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Critique de dannso


C'est un livre qui ne peut que ravir un babeliote. René Frégni y fait à travers le récit de sa vie l'éloge des livres.

Ces livres qu'il va découvrir en prison militaire, grâce à un ami et un aumônier bienveillant : ces livres qui lui donnent chaque jour l'évasion, ces livres qui lui font oublier là où il est, ces livres qui feront que jamais aucune journée ne ressemblera à la première :
« La journée précédente avait duré cinq ans, celle-ci avait filé comme la lumière et le vent. Chaque mot que j'avais lu avait aboli les barreaux, les murs, la cour de la prison.»

Il chante la liberté, la révolte, la non-obéissance. Il chante aussi la nature, celle du Sud, écrasée par le soleil en été, parfois glaciale sous le mistral en hiver, si douce quand le printemps revient, celle où il fait si bon marcher. Celle qui lui permet aussi d'organiser ses pensées, de trouver les mots qu'il écrira ensuite sur une petite ligne violette.

Il raconte aussi sa mère, celle qui lui évita sans doute de finir aux Baumettes, minot, celle qui a toujours envers et contre tout cru en lui, celle dont il a fait blanchir les cheveux, celle qui a été si fière le jour où il a été publié, qu'elle est restée une journée à contempler le livre de son fils dans une vitrine.
« Ce livre, dans la vitrine d'une librairie, un jour de septembre, c'était une façon de dire ce que l'on n'ose plus, quand on est devenu un homme, dire tout simplement « je t'aime plus que tout, maman », comme on le faisait, chaque jour, quand on était enfant.»

Un livre comme un hommage aux mots par celui qui a lu un livre presque chaque jour de sa seconde vie, qui commença dans une cellule de Verdun. Par celui qui même devenu écrivain célèbre se revendique avant tout lecteur :
« Je fais partie de ce peuple anonyme des lecteurs. Chacun de nous est assis dans sa chambre, un livre à la main, et nous voyageons dans un immense train qui n'existe pas.»

Restons encore un peu dans ce train avec vous , monsieur Frégni.
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