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sur 203 notes
C'est dans une petite ville du Texas, en plein désert, que vivent Abilene, Austin et leurs parents. Un coin paumé, loin de toutes activités, où les deux adolescents passent leur temps à s'entraîner au base-ball. Parce qu'Abilene n'a pas pu intégrer l'équipe du lycée, elle s'est fixé un objectif : faire de son frère le meilleur lanceur de tous les temps. Et celui-ci se plie volontiers aux séances d'entrainement sur la base aérienne désaffectée. Un lien unique et inébranlable unit Abilene et Austin. Aussi, l'adolescent, admirant son aînée, son caractère fantasque et enjoué, ne remarque pas que quelque chose ne va pas. Notamment ses disparitions soudaines pendant plusieurs jours, ses sautes d'humeur...

Que d'émotions, que de sensibilité dans ce roman qui dépeint, avec une incroyable force, le lien indéfectible qui unit une soeur et un frère... Abilene et Austin sont inséparables, sauf lorsque celle-ci fugue sans raison apparente. le base-ball, trait d'union de leur relation, leur permet de passer des moments inoubliables, rien qu'à eux. Comme seuls au monde. Si Austin est admiratif, presque adoratif, de son aînée, un brin amusé de son exubérance, il n'en va pas de même pour leurs parents qui, eux, s'en inquiètent. À travers un magnifique portrait mémorable d'une fratrie, Pete Fromm aborde, tout en délicatesse et sensibilité, la maladie et ses retombées sur le cercle familial. Deux portraits d'une soeur et d'un frère unis par un lien presque viscéral d'une puissance et d'une profondeur incroyables. Un roman d'une grande justesse, servi par une plume pénétrante.
Bouleversant...
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C'est mon troisième livre de cet auteur après : Lucy n the Sky et Mon désir le plus ardent.


Abilene a 20 ans , Austin 15 ans , frères et soeurs unis comme deux doigts de la main, un amour fusionnel ....
Ils vivent dans une maison isolée au sein du désert texan.

Elle veut faire de son frère le meilleur lanceur de tous les temps dans le domaine du Base- Ball, ( les termes de ce sport et le Lexique à la fin de l'ouvrage ne m'ont pas trop fait avancer dans ce domaine, pardon à l'auteur ) .
Afin de traquer l'ennui et la monotonie du paysage, ils s'adonnent avec frénésie au base- ball.

Voici des années qu'Abilene entraîne Austin sur une base désaffectée de l'armée, l'entraînant parfois jusqu'a l'épuisement.
Mais Abilene , exubérante, fantasque, imprévisible, en proie à des lubies , disparaît au volant de son camion pendant plusieurs semaines sans explication ...

Austin se refuse à y voir quelque chose d'anormal ...Il nie la réalité ...

Et pourtant cette jeune fille hors du commun est atteinte de troubles bipolaires ...
Je n'en dirai pas plus..
Dès les premières pages la tension monte , le lecteur comprend en filigrane :

L'auteur, à l'aide d'une plume acérée et convaincante , rythmée , douce et poétique parfois évoque avec talent et une force incroyable, l'impuissance face à la maladie, la douleur des proches, ce couple de parents démunis , très humains, en proie à l'angoisse, les épreuves , l'incompréhension abyssale, les questions et les doutes, l'inquiétude lancinante, l'inébranlable complicité d' Austin et Abilene , leur intense amour fraternel ....
Sous la chaleur écrasante du Texas la stabilité familiale se détériore, s'ébranle, se délite.

Avec justesse et subtilité , sans jugement ni sentence d'aucune sorte , l'auteur nous livre un roman intimiste , tout en tension, ô combien juste et émouvant !

Il touche en profondeur à la vérité douloureuse de ces épreuves.
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Ruby et Clay vivent dans une petite bourgade du Texas, Pyote. Ils ont un garçon, Austin, et une fille, Abilene, dont les prénoms viennent des villes qu'ils ont traversées, étant jeunes et où « Tout a commencé ». Sous des dehors de famille américaine parfaite, une ombre plane sur les relations qu'ils entretiennent entre eux. Un mal invisible ronge Abilene. Elle est bipolaire. Mal grès cet handicape, un lien fraternel indestructible la lie à Austin. le base-ball est le prétexte pour Pete Fromm pour décrire cette relation intense qui les unit.
« Comment tout a commencé » est avant tout une histoire où la grandeur des personnages et les sentiments qui les animent, occupent toute la place. La lancinante répétition des scènes, description d'une routine quotidienne, argumente la lente progression d'Abilene vers son aliénation.
Pete Fromm nous offre un remarquable travail sur la psychologie de ses héros en évitant l'écueil de l'ennui par la récurrence des situations, pour nous offrir la genèse d'un drame où la tension de l'intrigue est bien réelle.
« Comment tout a commencé » est un très beau roman qui préfigure le style et la direction narrative que va prendre l'auteur dans « Lucy in the sky », « Mon désir le plus ardent » ou « La vie en chantier », avec ses thèmes de prédilection, la famille, la maladie et la perte de l'être cher.
Traduction de Laurent Bury.
Editions Gallmeister, Totem, 348 pages.
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Un frère, une soeur, chabadabada...
Un amour incomparable à celui d'un homme et d'une femme mais un coeur à l'unisson.
Une passion commune pour le baseball, sport que je capte excessivement peu, une raison de vivre des moments pleins et intenses, de se forger des souvenirs lumineux pour les jours un peu plus gris.

Austin et Abilene qu'ils s'appellent, comme les villes où ils ont été conçus.
Abilene avait du feu dans les veines. Un potentiel hors norme aux dires de tous les experts en baseball. Elle sera l'éternelle remplaçante, la cinquième roue du carrosse transbahutant toute une horde de tristes glands machistes.
Qu'à cela ne tienne, Austin assurera la relève ! Sous la coupe implacable de sa grande soeur exubérante, il sera le nouveau Nolan Ryan, le Fireballer.
Exubérante et versatile.
Un changement de comportement alarmant pour ses parents, parfaitement anodin pour ce tout jeune frère vouant à sa grande soeur une admiration sans bornes.

Pete Fromm sait écrire sur l'enfance, c'est indéniable.
Peut-être pas aussi puissant que Lucy In The Sky, ce Comment Tout a Commencé n'en demeure pas moins un petit bijou d'émotion et d'amour.

Il ne s'y passe pas forcément grand-chose si ce n'est la vie.
Celle de parents bouleversés par les agissements de plus en plus incontrôlables de leur fille tandis que le cadet s'embourbe dans un déni aussi touchant que stérile.

Le baseball comme colonne vertébrale ne représente absolument pas un frein à la compréhension de ce drame familial.
À l'image d'Abilene, il est porteur d'espoirs les plus fous comme des désillusions les plus amères.
L'amour indéfectible d'Austin pour sa grande soeur ne laisse pas de titiller la corde sensible de tout un chacun.

Fromm déroule une dramaturgie au timing irréprochable et aux twists idéalement amenés.
Sans jamais verser dans l'usine lacrymale outrancière, il développe un récit intimiste universel voulant que l'amour absolu soulève des montagnes.
Des montagnes, je sais pas, mais mes deux pouces bien hauts, c'est certain !
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Trigger Warnings : bipolarité, famille toxique
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Comment tout a commencé est un récit d'un réalisme bouleversant, saisi à la force des mots, sans le moindre pathos mais au moyen d'une grâce et d'une sincérité inouïes.
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Le récit, épatant, serre le coeur et témoigne de la torpeur et la souffrance d'une famille face à la maladie psychique de l'une de ses membres. L'auteur esquisse avec une grande retenue une histoire d'amour fraternelle, à la fois vitale et pernicieuse, canalisée autour de la pratique sportive du base-ball qui sert de toile de fond au récit et dont un lexique est proposé à l'issue de l'ouvrage. le style d'écriture est, derrière son apparente limpidité, très étudié afin de rendre compte avec force et intimité des symptômes d'une maladie extrêmement complexe, dont les épisodes, alternant entre délires violents et quiétude apathique, rendent la lecture épidermique. L'histoire est palpitante, le·a lecteur·rice, ébranlé·e, s'éprend et maudit à la fois chacun·e des personnages, leur toxicité mutuelle nous empoigne mais l'on s'accroche malgré tout, aimanté·e, jusqu'aux derniers mots, l'ultime home run.
Lien : https://bib-bazar.blog/2021/..
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Austin et Abilene. le petit frère et sa grande soeur. Il a 15 ans, elle en a 20. Ils vivent dans une maison isolée au milieu du désert texan. Depuis leur plus jeune âge, ils partagent une passion commune pour le baseball. Abilene veut faire de son cadet le plus grand lanceur de tous les temps. Des années qu'elle l'entraîne sur une base désaffectée de l'armée. Austin est littéralement fasciné par son aînée, personnage insaisissable qui disparaît parfois pendant plusieurs semaines sans donner d'explications. Ses parents ont compris que quelque chose clochait. A la maison, l'ambiance devient de plus en plus souvent irrespirable à cause de l'attitude et des frasques d'Abilene. C'est une consultation chez un psy qui révélera la triste vérité : Abilene souffre d'un syndrome maniaco-dépressif. Pour Austin, impossible de voir la vérité en face. Pourtant la réalité va le rattraper, leurs liens d'apparence inébranlables vont se distendre peu à peu et le jeune garçon va devoir se faire une raison : si sa soeur n'est pas soignée, il risque de la perdre à tout jamais.

Au départ, les disparitions soudaines d'Abilene n'ont pas spécialement inquiété ses proches, surtout que ses justifications semblaient plausibles : « C'est juste que le monde devient si petit. J'avais besoin d'espace pour respirer. C'est tout. Juste un peu d'espace pour respirer. » Mais le problème est bien plus profond et les sautes d'humeur à priori anodines vont mettre en danger le fragile équilibre familial. Commence alors le combat d'un père et d'une mère pour sauver leur fille. Troubles bipolaires. le diagnostic est implacable. le traitement existe mais Abilene fait semblant de prendre ses pilules. Les phases d'espoir et d'abattement se succèdent dans une ambiance pesante, surtout que la jeune femme sombre par moments dans des périodes ou l'irruption d'une certaine forme de violence laisse craindre le pire.

A travers la narration d'Austin, Pete Fromm propose le portrait touchant d'une famille isolée qui voit avec impuissance l'un de ses enfants partir à la dérive. Affronter cette maladie est une bataille à laquelle personne n'est vraiment préparé. Mais avec dignité et abnégation, les parents vont tout tenter pour lui venir en aide. A ceux qui s'inquiéteraient de voir le base-ball, au coeur du récit, sachez que ce sport typiquement américain aux règles complexes n'est pas aussi important pour le déroulement de l'intrigue que dans L'art du jeu de Chad Harbach. Pas besoin d'être un spécialiste de la question pour comprendre les tenants et les aboutissants du roman. L'essentiel est ailleurs, dans l'évocation de la maladie, la douleur des proches et l'amour fraternel.

Comment tout a commencé est le premier roman de Pete Fromm. Publié en 2000 aux États-Unis après plusieurs récits (notamment IndianCreek) et recueils de nouvelles, il révèle un écrivain intimiste maîtrisant avec brio l'art difficile du dialogue.
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Je ne sais pas comment vous parler de ce livre pour vous donner l'envie de le lire. le ton est si juste et moi si maladroite. Quand on devient parent, l'avenir se résume souvent au bien-être de nos enfants et nous faisons des choix de vie : l'endroit où nous avons envie de les regarder grandir, le travail, la maison, l'école, la religion, etc… Mais nos bébés deviennent un jour des adolescents et souvent sans que l'on s'en aperçoive. Nous continuons à leur raconter des contes alors qu'ils en sont aux films d'horreur. Dans cette famille le film d'horreur, c'est leur vie. Cela s'est passé d'une manière insidieuse. Ils vivent dans une région désertique, isolés et frère et soeur ont grandi soudés, un peu comme des jumeaux. le sport a pris une place importante dans leur quotidien et les parents n'ont pas vu que leur fille sombrait doucement dans la folie et pourtant en faisant du bruit : disparitions, abandon des études, violence parfois. Son seul repère reste son petit frère et ce dernier est trop jeune pour voir le danger, il ne comprendra pas ses parents quand sa soeur sera hospitalisée. Il les rejettera avec force. Il faudra tout le courage de la jeune malade pour s'éloigner de la maison familiale et expliquer à son petit frère que sa vie n'est pas là, avec elle. C'est une sublime histoire d'amour entre parents et enfants, malgré les incompréhensions des uns et des autres. Quand tout a commencé, les paroles du père pour expliquer à ses enfants la raison de leur existence, des paroles d'amour incomprises et pourtant si belles.

Avec en tête la chanson de Zazie : « J'étais là et je n'ai rien vu… »
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Austin, 15 ans, voue une véritable admiration à sa grande soeur Abilene. Dans cette petite ville perdue du Texas aux portes du désert, elle est pour lui à la fois une amie, une confidente, la complice de ses aventures les plus folles et la coach qui l'entraîne inlassablement au base ball pour en faire un grand champion. Mais quand Abilene commence à disparaître au volant de son camion puis à se comporter de manière de plus en plus bizarre, Austin refuse de reconnaître que quelque chose cloche.

Comme d'habitude avec Pete Fromm à qui je fais maintenant totalement confiance après plusieurs lectures qui m'ont enchantée, on plonge la tête la première dans ce Comment tout a commencé et cette drôle de famille. Un frère et une soeur affublés de prénoms bizarres, des parents gentiment loufoques qui ne cessent de raconter à leurs enfants les débuts de leur histoire d'amour (Comment tout a commencé) et leurs balades d'une ville à l'autre du pays, les enfant portant le nom de celle où ils ont été conçus (!), il n'en faut pas plus pour instaurer en quelques pages une atmosphère et nous rendre cette petite famille attachante. Mais derrière cette complicité de toujours entre frère et soeur, on sent que les choses sont en train de changer : Abilene a disparu depuis plusieurs jours déjà, quand elle revient les aventures qu'elle propose à son frère sont de plus en plus loufoques et imprévisibles et seul Austin refuse de grandir et de comprendre que sa soeur ne va pas bien. Et puis il y a le base-ball, sport dans lequel Abilene excellait jusqu'à ce que les préjugés et le machisme ambiant l'empêchent d'intégrer l'équipe locale, le base ball devenu le graal et le but de Austin, conditionné et entraîné par sa soeur pour devenir le nouveau grand champion.

En tant que lecteur, on ne met pas longtemps à réaliser que quelque chose ne va pas, que plein de non dits se cachent derrière ces histoires de famille et que la vérité qui va éclater, la "folie" dont souffre Abilene a une explication. La tension monte et on ne peut s'empêcher de trembler pour Austin, le plus jeune, celui qui coûte que coûte veut croire que tout va bien, que sa soeur a juste de drôles d'idées, que ses parents la trahissent en l'obligeant à se soigner. L'auteur excelle pour construire une atmosphère étouffante, entre cette maladie qui prend toute la place, cette jeune fille si attachante dont on craint à tout instant qu'elle ne commette l'irréparable et ce sport roi, le base ball, rêve de tout jeune garçon un tant soit peu doué qui veut à tout prix être repéré par son équipe locale, puis qui sait par un recruteur, même s'il faut pour cela tout sacrifier pour l'entraînement et y laisser sa santé.

J'ai adoré ce roman que j'ai trouvé parfait justement parce que Pete Fromm n'explique pas, n'en fait pas des tonnes là où d'autres auraient pu se lancer dans de grandes démonstrations ou débats. Au lecteur de faire le tri, faut-il canaliser la folie d'Abilene au risque de lui faire perdre une partie de ce qui la constitue, faut-il tout sacrifier pour une éphémère et risquée carrière sportive et puis surtout derrière tout cela un magnifique portrait de famille, parfois dysfonctionnelle, souvent pas comme les autres mais avec tant d'amour pourtant. Comme d'habitude avec cet auteur c'est parfois rude, brut de décoffrage, souvent bouleversant et on en sort un peu sonnés après tant d'émotions. La fin est très belle également, pleine d'amour et de respect et avec un dénouement suffisamment ouvert pour ne pas refermer trop brutalement cette histoire. Et puis, loin des grands espaces désolés et sauvage du Montana, théâtre habituels des récits de l'auteur, la nature est malgré tout bien présente, cette fois sous la forme de ce désert qui envahit tout, qui frappe à la porte de la maison, se fait à la fois terrain de jeu géant pour les enfants et menace omniprésente qui les enferme.

Un très grand livre... un de plus ! Il m'en reste encore un ou deux à lire en espérant que Pete Fromm continue longtemps à nous régaler. Et si vous n'avez pas encore découvert Comment tout a commencé je ne peux que vous inciter à vous y mettre très vite !
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Tension… Dès les premières pages du livre de Peter Fromm - traduit par Laurent Bury – on ne peut s'empêcher de moins s'intéresser à Comment tout a commencé, qu'à craindre comment tout cela va se terminer.

Dans cette famille lambda du Texas, le père, la mère, la fille et le fils semblent vivre dans une apparente normalité, le quotidien n'étant qu'une prolongation de cette formidable lune de miel des parents qui leur fit 20 ans plus tôt donner à leurs enfants les prénoms des villes où ils avaient été conçus. Mais dans la tête d'Abilene, le feu couve.

Et encore davantage quand l'équipe locale de baseball n'offre pas de place à cette lanceuse surdouée en raison de son sexe. Un affront dont elle reportera la blessure et la rage sur son frère Austin, le surentraînant dans le désert des heures et des heures, développant une relation et un attachement fraternel hors norme, un amour sans limite et sans rationalité.

Mais quand cette rage devient démence, que la fougue devient maladie, c'est un amour qui vole en éclats, les repaires d'Austin qui disparaissent, une famille toute entière qui éclate et des parents qui tentent de conserver une impossible sérénité.

Dans le sillage de la furie d'Abilene, Fromm nous plonge dans une tension qui ne s'estompe que dans les dernières pages, nous fait souffrir du manque de réponses avec Austin, et nous fait ressentir la douleur de l'impuissance face à la maladie (ou à son déni) avec le couple de parents finalement si humains. Une atmosphère que j'ai adoré, une plume inspirée qui sait se montrer rythmée et sèche quand la violence pointe et que les vents d'un norther se lèvent, puis douce et poétique quand vient le temps de la contemplation de la nature texane, aride comme un coeur en peine…
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Dans sa manière de raconter une histoire, et ici une histoire très douloureuse, celle de l'amitié entre une jeune fille bipolaire et son frère, tous deux passionnés de base-ball et les rapports difficiles qui s'ensuivent avec leurs parents, Peter Fromm fait mouche à chaque mot. Chaque mot est comme une épingle,une fléchette qui vous atteint au coeur. Sans pathos, sans mélodrame, uniquement à la force des mots, Fromm nous hisse sur des sommets de douleur et d'angoisse capables de détruire une famille qui essaie de s'aimer malgré tout ce qui les sépare et que la maladie d'Abilène ronge comme un vers sournois jusqu'au moment où la jeune fille décide de se soigner.
Bien des illusions auront été détruites, bien des épreuves et des incompréhensions auront été surmontées, mais comme le dit Nieztsche, ce qui ne nous tue pas nous fait grandir. Et le relatif happy end de la fin, soulagement momentané dans les épreuves permettra à chacun de trouver sa vie sans plus dépendre des autres.
Le récit de Fromm est porté par des images qui nous font entrer dans une dimension qui n'est jamais décrite mais toujours suggérée. Ses phrases courtes portent une réalité concrète qu'ouvrent sans cesse des métaphores discrètes, des comparaisons imperceptibles entre ce qui se voit et ce qui se vit. Et c'est là où l'auteur est très fort : à partir d'une écriture réaliste, il nous fait entrevoir des abîmes et touche à la vérité des situations dans toute leur profondeur. Oui, Fromm est un très grand écrivain et ce livre m'a vraiment "frappée au coeur", comme on dit de l'oiseau qu'il frappe au poing lorsqu'il vient se poser sans erreur sur celui du fauconnier.
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