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Citations sur Je me souviens de tous vos rêves (291)

Les médecins devraient envoyer les gens dans les librairies au lieu de prescrire du Tranxene et du Lexomil.
J’ai connu un médecin, dans le petit village de la Cadière-d’Azur, qui offrait des livres de poche à ses patients, toujours le bon livre au bon patient. Voilà un homme qui connaissait les livres et ses patients. Souvent les patients lui ramenaient un autre livre qu’ils avaient aimé et tout ces livres voyageaient dans le village. L’imagination agrandit la vie. Où, plus que dans le cabinet d’un médecin, a-t-on besoin de vie ?
Le petit libraire de Banon a arrêté Tranxene et Lexomil en lisant Pagnol, Camus et Dostoïevski, en faisant entrer dans son corps des millions de mots, des millions d’étonnements, d’émerveillements, de peurs. Ce sont les peurs et les désirs qui nous rendent vivants, même lorsqu’ils surgissent entre deux pages, dans l’obscurité d’une prison.
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Quand on donne un peu de lait, quelques caresses à un chat de gouttière, il devient affectueux. Si on le jette à la rue, il devient craintif, voleur, sournois, comme nous, les hommes. Les fous, les détenus et les chats m’ont rendu tolérant. Les murs inutiles rendent méchant.
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Je cherche dans ce peuple d'ombres qui ne fait que passer le jeune homme que j'étais. J'ai de la tendresse pour ces gens qui fuient, ces petits déserteurs de la vie, ces Bardamu, ces Robinson. Le mot joie, le mot bonheur n'existent pas pour eux, le mot détresse non plus. Ils survivent. Ils ne seront jamais vraiment heureux, jamais vraiment tristes. Leur seule ambition, dénicher un coin de soleil, l'hiver, à l'abri du vent, et que leurs corps ne souffrent pas trop de la morsure du froid, de la faim et des grosses chaleurs. Page 87
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Quand j'ouvre le journal, je constate que tout s'effondre, l'industrie, les valeurs, l'oxygène, le nombre de mots que nous utilisons, l'orthographe, la confiance, surtout celle des hommes, le moral des ménages ….

Quand je mets la radio, tout le monde hurle en même temps. Ils hurlent tous la même chose, ils veulent tous avoir raison.

Quand j'allume la télé c'est encore plus terrifiant. Des torrents de boue envahissent les villes, midi et soir, et les terroristes sont partout.

Quand je vais chez Isabelle, le mercredi et le dimanche, je découvre une planète dont personne ne parle. Elle n'est pas médiatique, pas scandaleuse, elle ne fait pas peur. Elle est discrète et profonde. La plupart des gens veulent avoir peur. Autour de la petite ferme d'Isabelle, ils ne verraient que silence et ennui. Au bout d'une heure, ils seraient en manque de catastrophes et s'enfuiraient chez eux, retrouver un monde en flammes.


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Chaque année en septembre j'ai peur de mourir, alors j'achète un cahier. (...) En septembre c'est beaucoup plus cruel. C'est si beau septembre, si limpide, si bleu. Chez nous, ici, c'est le plus beau mois de l'année. Ce n'est pas un mois, c'est un fruit. (p. 13)
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Nous avons tous un petit jardin secret que l’on atteint par des routes bordées d’acacias, de sureaux et de songes. Il ressemble à ces petits cimetières que l’on trouve à la sortie des villages, il protège nos plus beaux souvenirs, ce que nous avons de plus précieux. Dans ses jardins saute et gambade notre enfance, défilent tous les chagrins d’une vie.
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Je cherche la lumière depuis que je suis né. L’automne est le pays des couleurs, je marche vers cette lumière. J’écris en marchant, j’écris tous mes éblouissements, je bourdonne dans les chemins, mais écrire vraiment c’est avoir le courage de tirer une chaise devant une table, s’asseoir et saisir un stylo. Un stylo qui fait si peur et tant de bien dans les profondeurs de tout le corps, dès qu’il laisse des empreintes noires ou bleues dans les champs de neige du cahier. Quand j’écris le mot neige, moi qui ai une vue si faible, je vois devant moi d’immenses étendues blanches et les forêts bleues des mots.
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Il faut beaucoup de patience, beaucoup de silence pour avoir le privilège d'entrer dans la tendresse d'un jardin.
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Chaque jour je prends la route, n'importe quelle route, comme on ouvre un cahier neuf. J'écris un mot, je fais un pas. Au pas suivant j'attrape un autre mot, puis un autre. C'est sans fin une route, comme les mots qui laissent une trace de pas dans la clarté de la page. Si vous écrivez un premier mot les pas vous emmènent dans un monde où les songes n'ont pas de fin.
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À dix-neuf ans j’ai adoré le Che, à trente ans Don Quichotte. Le premier combattait la justice dans les forêts, l’autre dans ses songes. Tous les deux moururent vaincus, écrasés par la réalité de l’homme. Un homme égoïste et généreux, abjecte et sublime. Nous avons tous, dans nos vies ou dans nos rêves, des instants monstrueux, des recoins innommables. Aucun d’entre nous ne peut vivre sans beauté.
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