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EAN : 9782330173906
368 pages
Actes Sud (04/01/2023)
3.48/5   94 notes
Résumé :
Canton d'Estanville, automne 1990. Un collégien disparaît. Seuls ses vêtements parfaitement pliés sont retrouvés au milieu d'un sentier en pleine forêt. Le mystérieux "homme qui marche" serait-il lié à cette disparition ? Le capitaine Ernevin est dépêché sur les lieux pour mener l'enquête.

"Ce qui est enfoui" est un formidable roman d'apprentissage, entre "Stranger Things" et "Dark", mêlant intrigue policière, récit fantastique et chronique inquiétan... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (34) Voir plus Ajouter une critique
3,48

sur 94 notes
Enfin ! Enfin un auteur français qui ose se lancer dans le genre d'histoires qu'on ne lit habituellement que chez les anglo-saxons. Ce qui est enfoui de Julien Freu vaut le détour pour ça, mais ce n'est qu'une qualité parmi de nombreuses autres.

Explications : les années 90, une bande de pré-adolescents soudés mais rejetés par la masse, une ambiance fantastique, des disparitions étranges qui se transforment en meurtres impossibles, une grande entreprise mystérieuse.

Beaucoup de thèmes qui font penser à du Stephen King et plus particulièrement à certains de ses livres (la couverture pourrait presque faire penser à un ballon rouge, de loin, mais non, en fait). Mais c'est à prendre comme un compliment, Julien Freu ne copie en rien le King et n'écrit clairement pas comme lui. Il a sa plume singulière, assurément.

La quatrième de couverture compare le livre à Stranger Things, impossible de démentir. C'est bien un livre à destination d'un lectorat adulte, même si elle joue clairement la carte de la nostalgie.

Arrêtons là les comparaisons, le récit arrive à la fois à tirer le meilleur du passé et à proposer une intrigue qui trouve son originalité.

Merci aussi à l'auteur d'avoir osé placer l'action en France, même dans des villes imaginaires, et de ne pas être tombé dans la facilité de la situer aux États-Unis. Et ça fonctionne parfaitement, sans qu'on s'interroge une seule seconde sur le bien-fondé de ce choix.

Il n'y avait aucune raison que l'intrigue ne puisse se jouer dans l'hexagone, et l'ambiance créée dans ces villages français est une autre des réussites du livre.

C'est le temps qui est en jeu, ici. Passé, présent, futur. Jusqu'à le distordre, qu'il s'emmêle. Pour faire resurgir Ce qui est enfoui. Dans un récit qui prend peu à peu son envol vers des horizons insoupçonnés.

Il faut un petit temps d'adaptation en débutant la lecture. Avant de comprendre à quel point cette histoire sera d'une richesse folle, et sa manière de la raconter tout autant. Julien Freu va au bout de son idée à de jouer avec la temporalité de sa narration, passant du présent à l'imparfait, jusqu'à même des incursions au futur. Cette manière de raconter est tout sauf un gadget, c'est au contraire l'un des traits de génie du livre, rendant ce labyrinthe temporel encore plus inattendu.

Nostalgie des années 1990, retour vers son passé pour un auteur qui avait l'âge de ses personnages principaux à l'époque. Pas étonnant que tout sonne vrai quand on écrit (avec talent) sur ce qu'on a vécu.

Et une époque pas anodine, qui ressemble, avec le recul, à un point de bascule.

Une histoire sur la fin de l'innocence, plutôt brutale. D'apprentissage aussi, avec des gamins qui ne sont pas encore bridés par les chaînes de l'âge adulte, entourés de ces adultes qui perdent pied. Des enfants qui peuvent même représenter un danger pour eux. Chacun face à ses propres monstres.

L'ordre établi devient désordre, le chaos est en marche autour de la « singularité » qui fait dérailler les choses et les hommes dans le canton d'Estanville.

C'est dans ce contexte que vont se révéler des personnages épatants. Les gamins d'abord, auxquels on s'attache vite, avec chacun sa personnalité. Entre celui qui voit la vie comme un de ces films d'action qu'il visionne goulûment, et qui se comporte comme tel. Avec quelques saillies verbales franchement drôles (oui, il y a aussi de l'humour dans ce livre) : « Les émotions c'est de la merde », « Vous, vous allez voter oui à Maastricht ». Et aussi les deux amoureux, dont la fille du groupe, qui est aussi celle du gendarme en charge de l'enquête (sacré bonhomme, au passage).

Car il est aussi question d'enquête, en quête de réponses. Avec une intrigue qui mélange avec bonheur les genres, entre thriller, fantastique et un brin de SF. Atypique, mais limpide. Complexe, mais immersive.

Ce livre, c'est comme si je l'attendais depuis longtemps. Et qu'il arrivait enfin. Enfin ! Comme si une partie de mon adolescence resurgissait (j'avais une vingtaine d'années), avec un livre que j'aurais adoré lire à l'époque, que j'ai adoré lire aujourd'hui, que j'adorerai relire demain.

Ce qui est enfoui est un roman fantastique dans tous les sens du terme, qui mérite d'être déterré et mis en lumière face aux pléthoriques sorties. Julien Freu frappe un grand coup avec un divertissement formidable, profondément imprégné d‘émotions, d'une créativité jubilatoire et d'une maîtrise qui force le respect. Chapeau bas pour une des plus belles et inattendues réussites de ces dernier temps. Mais, qu'est-ce que le temps, au juste ?
Lien : https://gruznamur.com/2023/0..
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Un roman à l'ambiance vraiment particulière, voila le souvenir que je garderai de ce roman dans quelque temps.
L'intrigue démarre de façon classique, avec des enfants qui disparaissent dans un village sans histoire, mais très vite le récit policier prend une tournure fantastique.
J'ai beaucoup aimé le style d'écriture, qui nous plonge dans les années 90 en France, on revit cette époque avec nostalgie.
Le coté fantastique est intéressant au début, mais je dois bien reconnaître que je n'ai pas vraiment compris la fin, on ne sait pas trop ce qui est réel ou pas, et au final, ça laisse une impression de déjà vu et d'inachevé, surtout si on est fan des romans de Stephen King tels que les Tommyknockers par exemple.
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J'ai demandé pour que l'on me fasse sortir de ma zone et de me surprendre… Chose faite !

Sauf que… et bien… c'est loupé… Parce que je ne suis vraiment pas adepte de ce style. (peut-être un jour ?). En-tout-cas, j'aurais essayé !

En gros, nous sommes dans les années 1990, au milieu de nulle part dans une petite ville nommée Estanville. Dès les premières pages, nous apprenons qu'un enfant a disparu il y a quelques mois, en laissant derrière lui ses vêtements habilement pliés.

Ce roman est un mélange de "Ça", "Stranger Things" et "Dark". C'est-à-dire, une bande d'ados, une « chose » monstrueuse, une distorsion du temps et un peu de brouillard en fond.

Bien que j'ai beaucoup apprécié les adolescents, soit dit en passant très attachants, le décor ainsi que l'ambiance, j'ai moins aimé le côté un peu fantastique... Disons que ce n'est pas trop mon truc.
Le point positif est que l'écriture est immersive avec une imagination débordante. Nous sommes clairement happés par le livre comme si nous étions face à un film au cinéma. Ça se voit et se ressent que l'auteur s'est fait plaisir en prenant sa plume.

Comme le dit si bien Sandranae dans son très beau billet, ne vous attardez pas à savoir qui est le "méchant"… Pour les adeptes de ce style, profitez et laissez-vous plutôt porter par la nature de l'intrigue et de l'ambiance.

Malheureusement c'est encore un ouvrage qui n'est pas passé crème. (Je pose ça comme ça ici, parce qu'entre copines Babeliottes en ce moment, on parle de gâteau au bonheur et puis aussi parce que Dixit NiKopine)

Pour ne pas changer, je vais clôturer ce billet avec une petite citation :
« Il vaut mieux péter pour tuer le temps, que de médire, de faire des libelles ou de mauvais vers. » Signé Salvador Dali

¦ Cette note reflète uniquement mon ressenti et non pas l'ouvrage en lui-même ¦
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Ce qui est enfoui ici, se sont surtout les sentiments - bons ou mauvais - des personnages.

Un petit conseil au préalable : ne faites pas trop la fine bouche (comme moi, au début du roman) en vous mettant à jouer au jeu des 7 erreurs, tellement le récit croule sous les références à Stephen King, à la série Stranger things et à la pop culture des années 90.

Ne soyez pas non plus déçus par le leurre que représente l'amorce du livre, laissant présager une histoire centrée sur la traque d'un serial killer qui s'attaque à des enfants.

Mais laissez vous plutôt porter par les événements de nature de plus en plus fantastique qui s'enchaînent sans temps mort jusqu'à la moitié du roman. Votre patience sera alors récompensée ! C'est quand l'auteur arrive à s'affranchir de toutes ces ascendances qui le passionnent mais qui l'écrasent, que l'on voit enfin de quoi il est capable. C'est quand il laisse finalement libre court à son imagination débridée qu'il emporte le morceau : avec la venue de scènes pleines d'action et d'émotions fortes, peuplées de personnages incongrus.

Ceci étant dit, vous voilà fins prêts à percer tous les secrets du canton d'Estanville - abritant la Distoria et Mystériis - où rôdent "l'homme qui marche" et "les estres-mangeurs", que poursuivent vaillamment un flic charismatique et une bande de pré-ados aussi drôles et sensibles que frondeurs.
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Estanville, charmante petite ville fictive entourée de champs et de bois. Il y a quelques mois, un enfant de classe de 4e a disparu. Il n'a jamais été retrouvé, a contrario de ses vêtements en tas, savamment pliés. « Ce qui est enfoui » s'ouvre sur la rentrée des classes, un hommage à l'enfant disparu toujours recherché et les conseils du proviseur : ne jamais rester seul, ne pas s'aventurer dans la forêt. Un avertissement certainement inutile pour un gamin comme Ben, notre première rencontre à Estanville. Méprisé, moqué en sport parce qu'un peu « enrobé », jamais choisi pour faire partie d'une équipe, harcelé par les petits caïds de l'établissement. Il est le gamin qui n'a d'autre choix que de passer par la forêt pour échapper à ses assaillants qui lui ont promis une belle dérouillée. C'est aussi le premier jour de Jérémie et Guilhem au collège, découverte d'une nouvelle jungle où les forts abattent les faibles d'un revers de main. Une désobéissance à un ordre d'adulte, la satisfaction d'avoir survécu à la première journée de classe, ainsi s'ouvre « Ce qui est enfoui » de Julien Freu.

Nous sommes en 1990, au milieu de nulle part, dans une bourgade où la forêt bruisse. Quelque « chose » cachée en son centre semble avoir une emprise sur Estanville, provoque des événements inattendus, des comportements incongrus et malsains chez ses habitants. La « chose » modifie également l'écoulement du temps en créant une distorsion. Puis Ben disparaît. Là aussi, les autorités retrouvent ses vêtements parfaitement pliés. On dépêche un nouveau capitaine pour s'occuper de ces affaires. Il bénéficie d'un atout majeur, sa fille Aurore qui va, elle aussi, au collège Guy-de-Maupassant. Debrief tous les soirs au dîner, « Serpette » l'homme de ménage, les terreurs de 3e « la bande du garage » et la présence de « l'homme qui marche », un type qui passerait son temps à rôder, dont certains affirment l'avoir vu à deux endroits différents en même temps.

« Ce qui est enfoui » nous replonge avec délice dans les années 90. J'avais 16 ans et multitude de références de cette époque ont fait écho en moi : les livres dont vous êtes le héros, les dragibus au cinéma, les films avec Patrick Swayze, les cassettes louées au vidéoclub, Champs-Élysées à la télé. L'immersion est totale et parfaite, un retour en ces temps où j'ai mes plus beaux souvenirs. Plus encore que l'atmosphère, l'amitié est certainement l'émotion dont je me remémore avec tendresse, l'amitié, la vraie, la sincère, la pure, sans téléphone portable et sans réseaux sociaux, le temps passé ensemble à refaire le monde et à s'imaginer l'avenir. Les quatre adolescents du roman, inséparables, n'ont de cesse que de vouloir résoudre « l'affaire des disparus » et cela renforce les sentiments qu'ils se portent. La réalité des horreurs de l'existence entre dans leur champ de vision et amorce le début de la perte d'une certaine innocence. L'existence de « monstres » au sens propre et au sens figuré déploie de nouvelles réalités, et fait passer ces quatre gamins de l'adolescence à l'entrée dans l'âge adulte. Pour faire face à l'avenir, mais aussi à l'inconnu, la fraternité demeure leur meilleure arme.

Julien Freu donne l'impression de s'en être donné à coeur joie pour écrire ce roman. Je vois un gamin devant sa feuille blanche qui s'éclate à imaginer une époque, un monde, une atmosphère, des personnages qu'il sait rendre diablement attachants. Pour moi, il représente l'émergence d'un talent hors norme qui fait fi des cases dans lesquelles la littérature française pourrait avoir envie de le mettre. Il a créé son propre monde, en y mélangeant enquête policière et récit fantastique grâce à une écriture très visuelle, voire cinématographique. On pourrait facilement deviner l'origine de ses inspirations en matière de séries, de cinéma, de littérature, et vouloir le comparer à un autre grand écrivain de la même trempe, mais pour cette fois, je n'ai pas envie de faire de comparaison. J'ai envie de lui laisser les honneurs, rien qu'à lui. « Ce qui est enfoui » est une merveille de lecture, immersive, à l'écriture singulière, à l'imagination débridée, sans contraintes ni barrières. Quel bonheur de découvrir un écrivain qui ose et de participer à l'éclosion d'un talent audacieux et novateur ! Ne ratez pas ce livre, c'est mon premier coup de coeur de cette rentrée littéraire d'hiver.

Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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critiques presse (1)
LesEchos
19 janvier 2023
Un mystérieux croque-mitaine surnommé « l'homme qui marche » arpente les bois en quête perpétuelle d'un nouvel Isaac à sacrifier à Dieu. Un laboratoire inquiétant, la Distoria, mène des travaux douteux sous haute surveillance à proximité du village, dans une localisation sans doute pas choisie au hasard.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
- Hé, Dario, tu comptais vraiment invoquer un esprit avec un verre à moutarde Amora?
- C'est Michel Platini, sur le verre ? demande Jérémie.
- Je me suis dit que s'il se brisait, ma mère m'en voudrait pas.
- T'aurais pu être possédé par un fantôme de Dijon, dit Aurore.
- T'aurais fais comme la gamine dans "L'Exorciste", enchaîne Guilhem. T'aurais gerbé de la moutarde en couinant "Amora" à l'envers.
- Ta mère se fait des tartines de moutarde à l'ancienne en enfer ! conclut Jérémie
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-Guilhem, ce que tu as vu ta forcément choqué, dit Mme DeSuze.
– Vous voulez savoir ce qui m'a réellement choqué ?
- Je serais ravie de l'entendre.
-C'est I'arrêt de la Cinq.
-Pardon?
- La Cing. La chaine de télé la plus géniale du monde. K2000, Supercopter, Riptide et j'en passe ! Vous vous rendez compte ? Du jour au lendemain, on nous prive de tout ça. On nous laisse orphelins. Vraiment, ça, ça m'a choqué. Le fait qu'un enfoiré ait eu le crâne explosé sous mes yeux, je m'en tape, je vous assure. II méritait pas mieux. Mais l'arrêt de la Cinq, sérieux. OK, Kojak et Shérif fais-moi peur, cétait pourri, mais Michael Knight méritait mieux dans K2000. Baker et Poncherello méritaient mieux. C'est les flics à moto, dans Chips.
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Cédric, l’étudiant professionnel qui avait découvert le caméscope d’Escard, a plusieurs passions dans l’existence. Il aime le punk rock américain, la bière belge, les filles de toutes origines, l’herbe locale et les jeux de rôle.
C’est cette dernière passion qu’il a transmise à Jérémie, Guilhem et Dario à l’occasion d’un atelier qui se tient entre midi et deux, toute la semaine ; à côté du club d’échecs, du labo photo ou de la chorale. Pour Jérémie et Guilhem, ce fut une épiphanie. Pour Dario, ce fut également l’opportunité inespérée de se faire des amis. Dario mesure moins d’un mètre quarante, il a le teint mat et des cheveux bouclés (une véritable toison ovine). Il excelle en classe et, pire que tout, il se passionne pour l’astronomie, les dinosaures et fait des fiches en découpant les pages de son Sciences et Vie Junior. C’est donc, pour tous ses camarades de classe, un taré, un pestiféré.
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Alexandre était un gosse silencieux, longiligne, qui collectionnait les papillons et les fossiles qu’il dégageait du limon de la Malefête. À 20 heures, il n’était toujours pas rentré. Son père était parti à sa recherche et avait retrouvé son filet à papillons planté au milieu d’un sentier forestier. Son short, son slip, son tee-shirt, ses chaussettes et ses chaussures étaient parfaitement entassés, juste devant. Dans le crépuscule écarlate, la mise en scène était macabre. En découvrant la pile de vêtements pliés, le père d’Alexandre avait eu l’impression qu’une entaille s’ouvrait dans son corps, une déchirure palpitante qui partait du palais, traversait sa gorge et courait jusqu’à ses tripes.
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Toute particule a son anti-particule avec laquelle elle peut s'annihiler.
Ainsi, il pourrait exister des anti-mondes, peuplés d'anti-gens, constitués d'anti-particules.
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