Wampus n° 5

Paru en juillet 1969, ce magazine surfe sur la vague des super-héros américains que LUG commence à publier au tout début de l'année (janvier ou février) dans un magazine dédié : Fantask. C'était une tout autre époque et la violence non masquée des illustrations obligea l'éditeur à faire passer ces deux magazines dans la catégorie "Pour Adulte", le coupant de l'immense majorité de son lectorat et le condamnant ainsi à cesser la publication après le numéro 6 pour des raisons financières.

Ce numéro contient les aventures de Wampus, personnage extraterrestre d'une laideur épouvantable, envoyé sur Terre par le Grand Mental pour semer le désordre et la destruction. Il a la capacité au contact de l'eau de se métamorphoser en copie à l'identique de ce qu'il a sous les yeux. "A l'identique", pas tout à fait : ses iris conservent leur forme en flèche blanche pointée vers le bas. le contact du feu lui rend son apparence originale : une sorte de chewing-gum étiré dans tous les sens qui aurait presque forme humaine. Il est poursuivi par le journaliste Jean Sten qui est le seul à connaître son existence et donc passe pour un dangereux malade mental auquel on attribue tous les attentats que l'ignoble monstre commet de par le monde.

En général, entre les bandes dessinées, il y a quelques articles de fond. Dans celui-ci, on y parle de Pierre Vassiliu et de la Peugeot Alpine.

La seconde bande dessinée - scénarisée comme la première par Franco Frescura - est constituée des aventures de Mister Song, un super agent secret aux traits orientaux. Pour débuter ses enquêtes, ce héros doit se rendre dans les endroits les plus improbables pour y trouver un fragment d'un mystérieux champignon hallucinogène qui lui donne, très ponctuellement, des pouvoirs mentaux tels que la pré-science ou la vision à distance. Il est épaulé par mademoiselle Kiss, doublon élancé, pétillant et dangereux de France Gall et de Mireille Darc réunies (les deux dans leur version "1969", évidemment !) . Un troisième compère du nom de Billy Brown, semble jouer le rôle du patron hargneux. Contrairement au dessin efficace mais mollasson de Luciano Bernasconi pour Wampus, Giorgio Trevisan offre une prestation inspirée, ultra-dynamique et moderne dans des images très acérées et décoratives : un vrai choc esthétique pour moi quand je l'ai vu pour la première fois, en mars 1969 (j'avais 11 ans). Grâce à l'informatique et à internet, au bout de presque quarante ans, je peux enfin mettre un nom sur l'artiste. Malheureusement ma collection, à l'exception de ce numéro 5 est passée à la trappe dans d'obscures circonstances où il fut question de restitution d'une malle qui avait participer à un triste exode. Mais c'est une autre histoire...