tout au long de leur vie, dans des coïncidences des plus étranges, est un peu décevant. D'autant qu'ils ne semblent pas apprendre de leurs erreurs, regrettant toujours de ne pas avoir plus, sans jamais rien faire. Une petite déception sur ce point donc, mais globalement, l'histoire est entraînante et distrayante ; je la recommande à ceux que ça pourrait intéresser.
Lien : https://deslivresetlesmots.w..
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Jeunes, nous sommes tous persuadés que nous vivrons éternellement; ensuite, à un certain stade, nous nous contentons d'espérer une longue vie, mais une fois obtenu cet avantage terminal, le simple fait de survivre devient un tracas. Tous les êtres et toutes les choses que l'on aimait s'en vont, et cependant le sort veut que l'on soit encore là. On se retrouve exilé dans un monde changé, peuplé d'inconnus. Égaré dans des endroits que l'on a pourtant connus comme sa main. Les cours d'eau et les lignes de montagnes immuables sont les seuls amis qui restent. C'est le point à partir duquel vivre plus longtemps devient franchement grotesque, où il n'y a plus qu'à s'éteindre et à suivre tout le reste de la Création à travers les portes de la mort, au Pays de la Nuit.

On ne dispose plus de rien d'autre que ses humeurs et sa mémoire, ces instruments puissants et dérisoires.
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«  Par ici , Bear était un chef. Sa vêture , sa passion pour la chasse, la lucidité avec laquelle il sentait combien le monde en devenir s’éloignait des simples principes d’harmonie, de justice et de beauté , même son nez taillé en lame de Hachette : tout en lui suggérait le siècle passé .

Et par ce qu’il était un chef, il avait bâti une maison communale qui accueillait les assemblées, les danses, les cérémonies d’ordre spirituel , et plus généralement tous ceux qui étaient d’humeur à traîner ensemble , à échanger des ragots , et à raconter des histoires .... »
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Dans la vieillesse encore, elle est une récurrence. Je rêve de Claire au moins deux fois par an. N'est-il pas incroyable que le désir, cette force vaporeuse, résiste aussi bien aux ravages du temps, pour ne devenir au pire que le triste rappel des tours incessants que la vie nous joue ? Dans certains rêves, elle n'est qu'une senteur, parfois lavande, parfois girofle et cannelle, mais aussi un autre parfum qui reste cher à mon coeur : au cours de ces deux étés, il lui arrivait souvent d'essuyer sans y penser sa plume sur un pli de ses jupes, qui étaient la plupart du temps d'un bleu foncé si bien que la seule trace de cette habitude était la légère odeur d'encre qui émanait d'elle.
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«  Est - ce une infirmité ou un péché , ce besoin de fixer la vie sur le papier , de donner une forme arrêtée au mouvement du monde?
Je ne sais .
Bear pensait qu’écrire une pensée l’atrophiait , dissipait un souffle sacré, l’étouffait même.
Lorsqu’ils sont capturés, emprisonnés, les mots deviennent une barrière face à la réalité , une barrière qu’il vaut mieux ne pas édifier, Tout passe, tout change.
J’ai toujours été fasciné par les mots » ......
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J'ignore ce que cette poudre pouvait être. Herbes et racines et champignons et lichens séchés et mélangés à de la bile d'ours dans un mortier, peut-être. Je n'ai jamais accordé grand crédit à ses pouvoirs. Mais ce sont ses paroles qui m'ont pénétré, et transformé, et qui continuent à oeuvrer en moi. Des mots qui me dévorent et me nourrissent. Et quand je serai mort et enfermé dans la terre si sombre, quand toutes mes âmes auront expiré l'une après l'autr, il y aura ne étincelle de désir dans leur moelle, car le désir survit à la chair.
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