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Critique de 5Arabella


"C'est dans un immense jardin qu'Anton Winter, fils de luthier, grandit, à une époque où la naissance déterminait encore la destinée. La communauté du jardin avait été fondée jadis par des fils d'entrepreneurs et des naturopathes, des ascètes aux lèvres minces et quelques érudits, des paysans et des femmes de haute stature portant des chapeaux de paille, alors que l'Etat se délitait, que la ville était un lieu de désolation et les hommes si désemparés qu'ils ressentaient le besoin de revenir à la nature pour s'y régénérer."

Ainsi commence le récit. Nous suivons donc l'enfance d'Anton dans le Jardin, nous faisons connaissance avec son frère, ses grands-parents, et de loin son père. Nous explorons le Jardin, la maison. Jardin magique, symbolique et métaphorique bien sûr. Et d'un coup nous faisons un saut dans le temps, et retrouvons Anton dans cette ville en déliquescence, en éleveur d'oiseaux dans un appartement, avec une grande terrasse :

"Depuis le vingt et unième étage, le dernier de l'immeuble dans lequel il vivait, il jouissait d'une plus belle vue que tous ceux qui contemplaient la nuit comme lui. C'était le bâtiment le plus élevé de la ville, et le jour on apercevait au loin la mer. Son appartement était un cube posé sur la tour et ceint d'une terrasse qui constituait le toit de l'immeuble. Des baies vitrées hautes comme les pièces remplaçait les murs,le transformant en un dé transparent au sommet de la construction, que l'on voyait briller au loin quand Anton laissait les lampes allumées. Au milieu de son salon trônait un sofa et un piano, et des cages à oiseaux étaient suspendues au plafond. Sur la terrasse se pressaient les volières de son élevage, et il vivait ainsi au-dessus des toits de la ville au beau milieu d'un zoo ornithologique."

La ville et la société se détraquent de plus en plus, même si nous suivons cela de très loin. Anton va rencontrer une femme, retrouver son frère, puis refaire le chemin vers le Jardin de son enfance.

Cela n'a pas été une lecture désagréable, pas un immense coup de coeur non plus. L'écriture est belle, poétique, Valerie Fritsch crée des tableaux, des ambiances, assez somptueux. Mais il n'y a pas de véritable récit, c'est plutôt une suite de scènes, d'images. Et cela m'a un peu frustré. L'auteur est par ailleurs photographe, et même si l'écriture est très littéraire, il y a quelque chose dans la démarche qui consiste à saisir un instant, à le poser là, puis un autre et encore un autre que d'être dans une continuité.

Mais un livre prometteur certainement, ce sera intéressant de voir comment elle évolue dans son oeuvre et son écriture.
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