L'incrédule, c'est le père de Philémon, il va lui aussi se retrouver dans le monde des lettres, ce n'est pas pour autant qu'il sera convaincu de l'existence de ce monde parallèle. Une fois de plus, Fred part d'une petite idée incongrue, s'attache à un objet pour nous en faire une histoire onirique et poétique. Cette fois-ci, l'élément mis en valeur, c'est la boîte de souffleur, cette trappe d'où les souffleurs de théâtre autrefois aidaient les acteurs. Ces boîtes deviennent des moutons, et se font kidnapper par des comédiens pirates, on y trouve aussi des criticakouatiques et une multitude d'idées dignes du mouvement surréalistes, entre onirisme, écriture automatique, poésie, liberté débridée de l'imagination. J'ai aimé aussi y trouver ce petit clin d'oeil à
Jacques Prévert. le récit est malheureusement assez court, il est complété par deux petites
histoires, celles d'un magicien aux prises avec son chapeau magique et d'un charmeur de routes. Plus je lis les aventures de Philémon, plus je les adore. Enfant, son graphisme brut ne m'enthousiasmait pas vraiment, à chaque nouvelle lecture je découvre un peu plus sa richesse. Et je ne saisissais pas forcément les finesses et l'humour de la critique du matérialisme de notre monde. C'est un délire rafraîchissant, une lecture qui fait du bien.