Cet ouvrage d'Histoire par le spécialiste du Japon
Louis Frédéric n'est hélas plus édité. Coup de chance, la médiathèque de ma ville en possède encore un exemplaire.
L'historien traite ici une période cruciale de l'Histoire japonaise : l'ère Meiji. Cette restauration du pouvoir impérial fait suite à trois siècles de domination du shogunat des Tokugawa, établis à Edo. Alors que l'archipel vivait en quasi réclusion tout au long de cette période, l'ouverture forcée du pays avec l'arrivée du Commodore américain Perry et ses noirs vaisseaux conduisit à un renversement de l'autorité shogunal. L'empereur, qui vivait jusque là à Kyoto, sans pouvoir, installe sa capitale à Edo, renommée Tokyo. Il prend en main la gouvernance de l'État qu'il entend moderniser pour traiter d'égal à égal avec les puissances occidentales et ne pas tomber sous la coupe de colonisateurs.
C'est pourquoi l'on parle souvent de révolution Meiji car peu de pays ont su montrer une capacité d'adaptation et de modernisation en si peu de temps. Les changements se font aussi bien sur le plan politique, qu'économique (industrialisation) et social (fin du système de classe instauré par les Tokugawa et notamment interdiction aux familles de samouraïs de porter le katana comme auparavant).
Pour accélérer les modifications, l'État japonais fit appel à divers spécialistes venant d'Amérique, d'Allemagne, de France, du Royaume-Uni, etc.
Cette période, une fois la modernisation bien enclenchée et la situation du pays stabilisée au vu des rapports de force Japon-Occident, marque également le début des velléités militaristes et impérialistes de l'archipel avec à la fin de la fourchette chronologique considérée l'invasion et l'occupation de la péninsule coréenne.
L'ouvrage de
Louis Frédéric est aussi instructif qu'agréable à lire. Il est par conséquent dommage que sa disparition des publications prive les amateurs du Japon de ses lumières.