AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de florencem


J'ai commencé le roman sans savoir de quoi il parlait. Cela ne m'arrive que très rarement mais cette fois, je me suis contentée du fait que la trilogie faisait beaucoup parler d'elle. Je ne savais même pas que l'auteur était James Frey, alors que j'adore sa série Lorien Legacies. Un point qui m'a donné bon espoir dès le départ. D'ailleurs, j'ai trouvé qu'il y avait de nombreux points qui me rappelaient son autre saga que ce soit dans le traitement des personnages, les thèmes abordés mais aussi de la trame. Pas de copié-collé, plus une sensation de bien retrouver la patte de l'auteur.

Endgame est donc un jeu. Un jeu de mort avec douze combattants. Un seul doit survivre. Un peu comme Hunger Games sauf que là, le terrain de jeu est la Terre et que c'est le destin d'une partie de l'humanité qui est un jeu. Les combattants ne sont pas là pour eux, mais pour leurs tribus. Je ne suis pas spécialement fan de ce genre de scénario, disons le clairement. Faire s'entretuer des enfants dans un « jeu », cela passe assez mal. Même avec les « justifications » de la mythologie liée à l'univers, je n'adhère pas vraiment. Mais comme pour la trilogie de Suzanne Collins, il y a autre chose, un élément qui fait que ce massacre n'étouffe pas l'histoire.

De la réflexion tout d'abord, sur ce que nous sommes, ce que les religions quelles qu'elles soient peuvent nous pousser à croire et à faire, qu'il est possible de réfléchir par nous-mêmes, que l'amour aussi tordu soit-il peut nous pousser à faire des choses inimaginables, que c'est à nous de choisir notre destin… Endgame est un jeu cruel et il est constamment présent mais il n'est pas « tout » encore une fois.

Les personnages tirent aussi leur épingle du jeu. Certains sont laids, pas sur le plan physique, mais au plus profond d'eux-mêmes. En même temps, torturer des enfants dès leur plus jeune âge pour les « préparer » n'est pas forcément la meilleure chose à faire si on veut éviter qu'ils deviennent des psychopathes. J'ai détesté et je continuerai à détester de nombreux joueurs pour cela. Fort heureusement, d'autres sortent du lot. Ils ne sont pas parfaits, ce ne sont pas des anges, mais ils ont cette étincelle de vie et d'espoir qui fait toute la différence. Jago et Sarah sont pour l'instant mes personnages préférés. Les héros, en quelque sorte, car ce sont eux que l'on suit le plus et il est facile de voir que l'auteur cherche à les faire passer sur le devant de la scène. Mais avec Endgame, difficile de trop s'attacher. Il n'y aura qu'un gagnant si on suit les règles et je ne sais absolument pas à quoi m'attendre. La diversité des personnages est un gros point fort mais il laisse tout autant de possibilités. D'ailleurs, on arrive très vite à cerner les adolescents malgré leur nombre et leurs psychologies s'approfondissent déjà pas mal pour un premier tome. Pour moi, à ce niveau-là, c'est une réussite.

Un petit mot sur Christopher, l'un des seuls non-joueurs qu'on suit… beaucoup… (beaucoup trop !). Je n'ai pas du tout apprécié le personnage alors que pourtant, il faisait partie des gentils. Et c'est dommage parce qu'étant un outsider face à Endgame, son point de vue aurait pu être intéressant mais il est trop buté, trop aveuglé, trop amoureux, trop naïf… Il joue un rôle clé, mais franchement, j'ai trouvé qu'il ralentissait plus le rythme qu'autre chose.

L'autre point fort que j'ai apprécié est la succession des chapitres courts. Une dynamique qui fait que les pages s'engloutissent sans qu'on s'en aperçoive. le rythme est soutenu et prenant, très peu de temps mort. Juste parfait par rapport à l'histoire.

Un premier tome très réussi pour moi. Je ne le mettrais pas dans les mains des plus jeunes car la violence est assez récurrente et quelques fois très bien détaillée. Cependant, je ne l'ai pas trouvée « gratuite ». Elle expose très bien la cruauté du jeu et celle des Dieux du Ciel. Des « parents » qui ont jugé bon de punir leurs enfants en les exterminant alors qu'ils auraient pu agir bien avant pour redresser la barre. Ce point soulève d'ailleurs de nombreuses questions pour moi comme certaines des semi-révélations qui apparaissent au cours du roman. Cet Endgame n'a au final pas l'air si clair que cela. A voir par la suite mais nuancé le jeu serait un très bon point.
Commenter  J’apprécie          394



Ont apprécié cette critique (28)voir plus




{* *}