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3,79

sur 165 notes

Roman particulièrement difficile à aborder de prime abord, j'ai eu du mal à trouver ma place dans cette lecture à vocation polémique.

La couverture est particulièrement réussie. J'aime beaucoup la texture et je n'ai pas arrêté de la caresser tout le long de ma lecture. Les tâches de sang sur la tranche interpellent : si je ne m'abuse, tout est fait pour laisser penser que ce serait celui du Christ. Un clin d'oeil que je trouve cohérent à la découverte du récit. Si l'aspect extérieur du roman est parfait, l'intérieur me dérange. le texte n'est pas justifié. Certaines lignes en sont donc fortement déséquilibrées. Et ça saute aux yeux.

Le contenu lui me laisse plus perplexe. Nous découvrons la vie de Ben Zion Avrohom à travers les yeux des personnes qui ont partagées un moment de leur existence à ses côtés. On capte ainsi tous les différents aspects de sa vie, les différents éléments qui ont guidés son chemin. L'auteur nous montre l'aspect ambivalent du personnage. Il touche tout le monde, sans distinction sociale ou culturelle. le style de l'auteur rend d'ailleurs très bien compte des différents niveaux sociaux des personnages, Frey est parvenu à les caractériser par leur façon de parler.

Je ne saurai dire si j'ai vraiment aimé. Malgré un thème/sujet polémique, l'histoire ne m'a pas plus intrigué que ça certainement parce que le personnage principal ne m'a pas vraiment convaincue. Je m'attendais à ce que l'auteur exacerbe davantage la transformation du Messie. Les milieux décrient en parallèle de celui de Ben Zion ne renversent pas assez les codes de la religion ou quand ils le font, les passages sont trop succincts. Je m'attendais à quelque chose de blasphématoire. Je l'ai eu mais ce n'était pas assez approfondi. Entendons-nous bien : le bouleversement du sacré m'a plu, la révolte était là et l'histoire de Ben Zion m'a touchée. Il aurait juste fallu un petit peu plus. L'idée est excellente, je suis un peu moins convaincue par son exploitation.

Le message est simple : aimez-vous les uns les autres. C'est, à mes yeux, une façon bien trop réductrice de concevoir la venue du Christ comme elle est décrite par les catholiques. de même, Ben Zion est conçu comme l'antipode du Christ. Je ne suis pas du tout d'accord avec, une nouvelle fois, cette vision du personnage. Mais tout est question de conception des croyances.

Au final, cet ouvrage m'a laissée septique. J'ai gardé mes distances avec le sujet sans parvenir à me faire un avis définitif. Il n'empêche que James Frey a parfaitement rempli sa mission : ce roman porte à débat !

Merci Babelio et Flammarion pour l'envoi du livre.

PS : nouveau florilège de fautes de frappe. Ca en devient n'importe quoi.
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Lecture assez mystique qui m'a été proposé et recommandé par mon bibliothécaire. Et je suis contente de ce choix que je n'aurais sans doute pas fait seule.
Il est certain que pour les plus croyants, l'histoire dans sa globalité peut choquer, mais je trouve qu'au final, ce qui ressort de cette lecture, c'est surtout beaucoup d'amour.
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Le dernier testament de Ben Zion Avrohom
James Frey
Flammarion

Après une incursion littéraire réussie dans le milieu des AA -Alcooliques Anonymes- avec Mille Morceaux, roman culte traduit dans plus de 35 langues, et la publication d'un surprenant almanach romancé de Los Angeles, L.A Story, James Frey propose un nouveau roman-concept qui met en écriture la parousie du Christ (version chrétienne) ou la venue du Messie (version juive).
Né circoncis le jour de l'anniversaire de la destruction du temple de Salomon, Ben Zion Avrohom vient sur terre pour mettre les hommes en garde contre les religions et les gouver-nements qui les dirigent.
Le nouveau Messie made in America est un esprit libre, libertaire, revendiquant la philosophie de l'amour, mais pas comme l'entendent les religions, pas un amour avec des conditions, mais un amour libre, sans jugement, sans soucis de genre ou d'orientation, un amour qui libère les hommes sexuellement, humainement, intellectuellement.
Enfant, Ben est battu par son père puis par son frère ainé, Jacob ; il est chassé de chez lui et disparaît. Sa soeur Esther le retrouve seize ans plus tard à l'hôpital, dans le coma, après qu'un bloc de verre lui soit tombé dessus.
A son réveil, il communique avec Dieu, mais pas le dieu des juifs, des chrétiens ou des musulmans, pas « une voix stupide comme dans les films ou dans la Bible », dit-il, il s'agit plutôt d'une communion des sens, une compréhension sensorielle du monde. Il parle désormais plusieurs langues, y compris les langues mortes, et connait par coeur tous les livres sacrés qu'il rejette en bloc.
Le Dieu qu'il entend n'est pas ce vieil être barbue qui juge, blâme sans cesse les hommes -et surtout les femmes-, dirige la conscience de ses fidèles en leur demandant soumission et allégeance sans aucune concession, non, celui qu'il entend est un Dieu qui laisse l'homme libre, lui conseille de s'aimer et de s'accepter tout simplement, humainement, intellectuellement et sexuellement. Autant dire que nous sommes à mille lieues du Messie qu'attendent désespérément les religions monothéistes.
Ben souffre aussi de violentes crises d'épilepsie ; elles lui donnent une conscience plus aiguë de la vie et de l'univers.
Il apprend à ses fidèles à aimer sans juger, à se détacher de l'obscurantisme des religions haineuses, à oublier les livres écrits il y a des milliers d'années par des hommes soucieux de contrôler l'esprit d'autres hommes.
Contrairement à Jésus, Ben Zion ne ressuscite pas les morts, il aide les malades à mourir sereinement. Il fait l'amour aux femmes et aux hommes pour leur procurer du plaisir ; il leur demande renoncer à la prière en leur expliquant le non-sens de ces mots répétés dans le vide ; il défend les femmes qui veulent avorter car leur corps leur appartient ; il récuse le concept de paradis et d'enfer en proclamant que le vrai mystère ne réside pas dans la mort, dans l'au-delà, mais dans la vie, ici et maintenant.
Ben Zion va à la rencontre des marginaux, des drogués, des pauvres, des noirs, des hispanos, des gays, des femmes battues, des putes... Il accepte et aime l'humanité dans sa totalité, sans la juger, il la prend telle qu'elle est, c'est-à-dire humaine.
Le roman est construit à travers divers témoignages de personnages, hommes et femmes, qui ont croisé et aimé Ben Zion : sa mère, son chirurgien, le rabbin de son enfance, sa voisine puis amante, sa soeur, son avocat commis d'office etc.; il reprend l'architecture narrative des évangiles du nouveau testament.
James Frey crée sans cesse des parallèles avec l'histoire de Jésus. Cette fois-ci les assassins du nouveau Messie sont « le système libéral et capitaliste » qui régit le monde et le mène à sa perte.
Accusé de tentative d'assassinat sur son frère Jacob devenu un reborn fanatique et violent, et de terrorisme pour avoir brûlé son église, il est emprisonné. Les psychiatres le déclarent fous et l'enferment dans un hôpital psychiatrique où on lui ouvre le cerveau pour effectuer une résection du lobe temporel dans le but de calmer ses crises d'épilepsie qu'aucun traitement ne parvient à guérir. Au cours de l'intervention chirurgicale, il ouvre les yeux sous le regard effaré du chirurgien et proclame « Tout est achevé », tel Jésus sur sa croix.
Il devient dès lors un légume ayant perdu toutes ses facultés cérébrales, mais un jour, alors que son amie Mariangeles, qui attend un enfant de lui, vient lui rendre visite il disparaît de son fauteuil roulant, son corps s'évapore.
Le dernier testament de Ben Zion Avrohom est magistralement construit et écrit, il respecte le niveau de langue et la spécificité de chacun des narrateurs.
C'est une critique féroce faite aux différentes religions ainsi qu'au système libéral dont le dieu tout-puissant est le dollar.
Le roman est un plaidoyer très politique sur la tolérance, le respect de la différence, une oeuvre dont le contenu philosophique est à la fois humaniste, existentialiste et profondément libertaire.
L'auteur parvient chaque fois à se renouveler avec succès, à déranger le lecteur et à mettre le doigt là où ça fait mal dans notre société. le livre est aussi une radiographie sévère de cette Amérique bigote, inculte, raciste, vivant dans la peur et le mépris de l'autre, qui voit Satan à tous les coins de rue.
James Frey a voulu donner dans son livre toute sa place à l'homme et à la vie.
Un roman brillant et irrévérencieux qui ne vous quittera pas quand vous l'aurez refermé. Certainement un des meilleurs livres de l'année.

http://faranzuequearrieta.free.fr
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J'ai rarement autant apprécié un livre que j'aurais sélectionné uniquement pour la beauté de son édition. Couverture sobre, tranche ensanglantée, c'est déjà un bien bel objet.
Puis l'histoire, troublante : un jeune juif nommé Ben Zion Avrohom a été élevé dans la croyance qu'il était le Messie tant attendu ; les éxégèses ont parlé et les signes ne trompent pas. Après 14 ans de l'attente interminable des manifestations de son destin divin, le cadre familial explose et Ben fuit. Après 16 ans d'errance, et alors qu'il est victime d'un horrible accident de chantier le laissant quasiment à l'état de légume, la transformation s'opère...
Elle nous est racontée tour à tour par 12 témoins, touchés et transformés par Ben Zion, et qui à l'image des apôtres de Jésus, sont chargés de répandre le message de leur sauveur, un message bien éloigné des préceptes vendus par les religions, un message d'amour inconditionnel et de libre-arbitre. Jamais abusivement naîf comme on pourrait le craindre, cet ouvrage prend à contrepied notre époque, dont Ben Zion est persuadé qu'elle arrive à sa conclusion, et donne au contraire un bon coup de pied dans toutes les formes de pouvoir, de domination idéologique, morale, gouvernementale pour redonner sa place centrale à l'humain. Les religions, quelles qu'elles soient, en prennent pour leur grade et le fait d'utiliser les mêmes armes que ces dernières donnent d'autant de plus de force à la critique. Une très bonne surprise, au final.
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Étonnant. Deux points font que ce livre est intéressant : la narration qui se fait par une succession de témoignages et surtout, la question qui nous accompagne tout le long, qui est Ben Zion?
Ce "dernier testament" m'a fait réfléchir sur le sens du "Bien", sur la religion, sur la vie. J'ai aimé le récit de différents destins, tous liés par l'arrivée d'un messie du XXIème siècle.
Je me demande quel impact aura ce bouquin fort plaisant sur la rentrée littéraire!
A découvrir pour s'interroger sur le monde et sur soi-même.
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A travers les récits de divers narrateurs, on suit la vie de Ben Zion Avrohom. Les narrateurs sont ses voisins, les gens de sa famille, des proches, des gens qu'il croise sur sa route... Dès sa naissance, des signes apparents ont révélé qu'il était le nouveau messie. Il a fallu qu'il ait un terrible accident (qui aurait dû le faire mourir), pour que les soupçons se réveillent de nouveau et que Ben entreprenne sa mission. Dieu lui parle et se révèle différent de ce qu'on raconte dans les livres saints. Ben rayonne et les gens s'approchent de lui. Il les touche et va parfois plus loin, qu'ils soient hommes ou femmes. Il leur donne son amour et leur apprend à aimer, change leur vie. C'est un hymne à l'amour.
L'histoire est intéressante, mais j'ai eu des difficultés à rentrer dans le livre. Ben Zion ne me semble pas un personnage très attachant. (à part pour sa mère, sa soeur et les religieux qui l'ont éduqué pendant son enfance...). Pas passionnant, beaucoup de répétitions et selon le niveau des narrateurs, l'écriture est parfois au ras des pâquerettes.
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Incroyable roman de Frey qui revisite notre histoire judéo-chrétienne en la situant à NY aujourd'hui. Et si le Messie était parmi nous ? de ce postulat de départ, Frey propose un roman époustouflant, une remise en cause de la doctrine et des dogmes religieux, dont le bon sens laisse songeur...
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Imaginez que Jésus-Christ soit toujours vivant aujourd'hui à New-York ? Comment vivrait-il ? Comment serait-il perçu par ses (nos) contemporains ? Tel est le postulat de base que pose l'auteur, James Frey.
Dans les bas-fonds de la ville, un homme, presque sans nom, sans adresse, ni passé, échappe de justesse à la mort dans un accident de travail. En dépit de ses nombreuses blessures, il survit miraculeusement. Traqué par les médias, il disparait dans la nature et part à la rencontre des oubliés de la société. Etre lumineux, mystérieux et mystique, il se met au service des plus faibles et des plus pauvres, soigne les marginaux et prêche l'amour sous toutes ses formes, fraternel, spirituel et surtout charnel. Notre anti-héros prône également la liberté de conscience tout en rejetant toute forme de dogmatisme.
Construit autour du regard de treize témoins, comme autant de chapitres ou d'évangiles, on découvre Ben Zion rejeté, pourchassé puis caché dans les recoins des égouts et du métro. Messie pour les uns, révolutionnaire pour les autres, il se révèle surtout très dangereux pour les autorités officielles.
Servi par un style lyrique, flamboyant, parfois chaotique, ce testament sous acide nous jette non seulement à la figure l'envers du décor de la société occidentale contemporaine mais nous oblige également à s'interroger sur nos réactions, nos peurs vis-à-vis de l'étrange étranger et à mesurer la très mince ligne de partage de l'opinion publique qui peut faire de tout à chacun un monstre à abattre ou une divinité à glorifier.
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Ni le fond, ni la forme!
Couverture hideuse, présentation peu agréable. Style d'une pauvreté de vocabulaire affligeant. Je n'ai rien contre le langage parlé ni contre les "gros mots"mais quand on fait intervenir une dizaine de personnages on pourrait changer de niveau de langage!
Pour le fond: de bonnes intentions, la dénonciation du puritanisme et de l'intolérance.Le message est simpliste, le "messie" ressemble à un gourou, ses pouvoirs: le sourire, les attouchements, ne sont pas crédibles.
Peut être qu'en Amérique, dans certains milieux où le discours religieux intégriste, la provocation est salutaire????
me fait penser au Da Vinci Code que je n'avais pas plus apprécié

Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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L'idée est bien, les personnages touchants, la satire de la société actuelle est juste, une nouvelle conception de Dieu déjà existante mais toujours nécessaire à rappeler de nos jours où les dévots sont encore très actifs avec des esprits de plus en plus étroits... Trois étoiles pour moi à cause de la forme, une écriture dans le style "parlé" dont je ne suis pas très fan, n'est pas Hemingway qui veut, pourtant l'auteur s'en sort et dégage pas mal d'émotions, à lire une fois.
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