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EAN : 9782246832171
216 pages
Grasset (28/09/2022)
4.17/5   27 notes
Résumé :
Ce texte d’hommage à Bertrand Tavernier est une magnifique ode à l’amitié entre deux hommes de générations différentes qui se reconnaissent dès leur première rencontre à l’Institut Lumière (que Tavernier présida de sa création en 1982 à sa mort en 2021) puis se tiendront la main jusqu’au bout, le cadet ne cessant d’admirer l’aîné comme un père, puis un grand frère.
Réalisateur, scénariste, producteur, cinéphile passionné, écrivain, d’une curiosité insatiable... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Je précise d'emblée que ce livre n'est pas réservé aux cinéphiles, mais s'adresse à tous ceux qui ont apprécié "le style Tavernier", un cinéma à la fois profond et populaire, qui a su explorer aussi bien des sujets historiques que très contemporains. Un cinéma qu'on a plaisir à revoir, qui s'adresse à tous, marqué par son humanisme.

Le titre pourrait presque être le début d'un scénario. Il est emprunté à Frédéric Dard, qui témoignait, à travers cette phrase, de son désarroi après la disparition de sa fille. Il est des êtres que nous chérissons mais à qui, par pudeur, nous n'osons dire explicitement notre affection.
Mais est-ce une raison pour se répandre en "je t'aime " un peu dégoulinants comme ça se pratique dans les téléfilms un peu larme-à-l'oeil ?

On apprend plein de choses dans ce livre, quelques anecdotes de tournage bien sûr. Mais j'ai découvert que nôtre ami Bertrand était snobé par certains critiques intellos parisiens qui faisaient peu de cas de ses films. Une vindicte qui ne l'a pas épargné, même lors de sa disparition.
Qu'avait t'il fait pour mériter ça ? Mon hypothèse est celle-ci : il était trop ostensiblement Lyonnais, c'est-à-dire provincial, en dehors d'un certain microcosme qui se targue de savoir ce qui mérite d'être vu,lu, admiré, encensé, reconnu.

Mais peu importent ces jugements négatifs, car l'oeuvre de ce grand bonhomme dépasse sa filmographie. le cinéma est bien plus qu'une industrie, bien plus qu'un ensemble de techniques, il va au-delà des tapis rouges des festivals, des récompenses clinquantes, le cinéma est d'abord un art majeur, comme la littérature, qui contient l'essence de nos vies humaines.

Ce livre rend hommage à un homme à la vie foisonnante, il aurait pu s'appeler "La passion Tavernier".
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Thierry Frémaux propose un hommage à l'immense cinéphile et réalisateur que fut Bertrand Tavernier. Son essai « Si nous avions su que nous l'aimions tant nous l'aurions aimé davantage » livre un portrait fouillé, documenté et élogieux de cet homme qui m'a fait aimé, à distance, le cinéma.

Bertrand Tavernier était un pédagogue passionné, né par et pour le cinéma. Est-ce qu'il y a plus fort comme terme que cinéphile ? Parce-que le cinéma était toute sa vie.

Thierry Frémaux raconte son compagnonnage au côté de Bertrand Tavernier : de la création de l'institut Lumière en 1982 à sa présidence jusqu'à la fin de sa vie en 2021, rue du Premier-Film à Lyon.

Quarante ans d'amitié décrites avec beaucoup de tendresse ! Aucune révélation privée, Bertrand Tavernier ne l'aurait pas supportée ! Plutôt la description d'un homme passionné, acceptant de reconnaître s'être trompé lors d'un avis, cherchant jusqu'à la fin à compléter sa culture, pourtant si phénoménale que personne ne peut le remplacer !

Par trois fois, Bertrand Tavernier était venu parlé de son film du moment dans mon cinéma de banlieue. A chaque fois, le silence qui régnait montrait combien chaque spectateur était honoré de recevoir ses anecdotes, ses confidences sur la manière de monter telle ou telle scène, etc. Aucun de ceux présents regardait sa montre pour s'inquiéter de l'heure qui passait trop vite. Cet homme était d'une simplicité si désarmante avec son imper et son échappe rouge que j'aurais donné beaucoup pour suivre ses Matersclass si elles avaient existé.

Thierry Frémaux nous fait revivre cet homme que nous avions suivis presque pas à pas dans son oeuvre : L'horloger De Saint-Paul en 1974, dont j'ai cherché la boutique lors d'une balade dans les Traboules, Que la fête commence où ses trois compères sont en costume d'époque (un must), le juge et l'Assassin avec Galabru avec un rôle dramatique, La mort en direct où Romy précède Loana, le coup du torchon avec un Eddy Mitchel en Nono … Je m'arrête là. Tous ses films font partis de notre culture cinématographique jusqu'au dernier Voyage à travers le cinéma américain qu'il nous a laissé comme un testament.

J'ai découvert l'amitié de Thierry Frémaux pour cet amoureux du cinéma. « Si nous avions su que nous l'aimions tant nous l'aurions aimé davantage » est bien plus qu'un hommage c'est une ode au cinéma avec de multitudes précisions concernant les films réalisés par Bertrand Tavernier mais ceux aussi qu'il aimait. le portrait qui se dégage est conforme à l'homme que nous connaissions, au savoir infini mais aussi au valeurs humanistes que nous pressentions où le fait de douter n'était pas la moindre de ses qualités.
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Tavernier est l'un des personnages lyonnais incontournables. Un joli portrait de lui est d'ailleurs affiché à l'entrée de l'Institut Lumière, rue du Premier Film.
C'est aussi un réalisateur étonnant, qui a fait des films aussi variés que "L'horloger de Saint-Paul" ou "Un dimanche à la campagne, pour n'en citer que deux parmi son impressionnante filmographie.
Grand cinéphile devant l'éternel, il a été le mentor de Thierry Frémaux qui lui rend dans ce livre un hommage vibrant.

Comme Frémaux, on s'interroge sur les raisons qui ont poussé certains journaux a détester tous ses films sans exception. Bien que lui-même adepte du copinage (voir les habitués ayant leur rond de serviette au(x) festival(s) de Cannes et/ou Lumière) on ne peut que regretter avec lui que la mort ne mette pas un terme aux chamailleries.

Il raconte un être hors du commun, complexe et passionné, intarissable sur les trésors du cinéma, multipliant les projets et les voyages.
Et l'on se prend à regretter de ne pas avoir assisté à ces discussions sur les grands chefs d'oeuvres ou les films oubliés du grand public.
L'amitié qui lie les deux hommes est très touchante, et le dernier chapitre particulièrement émouvant.
Une ode à la cinéphilie et à l'amitié.
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Un très beau titre pour ce texte hommage de Thierry Fremaux à Bertrand Tavernier. Ce titre est emprunté à Frédéric Dard, qui témoignait, à travers cette phrase, de son désarroi après la disparition de sa fille.
Cinéphile, j'ai beaucoup apprécié le travail au cinéma de Bertrand Tavernier, des souvenirs de rencontres lors de la sortie de ses films et sa gentillesse, culture. Quelquefois et même souvent, nous n'avions pas envie de l'arrêter car il était si passionné, passionnant. Il parlait si bien du cinéma, de sa passion pour le cinéma américain, il a aussi été éditeur de textes de westerns à Acte Sud. j'apprécie l'homme aussi et ses engagements sociaux, politiques.
Thierry Fremaux parle de cette amitié de 40 ans, que ce soit lors de leur première rencontre à Lyon, jusqu'aux derniers jours de Bertrand Tavernier.
Ce texte est un hommage sensible, émouvant, au cinéaste, au passeur d'images, au passeur d'anecdotes. Des souvenirs personnels font écho à des souvenirs que j'ai de ces rencontres cinématographiques, littéraires ou lorsque l'on le croisait dans les rues ou dans les théâtres (souvenirs émouvants de l'avoir croisé lors d'un dimanche après midi au théâtre de l'Atelier, lors de pièces hommages à Duras).
Thierry Frémaux parle très bien du manque de cet homme laisse aprés son départ et de son amitié, il va beaucoup manqué au monde du cinéma et de l'édition.
Ce texte donne envie de revoir ses films, les documentaires qu'il avait fait, ou les films dont il parlait si bien, que ce soient des chefs d'oeuvre ou des séries B, relire ses dictionnaires et les textes édités par sa collection à Actes Sud.
#Sinousavionssuquenouslaimionstantnouslaurionsaimédavantage #NetGalleyFrance
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L'un de mes grands regrets (j'en ai peu) est de ne jamais avoir rencontré Bertrand Tavernier. Parce que j'aime ses films, bien sûr, mais surtout parce que l'homme, l'être humain, me bouleverse. Si j'admire énormément sa culture cinématographique, je suis surtout subjuguée par sa capacité à transmettre, à communiquer, à enseigner sans jamais faire preuve de pédantisme ou de cuistrerie.

Pour toutes ces raisons, je ne pouvais passer à côté du livre de Thierry Frémeaux parce qu'il nous offre un Tavernier présent, proche. Vivant.

Loin d'une biographie classique, le livre de Thierry Frémeaux entremêle biographie et autobiographie, révélant l'indissociabilité des deux hommes unis par une amitié réelle. Par des anecdotes, des souvenirs, des analyses fines de la personnalité de Bertrand Tavernier, l'auteur parvient à tracer un portrait tout en sensibilité et en finesse du réalisateur. Rien d'impudique dans ces pages irriguées de tendresse et d'admiration, mais un hommage vibrant à un homme qui nous manque tellement désormais.

Thierry Frémeaux nous restitue Bertrand Tavernier tel que nous l'imaginons, tel que ses films nous le révèlent, avec ses enthousiasmes, ses colères, son sens de la justice et son humanité bienveillante. Et, oui, après cette lecture je l'aime davantage.
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critiques presse (1)
Marianne_
17 octobre 2022
Thierry Frémaux trouve les mots justes pour vanter l’énergie phénoménale et l’art d’aimer de son ami et pour honorer l’indépendance d’esprit farouche de ce « moine-cinéphile » qui détestait les effets de mode interchangeables.
Lire la critique sur le site : Marianne_
Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Un jour, [Tavernier] sortit de ses gonds: « Tu as vu, tous ces journaux qui annoncent la mort du cinéma appartiennent à des milliardaires. » Il voyait aussi un lien entre la fermeture des salles de cinéma et la montée de l'extrême droite : « En se repliant chez eux face à leur télévision, écrit-il dans "Qu'est-ce qu'on attend ?", les gens semblent devenir plus vulnérables aux idéologies répressives, plus enclins à vouloir s'isoler de toute action collective, à exclure "l'autre" pour se défendre et se protéger. (p.134)
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En réalité, ce papier [la nécrologie de Bertrand Tavernier publié dans "Libération"] fut le bienvenu pour faire la preuve, s'il en était besoin, que ce journal, qui se donne le vaste programme d'appliquer au monde sa vision du bien et du mal, se tient toujours prêt à saisir l'opportunité d'une nécrologie pour frapper d'anathème ceux qui ne sont pas de ses amis quand il laisse une complaisance machinale s'appliquer à ceux qui le sont valable pour les critiques, les comptes rendus, les reportages, les deuils. L'esprit Libé, donc. (p. 103)
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Toujours plus monumentale, la nouvelle formule d'"Amis américains" fut un succès immédiat. L'éditeur détacha la préface en un petit volume publié à part qui porte le beau titre de : "L'amour du cinéma m'a permis de trouver une place dans l'existence". Je me souviens qu'il avait répondu ainsi à l'une de mes questions : "Est-ce qu'être cinéphile était une façon de te sentir utile, de faire partie du monde ?" Ce fut comme si, le grand âge venant, Bertrand résumait d'un trait une vie dédiée au travail des autres. (p.148-149)
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Il élargissait la vision de la vie, il secouait les torpeurs ; le matin, il parlait de cinéma, le midi il parlait de cinéma, le soir il parlait de cinéma. Normal, il était l'homme qui disait : "L'amour du cinéma m'a permis de trouver une place dans l'existence." Et qui voulait être sûr que chacun trouve sa place dans le monde.
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A Cannes, l'effervescence des fêtes et des foules n'empêche pas ceux qui livrent des films de se retrouver dans une extrême solitude, il le savait.
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