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EAN : 9782200603984
176 pages
Armand Colin (14/10/2015)
4/5   4 notes
Résumé :
«Montrez vos mains !», disait le maître. Le premier acte d'autorité et de pédagogie de l'instituteur républicain français ne fut-il pas longtemps de vérifier la propreté de ses élèves ? A travers tableaux muraux, buvards, manuels, bons points, timbres et cartes postales, films fixes et jusqu'aux alléchantes affiches qui ponctuent le chemin de l'école, est racontée ici la grande croisade hygiéniste née avec l'école de Jules Ferry.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ce livre nous propose de revenir sur les campagnes pédagogiques et publicitaires autour de l'hygiène et de la santé mises en place en France entre 1870 et 1960. Sur une ou deux doubles-pages, des thèmes récurrents nous sont proposés: lutte contre l'alcoolisme, les microbes, la tuberculose, la saleté. le ton de l'époque choque un peu: souvent moralisateur, il offre une vision idéalisée des conditions de vie de la plupart des Français en présentant la misère et les soucis de santé comme la conséquence d'une conduite à risque plutôt que comme une cause. A droite, un ou des objets pédagogiques (page de manuel scolaire, panneau mural, carte postale, brochure, film fixe ou animé...) ou combinés à de la publicité (buvards, protège-cahiers et cahiers, bon-points, images, affiches...); à gauche, la mise en contexte et l'explication.
On apprend beaucoup de choses, on en (re)-découvre d'autres, on s'interroge parfois (les cantines scolaires proposaient de l'eau rougie aux adolescents jusque dans les années 1980 ?). On se rend compte aussi que la publicité des industriels était bien plus présente dans les écoles qu'aujourd'hui: le lobbying ne date pas d'hier...
Une lecture intéressante, peut-être un peu trop didactique à mon goût (on dirait un exposé, certes riche, mais un peu rigide). Quelques redites et retours en arrière un peu inutiles, et une façon de rédiger certains passages qui transpirent de masculinité (là, c'est évidemment ma nature féminine qui a tiqué).
Enfin, cette édition aurait mérité une couverture rigide pour mieux profiter des illustrations en pouvant poser le livre à plat, bien ouvert.
Merci à Babelio et aux éditions Armand Colin de m'avoir fait bénéficier de cet ouvrage!
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J'ai emprunté ce livre purement par curiosité, à la suite d'une publication récente d'un sondage Ifop (février 2020 ?) traitant de l'hygiène des français.
Un petit aperçu de l'encart lu dans mon quotidien :
- 3 français sur 4 procèdent à une toilette complète chaque jour,
- 68 % des hommes se lavent les mains après être allés aux wc, 75 % pour les femmes,
- 94 % de femmes changent de culotte chaque jour,
- 3 hommes sur 4 changent de slip tous les jours.

Sympathique non ? Comme le sondage faisait référence à ces données et explications comparatives avec les années 50, je me suis lancé dans la lecture de cet ouvrage très intéressant sur la mise en place des différentes conditions d'hygiène que l'on connaît aujourd'hui.

Ce livre est un livre d'histoire, celui de l'hygiène et des militants de l'hygiène, des politiques, des façons de vivre et les habitudes de vie des français selon les époques, les moyens et le lieu de vie, de l'arrivée de l'eau courante et autres commodités dont la présence nous semble évidente en 2020, de l'évolution de la médecine, des découvertes scientifiques mais aussi de l'émergence des industriels de l'alimentaire, du paramédical et des boissons alcoolisées.

À la lecture des 3 parties de ce livre, riches en photos, et en illustrations de l'époque (affiches, bon point...), commençant son parcours en 1870 et le terminant en 1960,
vous pourrez découvrir (avec stupeur parfois) les pratiques de l'époque, les idées reçues, les campagnes de lutte contre l'alcoolisme, contre la tuberculose, les cours d'hygiène, les procédés de communication des industriels de l'alimentaire, du paramédical et des boissons alcoolisées qui allaient se glisser sur les protèges cahiers ou les buvards des enfants pour vanter le mérite de leurs produits, même alcoolisés.

Intéressant n'est-ce pas, des campagnes contre l'alcoolisme et des enfants étudiant sur sur du matériel recouvert de publicités pour des produits alcoolisés ! Tout schuss, même pas peur ! Hallucinant :-)
Allez va, L Histoire avec un grand H n'est pas à une bizarrerie près. Et puis, c'est en se trompant que l'on apprend non ?
Enfin, j'espère !

Belle découverte à vous et portez-vous bien !



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Les hussards de la république n'avaient pas à enseigner que les rudiments de l'écriture, de la lecture et du calcul. Ils ont aussi été des éducateurs en matière d'hygiène et de santé. Dès le début, l'école de la république s'est attachée à lutter contre l'alcoolisme, le tabagisme, le manque d'hygiène. Rédigé un peu comme une petite encyclopédie, ce bel ouvrage illustré de multiples documents d'époque retrace en trois périodes sur un siècle l'évolution de cet enseignement de l'hygiène à l'école. Parfois drôle, parfois étonnants, les préceptes enseignés n'ont finalement pas tellement changés. Les modalités pédagogiques ne sont plus les mêmes mais les préoccupations en la matière demeurent. Merci à Masse critique pour ce beau livre sur un aspect fondamental de l'éducation.
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Cet essai coloré et stimulant se propose, en quelque 170 pages, de retracer l'histoire de l'enseignement de l'hygiène à l'école et dans les médias, de 1870 aux années 1980, des travaux de Pasteur à un passé récent, en passant bien sûr par les célèbres lois de Jules Ferry. D'une présentation claire et rigoureuse (texte à gauche avec extrait du texte en médaillon, illustration de belle qualité à droite), ce livre permet de prendre la mesure du chemin parcouru. Les auteurs ne manquent pas de souligner toutefois que cette vaste campagne d'hygiénisme n'était pas dépourvue de moralisation voire de culpabilisation (la visite de propreté du matin), ce qui semble maintenant assez dérangeant. Ainsi que les contradictions (même à l'école, les enfants ont bu pendant longtemps du vin coupé avec de l'eau).

L'iconographie est riche et variée : affiches du ministère de « l'Instruction Publique » qui font frémir (L'alcool, voilà l'ennemi), publicités (chocolat, zan...), partitions (Va t'en microbe sur l'air de Il pleut bergère !).

Au fil des chapitres, c'est aussi l'évolution du quotidien qui se lit en filigrane (une chambre pour toute la famille, pas d'eau chaude ni d'électricité dans les campagnes au début du XXème siècle et par exemple le développement des salles de bains après la Seconde Guerre mondiale).

J'ai apprécié le côté vintage bien sûr, et je décerne une mention spéciale au Bon point « Ne jouez pas avec les mouches » et à l'affiche Lait pur stérilisé de la Vingeanne (parce qu'il y des chats!).

Merci à Babelio et aux éditions Armand Colin !
Lien : http://northanger.canalblog...
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
À la fin du XIXème siècle, les découvertes médicales de la révolution bactériologique attribuent aux mouches une redoutable pouvoir de vie et de mort ; toutes les maladies infectieuses désormais expliquées par un microbe, ou "germe", deviennent potentiellement transmises par cet insecte nuisible.
[...] En 1905, le journal Le Matin institue même un prix de 10 000 francs destiné à récompenser celui qui découvrirait le meilleur procédé pour détruire des mouches.
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Une pratique courante à la Belle Époque, consiste à cracher. Atmosphère âcre des quais de gare à l'époque des locomotives à vapeur, pollution de l'air, tuberculose ou bronchites chroniques, les raisons peuvent en être multiples.
Le crachat est une "bombe à retardement" (Pierre Darmon) : en séchant sur le sol, il devient poussière ; ensuite via les chaussures ou le bas des robes, les bacilles sont colportés partout, jusque dans les logis. Pour préserver l'espace public et même privé, il faut donc interdire le crachat ! En Allemagne, des panneaux "défense de cracher" font leur apparition dès 1896 et rapidement, en France, les murs se couvrent d'affichettes portant la même mention.
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En assignant à l'école de nombreux et ambitieux objectifs, les pédagogues et amis de Jules Ferry n'ont pas oublié l'hygiène. Ils vivent en effet dans une époque où les maladies frappent fort et où une proportion encore importante d'enfants n'atteint pas l'âge de 18 ans - 1 sur 6 d'ailleurs meurt avant d'atteindre un an. Sauver des vies de futures défenseurs de la République, et procréateurs, est indispensable, d'autant que la démographie française est moins fertile que celles de ses voisins anglais et allemands.
Encore faut-il que le bâtiment d'école soit adapté aux fonctions d'"élevage des jeunes enfants", selon les terme de l'époque.
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Derrière l'image désuète qui lui est restée accolée, cet enseignement [ménager] par des femmes et pour des femmes, préparant officiellement au "métier de ménagère et celui de maman", s'est profondément transformé entre l'école de Jules Ferry et celle de Mendès France. Il a promu la technologie domestique comme source de libération en même temps que comme moyen pour la femme de remplir ses devoirs de responsabilité de la santé quotidienne d'un mari et de plusieurs enfants. Les techniques scientifiques d'organisation du travail et de mécanisation issues du taylorisme de l'entre-deux-guerres lui furent rapidement appliquées.
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Le petit cheval de selle, le bidet, est lui aussi désormais un accessoire indispensable [...]: "La dignité d'une femme dépend de cet ustensile. Son bien-être également.", assure le commissaire San Antonio dans La vieille qui marchait dans la mer.
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