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Critique de JIEMDE


L'art de la nouvelle, c'est d'accrocher l'instant, cette parenthèse dans le temps qui en ne disant presque rien, nous en dévoile pourtant tellement.

La spécificité du Chinook, c'est de souffler à contre-climat sur le Montana, parenthèse réchauffante pendant l'hiver pour ces terres glacées et sauvages. Le temps d'un vent, l'hiver semble s'effacer et la nature dévoile un court instant ce qu'elle cachait. Avant que la neige ne recouvre inéluctablement le tout.

Je n'aime pas les nouvelles, mais l'exceptionnel conteur qu'est Pete Fromm sait mieux que quiconque faire passer le chinook sur ses compatriotes de Great Falls, gens simples, heureux malgré tout, parfois fragiles... le temps d'un vent, il ouvre une parenthèse de leur vie autour d'une question toute simple : l'amour, le pardon, le regard sur autrui, la peur du lendemain, la famille, la tolérance ou la liberté. C'est généreux sans être bêtifiant, profond sans être barbant.

Et bien entendu, il y a la nature, splendide, magnifiée par le regard amoureux posé par Fromm : un oiseau qui passe, une rivière, un cerf, la montagne, la rosée... C'est simple, c'est beau, c'est Fromm : un magicien du nature writing qui n'a pas besoin de mots à profusion pour exprimer des sentiments complexes, qui a tout compris du rythme de la nouvelle, qui sait habilement faire alterner dialogues et descriptions.

Chinook - joliment traduit par Marc Amfreville - est à lire pour qui veut découvrir une littérature profonde faite de mots justes et de grands sentiments.
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