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EAN : 9782371190092
246 pages
Piranha (05/06/2015)
3.58/5   50 notes
Résumé :
Seriez-vous capable de résister à un raz-de-marée, à une avalanche ou à un ouragan ? La situation semble tout aussi désespérée pour Paula lorsque Darya, sa belle-mère russe, entreprend, vêtue d’une combinaison léopard et perchée sur des talons aiguilles, d’enterrer clandestinement son énorme terre-neuve dans un cimetière de Hambourg. Darya est aussi obstinée qu'un char russe et aussi folle qu’un furet enragé, tenter de la raisonner n’est que pure perte de temps. Seu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Que Darya Polyakova soit pour sa belle-fille, l'avocate allemande Paula Matthes et la narratrice du récit, une véritable catastrophe ambulante se comprend très vite. Ces pauvres belles-mères sur qui existent un peu partout tellement de (mauvaises) blagues, cependant la mère de son mari Artiom est un cas presque pathologique. Elle ressemble, selon elle, à "un mélange entre le comte Dracula et Barbarella" et Paula a une profonde horreur, lorsqu'elle l'appelle gentiment "Poletchka". La belle-fille a gardé son nom de famille, parce qu'elle estime se nommer Paula Polyakova est peut-être "amusant mais pas sérieux" pour une avocate allemande ".

Les Polyakov se sont présentés au cabinet de Paula, lorsque pendant un déménagement un violoncelle a disparu. Pas n'importe lequel, mais un exemplaire fabriqué par Carlo Giuseppe Testore en 1691 et qui leur vient du grand maître Mstislav Rostropovitch (1927-2007). C'était un cadeau d'adieu du célèbre virtuose à sa jeune maîtresse Ludmila, la mère de Darya, lorsqu'en 1974, grâce à Brejnev, il dût quitter l'URSS. La valeur en est un montant proche de 7 chiffres. Ėtonnant que ce bel instrument ne soit pas allé à une des 2 filles de Rostropovitch Olga ou Yelena, mais il est vrai qu'il possédait encore 2 Stradivarius et un Guarneri. Tout est relatif, la "Lady Blunt", un Stradivarius de 1721 et, joué par Yehudi Menuhin, a été vendu par Sotheby's en 2011 pour 11 millions d'euros.

Comment cette affaire se présente devant la cour de justice ... je vous laisse découvrir comme une surprise plutôt marrante ...pour la lectrice et le lecteur, malheureusement pas pour notre avocate.

En dépit de cette déception, le cabinet de Paula acquiert de nouveaux clients russes, mais également des Ukrainiens, Géorgiens, Kazakhs, Tatares et Ouzbeks, ou comment elle le formule avec délicatesse : "les personnes les plus diverses peuplèrent mon cabinet".

Un petit exemple : le couple Micha et Lena Nazukin. Lui, gère 3 boîtes de nuit, genre bordel, au centre d'Hambourg, est une grosse brute qui se déplace en limousine de maquereau. Elle, une petite femme, maquillée et habillée avec classe et qui prépare un doctorat à l'université sur "L'Histoire de la philosophie russe non marxiste à partir des philosophies slavophiles et eurasiennes". Micha passe son temps libre dans son atelier où il fait de la peinture abstraite. S'ils ont éprouvé le besoin de s'adresser à une avocate... c'est parce qu'ils s'aiment trop !

Et à propos d'amour, vous serez particulièrement gâtés par l'histoire d'amour pas simple du tout entre notre avocate intrépide et son bel Artiom, qui a un faible pour des surprises. Vous avez droit, sous l'oeil vigilant de Darya, aux préparatifs de mariage, ainsi que du jour et de la cérémonie de mariage. En prime, il y a la différence entre le clan allemand et le clan russe à cette glorieuse occasion.

La lune de miel, qui, à la suite d'une initiative de Darya, se passera "en famille", est remise à une date ultérieure, par l'arrivée à l'improviste d'Alexeï, le grand-père d'Artiom qui s'installe dans leur appartement aux dimensions déjà fort réduites. En plus, le "dedouchka" (grand-père) a amené 4 énormes malles. Alexeï est un colosse sympa qui se lève chaque matin à l'heure peu chrétienne de 4h45 pour faire des exercices de gym bruyantes sur le balcon, à la consternation de Mme Hinrichs, voisine et propriétaire, après quoi il y a des airs d'opéra chantés à tue-tête sous la douche en inondant la salle de bain. Avec la voisine ça s'arrange relativement vite, parce qu'ils aiment regarder le soir ensemble à la télé une série romantique basée sur l'oeuvre de Rosamunde Pilcher, décédée en février dernier.

Les amis d'animaux ne sont pas oubliés pour autant, car Darya a 4 chiens : Wassia, un terre-neuve de plus de 80 kilos ; Spoutnik, un caniche français de race très pure ; Caruso, dont l'origine est moins évidente et Raspoutine, un teckel hargneux. Karl, le père de Paula, n'en a qu'un seul, Eika, un superbe braque de Weimar. Tellement superbe qu'un petit accident de rencontre a lieu entre Wassia et Eika, qui a failli en mourir, mais qui est sauvée, tout comme les 7 chiots, grâce à l'intervention du grand-père, qui a été chirurgien maxillo-facial de carrière dans la capitale ukrainienne.

L'humour et en même temps le charme de l'ouvrage réside dans le contraste entre le sérieux et la rigueur teutonique et l'approche fantaisiste et souvent surprenante slave. Alexandra Frölich, journaliste pour différents magazines en Allemagne et en Europe de l'Est, entre autres à Kiev où elle vient de lancer sa propre revue, est merveilleusement bien placé pour disséquer ce contraste. Et vu le succès de ce premier roman en Allemagne et ailleurs, elle a récidivé, puisqu'en juin 2020 paraîtra "Gestorben wird immer" que l'on pourrait traduire par 'on meurt toujours'. Un livre que je me suis déjà commandé, quoique ce soit l'histoire d'Agnes, une nonagénaire, qui en a un chouïa ras-le-bol de son entreprise des pompes funèbres !

Je trouve que l'auteure a fait honneur à son nom de famille : fröhlich en Français signifie joyeux, comme dans "fröhlich Weihnachten" ou joyeux Noël, par exemple.
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Paula Matthes, la petite trentaine, est avocate à Hambourg. Sa vie n'est pas très folichonne : son compagnon de longue date vient de la quitter et, comme ils étaient associés dans le même cabinet, a embarqué avec lui toute la clientèle. Paula s'ennuie donc ferme dans son bureau, sans se douter qu'un ouragan va bientôt mettre sa vie "sens dessus-dessous ou l'inverse", elle n'en est toujours pas très sûre.
Or donc débarque un beau jour dans son cabinet une famille russe excentrique, la mère, le père et le fils, en délicatesse avec le propriétaire de leur appartement : un violoncelle d'une valeur inestimable a disparu au cours du déménagement, et le coupable ne peut être que ledit propriétaire. Paula, trop heureuse d'avoir enfin une affaire – apparemment facile – à mettre dans son agenda, fonce tête baissée au tribunal sans trop assurer ses arrières. Hélas, son blason d'avocate n'en ressortira pas exactement redoré à la feuille 24 carats. Malgré cette déconvenue, l'histoire ne fait que commencer, puisque Paula, en manque de confiance et d'affection, est tombée malgré elle sous l'irrésistible charme slave du fils de la famille, Artiom.
Elle comprendra très vite que laisser entrer Artiom dans sa vie, c'est aussi y mêler, pour le meilleur et pour le pire, les parents de celui-ci, en particulier Darya, sa désormais future belle-mère. Mais Paula est amoureuse, alors elle compose avec cette famille un brin envahissante. Et le choc des cultures est impressionnant : Paula, qui vient d'une famille bourgeoise bon chic bon genre psychorigide et froide, découvre avec ahurissement ces Russes bons vivants, fantaisistes et extravagants, manipulateurs et sans-gêne. Au départ totalement horripilée par leurs manières, elle doit apprendre, sous peine d'implosion, à lâcher prise et à manipuler en retour avec le plus grand flegme et un brin de fatalisme. L'organisation du mariage, le mariage, la lune de miel en famille, rien ne se passe comme prévu mais tout se termine bien, dans la liesse générale et la chaleur humaine.
Avec sa galerie de personnages hauts en couleurs, voici un roman loufoque, plein d'amour et de crises de nerfs, qui joue volontairement sur les clichés pour provoquer des situations hilarantes. Ça sent le vécu, c'est léger et ça fait du bien.
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Comment Paula, une avocate habitant Hambourg s'est-elle retrouvée liée à cette famille russe des Polyakov ? le détail ne manquera pas de vous intéresser ! Et pourtant, l'affaire commence mal... Mais la persévérance et le charme du fils, Artiom, aura raison de Paula.
Alexandra Frölich raconte cette rencontre avec les Polyakov avec lesquels elle va se retrouver étroitement liée. Entre le père, la mère ou le fils, c'est du haut niveau ! Evidemment, le tout est légèrement caricatural pour rendre la lecture plaisante mais ce n'est pas qu'une histoire légère, il y a de la matière. En plus, ce roman a des accents autobiographiques comme le laisse deviner la fin. J'ai adoré cette histoire d'amour, de familles et d'autres catastrophes. J'ai beaucoup ri ! Une plume intelligente avec beaucoup d'humour, une auteur à suivre !
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Ma belle-mère russe et autres catastrophes est un roman distrayant. Nous assistons, suite à un mariage de jeunes gens de Hambourg, à un choc culturel entre une famille allemande stricte et une belle-famille russe qui n'a rien perdu de son style et de son système D. Ce roman m'a autant amusé que le film "Le concert". En fait de concert, on s'attend à une catastrophe tant la pagaille règne jusqu'à quelques minutes de la première note. Et pourtant le concert est sublime, à faire pleurer d'émotions les plus endurcis. Eh bien ici c'est comparable. La belle-famille russe arrive à faire une belle pagaille au sein de cette famille allemande typée voire quelque peu psychorigide. Pour finir, comme dans les contes pour enfants, tout s'arrange, le roman se termine par une liesse généralisée. L'écart pour ne pas dire le fossé entre les deux cultures crée une multitude de situations des plus comiques pour le plus grand plaisir du lecteur jusqu'à tirer des larmes de rire...
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Avis de Grybouille (Chroniqueur chez Léa Touch Book) :

Grybouille, plié de rire car croyez-moi l'humour est une arme et le p'tit duc a été touché !
Mais où Alexandra Fröhlich a-t-elle été chercher toutes les situations décrites dans ce très bon roman ?
Ce n'est pas possible, c'est du vécu ?

Un choc entre deux cultures Paula Mathes, avocate, vient d'une famille allemande « bien sous tous rapports ». Récemment divorcée, elle est en recherche d'une épaule pour s'y réfugier et de reconnaissance professionnelle dans son nouveau cabinet.

Une vision idyllique de sa profession d'avocate « … défenseur des déshérités, combattante pour la Loi et l'Ordre, pour société meilleure… » Et bien, elle ne va être déçue…

Ah oui, elle souffre d'une petite faiblesse, confrontée au stress Paula développe des TOC. Au cours de ses aventures notre héroïne va avoir tout loisir de mettre en pratique ses crises de maniaquerie…

Au début quoi de plus anodin qu'un rendez-vous pour une avocate à la recherche de « clients » ? Mais elle va subir une véritable invasion notre Paula. le sans gêne, le culot de cette famille russe est tout bonnement apocalyptique. Paula va être flouée, manipulée et rien n'y fera, elle est amoureuse d'Artiom, le fils de la famille Polyakova. Elle a découvert le sexe dans les bras du beau slave.

Paula « Ma vie avait été mise sens dessus-dessous ou l'inverse, je n'étais pas très sûre… »

Les parents d'Artiom, Rotislav et Darya, sont incroyables mais ils y arrivent les bougres à être crus. Que dire du grand-père, Alexeï qui débarque dans l'intimité du jeune couple ; et tous ces « clients », Russes qui lui sont envoyés… Tous plus ou moins, enfin plus que moins « over the line ». Et ce monde plus ou moins mafieux dans lequel Paula se trouve aspirée.

Propagation chez les parents de Paula embarqués malgré eux dans la tourmente, Karl le père ancien juge, un peu beaucoup psychorigide et sa mère Luise, plus cool qui est la seule à être totalement emballée par cette découverte venant de l'Est, un peu de folie, enfin ?

Même les chiens des deux familles se rapprochent, un peu trop d'ailleurs… le père de Paula dans un moment difficile pour la chienne de la famille… « L'un de ces maudits clébards a monté Eika. Elle est pleine. D'un bâtard ! »

C'est une plongée en eaux profondes sans bouteille d'air mais avec toutes celles d'alcool qu'il faut et bien plus !

Et n'oubliez pas une chose fondamentale « Un homme russe a des besoins… » même si « La femme russe règne en Reine sur ses proches et tient bien en main son mari ! »

Pour entériner le tout : « La famille, Paula, la famille. C'est la seule chose importante sur cette terre », signé Artiom.

Ce roman est dans son genre une belle réussite, Alexandra Fröhlich a du talent et nous le fait partager, un grand MERCI à elle, le p'tit duc s'est régalé.

Une seule question : Où est passée la poule de Paula ? Cela vous le découvrirez en parcourant cette aventure qui sent la vodka, les larmes faciles et la roublardise…

Au soleil avec une boisson glacée, un super moment !

Da skórava
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Il se peut que j'ai un problème avec les contacts et l'engagement, mais il y a, à mon avis, une frontière invisible, acceptée par tous, par les personnes civilisées.
Dans la file d'attente devant le guichet de la poste, on ne pose pas son menton sur l'épaule de son voisin de devant.
À la caisse du supermarché, on ne pousse pas son charriot dans les talons des autres clients.
Et jamais, au grand jamais, en tant que visiteur, on ne quitte de manière intempestive le côté d'un bureau réservé aux visiteurs et on ne profane la sphère privée du propriétaire en regardant sur son écran d'ordinateur sans se gêner.
J'étais consternée. D'un côté.
D'un autre côté, la scène dans son ensemble était si absurde, y compris ses protagonistes, que je ne fus capable d'aucune réaction de défense à part un sourire glacial.
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J'examine discrètement ma belle-mère... Elle ressemble à un personnage de BD qui a reçu une décharge électrique. Elle n'en a pas reçu. Elle est simplement comme elle est toujours. Aussi folle qu'un furet enragé.

(page 9).
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Car il n'est pas prévu qu'un Russe survive à sa femme - comme si le Bon Dieu savait que l'homme n'est rien sans la femme et que la femme a encore le droit à des années de calme et de paix après une vie de grandes privations aux côtés de son homme.
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"Salauds, nazis", hurlait-elle sans le moindre accent il y a deux heures encore alors qu'elle frappait violemment de son sac Gucci les policiers qui nous arrêtaient
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Dans le sillage de ma belle-mère, je trébuche dans cette journée éblouissante.
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