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sur 431 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Madeline, ado de 14 ans, vit avec ses parents et ses chiens dans un coin perdu du Minesota où la forêt et les lacs s'imposent.

Quand une famille aisée s'installe dans la belle maison en face de chez elle, la jeune fille les espionne. Très vite, elle devient la baby-sitter de Paul, enfant à la santé fragile. Elle passe des journées entières avec lui et tient aussi compagnie à Patra, sa mère, qui la fascine. le père est chercheur en sciences et travaille loin. Mais elle sent comme un malaise quand il est là. Quelque chose cloche.

Madeline se fait appeler Linda par ses voisins. Elle a une personnalité insaisissable, elle est en retrait, comme flottante. À l'image de ce roman. J'utilise beaucoup de peut-être et de conditionnels, car ici, rien n'est certain. Et c'est ce qui fait tout le charme de cette histoire. L'auteure lance plusieurs intrigues sans toujours aller au bout, mais sans savoir pourquoi, j'ai aimé ces points de suspension qui laissent grande liberté au lecteur.

Le drame, lui, est annoncé, certain. Tout en subtilité, Emily Fridlund nous y mène, à travers les non-dits, les détails et les regards échangés.

Les personnages secondaires sont tout aussi énigmatiques, souvent dangereux ou en danger. Et cette histoire des loups sonne comme une métaphore, un avertissement.

Cette lecture m'a intriguée et captivée. le portrait de Madeline est joliment esquissée, une capacité à se replier dans son imaginaire mais aussi à survivre en pleine nature. Elle m'a fait penser à certaines adolescentes des romans de Laura Kasischke.

Je sais que les avis ont été partagés sur ce livre. Je crois qu'on peut facilement se faire avoir en imaginant lire un thriller, ce qu'il n'est pas. Ce livre est un cri qu'on entend au loin, on est plus dans la genèse et les répercussions du drame qu'au coeur de ce dernier.

Je vous invite donc à vous laisser porter, peut-être vous perdrez vous au milieu du lac, mais la balade est délicate et réserve bien des surprises.
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Roman poignant, "Une histoire des loups", m'a pris aux tripes, bouleversé au delà du concevable, mais comment partager ma fureur et celle d'Emily Fridlund .


Entre « Chanson Douce » de Leila Slimani et « Daddy Love » de Joyce Carol Oates, il y a le cri étouffé de Paul, son agonie muette, des mots qui ne sont plus des mots d'enfants, une supplique Fee-fi-fo-fum inaudible pour Patra la maman ou pour Léo le papa !
Non les prières ne sauveront pas le petit Paul du haut de ses quatre ans, Quelle Église peut être assez folle pour le laisser mourir?



J'ai lu et relu les pages 195 à 218. Tout est dit, exprimé et avoué avec une minutie chirurgicale, le petit Paul est malade, et les parents ne le voient pas, ils ne veulent pas le voir car leur Église leur enseigne qu'ils ne doivent à aucun moment douter de la bonne santé de Paul.

Pire encore, la maman accuse la baby-sitter de la mort de Paul. La baby-sitter déclare page 251 : "Elle me cracha au visage. C'est toi qui pensais à lui de cette manière là. C'est toi qui l'as regardé et qui a vu un petit garçon malade !"


Madeline, ou Linda la baby-sitter s'est rendue compte de l'aveuglement des parents, de leur refus de le montrer à un médecin, de dire à ceux qui s'inquiétaient de la réalité des souffrances de Paul. Mais elle a entendu la mère répondre qu'il allait beaucoup mieux.
Madeline pouvait-elle s'opposer à Léo qui dans la nuit précédant le drame, écrivait une longue méditation expliquant la spiritualité de Paul, son immortalité, la puissance de l'esprit sur le corps?

Madeline avouera, page 251 après un étrange frisson, "j'ai compris que je faisais simplement parti du mal qui avait emporté Paul".

Emily Fridlund développe pour nous quelques élément clés de la pensée religieuse de Léo. J'ai relevé cette courte citation qui refuse de voir la mort, et qui envisage la vie d'une façon continuelle et immortelle, "La mort est la croyance erronée que toute chose puisse avoir une fin , selon les scientistes chrétiens".

Pour eux Paul n'est pas mort !

Ils se délectent tout au contraire de la maturité de Paul, dans cette prière, que je lis page 202,
"Ton mal au ventre et toutes les autres choses qui te mentent et font semblant d'être vraies. J'ai compris qu'il connaissait mieux que moi sa propre nature spirituelle. Je rends éternellement grâce à cette Église.


Ne sommes nous pas parfois confrontés à ces dérives religieuses, où le corps est nié, où l'esprit serait en mesure de dicter sa loi à la matière, de permettre à ceux qui croient, d'échapper à la condition humaine, et répondre à l'appel de dieu à la sainteté, pour rejoindre le peuple élu.

Faire de Paul un martyr peut-il permettre de sanctifier les parents homicides ?
La loi de dieu revendiquée par le prêtre dans le livre Daddy Love est-il recevable ?


La grande originalité de Emily Fridlund est de nous confronter à ces courants de pensée très élitistes, qui nient le droit des enfants, qui de façon sournoise accuse celui qui veut sauver, souhaite l'enfer à celui qui ne croit pas et porte préjudice à la vie.

Avec Tc Boyle je remercie Emily Fridlund de s'attaquer à ces Églises, qui condamnent à ces prêcheurs irresponsables, page 268 elle restitue cette phrase de Mary Baker Eddy , » la mort est simplement une croyance erronée que toute chose puisse avoir une fin ».

la beauté de la nature sauvage qui entoure ce drame, ajoute un parfum enivrant à cette réflexion sur la vie. Car on n'a pas seulement ôté la vie à Paul, on lui a retiré le droit de s'épanouir et d'entrevoir la beauté du monde qui l'entourait ;

la complexité de l'adolescence de Madeline est à mesurer a travers son parcours familial et étudiant. Emily Fridlund a su donner une épaisseur et une tendresse à ce personnage central. Ses déclarations page 275, pendant le procès prennent à la gorge, elles sont d'une lucidité indiscutable, Patra sous l'emprise du papa était tétanisée. .

Un roman témoignage, une qualité de réflexion que l'on ne peut que rapprocher de Joyce Carol Oates par la finesse avec laquelle est démonte les comportements toxiques .

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Cette année dans ma bibliothèque, la mode est aux broussailles foisonnantes et aux jeunes survivantes, aux forêts luxuriantes et aux ados débrouillardes.
Je m'explique.

- D'abord il y eut Nell et Eva, les deux sœurs rescapées du déluge et isolées Dans la forêt. [1]
- Puis il y eut Julia, alias Turtle, livrée au pire des prédateurs et aux mille dangers d'une nature pour le moins hostile. [2]
- C'est aujourd'hui au tour de Madeline, une nouvelle "adolescente des bois" à moitié sauvage, d'entrer en scène, pagaie à la main et chaussures de rando aux pieds, pour me raconter son histoire. [3]

Trois romans forts, centrés sur des jeunes filles aux parcours singuliers, trois atmosphères envoûtantes, une même nature omniprésente pour trois décors grandioses mais parfois menaçants.
Curieuse loi des séries...

Revenons-en à Madeline. 15 ans, parents plutôt absents, pas trop gâtée par la vie, solitaire et dégourdie, plus à l'aise dans son canoë que sur les bancs de l'école. Talents particuliers ? Couper du bois, s'occuper des chiens, vider les poissons, parcourir à grandes enjambées tous sentiers perdus dans les bois qui encerclent la cabane familiale, pagayer sur le lac.
Un jour, face au cabanon de ses parents, sur la rive opposée, s'installent Patra et Léo, un couple un peu louche, et Paul, leur fils de 4 ans. C'est le point de départ du récit et l'élément déclencheur d'une confession sinueuse (où d'ailleurs, et ce n'est pas la moindre des bizarreries, vous ne croiserez pas le moindre loup !)

Dès les premières pages, on pressent que quelque chose ne tourne pas rond, on sait qu'un malheur s'est produit mais la teneur du drame tarde à se préciser. Impossible de mettre le doigt dessus...
La narratrice tourne autour, tergiverse et bifurque, nous livre des impressions fugaces et décorrélées de la trame principale, préfère évoquer avec grâce et réalisme la terre qui l'a vue grandir, les eaux paisibles des lacs, les forêts et les chemins tourbeux. Elle entremêle, dans un style décousu - qui apparemment a déconcerté certains lecteurs - des souvenirs d'enfance et des évènements plus récents, des détails hors-sujet et des sentiments un peu désordonnés, sans que l'on puisse deviner où elle veut en venir... Pourquoi s'attarde-t-elle sur tel épisode anodin, pourquoi ces ellipses et ces morcellements chronologiques, pourquoi ces belles descriptions quand le noeud de l'affaire semble se jouer ailleurs ?
Une seule évidence : l'histoire finira mal ! le reste n'est que brumes et questions sans réponse. C'est justement ce sentiment d'incertitude, cet oscillement délicat entre nature-writting et thriller psychologique qui font toute la force de ce premier roman et ont exacerbé l'impression de léger malaise, délicieuse et progressive, qui ne m'a pas lâché de la première à la dernière page. Qu'il fut bon de nager ainsi en eaux troubles, dans les pages de ce livre où tout est suggéré (l'emprise mentale de Léo sur Patra et de Patra sur Madeline, le curieux rapport qu'entretient la jeune fille avec ses parents ou avec M.Grierson, le danger diffus qui plane sur ce coin reculé du Minnesota...)
Laisser entrevoir tout ça en si peu de mot, c'est très fort !

L'enchainement des faits relatés par Madeline n'est pas toujours cohérent, ses réflexions ne sont reliées que par "des fils de pensée tortueux", et pourtant je n'ai rien trouvé là de superflu ni d'artificiel. L'adolescente fait plusieurs fois diversion en évoquant un nouveau professeur d'histoire, une sombre affaire de moeurs, une camarade vaguement indienne, les vastes étendues de pins rouges et blancs, de bouleaux et de peupliers faux-trembles, mais elle revient sans cesse, à pas de loups, sur la tragédie qui s'annonce autour de Paul et de l'étrange "famille de l'autre rive".
Sous son allure un peu brouillonne, le procédé narratif mis en place par Emily Fridlund est finalement très maîtrisé et empreint d'une vraie poésie. Il distille une tension d'un genre très particulier que j'ai bien du mal à définir... Un courant d'air insaisissable et inquiétant ou mieux, peut-être, une espèce de champ magnétique déroutant : dans cette belle histoire des loups rien n'est visible mais des forces puissantes sont à l'oeuvre !

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[1] Dans la forêt (Jean Heagland) : ☆☆☆☆☆ sur l'échelle de gabb
[2] My Absolute Darling (Gabriel Tallent) : ☆☆☆☆☆ sur cette même échelle
[3] Une histoire des loups (Emily Fridlund) : ☆☆☆☆☆ itou (allons-y gaiement !)
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Madeline fait le récit d'une partie de l'année de ses 15 ans, quand de nouveaux voisins ont emménagé de l'autre côté du lac, qu'elle est peu à peu entrée dans l'intimité dysfonctionnelle de cette famille et a assisté, plus ou moins à son insu, à l'agonie du petit garçon. Elle raconte aussi le scandale causé l'année d'avant par la relation trouble entre M. Grierson, le professeur d'histoire du lycée de Loose River, et la très jolie Lily Holburn, adolescente insaisissable. Pour Madeline, ce scandale et la mort de Paul ont marqué la fin de l'enfance et la découverte des pulsions humaines.

Avec la mort annoncée de l'enfant dans les toutes premières pages du livre, la tension ne fait que croître : comment Paul est-il mort ? Est-ce la faute de ses parents ? Que dissimule la rigidité du père et la fragilité de la mère ? le drame était-il évitable ? Toutes ces questions sont posées à Madeline par les inspecteurs, mais elles tournent aussi dans sa tête des années après le décès du garçon. « À ce moment-là, me demanderaient-ils plus tard, vous aviez certainement compris que quelque chose ne tournait pas rond ? » (p. 163) Sans donner toutes les réponses, le récit a posteriori de Madeline en dit suffisamment pour juger de l'horreur et de la tristesse de cette tragédie. Il y a de nombreuses ruptures dans la narration : Madeline passe d'un sujet à l'autre et s'embarque dans de longues digressions sur sa vie d'adulte, loin du Minnesota et de ses parents hippies, mais tout cela ramène toujours au drame et à sa longue et inexorable construction.

Dans ce premier roman, Emily Fridlund déploie un riche, à la fois très poétique et très moderne. Elle parle aussi bien de la beauté de l'hiver que de la splendeur de l'été. « Cette année-là, l'hiver s'écroula sur nous. Il tomba à genoux, épuisé, et ne bougea plus. » (p. 7) Elle décrit surtout à merveille les tourments de l'âme humaine, ses désirs et ses refuges. Elle fait regretter le passage de l'état de nature à celui de culture. Et l'on voudrait s'installer dans une cabane au bord d'un lac, gelé l'hiver et insondable l'été, pour vivre avec les chiens et observer de loin, vraiment de loin, les vies étranges et terrifiantes de nos voisins.
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Le bandeau annonce un texte "élégant et troublant", c'est tout à fait ce que j'ai ressenti à la lecture de ce roman.
Nous suivons Madeline / Linda dans ses pensées au cours d'une année qui va la marquer durablement.
La jeune adolescente, solitaire et sauvage, vit avec ses parents dans une cabane en pleine nature au coeur du Minnesota, entre lacs et forêts.
L'arrivée d'une nouvelle famille de l'autre côté du lac va bouleverser le quotidien de Madeline.
Entre roman d'atmosphère et suspense psychologique, ce livre fut pour moi un réel enchantement.
Pour apprécier pleinement ce texte, il faut par contre accepter de se laisser embarquer tranquillement par le récit de Madeline.
L'écriture est hypnotique, précise et efficace, et contribue à l'atmosphère singulière du roman.
Une très belle plume...
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Une histoire des loups d'Emily Fridlund

@gallmeister

Premières phrases : » Ce n'est pas que je ne pense pas jamais à Paul. Il vient à moi de temps autre avant que je ne sois complètement réveillée, mais je ne me souviens presque jamais de ce qu'il a dit, de ce que lui ai fait ou pas. »

Nous voici, grâce à la plume d'Emily Fridlund, plongé au coeur de l'Amérique profonde, au sein de la région des grands lacs, dans le Minnesota.

Madeline a 15 ans, réservée, discrète solitaire, elle vit avec ses parents dans une veille cabane , vestiges de leur vie communautaire, au bord du lac. Avant la fin de l'hiver , les travaux de la belle maison sur l'autre rive se terminent c'est ainsi qu'un beau matin, elle découvre qu'une famille vient d'emménager.
Madeline, va les observer, les épier, les croiser et peu à peu, faire partie de leur quotidien en s'occupant de Paul, l'enfant du couple.
Léo le père chercheur à Hawaii n'est que rarement présent et Patra , la mère se reposera de plus en plus sur les épaules de la frêle jeune fille.
Que de sourires, que de gentillesse, que de belles paroles et d'attention, mais que se cache t'il réellement derrière cette image idyllique.
Tout comme Madeline, nous le sentons à demi mots, la tension monte, l(inéluctable se dévoile , et pourtant,…

Troisième ouvrages que je lis ,tirée de cette incroyable collections que sont les éditions Gallmeister, à chaque fois le charme opère et le voyage est total.
L'auteure distille savamment les éléments qui constitueront le drame mais en contrepartie , elle exige de nous concentration et attention, les époques changent sans toujours être clairement annoncées.
Il nous faut rester vigilants pour ne pas se perdre dans la nature ….

Emma aime :
-Les éditions Gallmeister
-Cette plongée dans l'Amérique profonde
-Les paysages grandioses
- Se méfier de l'eau trop calme d'un lac …

Lien : https://www.instagram.com/le..
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Madeline a 14 ans et elle a fait le tour de ce que l'humanité a à lui offrir. Globalement, c'est décevant. Voire franchement déprimant. Au lycée, des remparts, des mensonges, des rumeurs. Chez elle, du silence. Ailleurs, du vide. Tout le temps, l'ennui.

L'adolescente s'est construit une carapace intime, et puis au fond, ça lui va très bien.
Enfin, jusqu'à l'installation d'un couple dans la maison en face de chez elle, de l'autre côté du grand lac qui s'étale en plein milieu. A priori, les nouveaux arrivants ne devraient rien avoir de particulier. Dans les faits, ils la fascinent. Surtout elle, l'épouse, la toute jeune femme d'une vingtaine d'années, déjà mère d'un petit garçon. Ses grands yeux écarquillés, ses habitudes insondables, ses peurs palpables. Petit à petit, Madeline se rapproche de Patra, la jeune femme, et devient la baby-sitter officielle de son fils, jusqu'à se fondre dans la routine quotidienne de la famille, jusqu'à devenir aveugle à ce qui l'intriguait au départ, jusqu'à adhérer elle aussi à l'illusion du bonheur sans tache.

Le roman progresse à petits pas, à tâtons presque, au fil de ce que Madeline accepte de dévoiler dans sa narration. On la devine plus qu'on ne l'apprend, on l'appréhende comme la bête un peu sauvage à laquelle elle voudrait que le reste du monde l'associe. L'écriture, suave, intimiste, crée une atmosphère dans laquelle on se sent à la fois curieusement confortable et résolument mal à l'aise. On se doute de la teneur du coup de théâtre final, mais son intérêt réside dans la force avec laquelle il survient. C'est sombre sans l'être à l'excès, c'est envoûtant, et puis, certes, c'est un peu malsain.

C'est enfin une histoire dont l'environnement est un protagoniste à part entière, comme c'est souvent le cas avec les romans publiés chez Gallmeister. Pour peu que l'on soit sensible aux vibrations qui peuvent se dégager de descriptions de paysages sauvages, de lacs isolés ou de forêts perdues, pour peu que l'on aime se représenter les décors dans tous leurs détails et leurs subtilités, pour peu que l'on aime y voir des résonances avec ce que les personnages traversent, Une Histoire des Loups est une merveilleuse immersion. Tout se répond, tout se ment, tout concorde pour créer l'illusion dramatique à la source de l'intrigue. Loin d'une métaphore galvaudée du style "vous avez vu la forêt elle est sombre ça veut dire qu'il y a des secrets", Une Histoire des Loups travaille le thème de la dissimulation, des sentiers sur lesquels on préfère s'éterniser plutôt que de s'aventurer à aller au-delà, par peur de découvrir ce que l'on sait déjà mais que l'on est encore incapable d'admettre, par conformisme, sécurité, culpabilité déguisée en bienveillance. le roman se dévore avec une avidité à la limite du voyeurisme, porté par une héroïne qui se veut cryptique mais se révèle éminemment touchante, ainsi que par sa plume assez virtuose.

Une réussite sur tous les plans, une immersion formidablement soignée, une tension d'une force maintenue tout au long du récit, bref, un incontournable à la frontière entre le nature writing, le thriller domestique et le roman initiatique !
Lien : https://mademoisellebouquine..
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Ce livre vous plaira totalement ou pas du tout. A mon avis, il est difficile de rester insensible à Une histoire des loups, qui nous plonge dans une atmosphère très spéciale, étouffante et un peu sauvage avec le tempérament de Madeline. L'écriture d'Emily Fridlund est agréable, délicate et pour autant insinue le trouble chez le lecteur.

Pour apprécier ce roman, il ne faut pas être inactif, c'est un roman totalement ouvert où l'auteur ne vous dit pas quoi penser, mais vous laisse dans un trouble flottant, vous laissant ainsi tout l'espace nécessaire pour vous forger votre propre opinion ou aucune opinion face à une situation aussi complexe.

Le titre et l'inscription de nature writing ne sont pas centralisés sur la nature dans ce livre, mais plus sur une atmosphère générale avec la vie près des bois et au bord d'une rivière dans le Minnesota, on ne parle ici des loups qu'en tant que filigrane en comparaison des hommes car Madeline est passionnée par les loups.

J'ai donc adoré l'ambiance du livre, pesante, noire et en suivant Madeline, on s'intéresse vraiment à son ressenti complexe et torturé des événements, ce qui la rend vraiment concrète dans son adolescence. Un très beau livre pour moi, qui m'a réellement touchée, mais qui peut véritablement laisser du monde sur le côté de la route si on n'accroche pas.
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Dans un coin reculé du Minnesota, Madeline vit une adolescence solitaire.
Sa rencontre avec une famille tout juste installée va bouleverser sa vie.
A cet âge où l'on croit tout comprendre du monde, confrontée à l'idée que la pensée du mal peut à elle seule engendrer le mal, ses choix seront impossibles.
Sorte de suspense suspendu.
Le rythme est lent et semble monotone mais est très bien adapté au chaos émotionnel d'une jeune ado.
Un premier roman remarquablement maîtrisé, subtil et troublant.
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Un roman noir. Très noir. Très anxiogène. Au départ je me suis demandée ce que c'était que cette histoire, où est ce que ça allait nous emmener, car ça met quelques pages à se mettre en place. Et tout doucement on comprend...l'incompréhensible. Et on a envie de secouer tout le monde.Leur demander si ils sont pas un peu idiots, si ils vont se sortir les doigts du bas du dos (j'essaye d'être polie vous avez vu). Mais c'est un livre, alors bien sur on ne peut pas. Un très bon roman, on ne peut pas dire une très belle histoire même si au départ, ça aurait du en être une. Une très belle plume, un style agréable pour une histoire tellement sombre. Lisez le si vous le pouvez.
Lien : https://leslecturesdemarie.h..
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