Excellente plongée dans la culture des Samisks, qu'on a plutôt l'habitude de connaître en France sous le nom de Lapons, le rapt a été une très jolie découverte que j'ai dévoré avec beaucoup de plaisir.
Une lecture d'autant plus appropriée qu'aujourd'hui c'est tout blanc de l'autre côté de la fenêtre et qu'une histoire de vol de rennes dans le grand Nord fait tout à fait ton sur ton! Car oui, contrairement à ce que je croyais en ouvrant ce roman (j'ai une vieille édition achetée d'occasion et pas de quatrième de couverture sur celle ci), le rapt n'a rien d'une histoire d'enlèvement comme je m'y attendais mais est le rapt d'un troupeau, crime ultime chez les Lapons pour qui le renne est tout: avec des rennes, du lichen et des bouleaux, une famille Laponne peut survivre à tout, absolument tout, et le lecteur les découvre bien plus adapté au lieu que les Norvégiens survivant difficilement à la longue nuit hivernale.
Pour un livre publié en 1962, j'ai été heureusement surprise par l'intelligence du propos sur les peuples autochtones: deux écoles s'affrontent chez les Norvégiens, représentés par l'assistante sociale qui veut amener les Lapons à la sédentarité, cherchent à forcer les enfants scolarisés à ne parler que le Norvégiens et se montre complètement tyrannique à force de bonnes intentions et le médecin qui estime que les Lapons sont armés pour survivre à leur mode de vie et peuvent de toute façon très bien décider pour eux même !
Un excellent roman, qui mériterait d'être plus connu.
Scandinavie du nord,pays des Lapons, les Samisk ( hommes des rennes), aux confins de la Norvège et de la Finlande. Roger Frison Roche nous fait partager la vie d'un clan lapon (une cita), celui de Simon Sokki et sa vie rude dans la nuit hivernale sans fin, sous les tempêtes glaciales de neige et sous la lumière magique des aurores boréales, riche de ses rennes, seule valeur sure aux yeux des lapons. L'arrivée de Paavi, le jeune chasseur finnois, lié à la famille Sokki, va semer le trouble dans la cita. Il annonce l'assassinat de son oncle par un clan adverse. Il vient le remplacer et chercher l'appuis du clan Sokki pour le venger; Il annonce aussi qu'une menace pèse sur la clan et son troupeau. Mais sa venu réveille de vieilles rancoeurs et jalousies entre clans rivaux, datant de la seconde guerre mondiale.
Kristina, la fille de Simon Sokki, jeune sauvageonne farouche et éprise de liberté, est charchée de surveiller le finnois que le clan met à l'épreuve. Un autre danger guette Kristina: la civilisation norvégienne représentée par Fru Tidemann, l'assistante sociale et le docteur Olafsen, qui cherche à assimiler les Samisks. Ils viennent au clan Sokki pour emmener Kristina en pension, lui apprendre à lire, à compter, à devenir une bonne norvégienne et une bonne chrétienne.
A travers ce récit d'aventure à frissonner sous la couette, c'est aussi un témoignage éthnologique sur les derniers lapons nomades et le choc entre une culture millénaire et la civilisation européenne, chrétienne et matérialiste des années 60. C'est un témoignage sans préjugés qui montre le désaccord entre l'assistante sociale qui veut le bien des Lapons malgrés eux, sure de la supériorité de sa culture et avec l'appuis du pasteur et le docteur partisan de laisser les Lapons vivrent leur vie et garder leur dignité. Les Lapons eux mêmes, sont partagés sur l'avenir de leur peuple. Ils sentent que le monde changera malgrés eux, les emportant malgés eux etque l'instruction des jeunes et donc de Kristina peut être une chance pour elle et pour le clan. Mais Kristina s'adaptera t-elle à sa nouvelle vie en pension? Paavi qui a promis de l'aider, viendra t-il à son secour? Les menaces qui pèsent sur le clan Sokki, vont elles se réaliser?
J'avais lu ce livre à 15-16 ans passionné alors par le récit d'aventure dans le grand nord et son coté exotique. Je l'ai relu récement et je l'ai trouvé toujours aussi palpitant mais plus profond, comme un témoignage sur la disparition des peuples nomades et un prélude à la mondialisation. Ce livre a été écrit en 1962 où l'on ne parlait pas encore des droits des minorités et de la diversité culturelle.
A lire par tout ceux qui sont des passionnés du grand nord et Roger Frison Roche est un grand auteur un peu oublié à redécouvrir par les jeunes générations.
Dans la péninsule scandinave les Samisks mènent la même vie nomade d'il y a 30 000 ans, ils sont appelés ''les hommes du Renne''.
Le romancier et montagnard Roger Frison Roche nous offre une peinture de ce peuple et de sa vie nomade tout en s'interrogeant sur les inter-actions de la vie moderne sur les moeurs de ce peuple ancien.
Ce livre est une évocation saisissante où le don des images et de l'action s'associent pour recréer la vie et l'aventure.
Rencontre d'un univers et de ses valeurs par l'intermédiaire d'un auteur et de son goût d'aventures et d'ailleurs.
Très beau roman sur un peuple et une partie du monde encore mal connue, mettant en avant des valeurs humaines confrontées à un modernisme des plus ravageurs.
Livre méritant d'être plus souvent débattu avec un plus large public.
J'ai adoré le lire lorsque j'étais moi-même en immersion au nord du cercle polaire en Finlande, en hiver.
Françoise Sagan : "Le miroir ***"