LES « AFFAIRES » DE JEAN BLAIZE
Le représentant de la branche aînée des Vimal est désormais avocat en parlement. Toujours pressé, il n'a fêté sa majorité que depuis une semaine à peine, il s'occupe de récupérer l'intégralité de son héritage. Dix ans plus tôt le jeune homme avait obtenu de sa mère qu'elle lui payerait le solde de la succession paternelle à sa majorité. Pourquoi attendre ? D'ailleurs Marie Regnaud est assez contente de se débarrasser de cette charge. Son fils ayant ratifié les comptes de tutelle, il ne lui reste plus qu'à s'acquitter de sa dette, ce qu'elle fait le 31 décembre 1779. Ce jour là, elle a « compté et réellement délivré à la vue des notaires soussignés, en espèces d'or, d'argent et monnaie ayant cours, la somme de onze mille sept cent cinquante quatre livres quatorze sols, que ledit M Jean Blaize a pris et reçu, étant bien content et satisfait. Et ledit sieur mal est entré en jouissance des biens immeubles provenus de la succession de son père qui étaient censés faire partie du legs de l'usufruit du quart »
Héritage et diplôme en poche, il aurait pu prendre la route de Clermont où son beau frère se serait, sans doute, fait une joie de travailler avec lui. Hélas, comme à l'ordinaire, Jean-Blaize déborde d'idées et d'enthousiasme. Dès le 15 mars suivant, « M Jean-Blaize Vimal avocat en parlement» est choisi comme notable par le corps commun de la ville. Il a tout juste vingt-cinq ans, ce qui ne l'empêche pas pour autant de diversifier ses activités. Avocat, c'est bien, c'est une garantie de sérieux, mais ce qui compte à l'aube de 1780, ce sont les affaires. Et à Ambert, les affaires, c'est encore pour beaucoup le papier. Pourtant, au lieu d'investir dans l'industrie locale, les grands bourgeois de la ville ont préféré placer leur argent dans l'achat de terres, de charges anoblissantes, voire les deux. Et c'est particulièrement le cas dans sa propre famille. Michel Vimal de Murs, le fils aîné de l'oncle Bérard, premier maire de la ville, a dépensé des fortunes en terres et charges. Le second, André, a acquis en 1776, le fief du Bouchet à Vertolaye moyennant 100 000 livres et quelques mois plus tard une charge anoblissante de conseiller du roi. Le troisième, Jean Baptiste, est lui aussi conseiller du roi et visiteur général des gabelles. Seul Jean Joseph, le quatrième, que l'on appelle Vimal Flouvat depuis qu'il a épousé Marie Flouvat, se consacre aux affaires publiques. Il vient d'être élu maire d'Ambert.
Ce choix malencontreux des notables n'a fait qu'accélérer le déclin de l'économie ambertoise, déjà mise à mal par la volonté affichée des industriels de refuser toute nouveauté technique.
MM. Mabru père et fils me charge de te saluer de leur part, et de te dire que les riomois aboutent tes lettres avec celle des autres députés qui écrivent et qu'ils disent que les tiennes disent des choses contraires aux autres, tous ils te donnent le nom d'un menteur. Il y a eu des jeunes gens riomois qui ont dit ici que l'on te tuera à ton retour, que tu resteras à Riom, que tu n'arriveras ici. Vois la malice de ces rivaux". 140
140- AD63 1F148 pièce 25 Lettre de Claudine Vimal du 27.08.1789
Au bruit des tambours, aux cris de la foule, ils vont devoir, un par un, monter les marches pour subir leur peine. Le bourreau les attend. Il est encore apprenti, c'est le fils cadet du fameux Charles-Henri Sanson, [...].
La noblesse sera représentée par Philippe Claude de Montboissier-Beaufort-Canillac, lieutenant général, commandant en chef en Auvergne, ainsi que, au bon plaisir du roi, par M. de Barentin de Montchal, seigneur de la mothe, président de l'assemblée d'élection de Brioude. évêque de Clermont, l'abbé Thourein, curé de Vic-le-Comte, étant désigné comme second député.