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Philippe Koeppel (Traducteur)Michel Gribinski (Préfacier, etc.)
EAN : 9782070325399
211 pages
Gallimard (28/09/1989)
3.46/5   191 notes
Résumé :
C'est avec la parution de cet ouvrage en 1905 que Freud fit scandale et se rendit impopulaire dans l'Europe entière. L'idée d'une sexualité infantile avait, il est vrai, de quoi choquer son époque. Elle renversait la représentation commune de l'innocence sexuelle de l'enfant, et plus profondément encore, la conception naturaliste qui fait de la sexualité l'expression d'un instinct de reproduction n'apparaissant qu'avec la puberté. Non, soutient Freud, le désir sexue... >Voir plus
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Comme son nom l'indique, cet ouvrage de Sigmund Freud est composé de 3 essais qui alimentent et permettent de poser la sexualité, au sens large, telle qu'elle est envisagée dans la théorie psychanalytique de 1905.

Le premier essai, composé de 7 chapitres, s'intéresse aux "aberrations sexuelles". Dans cet essai, Freud s'intéresse avant tout à l'objet et au but sexuels. La sexualité adulte est normale lorsque son objet est la personne adulte de sexe opposé et que le but est l'union génitale. La perversion se définit logiquement comme une anormalité du but ou de l'objet sexuel.
En termes de perversions, Freud différencie dans son premier chapitre les déviations par rapport à l'objet (inversion, zoophilie, pédophilie…) des déviations par rapport au but sexuel (perversions se présentant sous forme de couples d'opposés présents de façon latente chez l'individu, comme par exemple : sadisme et masochisme, voyeurisme et exhibitionnisme, etc…) qui font l'objet du deuxième chapitre. le troisième chapitre explique que les comportements définis comme pervers sont universels et font partie de la sexualité adulte normale ; il n'y perversion que lorsque ces comportements sont fixés dans le temps et deviennent exclusifs. le quatrième chapitre explique que ces formes pulsionnelles caractéristiques de la perversion sont présentes également dans toutes les névroses, la névrose étant consécutive au refoulement de la perversion : " la névrose est pour ainsi dire le négatif de la perversion." le cinquième chapitre explique ce qu'est la pulsion, l'excitation d'une zone érogène qui doit trouver une issue. le sixième chapitre interprète, du point de vue de la théorie psychanalytique, la prédominance de la sexualité perverse dans les psychonévroses. le septième et dernier chapitre de cet essai montre que c'est dans l'enfance que se trouvent les germes de la perversion et ce, de façon universelle, ce qui constitue une transition parfaite pour aborder le deuxième essai : la sexualité infantile.

Pour introduire ce second essai, Freud fait d'abord état de la littérature inexistante sur ce sujet. Qu'à cela ne tienne, la psychanalyse est prête à l'investir. Dans sa première partie, Freud explique que l'enfant, immature sexuellement et donc incapable d'amener ses pulsions vers un but normal, va être amené à les investir sur d'autres activités, notamment l'apprentissage, scolaire, mais aussi de valeurs ou d'émotions telles que la pudeur, le dégout et la morale. Cet investissement se fait d'autant plus facilement que, les premières expériences de l'enfant avec son corps faisant le plus souvent l'objet de réprobation de la part de ses éducateurs, l'enfant n'a guère d'issue pour liquider ses pulsions. La seconde partie remonte à la prime enfance, le juste après naissance. Freud explique comment le suçotement, initialement acte associé à une fonction vitale (se nourrir), finit par devenir une voluptueuse activité auto-érotique (sans plus de lien avec l'activité de se nourrir et se satisfaisant via le corps de l'individu, par exemple en suçant le pouce) sous domination d'une zone érogène : la bouche / cavité buccale.
La troisième partie évoque les modalités de libération des pulsions sexuelles chez l'enfant, puisque le but ultime de la pulsion sexuelle ne peut advenir faute de maturité des organes sexuels. C'est vrai ça, que deviennent-elles, ces pulsions ? Si l'on revient à la définition, la pulsion correspond à une excitation d'origine centrale projetée sur une zone érogène, la zone érogène étant une zone de peau ou de muqueuse (se situant donc n'importe où sur le corps) ; cette excitation engendre une tension, et est donc source de déplaisir. C'est une stimulation externe rythmique et de qualité sur la zone érogène qui provoque la satisfaction de la pulsion, et donc sa liquidation (et là, on retombe sur l'activité autoérotique du suçotement).
Dans la quatrième partie, Freud explique que le petit enfant, n'ayant pas encore intégré des inhibiteurs comme la pudeur, le dégout ou la morale, a une prédisposition perverse polymorphe (c'est-à-dire qu'il est à même de développer plusieurs perversions). La cinquième partie évoque les recherches et questions du petit enfant autour de la sexualité et dont les réponses ne le satisfont pas toujours : d'où viennent les enfants ? Quelle est l'origine de la perte du pénis des petites filles (hypothèse d'un même organe viril chez tous les êtres humains) ? Comment nait-on? Que font papa et maman dans leur chambre la nuit ? etc…
Dans la sixième partie, Freud énonce les 3 stades de développement sexuel tels qu'ils étaient encore enseignés dans les facultés il y 10 ans de ça (ou là, je ne rajeunis pas !!) : le stade oral, anal, et phallique, qui se rapprochent de plus en plus du stade génital, celui de la sexualité adulte, qui associe plaisir et fonction de reproduction, avec une organisation suffisamment solide pour atteindre le but sexuel dans un objet sexuel étranger (le normal, il parait !). Enfin, dans la septième et dernière partie de cet essai, Freud évoque la source principale de la sexualité infantile : l'excitation, qui est soit mécanique (par exemple, le bercement du train, une activité musculaire comme se battre, etc…), soit un effet secondaire de processus interne.

Le troisième et dernier essai de cet ouvrage s'intéresse de très près à la puberté, moment clé durant lequel la pulsion sexuelle se met au service de la reproduction et où la sexualité infantile évolue vers sa forme normale définitive.
La première partie évoque les impacts de la croissance des organes génitaux sur les pulsions sexuelles. Avec la multiplication des stimulations externes, celles du corps en changement et l'évolution de la vie psychique, apparait l'excitation sexuelle, qui se manifeste par un sentiment psychique de tension et la préparation des organes génitaux à l'acte sexuel. le plaisir préliminaire, lui, permet d'augmenter la tension et donc de rassembler l'énergie nécessaire pour amener l'acte sexuel à son terme (avec le risque que les préliminaires engendrent un plaisir trop fort et donc une tension trop faible, ce qui est, on l'a vu dans le premier essai, le principe des déviations liées au but sexuel). La seconde partie s'intéresse plus précisément à l'origine de la tension sexuelle, équilibre délicat qui tient à la fois du physique, du chimique et bien sûr, du psychologique.
Dans la troisième partie, Freud présente sa théorie de la libido, cette force quantitativement variable qui permet de mesurer les processus qui ont trait à la sexualité et qui permet d'investir l'objet sexuel. La quatrième partie évoque les différences d'investissement de la libido et des zones érogènes chez les hommes et chez les femmes.
Enfin, dans la dernière partie de cet essai, Freud s'intéresse à l'évolution du choix d'objet sexuel, et évoque en particulier l'attirance de l'enfant pour son parent de sexe opposé et l'importance du tabou de l'inceste : le complexe d'Oedipe vient de naitre !


Cet ouvrage de Sigmund Freud, un peu complexe à aborder, absolument politiquement incorrect, a, il me semble, conservé tout son côté révolutionnaire et toute sa pertinence.
Même si les moeurs ont évolué, si la psychologie clinique et pathologique gagné ses lettres de noblesse, si l'on a fait de nombreuses recherches sur les enfants et leur développement, les stades d'évolution de la sexualité infantile présentés dans cet ouvrage sont toujours LA référence des psychologues et psychanalystes. Bien sûr, le discours a un peu changé (mais pas beaucoup !), les descriptions / origines / conséquences se sont étoffées, mais on est quand même bien, avec cette théorie de la sexualité infantile, au coeur de la psychanalyse.
Cet ouvrage est fondamental, et est à considérer, me semble-t-il comme l'une des pierres angulaires qui posent les fondements de la théorie psychanalytique. Freud y évoque, entre autre : le primat de la sexualité dans la vie psychique, les pulsions et la libido, leurs devenirs (liquidation, refoulement, sublimation, investissement, etc…), le complexe de castration, le complexe d'Oedipe, l'origine de l'angoisse, les mécanismes du transfert, la formation des symptômes, l'origine infantile des pathologies adultes, etc…
A sa sortie, ce livre a, parait-il, fait hurler dans les chaumières, notamment par son affirmation de l'existence d'une sexualité infantile. Moi, j'ai l'impression que le message est à peu près passé, pas dans toute sa profondeur ni dans toutes ses implications, mais aujourd'hui, quand on parle d'un enfant en plein "Oedipe", plus personne ne saute au plafond en imaginant des scènes incestuelles. Par contre, toujours à mon humble avis, au temps du "mariage libre" et des "gays pride", j'en entends déjà dans la salle qui hurlent au scandale quant à ce que Freud considère et classe comme des perversions (la perversion, on nous le rappelle dès le premier essai, est à considérer comme une déviation du but ou de l'objet par rapport à la normalité définie auparavant dans l'ouvrage) !
Enfin, ce que moi, j'ai envie de dire de ces trois essais, c'est qu'il y a un petit côté révolutionnaire qui fait voler en éclat toutes les belles valeurs de nos jolies sociétés de consommation. Pourquoi est-il révolutionnaire ? Parce que tonton Freud, avec ses grands sabots et sa pipe dans le bec (!), montre et écrit noir sur blanc que, petit 1, la sexualité est la grande affaire de l'humanité, et que, petit 2, ça ne date pas d'hier, parce que ça commence dès la naissance. Et ça, au moins, c'est dit !
Allez, reprenons tous en choeur, accompagnés de tonton Freud et de Sylvie Vartan : Qu'est-ce qui fait tourner le mondeuuuuuh ?
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Publiés pour la première fois en 1905, les Trois essais sur la théorie de la sexualité firent l'objet de quatre remaniements par un Sigmund Freud toujours vigilant à faire en sorte que ses travaux témoignent des progrès de ses élaborations. L'essai nous est proposé dans sa version définitive en 1924, riche des ajouts portants sur la libido et le narcissisme.


Freud commence par faire l'état des différentes sortes d'aberrations sexuelles qui peuvent se produire chez l'adulte. Il distingue dans un premier temps les déviations se rapportant à l'objet sexuel (l'inversion, les prépubères et animaux pris comme objets sexuels) et les déviations se rapportant au but sexuel (transgression anatomique, arrêt à un moment intermédiaire de l'acte sexuel) qui caractérisent la perversion. de cette étude, il propose de distinguer le but de la pulsion du choix de l'objet de la pulsion, constatant en effet que « dans beaucoup de circonstances et pour un nombre surprenant d'individus, le genre et la valeur de l'objet sexuel jouent un rôle secondaire. Il faut en conclure que ce n'est pas l'objet qui constitue l'élément essentiel et constant de la pulsion sexuelle ».


Par ailleurs, les symptômes des différentes formes de la névrose que sont l'hystérie, la névrose obsessionnelle et la neurasthénie, qui apportent au névrosé une jouissance substitutive, sont considérés comme des marques du caractère infantile de la sexualité de ces individus : leurs symptômes seraient leur activité sexuelle. Les névrosés témoigneraient inconsciemment d'une tendance à la perversion (inversion, transgression anatomiques, rôle important des pulsions partielles) mais celle-ci étant refoulée, elle doit se manifester sous forme de symptômes. Freud écrit ainsi que « la névrose est pour ainsi dire le négatif de la perversion ». Ce constat ne signifie pas que la perversion est un état de plus grande libération morale et de plus entière instinctivité, comme le soulignera plus tard Lacan, se gaussant de ceux qui imaginent que la perversion serait « en somme elle-même la satisfaction qui est refoulée dans la névrose, comme si elle était le positif, ce qui est exactement le contraire, parce que le négatif d'une négation n'est pas du tout forcément son positif ». En effet, « la perversion a toujours quelque rapport, ne serait-ce que d'horizon, avec le complexe de castration en lui-même », c'est-à-dire avec le complexe d'Oedipe. La perversion, moindre progrès symbolique de la résolution oedipienne que la névrose, ne peut ainsi être considérée comme un triomphe de la « nature » : elle est également civilisation, mais de moindre réflexivité. Considérant d'une manière générale que la névrose et la perversion témoignent d'une stagnation ou d'un retour à l'état infantile de la sexualité, Freud propose de s'intéresser à la vie sexuelle de l'enfant dans la tentative de « démêler le réseau des influences qui déterminent l'évolution de la sexualité infantile jusqu'à son aboutissement, soit à la perversion, soit à la névrose, soit enfin à la vie sexuelle normale ».


L'amnésie infantile nous fait souvent oublier les interrogations, découvertes et expériences liées au sexuel de notre première enfance. Il suffirait pourtant d'écouter véritablement les enfants pour reconnaître que dès leur plus jeune âge, leurs recherches à cet égard occupent déjà une place importante de leur vie psychique. Cet intérêt dure jusqu'aux quatre/cinq ans de l'enfant, temps scandés par la résolution de différentes phases dites orales, prégénitales et génitales, en lien avec les différentes castrations qui se produisent pour permettre à l'enfant de conquérir une autonomie en tant que sujet différencié de la mère, dans son dire et dans son faire. S'ensuit une période de latence au cours de laquelle la sexualité semble reléguée à l'arrière-plan psychique de l'enfant. Au cours de cette période, les différentes forces psychiques qui feront plus tard obstacle aux pulsions sexuelles incompatibles avec l'éthique propre à l'état de résolution du complexe d'Oedipe se constituent. Freud souligne bien que ces forces psychiques ne consistent pas uniquement en des injonctions sociétales et morales. Elles sont aussi nécessitées d'un point de vue structurel. Nous retrouvons ainsi l'idée majeure du Malaise dans la civilisation selon laquelle la civilisation n'est pas la cause du refoulement mais qu'elle en procède. Les aptitudes aux formations réactionnelles et à la sublimation se constitueraient lors de cette période. La puberté signerait une nouvelle étape de la vie sexuelle du sujet, caractérisée par la fin de l'autoérotisme, l'union des pulsions partielles dans la poursuite d'un but sexuel nouveau à la réalisation duquel elles participeraient conjointement et la subordination des zones érogènes au primat de la zone génitale.


La vie sexuelle de l'enfant serait donc marquée par plusieurs scansions et le repérage de cette phase de latence est essentielle. En effet, écrit Freud, l'instauration diphasée du développement sexuel humain est « une des conditions qui permettent à l'homme le développement vers une civilisation plus élevée », même si elle est aussi une « explication des prédispositions aux névroses ». Ce dernier trait a de quoi nous étonner. En quoi la période de latence favoriserait-elle les névroses ? Peut-être en ce que le choix de l'objet sexuel se réalise ainsi en deux temps, séparés par une période constitutive des forces psychiques faisant obstacle à certaines pulsions sexuelles, celles-ci étant par ailleurs divisées quant à leur but et quant à leur objet. Freud introduit ici cette idée que l'objet recherché par l'individu n'est jamais qu'un objet perdu qui ne peut être retrouvé puisqu'il s'agit de la forme de jouissance autoérotique préoedipienne interdite à jamais par quiconque est entré dans l'ordre du langage. Des tactiques peuvent être élaborées pour amoindrir la souffrance de cet impossible, par la perversion qui le dénie ou par la névrose qui ne peut rien savoir de cette fidélité première inconsciente.


La sexualité dont parle Freud est aussi et surtout sexuation, c'est-à-dire extraction de l'être de son indivision première pour se constituer dans une identité d'homme ou de femme, en lien avec la résolution du complexe d'Oedipe, celui-ci pouvant être remis en jeu à chaque tournant important de la vie d'un individu. le succès plus ou moins complet de ce passage tient aussi des expériences réellement vécues que de facteurs congénitaux ou que d'élaborations ultérieures. Ce processus signe l'interdit de l'inceste, celui-ci étant capture dans les rets du signifiant maternel, c'est-à-dire relation imaginaire à l'autre pris à l'insu de tous pour l'objet originaire et faisant donc écran à l'autre dans son altérité radicale. Possibilité d'un véritable rapport sexuel ? La pente naturelle est sans doute celle de se laisser toujours porter par ce reflux. Ainsi n'y a-t-il peut-être jamais, comme le disait Lacan, de rapport sexuel.
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Dans le premier essai, il est question des aberrations sexuelles.

La pulsion sexuelle serait absente durant l'enfance. Elle s'installerait à l'âge de la puberté. le but sexuel de la pulsion suivant l'attraction d'un sexe sur l'autre serait une union dans le but de procréer. Les faits observer nous montrent qu'en réalité il peut se passer que l'homme cherche à s'unir à l'homme et la femme à la femme. de telles personnes sont appelées contraire ou invertis. Parmi les invertis, il y a des absolus, des amphigènes et des occasionnels.

Pour les inversions, il peut être question d'innéité ou de dégénérescence.

L'homme inverti serait sous le charme qui émane des qualités viriles du corps et de l'âme ; lui-même se sentirait femme et rechercherait l'homme.

Il existe également d'autres types d'inversions pour lesquels les objets sexuels sont divers : Zoophilie, fétichisme.

Les transgressions anatomiques consistent à se donner du plaisir par investigation des parties du corps qui ne font pas partie de celles qui permettent la procréation.

Parmi les aberrations sexuelles il y a également le voyeurisme et le sado-masochisme.

Il n'y a qu'un moyen d'obtenir des informations fouillées et qui ne risquent pas d'induire en erreur sur la vie sexuelle des « psychonévrosés » (hystérie, névrose obsessionnelle, prétendue neurasthénie, démence précoce, paranoïa), c'est de les soumettre à l'investigation psychanalytique utilisé dans le procédé thérapeutique introduit en 1893 par J Breuer et par Freud appelé à l'époque traitement « cathartique ».

Le caractère hystérique dénote une part de refoulement sexuel.

Les pulsions sexuelles des psychonévrosés permet de reconnaître toutes les aberrations décrites précédemment.

Dans le deuxième essai, il est question de la sexualité infantile.

Selon Freud, la sexualité de l'enfant serait éveillée avant la puberté.

Freud décrit les façons dont l'enfant trouve son plaisir sexuel : succion, activité de la zone anale, activité des zones génitales.

Freud aborde ensuite les recherches sexuelles infantiles : Complexe de castration et envie du pénis, théorie de la naissance, conception sadique du rapport sexuel. Freud aborde également les phases de l'organisation sexuelle chez l'enfant, … et bien d'autres choses encore.

Dans le troisième essai, il est question des métamorphoses de la puberté.

Livre que je n'aurais jamais acheté de ma propre initiative. C'était un achat demandé par un professeur alors que je suivais un cycle de cours. Relecture donc pour en faire une critique. Relecture que je n'ai pas trouvé agréable. Textes avec de longues phrases et une tournure alambiquée nécessitant souvent des relectures pour la compréhension. Je me suis donc fait souffrir avec une certaine discipline, un chalenge à vaincre la difficulté, heureusement en prenant quelques arrêts pour sortir de ses vues de psychanalyses. Les temps de respiration me faisaient rêver en lisant certains commentaires de lecteurs(trices) de Babelio qui eux s'étaient immergés dans le « feel good ».

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Écrit en 1905, c'est par cet essai que Sigmund Freud déclenche le scandale qui n'est encore aujourd'hui pas complètement apaisé. En effet, il expose ici pour la première fois l'idée selon laquelle c'est dans l'enfance que le désir sexuel puise ses racines, mais surtout que c'est dans ces racines infantiles qu'est à rechercher la cause et le sens du caractère et des maladies de l'homme adulte.

Analysant en premier lieu les différentes "aberrations sexuelles" que l'on retrouve fréquemment chez l'adulte, Freud passe ensuite à l'observation et à la description des différentes phases et des particularités de la sexualité infantile, afin de relier les deux thèmes.

"Trois essais sur la théorie sexuelle" est un ouvrage très important puisque la découverte de la sexualité infantile est à la hauteur du scandale qu'elle a suscité! Et si depuis 1905, Freud lui-même ainsi que de nombreux analystes ont fait évoluer cette théorie en faisant d'autres découvertes sur l'émergence de la vie psychique, on trouve dans ce texte les bases de la théorie des pulsions, de l'étude de la sexualité infantile et de la psychanalyse même!

Abordant ces thèmes complexes avec beaucoup de clarté, Freud nous offre ici un ouvrage aussi intéressant qu'agréable à lire! A ne pas louper pour qui s'intéresse à la psychanalyse!
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Je me suis essayée à la littérature classique ET psychologique avec le pervers en titre, le bien nommé Sigmund Freud. Qu'on se le dise, je n'ai pas aimé cette lecture parce que :

1.Les connaissances scientifiques survenues depuis l'édition de cet essai ont contredit un certain nombre de ces théories
2.Certains sous-entendus (voir même pas du tout sous-entendu) chargent l'enfant de la responsabilité de crimes d'adulte (Je pense inceste)
3.En se tordant un peu l'esprit, le viol devient justifié par une simple pulsion naturelle (perverse mais naturelle)
4.Il y a négation, ou plutôt méconnaissance, de la multiplicité des zones érogènes, un simple baisé devenant alors une pulsion perverse au détriment de l'appareil génital.
5.J'oubliais : les familles mono-parentales font des homosexuels.

Bref, je n'adhère pas à la pensée Freudienne qui justifie tout par le sexe, comme cause et conséquence. Il y a une déformation de l'ensemble des évènements et traits de caractères pour revenir au mot-clé.

Mais je crois qu'il y a vraiment une chose qui m'a mis extrêmement mal à l'aise au court de la lecture : le sous-entendu d'expérience sur le plaisir sexuel mené par les Docteurs. J'y vois le drame des hôpitaux psychiatriques ayant utilisé comme cobayes leurs patients au-delà de toute déontologie avec la vision de l'époque du Docteur-Dieu et de la femme réduite à un tas de chairs, associée aux termes hystériques et névrotiques. Très, très, très mal à l'aise.

Si j'ai lu ce livre, c'est avant-tout parce qu'il fait parti du classement 100 du XXème siècle édité par le journal le Monde et de temps en temps, je lis l'un des livres de cette liste pour ne pas finir idiote (Tout est relatif).
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Citations et extraits (109) Voir plus Ajouter une citation
Celui qui baise avec ardeur les lèvres d'une jolie fille ne se servira peut-être qu'avec répugnance de la brosse à dents de celle-ci, bien qu'il n'y ait aucune raison de supposer que sa cavité buccale, qui ne le dégoute pas, soit plus propre de celle de la jeune fille.
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Entre la poussée de la pulsion et la résistance opposée par le refus de la sexualité, la maladie s'offre alors comme une issue, qui ne règle pas le conflit, mais qui cherche à y échapper en transformant les tendances libidinales en symptômes. Le cas d'une personne hystérique, un homme par exemple, qui tombe malade à la suite d'une émotion banale, d'un conflit dont le nœud n'est pas l'intérêt sexuel, ne constitue qu'une exception apparente. La psychanalyse est alors régulièrement en mesure de démontrer que c'est la composante sexuelle du conflit qui a entrainé la maladie en privant les processus psychiques de leur liquidation normale.
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L'enfant se comporte à cet égard comme l'adulte en transformant sa libido en angoisse dès lors qu'il est incapable de la mener à la satisfaction ; et, en revanche, l'adulte devenu névrosé en raison d'une libido insatisfaite, se conduira dans son angoisse comme un enfant, se mettra à éprouver de la crainte dès qu'il sera seul, c'est-à-dire en l'absence d'une personne sur l'amour de laquelle il croit pouvoir compter, et cherchera à apaiser son angoisse au moyen des mesures les plus puériles.
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Tous les enfants ne suçotent pas. Il est à supposer que c’est le propre de ceux chez lesquels la sensibilité érogène de la zone labiale est congénitalement fort développée. Si cette sensibilité persiste, l’enfant sera plus tard un amateur de baisers, recherchera les baisers pervers, et, devenu homme, il sera prédisposé à être buveur et fumeur. Mais s’il y a refoulement, il éprouvera le dégoût des aliments et sera sujet à des vomissements hystériques. En vertu de l’utilisation commune de la zone bucco-labiale, le refoulement se portera sur l’appétit. Nombre de femmes que j’ai soignées, et qui présentaient des troubles de l’appétit, la boule hystérique, le sentiment de constriction de la gorge, le vomissement, s’étaient passionnément livrées à la succion pendant leur enfance.
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Celui qui, d'une manière ou d'une autre, d'un point de vue social ou éthique, est mentalement anormal, celui-là l'est aussi invariablement dans sa vie sexuelle, si j'en crois mon expérience. Mais beaucoup sont anormaux dans leur vie sexuelle, qui se conforment en tous autres points à la ligne générale et qui ont suivi dans leur personne le développement culturel humain dont le point faible reste la sexualité.
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Vidéo de Sigmund Freud
Elle se revendiquait comme "la dernière Bonaparte" mais fut surtout l'une des premières à s'intéresser scientifiquement au plaisir féminin au début du XXe siècle. Disciple de Freud, celle qui fut l'arrière-petite-nièce de Napoléon aida aussi au développement de la psychanalyse en France.
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