Ce que voit Degas

La vie par le truchement de l'oeil de Degas, à quoi cela ressemble t-il?

Difficile de saisir ce moment fugace du temps qui file, se dit l'artiste, du quotidien familier, redondant, des heures si identiques et si différentes, dans l'action et ses activités.

Cet air du temps dont Degas veut s'imprégner mais qui filera d'une expiration avec le temps qui passe.



Edgar Degas est las de peindre des modèles figés, posant, des éléments du passé.

Il va sortir et aller à a rencontre de ce qu'il voit de son balcon et plus encore.



Ses nouvelles peintures sont vibrantes, fugitive parfois, les visages fuient la visibilité, le temps passe, il arrive à saisir cela.



Toute cette activité dans la ville, dans les rues, dans les boutiques, une vraie ruche.

Les blanchisseuses sont très affairées, les modistes tout aussi occupées, à décrocher les chapeaux, les reposer, satisfaire les envies des clientes. Quel est la dernière mode pour se coiffer?



Le temps file comme les chevaux de l'Hippodrome, palpitant, poussant l'air, rien ne semble l'arrêter, aucun gong.



L'oeil indiscret de Degas capture les gestes, précis et multiples, des danseuses dans les coulisses, une véritable mécanique des mains, un manège.

Le pinceau devancera la photo et Degas proposera de l'instantané, une danseuse en plein saut, au retombé.

Il faut se mettre au travail, saisir, le temps file, mais l'inspiration et la passion restent.



Le fil directeur choisi par les auteurs pour nous guider dans les intentions du célèbre peintre est astucieux et le passage des illustrations rétro de Cristina Pieropan aux reproductions picturales de Degas sont presque magiques. Si ressemblantes et si différentes.

C'est une excellente façon d'entrer dans l'oeuvre de Degas et de percevoir son art avec ses yeux.



En quelque sorte, Edgar Degas était un photographe reporter de son temps, croquant ses contemporains sans crayon mais jouant du pinceau et des couleurs.

Très chouette.

Le principe de cet album est intéressant. Il s'agit d'une journée où l'on suit le peintre Edgar Degas en essayant de voir le monde par ses yeux. On le suit donc lorsqu'il déambule dans la rue, lorsqu'il entre dans une boutique, et bien sûr lorsqu'il se rend à l'opéra Garnier pour assister aux ballets qu'il aime tant. Ainsi, nous avons des double-pages illustrées par Cristina Pieropan, suivies de double-pages présentant un tableau de l'artiste dans tel ou tel contexte de sa journée. C'est une bonne idée, me semble-t-il, pour initier les enfants à l'art pictural, et leur faire connaître les grands peintres. Par ailleurs, une petite bibliographie ainsi qu'un index des tableaux présents dans l'album se trouvent en fin d'ouvrage : de quoi donner de sérieux éléments à l'enfant ! le seul point négatif que j'aimerais soulever, c'est le contraste entre les illustrations de Madame Pieropan (images très colorées, visages détaillés, tons pastels), et les peintures de Degas qui sont plus sombres et moins figuratives, lorsque l'on tourne les pages. Cela manque d'harmonie et l'association a du mal à se faire dans l'esprit du lecteur. L'album reste tout de même digne d'intérêt pour les jeunes amateurs d'art !

L'album jeunesse est assez grand ainsi l'illustratrice Cristina Pieriopa a pu se faire plaisir. La première page ouvre sur une vue d'un boulevard de Paris vu d'un toit. Puis on découvre que c'est une vue de l'appartement de Degas où il regarde le mouvement de la ville pour mieux peindre ces premières oeuvres classiques. Une histoire nous est petit à petit conté où certaines situations font références à des thématiques du peinture. Ainsi on voit des repasseuses, des chevaux ou encore des danseuses de l'opéra. Des oeuvres de l'artiste nous sont présentées en complément. 
Même si je ne suis pas très fan du dessin et de la mise en couleur, l'approche est assez originale. C'est un bonne manière de faire découvrir Edgar Degas pour le jeune public. Et je ne doute pas que quelques lecteurs soient piqués par la curiosité d'en savoir plus. 

Une belle mise en bouche autour d'un peintre qui a toujours fait ce qui lui faisait plaisir, qu'importe si cela plaisait ou non.