Le Rêveur des halles

Imaginez-vous avoir 10 ans, être le fils d'un grand restaurateur, fort en gueule, qui n'en démord pas "vous reprendrez sa suite et puis c'est tout".
Tous les jours, vous vous levez très tôt, à 3 heures ou 2 heures, peu importe, il faut approvisionner le restaurant en victuailles, en denrées alimentaires plus belles les unes que les autres dans Les Halles, marché gigantesque où chaque pavillon possède sa spécificité.
Vous devez négocier, vous dépêchez, tout en vérifiant la qualité de vos marchandises.

C'est simple, la réussite ou l'échec de la journée dépend entièrement de vous.
Car un restaurant qui n'a pas de bons produits ne peut pas proposer d'agréables mets qui fidéliseront votre clientèle.
On fait et on défait des réputations très vite dans les Halles. Tout ce sait et tout se règle là-bas.

Et ceci n'est autre que le quotidien d'Octave Magnin. Petit rêveur, qui ne souhaite pourtant qu'une chose dans sa vie : étudier. Il adore lire, s'applique à connaître tout un tas de choses, apprécie énormément sa maitresse, seule présence féminine qu'il possède encore depuis la mort de sa mère.
Il veut aller loin dans la vie, il s'en sait capable, mais en aucun cas il ne veut de cette "nouvelle vie" même si cela doit faire souffrir son père.
Mais Monsieur Magnin n'est pas homme à se laisser marcher dessus, lui qui apporte l'avenir de son unique fils sur un plateau d'argent, ah ça non, Octave sera son digne héritier sinon cela se passera mal.

Octave est triste mais il ne s'avoue pas vaincu, non ça jamais. Il a la chance d'avoir des amis qui pensent la même chose que lui, qui le soutienne. Malheureusement, quand on a des amis, on "hérite" souvent d'ennemis, qui par jalousie et surtout par bêtise, ne comprennent pas qu'un gamin aussi bien loti, arrive à se plaindre de sa condition et souhaite plus que tout étudier alors que son père, riche, bien vu, doté d'une bonne réputation, peut tout lui donner, mais attention, pas s'en rien faire.
Car c'est bien connu, rien n'est acquis dans la vie, il faut mériter ce que l'on vous donne.
Alors travailler, du matin jusqu'au soir, sans répit, ne pas penser à la fatigue, mais plutôt à l'avenir.
Et puis, il y a la belle Léah, toute douce, mignonne, pas aguicheuse pour un sous.
Mais la guerre de 14-18 approche à grands pas. Et tout ces hommes, qui ont femmes et enfants, vont devoir partir pour défendre leur patrie, laissant derrière eux des pleurs, des doutes, mais surtout la peur du lendemain.
Mais la vie doit continuer, quoi qu'il en coûte. La fraternité est présente et on s'entraide comme on peut, l'avenir de la France est en jeu. L'avenir de tous.

----------

J'ai eu un gros, très gros coup de coeur pour ce livre qui m'a complètement happée du début à la fin et que j'ai lu très rapidement. J'avais l'impression de lire du Zola, en moins détaillé, la plume n'est pas la même bien entendu, mais niveau intensité, émotions, détails historiques, que c'était divin !
On se sent de suite embarqué dans l'histoire et on ne peut que comprendre Octave.

Cet enfant si jeune, arraché à l'insouciance, pour devenir un bon commis puis un restaurateur alors qu'il ne souhaite qu'étudier. Sa vie ne tourne qu'autour des livres mais son père n'en veut pas "à son menu", lui c'est le restaurant d'abord.
Si vous avez déjà lus des romans d'Émile Zola, je pense que vous apprécierez, si au contraire, ses romans ne vous donnent pas plus envie que ça, essayez celui-ci, il est moins complexe que l'univers d'Émile Zola. Oui, je cite beaucoup cet auteur, mais quand on a lu le Ventre de Paris, on ne peut s'empêcher de faire le rapprochement au niveau de certaines situations.

Je vous conseille vivement ce superbe livre.
Un grand bravo à l'auteure Emmanuelle Friedmamn pour son audace et sa splendide délicatesse dans ses écrits. Merci de m'avoir fait ressentir de telles émotions à tel point que j'avais l'impression d'être entrain de visionner un film tellement c'était si bien narré et intense. Un roman que je ne suis pas prête d'oublier. Je vous le promets.
Lien : http://resplire.blogspot.fr/..

Roman historique passionnant qui nous fait découvrir la vie des Halles au début du siècle. Comment un jeune homme passionné par l'étude peut-il survivre dans cet environnement et persuader son père qu'il ne veut pas reprendre « La Poule au Pot » Des personnages haut en couleur, des descriptions très vivantes, le reflet d'une époque où se côtoient ville et campagne, riches et pauvres. On est vraiment embarqué dans un monde de saveurs, d'odeurs, de bruit….On sent vivre le peuple et on perçoit les changements à l'approche de la guerre Ce récit m'a incité à relire un classique sur le même thème à savoir le Ventre de Paris d'Emile Zola. G.B.

Octave rêve de continer l'école mais son père veut qu'il reprenne son restaurant "la poule au pot". Octave va découvrir le monde des Halles, ses dessous, ses charmes, ses manigances. Octave va arriver à concilier une vie étudiante et l'aide à son père au restaurant, mais la guerre de 1914 arrive et tout sera chamboulé. C'est un livre à la fois sur les Halles, mais aussi sur les rapports conflictuels d'un père ancré dans les traditions et d'un fils qui rêve d'un autre avenir. C'est un livre qui se lit comme l'on raconte une histoire.

l histoire est cousue de fil blanc , les personnages gluants de bons sentiments et affubles de clichés , il y a les bons et les méchants ... je n ai pas réussi a adhérer a ce mélodrame sur fond historique .... dommage , le thème etait prometteur et attrayant.