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EAN : 9782715253902
160 pages
Le Mercure de France (03/10/2019)
2.38/5   21 notes
Résumé :
J'ai la chance d'avoir eu une enfance voyageuse, aérienne comme un palmier. Mais je n'ai pas connu d'odyssée plus intense que celle de parent. Le bonheur et l'exigence d'être un père dans une époque où tout se consommait : les histoires d'amour, les mariages, les divorces, les égo. Une époque aussi où tout se consumait : le sacré, les forêts, la mémoire et même les livres. L'enfance est un paquebot. Il faut prendre la mer malgré les tempêtes. Où vont les fils ? se d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
J'avais lu un premier livre de cet auteur, Olivier Frebourg, qui m'avait bien plu et qui s'intitulait "La grande nageuse". Mais celui-ci ne m'a pas transporté, je suis resté assez stoïque. Pourtant le sujet est intéressant. Un homme se fait quitté par son épouse et il ne comprend pas pourquoi. Mais là n'est pas la question dans ce récit. Tout est dans le ressenti de l'auteur, la grosse gifle, l'abandon pur et dur, la justice qui s'en mêle. La séparation puis le divorce sont très douloureux pour lui mais il pense surtout à la transmission pour ses trois fils. Que va-t-il leur apporter ? Il passe en revue toute l'époque qu'il a connu enfant, les diverses actualités.
Apparemment c'est un récit autobiographique, c'est un peu comme un journal sauf que les courts chapitres ne sont pas datés. Il mélange l'avant et l'après. Je pense que ce livre lui a permis d'écrire son ressenti face à cette rupture mais moi lectrice je m'y suis ennuyée au fil des pages, même si j'ai lu jusqu'au bout. Il a une écriture remarquable et c'est peut-être pour cela que j'ai fini le livre. de plus il a le même âge que moi et ses souvenirs sur l'actualité sont un peu les miens également.
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On pourrait penser, au démarrage, que ce livre tourne autour de la séparation, de la fin du couple. Mais, en fait, non. On ne sait en fait rien des raisons pour lesquelles elle est partie, ce n'est tout simplement pas le sujet.

Certes, c'est la rupture qui amène cet homme à cet état. Mais même s'il semble très atteint par ce qu'il vit comme une trahison, et s'il a visiblement du mal à passer à autre chose, son interrogation porte bien davantage sur ce qui suit – c'est à dire sa relation avec ses fils – que sur la fin de l'amour.

Mais surtout, ce qui me frappe, c'est l'impression d'une génération de transition : la génération née dans les années 60 a en effet eu à affronter – ou à faire – la transition entre des valeurs collectives et des valeurs individuelles. D'exception, le divorce est devenu une généralité ; la libération des moeurs s'est fracassée sur l'apparition du SIDA ; la religion a laissé une place, bientôt occupée par le dieu « argent ».

Cela vaut quelques très belles pages, dont celle sur l'émergence du « mono ». Monokini, monoski, monospace… puis monoparental !

Mais l'une des interrogations qui traverse ce livre, c'est la question de ce que l'on transmet à ses enfants. Une question qui se pose, on s'en doute, aussi bien aux mères qu'aux pères, surtout depuis que les « nouveaux pères » existent. Que leur laisse-t-on, déjà, si l'on a échoué dans la stabilité du couple ? Leur laisse-t-on de la colère, de la souffrance, de la douleur ?

Les références sont terriblement – ou merveilleusement ? – générationnelles, de Claude Sautet à Alain Delon, de Nicole Croisille à Mort Shuman, de Brel à Aznavour.

Finalement, c'est une large réflexion sur le temps que nous propose l'auteur, le temps qui fuit, le temps qui passe, le temps qui blesse, le temps qui écaille les images, le temps qui fait déteindre les couleurs. de l'enfance, l'auteur garde le souvenir d'une stabilité rassurante, d'un cadre sur lequel se reposer après l'aventure des traversées du père. Mais ce confort, cette sécurité, il ne pourra pas les transmettre. Et cela lui pose question. Faut-il « vivre avec son temps », ou peut-on considérer que les évolutions ne sont pas forcément toutes positives ?

Essai qui n'en est pas, ce livre est plutôt une réflexion poétique sur le passage du temps…
Lien : https://ogrimoire.com/2019/1..
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Olivier Frébourg nous livre un récit très personnel où il nous raconte l'histoire douloureuse d'un père de 3 enfants quitté brutalement par sa femme sans qu'il n'ait rien vu venir. Son chagrin passe par différentes strates, les mêmes que celles du deuil qu'il doit faire : « Un divorce, c'est 7 deuils en même temps : deuil d'un amour, deuil de la confiance, deuil de l'amour propre, deuil d'une vie de famille, deuil des enfants, deuil du présent, deuil de l'avenir ».

Dans ce livre, l'auteur évoque la famille, le couple, la paternité, les enfants, l'amour, la transmission.

Il se demande ce que ressentent les enfants lors de la séparation/tremblement de terre.

Il s'interroge sur le fait d'être un père dans ces conditions-là, en tenant à la fois les deux rôles de père et de mère au quotidien, et sur le « comment s'occuper des enfants, seul ».

Mais surtout il se demande quoi leur transmettre désormais.

Il écrit sur l'explosion de la sphère privée, et décrit la nostalgie du bonheur familial, de sa propre famille qu'il s'est évertué à construire malgré son travail très prenant de grand reporter, sa distance instaurée avec ses enfants lors de ses voyages ; sa nouvelle solitude, avec en leitmotiv la mer, toujours présente. A travers ce texte, Olivier Frébourg utilise un vocabulaire maritime : il nous livre des pages sur la mer, les frégates, l'Atlantique, les voyages maritimes, mais aussi sur l'horizon, les naufrages, les tempêtes, les ouragans. Il se sert de métaphores maritimes pour illustrer ses propos : « il faut prendre la mer malgré les tempêtes ».

On peut aussi citer les phrases suivantes pleines de sens :
« L'enfance est un paquebot ».
« Mes trois enfants ont connu le naufrage du beau navire »

« Où vont les fils ?» est à la fois un livre sur la mémoire, sur la génération d'après mai 68, sur l'avenir de la planète et de notre monde moderne aux prises du numérique, du changement climatique, de la robotisation, du consumérisme à outrance, de l'ubérisation.

Olivier Frébourg nous livre une succession de moments : de son enfance en Martinique auprès d'un père capitaine au long cours, une enfance qu'il qualifie lui-même de « bleue outremer », à ses premiers voyages en tant que grand reporter au Cambodge avec Mary Ellen Mark photographe, au Vietnam, à ses débuts d'entrepreneur lorsqu'il crée sa boite d'Edition de livres. Ces souvenirs sont parsemés d'anecdotes, d'ironie, d'humour.

Puis il nous dévoile ses angoisses face au monde actuel, à notre société qui a tellement changé en mal, au péril des réseaux sociaux. Son postulat porte sur l'avenir incertain, l'oubli de la mémoire (exemple des albums photos), la robotisation à haute dose, le dérèglement climatique avec la perte de forêts, d'animaux et de végétaux.

Il nous parle des souvenirs avec ses fils qu'il a et qui remontent dans sa tête : une sortie au manège, un dimanche après-midi au centre culturel à écouter son ainé jouer de la guitare, les soirs où il doit relire sans cesse le même livre pour enfant « devine combien je t'aime » avec petit lièvre brun et grand lièvre brun, les courses dans les grandes surfaces sordides de grande banlieue ou de province, les anniversaires dans le jardin…

Il écrit de très belles pages sur les films de Claude Sautet qui dépeignent si bien le quotidien des années 80, les divorces, les failles des gens, la vulnérabilité de la vie. Sa vie s'imprègne si bien de ces films qu'elle s'insinue dans chacun. C'est toute une époque, tout un contexte, toute une mélancolie. Ces pages sont mes préférées. Cette époque c'est la mienne, son histoire c'est mon histoire de mère devenue célibataire avec enfants à charge, sa douleur c'est ma douleur. Ses tristesses, ses inquiétudes, ses angoisses, je les comprends pour les avoir vécues.

Ce récit s'adresse d'abord, bien sur, aux hommes, aux pères qui se retrouvent seuls avec les enfants. Mais il nous parle également, à nous les femmes. Sans entrer dans le pathos grâce à l'utilisation avec parcimonie de traits d'humour, ce court récit de 155 pages nous plonge dans les choses de la vie, celle d'Olivier Frébourg, mais aussi la notre. du coup, ce récit est à double tranchant, on compatit, mais si on a vécu cela en tant que femme, on trouve cela juste qu'un homme « subisse » aussi ces douleurs et qu'il se pose ces questionnements. Egalité homme-femme dans la séparation.

Néanmoins je reste réservée sur la critique à donner, car même si ce livre est bien écrit, il n'exploite pas à fond les sentiments ressentis, il survole la destination première promise en fourmillant de souvenirs personnels. le début est long et brouillon. Par la suite, on comprend ce qui se passe, et on lit avec plus de plaisir. La deuxième partie est plus structurée, plus organisée, comme la vie qu'il instaure avec ses fils. Ecriture donc inégale pour moi, qui me fait baisser la note et trouver donc l'ensemble moyen, avec des phrases superbes mais également des pages inintéressantes, et une fin décevante pas vraiment inspirée.
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« La fin d'une histoire d'amour n'est rien par rapport à l'éclatement d'une famille » : Olivier Frébourg tire les fils de son histoire personnelle pour ramener ses garçons au pays natal et ne pas perdre de vue la ligne d'horizon quand tout se consomme et se consume.

Ici, point de résilience, « ce pansement pour urbains dépressifs et dépossédés d'eux mêmes », mais la conviction que « le bonheur est un pays de construction et de certitude ou l'on se sent si vite étranger ».

Des lors, entretenir la mémoire et nourrir le feu du souvenir constituent de puissants antidotes à la barbarie et à la tragédie. Un livre sans concession qui donne à voir une lumineuse mélancolie autant qu'une brûlante lucidité pour, en creux, réussir l'éloge de ce qui demeure !

"Où vont les fils ?", à lire d'urgence.
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Un homme divorcé élève seul ses deux fils suite au départ de son épouse. Interrogations, souvenirs, regrets, considérations existentielles se succèdent sans suite réelle et avec certaines redondances ; ce qui traduit certainement le désarroi de l'homme mais peut lasser le lecteur. Je ne sais pas « Où vont les fils ? » mais pour ma part, moi, j'ai perdu le fil et j'ai finalement jeté l'éponge aux deux tiers du livre malgré quelques belles pages…
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critiques presse (1)
Bibliobs
29 octobre 2019
Ce beau récit est plein de larmes, mais si on le secoue, on y entend des rires d’enfants et de mouettes, des chansons de Nino Ferrer et de Téléphone, des sirènes de paquebot et celle, stridente, d’un père fou d’amour pour ses fils.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Nous étions au mois de septembre. Un an plus tôt, le jour de mon anniversaire, j'avais reçu une lettre d'avocat me demandant le divorce "pour les raisons que vous savez". Non, je ne savais pas les raisons puisqu'elle était partie, sans préavis d'un coup, à la fin de l'été. Elle avait renversé notre monde comme un plateau d'échecs dans le fracas de toutes les pièces maîtresses et des pions.
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Les escaliers. Ceux qui conduisent à la maison. Ceux qui mènent aux chambres. Cette caisse de résonance que mes fils dévalaient en robe de chambre quand je rentrais de voyage, en criant "papa". Je les monte maintenant comme un poilu dans sa tranchée. A chaque degré, je mesure l'étendue du désastre. L'escalier est le mètre de notre mémoire. C'est un entre-deux, une suspension de quelques degrés.
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Je répète en boucle : un divorce c’est sept deuils en même temps. Deuil d’un amour, deuil de la confiance, deuil de l’amour-propre, deuil d’une vie de famille, deuil des enfants, deuil du présent, deuil de l’avenir. Eclatement. Je ne peux plus me concentrer, lire. Même les journaux qui s’empilent dans la cuisine, sous les fenêtres, soulignent combien je suis à côté de la marche du monde. Ces colonnes de papier déjà vieilli, déjà jauni forment une barricade avec le monde extérieur. Je suis dans les tranchées, les obus tombent de toutes parts. Je pénètre dans la maison en étant convaincu d’être un soldat traversant un terrain après la bataille. Dans cette position un peu défensive, fusil à la main, de celui qui tourne la tête à gauche et à droite, s’attendant à un retour de flamme au milieu des cendres ou à un tir de sniper.
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Il n'y a pas si longtemps les hommes labouraient les champs, juste derrière chez nous, avec des charrues : le soc traçait les sillons. Nous, nous avançons sur le macadam, aggripés à nos poussettes. Ce sont nos sillons de laboureurs urbains.
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Dans mon enfance, le magasin où allait ma mère pour des cadeaux de naissance se trouvait dans le centre-ville à côté du magasin de jouets Le Dauphin et du cinéma Le Royal. Les trois ont disparu comme la librairie La Licorne. Les commerces sont désormais des parallélépipèdes métalliques, dans des zones périurbaines. Ce décentrage est aussi celui de ma génération. Nous sommes les enfants des ronds-points, tournant autour de la verticalité sans nous y accrocher.
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Video de Olivier Frébourg (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Olivier Frébourg
Et si nous vivions aujourd'hui dans un territoire occupé, pris au piège de nos écrans ? C'est ce qu'affirme l'écrivain et éditeur Olivier Frébourg. "Un si beau siècle" (Éditions des Équateurs) est un pamphlet contre le totalitarisme des écrans, qui oppose le temps de la poésie, la beauté et la lenteur pour sortir de l'accélération du temps et de l'enfer des écrans.

Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
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