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3,73

sur 48 notes
Je viens de refermer ce livre, lu de bout en bout à une vitesse édifiante, la gorge serrée. Ma critique sera donc à chaud, avec toutes les émotions que l'on peut avoir à ce moment là.

Avec ce roman, pour une part autobiographique, Sonia Frisco sort des sentiers battus en osant publier, à sa demande, l'histoire de son amie Mia. Cette dernière doit échapper à un mariage devenu conflictuel. Mais dans sa famille italienne, on ne prononce même pas le mot « divorce. » Celui-ci est tabou, interdit, synonyme d'opprobre jeté sur les parents. Qu'à cela ne tienne, la pauvre jeune femme se débrouillera par ses propres moyens. Sandro lui a lancé un ultimatum : si elle est encore là quand il revient, il considérera qu'elle lui appartient. Et cette idée de possession la fait fuir. La seule chose qu'elle possède, justement, c'est son corps. C'est à ce moment-là que le titre du livre prend un de ses sens… un seul seulement…

J'ai été emportée par cette histoire. J'ai souffert avec et pour Mia, eu une énorme sympathie pour Marina, Andrew et Robin… À travers ces personnes, on découvre à quel point certaines mentalités n'ont pas bougé, à quel point des mots peuvent faire souffrir, à quel point le fameux « qu'en-dira-t-on ? » peut détruire. Mais comme toujours chez notre romancière, la poésie intervient, et certains messages sont apaisants. L'amitié, l'amour, sont deux biens précieux qui peuvent transcender une vie misérable. L'essentiel est de ne pas passer à côté.

Ce roman va aider, j'en suis certaine, des personnes qui ont vécu des histoires similaires. En tous les cas, même si je n'ai jamais vécu ceci, j'ai été touchée par ce livre hors du commun. Bravo Sonia Frisco pour votre courage et votre plume !


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Dans ce roman, on découvre le choix terrible que Mia, jeune femme qui veut à tout prix échapper à un mariage où elle s'éteint peu à peu, est obligée de faire car la liberté a un prix : le temps est compté car elle doit être partie avant le retour de son époux, (cinq jours) donc il ne reste que la prostitution pour gagner de l'argent rapidement…

« Chaque fille qui se prostitue est une jeune fille commune, aucune n'est prédestinée à cela et pour une raison ou pour une autre, leur prostitution est leur seule main tendue ou leur unique issue. » P 86

Elle mène une double vie, s'occupant de son magasin le jour, devenant ensuite une « Belle de nuit » avec toutes les rencontres que cela peut engendrer, les pervers ne sont jamais très loin…

L'auteur nous raconte surtout une amitié très forte entre deux femmes, jumelles de souffrance dont les familles ont été maltraitantes physiquement et moralement, ce très tôt dans leurs vies, ce qui va les rapprocher, car elles se reconnaissent, n'ont pas besoin de se parler pour se comprendre, et qui sont là, l'une pour l'autre, avec altruisme.

On retrouve aussi le poids des traditions familiales : le divorce est prohibé par les familles traditionnelles, voire traditionalistes, où le qu'en dira-t-on l'emporte sur le bonheur de leurs filles, où la culpabilité s'installe très vite, quand l'estime de soi ne peut pas se construire, ainsi qu'une belle description de la condition des Immigrés italiens.

La violence de la mère de Mia, mère toxique incapable d'aimer, qui rappelle celle de Michel, le père de Sonia, dans « L'être de sable » que j'ai beaucoup aimé et qui était ma première immersion dans le monde de l'auteure.

Au début, ce roman m'a déconcertée car la prostitution y est abordée de façon hyper réaliste avec tous les détails, mais, très vite, la magie de l'écriture de Sonia Frisco m'a emportée, et je me suis attachée à ses deux femmes, Mia, comète qui a traversé brièvement le ciel mais en laissant une trace indélébile, qui a choisi de ne plus subir, de vivre sa vie et Marina, l'amie toujours présente, qui s'inquiète, prend soin de son amie et qui elle aussi a décidé de se libérer de ses chaînes. Déjà divorcée, elle sait ce qu'une femme endure dans ses conditions, rejetée, dénigrée, contrainte à s'exiler dans une autre ville

Les souffrances endurées par ces deux femmes, et ce depuis leur plus tendre enfance, dans le désamour maternel nous rappellent un temps pas si lointain où le divorce était tabou, les femmes divorcées traitées de putes, descendues en flèche, mai 68 n'a pas été vécu de la même façon selon le milieu dans lequel on vivait, le poids des traditions, des convictions religieuses… mais, dans ce siècle fou, la situation des femmes ne risque-t-elle pas d'effectuer un gigantesque retour en arrière ?

Ce texte fait beaucoup réfléchir et m'a beaucoup touchée comme toujours, percutée même par sa force, son authenticité. Il a un rythme particulier qui envoûte progressivement, alors on le dévore, en s'identifiant tour à tour à Mia et Marina, sans oublier les deux hommes de leur vie, Matthew et Robin, personnalités sensibles très attachantes .

J'ai pris mon temps pour rédiger cette critique, je voulais laisser les émotions se calmer un peu et ne pas partir dans tous les sens et j'ai préféré ne lire aucun commentaire sur ce roman avant de l'écrire, pour rester le plus longtemps possible dans l'intensité de l'histoire.

Un immense merci à Sonia Frisco, à son éditeur et à Babelio pour m'avoir offert ce superbe roman.
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Mia, une jeune femme d'origine italienne vit à Genève où elle tient une boutique de prêt à porter. Après une enfance malheureuse dans une famille toxique, Mia espérant trouver le bonheur a accepté d'épouser Sandro. Mais Mia n'est pas heureuse dans son mariage, et ne pouvant compter sur ses proches, fait un choix paradoxal : elle va devenir Belle de nuit pour échapper à Sandro. C'est le prix exorbitant qu'elle est prête à payer pour sa liberté.

Un scénario qui pourrait être celui d'un film de charme mais est pourtant l'histoire vraie d'une amie de l'auteure dont elle dit : « pour préserver l'intégrité de Mia, sa tendre identité comme son anonymat, pour lui permettre enfin espace et liberté, malgré tout, et pour que nul, plus jamais, ne puisse nuire à ses rêves, à son image, où faire outrage à son nom, et pour une raison autre que vous découvrirez au fil des pages, je vais lui prêter en partie, pour la raconter, mon décor, la scène de ma vie... »

Je ne sais pas trop pourquoi, je ne pensais pas trouver dans Belle de nuit l'histoire des immigrés italiens en Suisse - une communauté, mal acceptée en but au racisme (au moins au début de leur installation), aux traditions rigides pesant sur les femmes au point que certaines choisissent le pire pour y échapper - mais surtout une très belle histoire d'amitié et de solidarité féminines dans l'univers particulièrement glauque de la prostitution.

Sans doute la magie de l'écriture de Sonia Frisco dans ce récit étonnant, parfois choquant souvent émouvant, je n'ai pu reposer Belle de nuit avant d'être arrivée au bout de l'histoire de Mia. Une belle découverte dont je remercie Babelio et les Éditions Amazon publishing.
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Je viens de terminer la lecture de Belle de nuit et c'est avec plaisir que j'ai découvert une nouvelle plume grâce à l'opération Masse critique privilégiée. Un grand merci aux éditions Slatkine et à Babelio pour cet envoi.

J'ai été sensible à la lecture de ce roman puisque l'histoire que partage avec nous Sonia Frisco est une histoire vraie.
Le titre de ce livre m'a rappelé le roman de Joseph Kessel, Belle de jour que j'avais beaucoup aimé. de plus, le sujet délicat de la prostitution me touche beaucoup, c'est la raison pour laquelle j'ai voulu découvrir cette histoire.

Pour échapper à son triste mariage lié à un lourd carcan familial aux pensées archaïques, Mia, une jeune femme d'à peine 22 ans va être confrontée à une dure décision: continuer cette vie triste auprès d'un homme qu'elle n'aime pas, ou prendre son destin en main pour se sentir vivante et gagner sa liberté. Elle choisi la seconde solution. Pour cela, elle n'aura que quelques jours pour combler ce manque désespéré d'argent avant le retour de son époux. La seule solution qui s'offre à elle est de répondre à une annonce pour se prostituer. C'est avec le précieux soutien de sa tendre amie Marina que l'on va suivre ces deux destins intimement soudés.

L'auteure décrit remarquablement bien l'impact de ce choix difficile dans la vie de Mia. Elle détaille brillamment cette distance que doit prendre la jeune femme avec son propre corps en devenant le personnage de Camilla, afin de supporter la douleur de ses actes et qu'ils n'atteignent pas la vraie Mia.
Le style d'écriture de Sonia Frisco m'a beaucoup plu. A travers ses mots, on sent une femme pleine de bonté et au grand coeur. On sent qu'elle écrit cette histoire avec toute son affection.
Au départ, j'avoue avoir eu du mal à comprendre comment Marina, en tant que véritable amie, pouvait laisser Mia s'embarquer dans ce choix douloureux. Mais tout s'éclaire au fil de l'histoire et on comprend parfaitement ces deux jeunes femmes très attachantes.

Ce livre est un vrai témoignage de courage, d'honnêteté, d'espoir et d'amour. L'auteure nous montre bien le monde de la prostitution et de ses dangers, les pressions familiales qui peuvent ruiner une vie, l'importance d'un véritable soutien, ce que peut être l'espoir d'un amour absolu et le vrai combat d'une vie pour atteindre le bonheur.

Je regrette cependant la dernière partie de l'ouvrage où l'histoire me paraissait en suspension. L'auteure écrit de nombreuses pages comme un hommage au personnage de Mia. Je comprends sa démarche et j'ai trouvé ces lignes touchantes mais trop répétitives. À mon sens, ces pages trop longues cassent le rythme de la lecture. C'est cependant un livre à ne pas lâcher car la fin est bouleversante.

Un roman à lire, dans lequel l'amitié et l'amour véritables ont la place d'honneur.
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"Familles ! je vous hais ! Foyers clos, portes refermées ; possessions jalouses du bonheur." écrit André Gide dans Les nourritures terrestres. Et toujours dans le même livre : "Je haïssais les foyers, les familles, tous lieux où l'homme pense trouver un repos."
Si la famille est un endroit généralement fermé, elle n'est pas toujours un lieu protecteur pour ses membres. Loin s'en faut.
Vous pensez que dans une famille idéale on s'aide et on se soutient ? Que chacun prend à coeur l'épanouissement des autres ?
Vous avez sans doute raison. Mais ceci n'est vrai que dans une famille idéale.
La plupart des familles ne sont pas parfaites (aucune ne l'est, en fait), mais certaines sont franchement toxiques.
C'est le cas de la famille de Mia.
Mia s'étiole dans son mariage. Elle étouffe. Elle voudrait fuir, changer de vie. Mais pour sa famille immigrée italienne en Suisse, on ne plaisante pas avec le mariage, avec les convenances, avec le qu'en-dira-t-on. Aussi, sans moyens financiers, et ne pouvant compter sur personne, Mia est-elle coincée. Condamnée.
Jusqu'à ce qu'elle prenne une incroyable décision. Une décision audacieuse et terrifiante.
Sonia Frisco raconte dans ce roman l'histoire vraie de son amie Mia qui lui a donné l'autorisation de publier ce récit terrible.
Et Sonia raconte tout. Elle n'épargne rien au lecteur.
Elle présente la prostitution sans fard. Les scènes de sexe sont crues, très crues même, mais grâce à l'écriture de l'auteur, pas vulgaires du tout.
L'histoire aurait pu être très glauque, mais elle ne l'est absolument pas car Sonia Frisco l'a écrite tout en finesse.
J'ai dévoré ce livre en un week-end, et en suis ressortie toute bouleversée. Quel talent (et quel travail) de la part d'un auteur pour pouvoir faire naître autant d'émotions chez un lecteur !
Sonia Frisco nous livre une réflexion sur ce que l'on veut faire dans la vie, ce que l'on peut faire, et ce que l'on est prêt à accepter. "Le Vouloir dans son sens plein implique une intention inébranlable. C'est un fer rouge que l'on peut battre et plier dans la forme qui le mieux nous plaît. C'est notre oeuvre. L'oeuvre libre de chacun."
Oui mais souvent, la peur ou l'envie de rester dans notre petit confort, même imparfait, l'emporte sur le choix réel de ce que nous voulons faire : "On s'adapte tellement bien qu'on finit par s'adapter à tout, même à l'insupportable."
Sans en arriver à des extrémités aussi terribles que Mia, nous pouvons tous, si nous le voulons, changer des choses dans notre vie, tomber les masques et avancer dans la bonne direction, dans notre direction.
Je pense que c'est là le plus bel hommage que l'on puisse rendre à Mia.
Je reprends la très belle citation d'Italo Calvino placée en tête de la note de l'auteur qui introduit ce livre : "Lire, c'est aller à l'encontre d'une chose qui va exister, mais dont personne encore ne sait ce qu'elle sera."
Eh bien, ne peut-on pas, de la même façon dire : "Vivre, c'est aller à l'encontre d'une chose qui va exister, mais dont personne encore ne sait ce qu'elle sera." ?
Alors, pour Mia, vivons. Vivons notre vie, et pas celle que les autres veulent nous voir vivre.
Merci à Sonia Frisco pour ce texte plein d'humanité et qui me donne envie de découvrir vos autres romans.
Merci à l'éditeur Amazon Publishing pour l'envoi de ce livre.
Et bien sûr, merci à Babelio pour l'organisation de ses opérations Masse Critique qui permettent de faire de belles découvertes.
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Tout d'abord, je souhaite remercier Babelio pour l'envoi de cet ouvrage, car sans cette opération, il est certain que je n'aurai pas découvert ni cet ouvrage (n'étant pas trop penché vers ce genre de littérature d'ordinaire) ni son auteure et je pense que cela aurait été bien dommage !
Alors, qu'entends-je par ce genre de littérature ? A lire la quatrième de couverture, le lecteur ignore tout des atrocités que l'un des protagonistes, Mia, va subir tout au long du récit et à quel genre de milieu elle va être confrontée : celui de la prostitution et au-delà même, lorsqu'une personne se refuse, du viol.

Mia et Marina sont les deux meilleures amies du monde et ce, depuis toujours mais je dirais que cela va même au dessus: si en amitié, on pouvait parler d'âme-soeurs, je crois que c'est ce que chacune d'entre elle représenterait pour l'autre. Toutes deux âgées de 22 ans lorsque débute ce récit, elles ont connu un destin étrangement similaire, à tel point que cela en devient troublant : toutes deux ont grandi dans une famille sans amour, orphelines de père, rejetées par leur mère, elles se sont mariées bien trop jeunes et...bref, elles le regrettent ! Cependant, comment faire pour recouvrer sa liberté alors que votre famille est contre vous, que vous n'avez pas d'argent et que vous avez l'impression de vous enlisez dans une vie qui n'est pas la vôtre ? Pour Mia, qui se voit imparti un délai de quelques jours seulement puisque son mari est en déplacement, la réponse est trouvée d'avance : répondre à une petite annonce afin de travailler dans une maison close la nuit, en plus de son travail à la boutique le matin. Vendre son corps, ou plutôt le louer pour quelques heures, après tout, cela ne lui apparaît pas si abominable que cela si la récompense s'appelle Liberté !

Cependant, en s'engageant dans cette voie, elle est loin de se douter de tout ce que ces quelques jours dans la peau du nouveau personnage qu'elle s'est créé pur l'occasion, Celui de Camilla va lui apporter, autant comme leçons de vie, autant sur la bestialité humaine lorsqu'il s'agit de sexe , d'ego ou encore d'argent mais aussi d'amour et d'amitié, lorsque ces deux derniers sentiments sont sincères et dévoilés parfois par des moyens détournés ! Il y a les amis sur lesquels on sait que l'on pourra toujours compter mais parfois la vie nous réserve bien des surprises en nous emmenant d'autres, de là où on se s'attendait pas à les voir arriver !

Une histoire admirablement bien écrite, dans laquelle le lecteur se perd, ne sachant plus s'il s'agit d'une histoire vraie ou pas et arrivant parfois à confondre les personnages pour une raison que je ne vous dévoilerai pas mais qui est assez troublante. Un reproche cependant : la fin. J'ai eu l'impression que l'auteure écrivait pour écrire et rajouter des pages, s'attardant à n'en plus finir sur les vertus de la protagoniste, sorte d'éloge funèbre (remarquez, c'est peut-être vrai)n sur la valeur de la vie qui passe trop vite...(ce qui est aussi vrai) mais là, j'ai tout de même eu l'impression qu'elle en faisait un peu trop et qu'elle se répétait, ce qui n'enlève rien à la qualité d'écriture mais ce qui explique ma note mitigée concernant cet ouvrage . A découvrir !
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Le coup de coeur inattendu. Un grand merci à Babelio et les Editions Slatkine pour m'avoir offert ce moment magique.
Sonia Frisco nous offre une ode à l'amitié. Deux amies qui sont confrontées aux idées ancestrales de leur famille, aux mariages sans amour. Une a pu sortir de ce calvaire, l'autre va utiliser une manière plus que radicale pour s'en sortir.
Sonia Frisco va nous parler via cette amitié du plus vieux métier du monde avec beaucoup de poésie. J'adore ces plumes romanesques. Je nage en plein bonheur à chaque fois. Ces écrivaines qui nous font partager la magie des mots pour nous faire vibrer.
Une plume enchanteresse avec une narration à la 3ème personne qui aide à créer l'atmosphère.
Sonia Frisco nous fait une très belle déclaration d'amitié avec son roman fiction témoignage. D'ailleurs roman qui va me pousser à découvrir sa vie et ses oeuvres. J'ai toujours aimé les plumes poétiques, les mots qui transportent mon coeur. Donc sans son dernier chapitre j'étais déjà conquise. Et la dernière n'a fait que m'achevé.
La quatrième de couverture et ce choix de photo prend toute sa signification. Il faudra les remerciement pour atteindre complétement mon coeur.
Deux filles, une seule histoire. Cette phrase à toute son importance et donnera une surprise de taille. le "je" débarque sans crier gare.
Un grand merci à l'auteur, la maison d'édition et Babelio. Je ne suis pas prête d'oublier ce coup de coeur.
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Ce livre m'a agacé dès le premier chapitre tout au long duquel on entend parler de cette chose sans qu'elle ne soit citée. M'enfin le livre s'appelle Belle de nuit… Alors les trois points de suspension qui jouent les roulements de tambour pour laisser éclater ces trois mots en conclusion dudit premier chapitre m'ont fait l'effet d'un pétard dans l'eau.

Nous découvrons l'histoire de Mia au gré d'une écriture pleine d'effets. Trop certainement, car ils ne sont pas tous réussis : « le téléphone sonna sans crier gare en assourdissant la pièce. »
Certaines tournures de phrases vrillent les tympans : « Même si cette scène l'avait dérangée, déplu au plus haut point, […] »

Au-delà du style, le sujet aurait pu être intéressant. Mais quel sujet au juste ? La prostitution, l'amitié qui unit deux femmes, la difficulté d'émancipation des femmes dans certaines familles ? Ou les élucubrations de l'auteure ? La narratrice, assez mal définie pendant la majeure partie du livre, peine à cacher sa créatrice, qui nous abreuve de pensées, frisant parfois les lieux communs quand elles sont assénées ainsi.
« Pourquoi certains veulent-ils à tout prix nous rendre malheureux, en brisant en éclats les plus belles de nos joies ?
Parce que peu de gens ont la vie qu'ils désirent. »
Il me semble que dans un roman, c'est la vie des personnages, dans leur mise en scène, qui doit provoquer ces réflexions chez le lecteur.
Ou alors il faut écrire un livre de pensées, mais dans ce cas, c'est l'histoire donnée à lire qui est de trop, même si finalement, elle n'occupe pas tant de pages que ça dans ce livre, noyée au milieu des incessantes généralités.
Je ne m'étendrais pas sur le suspense tué d'une phrase qui résume les quelques pages qui suivent, sur deux autres détails qui m'ont heurté.

Merci à babelio d'organiser masse critique et merci à Amazon publishing d'y participer.

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Le livre nous raconte la vie de Mia. Italienne d'origine, 24 ans, elle vit maintenant à Genève où elle tient une boutique de vêtements. Mariée à Sandro, originaire comme elle du sud de l'Italie, Mia est très malheureuse. Sa vie ne ressemble en rien à ce qu'elle avait espéré. Intimement persuadée qu'elle va mourir jeune, Mia décide de ne plus perdre de temps et de regagner sa liberté, à n'importe quel prix. En fait de « gagner » sa liberté car libre, elle ne l'a jamais été. Sous l'emprise des diktats des traditions et de sa famille, son mariage avec celui qu'elle avait choisi fut vécu comme un outrage par son entourage. Quant au divorce qu'elle s'apprête à demander, il déclenchera probablement une tornade de réprobation, car chez eux, on ne divorce pas. Sandro s'est absenté quelques jours, c'est le temps dont elle dispose pour tout changer. Il lui faut trouver assez d'argent pour prendre un appartement, et elle est prête à tout. Même à vendre son corps. C'est ainsi qu'apparaît Camilla, prostituée officiant dans l'appartement de son employeur, ou parfois à domicile. Une aventure qui se terminera mal, mais qui lui permettra de faire une rencontre capitale. Signe du Destin ? Tout au long de cette entreprise désespérée pour reconquérir sa vie, Mia a pu compter sur l'affection de son amie de toujours, Marina, qui la connaît et la comprend le mieux. Ce livre, c'est aussi l'histoire de cette amitié indéfectible, ce lien si pur et si fort, que rien ni personne n'aura pu détruire.
Histoire vraie ou inventée ? Il me semble que là se trouve le dilemme. L'auteure dit dans une note qu'il s'agit de faits réels alors je décide de le croire. Si les évènements sont vrais, alors en effet la réalité dépasse parfois la fiction.
Sonia Frisco, dont je commence à appréhender le langage, s'exprime toujours avec des mots simples, limpides, qui finalement vont droit au coeur. Elle me fait l'effet d'une fée qui me raconterait une histoire à l'oreille, une histoire qui toujours est porteuse d'un formidable message d'espoir. Ici elle me dirait « bats-toi pour ta liberté, et ne cesse jamais de croire en tes rêves… »
Un grand merci à Babelio et à l'éditeur, pour cet agréable moment de lecture.
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On se souvient avec émotion de son premier roman « l'Etre de sable » mais là Sonia Frisco évolue dans un tout autre registre. On ouvre donc « Belle » en se persuadant qu'il s'agit bien d'une histoire vraie et non d'une fiction tant cette histoire est d'une force rare.
Mia et Marina sont au coeur du récit, ce sont deux jeunes femmes du même âge qui s'adorent et se respectent. Elles ne peuvent vivre l'une sans l'autre. le fil de l'amitié les relie et personne ne peut casser ce lien. Comme lorsque les araignées tissent leurs toiles et laissent flotter au gré du vent le « fil de la vierge ». le fil s'allonge, s'allonge et c'est la brise qui tire dessus comme elle emporterait un cerf-volant….. dès que ce fil rencontre en chemin une branche, il s'enroule autour et s'y accroche comme une liane. Mia et Marina sont reliées par ce filament ondoyant invisible mais bien réel.
Mia fut d'abord une petite fille au coeur tendre et pur qui a toujours cru aux bonnes fées malgré un entourage des plus destructeur. Les années ont passé et elle s'aperçoit que sa vie est un fardeau, emmurée dans un quotidien qu'elle voudrait fuir. Elle n'a que cinq jours pour trouver une solution, cinq grands/petits jours pour retrouver goût à la vie et sortir de cette prison. Mia doit faire des choix. Elle est prête à prendre un chemin de traverse pour acquérir cette liberté tant désirée. Jusqu'où ira-t-elle pour trouver l'accès à la liberté et à la vie ?
Ce récit intimiste m'a fait passer par toute la palette infinie des émotions. « Belle » nous entraîne dans un monde où toutes les injustices, toutes les peurs viennent s'échouer et se révéler à travers un jeu de miroirs. le monde de Mia est imprévisible et le seul principe solide qui gouverne son existence est le droit de l'individu à décider de son propre destin, c'est à ce principe que Mia subordonnera tous ses choix. Elle ne se contente pas de rêver l'avenir elle le prépare avec une énergie redoutable. C'est avec son courage, sa vitalité et sa détermination que Mia parle à toutes les femmes de la terre de l'éternel désir d'aimer et d'être aimé et de l'inaltérable quête du sens de la vie. C'est dans la puissance des mots, amour/amitié, sommeil/résurrection, douleur/joie que la fragilité et la force de Mia sont révélées.
« Belle » est un roman dérangeant, époustouflant, qui nous mène du réel au surréel avec l'élégance d'une fée. Ce n'est pas un roman habituel, je l'ai lu comme une fable féroce, majestueuse, grandiose, imposante et solennelle. Elle restera gravée pour toujours dans ma mémoire.
Jamais Sonia Frisco n'avait montré autant de force que dans ce récit.
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