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EAN : 9782072822872
184 pages
Verticales (07/02/2019)
2.89/5   9 notes
Résumé :
Pour solder la fin des cours, au début de l'été 1988, dans une vallée reculée du Québec, des adolescents se sont donné rendez-vous à la lisière d'un champ de maïs. Un feu de joie, du rock à plein volume et plusieurs motos garées près de la ferme voisine. Avec intensité, Hélène Frédérick profite de cette nuit blanche pour faire un portrait libre de cette jeunesse à travers les regards alternés de Fred - l'exclu écorché vif -, de Mathieu - le playboy contrarié -, et d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Une nuit d'été 1988, dans la campagne québécoise, des lycéens font la fête. Courses de mobylettes, musiques des années 80 et un grand feu animent la soirée. Des clans se dessinent, des regards s'échangent... trois ados prennent la parole tour-à-tour: Fred le garçon grassouillet passe-partout qui aurait voulu être comme les autres, Mathieu le mec populaire au chemin tracé et Julie, en symbiose avec sa copine Sophie.
Tous les trois ont en commun ce désir de l'instant et une critique sans concession de la vie adulte. On suit leurs pensées au fil du roman le temps de cette nuit qui finira tragiquement, et ça on s'en doute dès le début.
Il y a dans ce roman une atmosphère à la fois mélancolique et évanescente pas désagréable mais qui devient malgré tout lourde au cours des pages et le récit s'en ressent: il aurait pu être plus court. Je me suis vite ennuyée malgré la beauté de l'écriture car ça tourne trop en rond, dommage. Il reste les parenthèses musicales typiques de cette période qui m'ont rappelé quelques beaux étés!
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Résumé éditeur - 4e de couverture : Pour solder la fin des cours, au début de l'été 1988, dans une vallée reculée du Québec, des adolescents se sont donné rendez-vous à la lisière d'un champ de maïs. Un feu de joie, du rock à plein volume et plusieurs motos garées près de la ferme voisine. Avec intensité, Hélène Frédérick profite de cette nuit blanche pour faire un portrait libre de cette jeunesse à travers les regards alternés de Fred - l'exclu écorché vif -, de Mathieu - le playboy contrarié -, et de Julie - la mélancolique jouisseuse. Leurs corps tournoient entre deux âges, se perdent dans la pénombre, se jalousent de loin, s'attisent de plus près, mais on pressent qu'un drame va se produire.

Trois jeunes font ce récit. Trois voix, trois visions de cette soirée de 1988. D'abord Fred, adolescent mal dans sa peau, gros et se sent laid et pas du tout aimable. Il vient d'une famille pauvre, s'habille n'importe comment, et est la cible de constantes moqueries au lycée. Il se fait constamment maltraité par les autres élèves, il dit qu'il s'en fout mais on sent bien que c'est faux. Il est à cette soirée, car Matthieu, l'organisateur, l'aime bien et surtout, il s'occupera du feu : Fred sait où se trouvent les bûches de sapin et les bonnes branches qui brûleront bien, dans la forêt juste à côté. Il a une petite moto, comme la plupart des garçons, mais une ruine. Il rêve d'être comme les autres et d'avoir derrière lui sur le siège une jolie fille comme Annelie. Il se sent "raté", il se console dans les livres.

Il y a Matthieu, chez qui se passe la soirée. Il a préparé son poste de DJ, sa playlist, ses vinyls et ses cassettes. Il se sent bien dans sa peau, mais jette un regard désabusé sur l'âge adulte, et ne voudrait pas en devenir un. Ce soir, c'est bizarre, il flashe sur cette fille, Caroline, pas très jolie, très blanche, avec des piercings, mais il vient de voir qu'elle avait dans son sac des cartouches de feux d'artifice. C'est très dangereux avec ce feu..

Il y a Julie, qui avec sa meilleure amie Sophie, regarde les étoiles tout en discutant de ce qu'elles auraient pu faire au lieu d'être à cette soirée, en se moquant des autres, en riant à gorge déployée, en se racontant des histoires, en se disant que personne ne les séparerait... Mais elle a peur de l'avenir, de la vie d'adulte, des rôles que la vie donnera à chacun...

On sent une tension qui grandit dans le roman, amplifiée par de petits paragraphes en italique entre les chapitres, descriptifs d'avord, puis entretenant la tension autour du feu, puis en faisant mention d'un drame, et en citant un journal du lendemain. On se demande ce qui va se passer, entre l'ado qui n'en peut plus de sa vie de victime d'agressions des lycéens, la fille qui a préparé des feux d'artifice, le feu, les jalousies, la bière qui coule...



Mon avis : Les trois personnages ont tous peur de l'avenir, du médiocre qui les attend, et rejettent tous le monde des adultes. Cette soirée monte en intensité, jusqu'au drame. Je m'attendais à un feu qui tue tout le monde, et en fait pas du tout. On peut dire que la fin est un pétard mouillé. Je n'ai pas su m'attacher aux personnages parce que le seul qui est vraiment décrit est Fred. Les autres jeunes sont invisibles dans le noir, et je n'ai pas pu me faire une idée du décor de la soirée. Intérieur ? Extérieur ? C'est dommage, c'est un rendez-vous raté pour moi.

La nuit sauve - Hélène Frédérick, editions Verticales, 178 pages, février 2019, 17,50 €


Lien : https://melieetleslivres.wor..
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critiques presse (2)
LeDevoir
09 avril 2019
Ce roman d’Hélène Frédérick raconte sans banalité une tragédie banale.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
LaPresse
01 avril 2019
Avec La nuit sauve, Hélène Frédérick a voulu arrêter le temps pour nous rappeler l'énergie et la profondeur d'une jeunesse qui craignait, à juste titre, l'avenir.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Mes vieux dorment. C'est ce qu'ils ont de mieux à faire. Une fois à table, ma mère m'a raconté qu'enfant elle allait au lit en priant Dieu de lui envoyer des cauchemars fous pour la desennuyer.
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C'est la risée attendrie surtout moqueuse de ceux qui entendent l'expression sortir de la bouche d'une enfant de son âge. Ils se gaussent à force d'être sourds et aveugles à ce qu'ils sont: comme si, en comparaison, ils avaient tant vécu, comme s'ils s'exprimaient de beaucoup plus haut, de beaucoup plus loin, depuis une plus grande profondeur.
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Il est moins facile de se débarrasser d'une absence ou d'un silence qui font mal que de se retirer une écharde du pied: il n'y a pas de fine aiguille stérilisée pour soulager le coeur qui n'a pas choisi de battre dans cette existence-là.
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J’ai quand même le pouvoir d’imaginer qu’une main pourrait un jour se tendre entre ce qui est caché et ce qui se révèle, et provoquer un bouleversement. Notre capacité d’espérer est sans limites : la main tendue serait un lien, venu sans raison, par exemple le sexe d’une fille s’offrant sans que rien ne l’ait annoncé, un cadeau du destin : je surprends une nudité dans la grange, un matin. Dès cet instant tout se renverse. Je ne suis plus le même dans la glace. Je n’entends plus la petite voix qui me tue. Je suis débarrassé de mon étiquette, miracle : je suis catapulté hors de ma catégorie. On ne gueule plus, sur mon passage, dans les couloirs de l’école, que je sens le fumier ou que j’ai la lèpre, on ne me surnomme plus « le bœuf » et je ne suis plus contagieux.
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Pendant l’impact, le temps s’étire comme un chewing-gum qu’on commence tout juste à mâcher, qui fait saliver, dont on ressent la souplesse entre la langue et le palais, entre les dents. Ces quelques secondes d’extase dont le souvenir inconscient mène à l’addiction (il reste combien de dragées dans mon paquet ?), ces secondes suffisent à faire oublier les longues minutes inutiles à mastiquer une matière devenue coriace et sans goût. Ces minutes vaches. Pendant l’impact une dimension s’ajoute et s’ouvre à moi, que j’essaie alors de m’expliquer. Mollement. C’est ça, c’est fureur contre mollesse en moi se conciliant. Avec un peu de chance dans ces moments-là je m’envole, je flotte au-dessus du geste brutal de mon compagnon de déroute.
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