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Bernard Pingaud (Préfacier, etc.)
EAN : 9782070301126
254 pages
Gallimard (31/12/1967)
3.88/5   12 notes
Résumé :
Il n'y a pas de paradis.
Je suis en route : l'image du poète que nous propose l'ouvre d'André Frénaud est celle d'un voyageur. D'où vient la route ? Où conduit-elle ? Le poète l'ignore. Il sait seulement que, marchant depuis toujours, sa tâche est de poursuivre. Tout repos sur ce chemin ne peut être que précaire, toute étape annonce un nouveau départ : l'événement ne prévaudra pas sur le parcours. Partirait-on, pourtant, si l'on n'avait reçu un appel ? si l'o... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Échange tout Char contre dix poèmes de Frénaud... Une fraternité incomparable dans son humilité, sa bouleversante honnêteté. Ce poète-là ne pose jamais au héros. On ne peut se lasser de le lire, de le relire, si simple et si complexe. Aucun livre de poésie ne m'a tant "touché" que celui-là. Je n'ai jamais cessé d'y revenir.
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
AUBE


La jeune fille infranchissable a disparu –
Elle n'en pouvait plus d'être close et si pâle –
Son feu pour prendre en a choisi un qui brûlait –
Il l'attendait pour prendre. Il brûlait pour qu'elle fût –
Les flammes ont prononcé leur futur aussi –
Et pourtant nous serons, vous et moi, séparés –
Mais aujourd'hui est joie : UN SEUL comble
                                 [son ombre –
Et qui pourrait nous voir, maintenant ?
                              qui sommes-nous ? –

Les racines de l'aube prenait pied sur les portes.
Alentour allaitait l'aubépine, le jour.

p.54
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IL Y A DE QUOI DANS MA MAISON


Il y a de quoi boire et de gros biftecks dans ma maison.
De quoi rire et de quoi s'aimer et de quoi pas.
De quoi passer sa rage et apaiser son temps.
De quoi faire attention et de n'y prendre garde.
Des fenêtres pour obstruer, des portes qui ferment clair.
Des arbres sans horizon et des beaux. Des bêtes à toutes voix.

Il y a place pour des animaux anges dans ma maison.
Pour des anneaux parfaits, pour les rêves qui débordent.
Pour de petits cœurs, du genre : soupirs de veau.
Place pour le feu et pour les pierres.
Pour du nuage en foule et pour la dent des rats.
Il y aura place pour nous y étendre.

p.89
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Hier fut. Il était mêlé de bleu et frémissait,
ordonnancé par un regard qui change.
Une chevelure brillait, violemment dénouée,
recomposée autour de moi, je le croyais.
Le temps remuait parmi l'herbe souterraine.
Éclairés de colère et de rire, les jours battaient.
Hier fut.
Avant que tout ne s'ébranlât un amour a duré,
verbe qui fut vivant, humain amour mortel.

Mon amour qui tremblait par la nuit incertaine.
Mon amour cautionné dans l'œil de la tempête
et qui s'est renversé.
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J'AI BÂTI LA MAISON IDEALE
à Elisabeth Rohmer


Je l'ai proférée en pierres sèches, ma maison,
pour que les petits chats y naissent dans ma maison,
pour que les souris s'y plaisent dans ma maison.
Pour que les pigeons s'y glissent, pour que la mi-heure y mitonne,
quand de gros soleils y clignent dans les réduits.
Pour que les enfants y jouent avec personne,
c'est-à-dire avec le vent chaud, les marronniers.

C'est pour cela qu'il n'y a pas de toit sur ma maison,
ni de toi ni de moi dans ma maison,
ni de captifs, ni de maîtres, ni de raisons,
ni de statues, ni de paupières, ni la peur,
ni des armes, ni des larmes, ni la religion,
ni d'arbres, ni de gros murs, ni rien que pour rire.
C'est pour cela qu'elle est si bien bâtie, ma maison.

p.88
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LA LUMIÈRE DE L'AMOUR


De toi, de moi, d'où sortait la lumière ?

Dans la grande bienveillance de l'âtre profond
où je me flattais de brûler pour me découvrir
comme un rayon de flammes et m'éclairer à ma lumière,
Quand celle-ci était l'amour qui sortait de moi
parce qu'il était destiné à qui j'étais voué.
Et je multipliais les feux, j'embrasais l'alentour.
Je croyais en un pouvoir d'aurore, perpétuel.

Tu étais fière et incertaine, innocente,
bleuissant le malheur comme un lac ravagé
par un secret enfoui,
t'aimant toi-même, une mort dérobée non loin,
les larmes rayant ton visage, un arc-en-ciel
toujours prêt à s'élever comme un souffle entre les arbres,
mille éclats faisant sourdre un univers ravi.
Et moi quêtant plus profond que la beauté sous le regard,
marqué par tout, irréductible, désolé,
vivant trop assuré du malheur de vivre.

p.181-182
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Video de André Frénaud (2) Voir plusAjouter une vidéo

Bonnard, Bazaine, Ubac, Frenaud
Cette émission nous permet d'assister à la rencontre de trois amis, le poète André FRENAUD, les peintres Jean BAZAINE et Raoul UBAC puis de retrouver, filmé par Aimé MAEGHT, Pierre BONNARD, dans son intimité, lors d'une balade aux îles de Lérins.Raoul UBAC reçoit chez lui ses deux amis André FRENAUD et Jean BAZAINE. Ils commentent les oeuvres de UBAC, évoquent leur rencontre et parlent...
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