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EAN : 9791020907998
320 pages
Les liens qui libèrent (08/01/2020)
4.43/5   14 notes
Résumé :
Pour les Lakotas d'Amérique du Nord, les Kagabas de Colombie, les Amchis tibétains, les Quechuas d'Amazonie et bien d'autres peuples racines, la santé est d'abord synonyme d'équilibre. Dans le regard du chamane, du guérisseur ou de l'homme-médecine, la maladie est un symptôme : celui d'un déséquilibre qui prend sa source au-delà de la personne. C'est un regard qui change tout : nos corps sont les cellules du monde, nos groupes et sociétés ses organes, et nos maux ph... >Voir plus
Que lire après Ce que les peuples racines ont à nous direVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
‌Refermant ce livre, un doute s'efface : pas de monétisation des cultures originelles de la part de l'auteur , sa sincérité transparait à travers la tenue d'un texte qui reste prudent, humble et cohérent jusqu'à la dernière ligne. Nul chamane de pacotille ne viendra vous brader de la vraie griffe d'aigle en plastoc en remuant des plumes, ce n'est pas le propos.

Avec douceur et intelligence, l'auteur oriente notre regard hagard de speedé-civilisé vers quelques ailleurs et notre propre passé indigène .
Suggérant les dérives de notre modernité comme une trajectoire lancée à pleine vitesse vers un grand nulle part, elle présente de multiples cosmogonies, qui frappent par leur capacité englobante, cyclique, auto-régénérante. Une vision du monde dont la base n'est pas l'objectivation, le contrôle, mais l'intersubjectivité avec l'ensemble du vivant.

Ce qui convainc, ce sont les similitudes majeures qui encrent les lignes de force de ces civilisations, au delà des variations individuelles , par ailleurs passionnantes.


Quoique chaque chapitre ait sa propre saveur, il m'a semblé que ce livre était lui même un itinéraire à franchir à pas de mulet, chaque pas nous faisant avancer l'air de rien vers une vision plaisamment modifiée , inspirée d'un autre sommet de montagne, d'où nous contemplons, marris, les fumées douteuses de notre civilisation en proie à une fameuse aérophagie.


Parmi les constantes de ces peuples-racines :
- l'ego individuel se modèle plutôt comme cellule d'un grand corps ( du clan, du monde , du cosmos), sans abolir pour autant sa responsabilité, car chacun est responsable de l'harmonie globale.
-l'espèce humaine elle-même se fond dans un continuum animal-végétal-minéral en profonde interdépendance.
-par conséquent l'espèce humaine ne peut avoir de relation de domination à la nature; nous ne pouvons la posséder, la réifier, car c'est nous qui lui appartenons. Nous devons lui demander son autorisation.
-alors qu'un personne malade chez nous est isolée, extraite de son milieu habituel et à la merci des sachants, dans les communautés traditionnelles le malade est au contraire au centre de l'attention du groupe et la guérison se vit comme collective tout en impliquant activement le malade; la guérison n'est pas le retour à un état antérieur mais une transformation, qui fait sens pour le groupe entier. C'est une médecine holistique et narrative ( entourage, culture, chemin de vie) .
-plusieurs enveloppes complètent notre enveloppe physique : émotionnelle, psychique, spirituelle . Il faudra notamment faire le deuil de chacune d'entre elles pour permettre à la communauté de se séparer d'un de ses membres. Ces mêmes enveloppes sont communes aux autres êtres vivants et nous permettent de rentrer en contact avec eux.
-en miroir aux méridiens du corps où circule l'énergie, on peut joliment parler d'une acupuncture du paysage, des lieux qui servent de portes d'énergie, une énergie qui traverse les chamanes , ceux ci servant de simple transistors, sans prendre la grosse tête, ils restent humbles, au service du groupe qui les contrôle, plutôt que l'inverse.
-contrairement à la soif de posséder ou à l'angoisse de perdre, la gratitude existentielle nous libère profondément.


Ce livre très riche se prête peu au résumé, il s'infuse. Je vous invite donc à le savourer, car tel le bruit des vagues et le sentiment océanique qu'il peut occasionner chez des âmes un peu poreuses, il vous amènera belle clairvoyance et vous oindra d'un chrême onctueux, celui de la tendresse pour l'intelligence des peuples-racines et pour la nature, de la cétoine dorée jusqu'au cosmos.
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Un essai très complet et instructif qui donne envie de porter un autre regard sur les peuples racines dont le savoir millénaire, perdu dans notre monde, a tant à nous apprendre.
Tout est interconnecté, les hommes entre eux et la nature avec les hommes, nous l'avons oublié. Les peuples racines sont restés en lien avec la terre et la respectent.
Pour se soigner, ils utilisent par exemple des huttes de sudation qui pourraient s'assimiler à un sauna avec un travail complémentaire sur l'énergie qui est en nous.
La hutte est utilisée parfois quotidiennement en prévention, c'est un outil de réharmonisation : notre intérieur va s'accorder sur la respiration avec le rythme de l'univers (explication donnée par les sioux).
D'autres outils de guérison, qualifiés d'art thérapeutique, sont les peintures de sable ou la beauté qui soigne et la danse pour retrouver sa beauté intérieure chez les Lakotas ou chez les Hopis.
Ces peuples n'oublient pas les anciens qui sont des sages et occupent une place centrale.
J'ai particulièrement aimé la partie intitulée « peut-on transposer ces médecines ? », les occidentaux s'intéressant par exemple aux savoirs millénaires sur les plantes, attention à la monétisation de ces savoirs.
Retenons ce que l'auteure a noté dans « les idées clés » de son avant-dernier chapitre intitulé « devenir gardien de l'invisible » : « remettre le vivant et le respect de ses lois au coeur des intentions de nos collectifs permettrait de les rendre durables et d'accorder les énergies de ceux qui y participent dans le sens du vivant ».
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L'auteur a choisi de centrer son exploration des "peuples racines" (un très beau terme) sur la santé et ce qui unit leurs approches en dépit de elur éloignement géographique les uns des autres, preuve d'une source d'inspiration universelle et mystérieuse que nosu portons en nous. J'ai été heureux de pouvoir y retrouver des pratiques que j'ai découvert dans le chamanisme et qui ont profondément influencé ma vie.
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Ce que les peuples racines ont à nous dire c'est qu'il est temps de se reconnecter avec notre mère Terre et d'arrêter de penser que sans elle, sans en prendre correctement soin notre avenir à un sens.


Un livre captivant qui explique en profondeur les connexions entre la santé de l'homme et celle de la Terre.


Frederika van Igen nous pousse à réfléchir et à nous remettre en questions à travers ces portraits des multiples peuples racines qui n'ont jamais cessé de se "battre", d'aimer, de respecter et de vivre en harmonie avec notre Terre.

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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Une des particularités des humains de ces sociétés est de "prendre leur temps", ou, plus précisément, de vivre le temps de la nature, puisque c'est elle qui nous anime. Exemple : lorsqu'une question est posée aux Kagaba, ils ne répondent jamais du tac au tac. Ils attendent parfois plusieurs jours que la réponse mûrisse, comme un fruit que l'on ne cueille que lorsqu'il est venu à maturité.
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C’est ainsi que se voient les humains qui composent ce que l’on appelle les sociétés racines : cellules d’un grand corps vivant, dont la santé dépend de chacun d’entre eux, et dont dépend, en retour, leur propre santé.
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Chez les Dineh comme chez les Sioux, rappelle Marie-José Piantino Del Molino, les cérémonies de guérison sont toujours collectives. Parce qu'un individu n'est jamais malade uniquement de lui-même. Le déséquilibre que la maladie manifeste dans son corps ne provient pas que de lui.
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Dans toutes ces médecines anciennes, on se rend compte que le dénominateur commun, c’est l’homme et son environnement : la terre, le cosmos, et l’individu qui est là entre eux comme un trait d’union.
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À noter qu'en tojolabal (comme en kagaba), il n'existe pas de mot pour dire "ennemi", et que pour dire : "Je pense", ils disent : "Mon cœur dit."
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