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Critique de michfred


Le titre fait penser à une sorte de Wuthering Heights à la française,  à un roman noir, ou à un feuilleton romanesque ou fantastique...

Faux sur toute la ligne: la fiancée des corbeaux est une douce maîtresse d'école , Isabelle, qui fait la confiture de coings comme personne et dont les seins et les gratins de courgettes  sont détectables.

 Son papa, le vieux Lili, après avoir planté des arbres partout dans le pays, perd un peu la boule,   et il faut le surveiller comme du lait sur le feu...lui qui vous appelle d'un nom différent tous les jours. Alors René Fregni se dévoue,  à cause des seins d'Isabelle, beaucoup,  et aussi, un peu, de ses gratins.

Il opte donc pour une vie pendulaire : un coup en ville, dans son appartement de Manosque, avec vue imprenable sur une salle de bains très animée,  un coup à la campagne,  dans le hameau de Vinon, arboré par Lili, au plus près de la douce Isabelle.

Des figures amicales défilent:  Tony , le parrain marseillais sorti des Baumettes, à qui René,  dans son atelier d'écriture,  a appris le plaisir des mots,  et qui voudrait bien troquer le beretta contre un stylo;  quelques cinglés,  aussi, inquiétants comme ce schizophrène bariolé qui annonce à Fregni qu'il va le débarrasser de certain juge qui lui a fait des misères, ou hautement poétiques comme cet ancien aliéné, mutique, qui ne "parle" que par Fleurs du Mal  interposées!

Une faune- et une flore, Fregni aime trop les femmes pour réserver ses regards à la seule Isabelle!- un peu foutraque, pleine d'humanité et de saveur, parce que le regard qui s'y pose, celui de Fregni,  est tout de fraternité et de confiance.
 
La chronique autobiographique est plus apaisée -et moins arrosée- que  celle de "Elle danse dans le noir":  Marilou, la fille adorée , a grandi, elle étudie à Montpellier, son papa s'est posé, et la fiancée des corbeaux ne devrait pas tarder à lui ouvrir ses bras, la haute Provence est belle comme un poème, et même les plus cruels malfrats ont du charme à revendre...

Bienvenue chez Fregni, au pays des fraternités chaleureuses!

Une lecture saveur, une lecture douceur, une lecture plaisir,  à déguster comme une figue mûre, qui vous laisse les doigts tout poisseux de sucre et de saveur, le parfum sur la lèvre et le coeur en fête. 

Une rencontre avec un frère qu'on voudrait ne jamais quitter, un ami avec qui on aimerait partager le pain et le vin, un lecteur avec qui on discuterait longtemps des mérites partagés de Giono et de Baudelaire , un écrivain avec qui écrire deviendrait aussi naturel que respirer ou aimer...
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