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Critique de Nayac


Nayac
07 novembre 2018
Un essai sérieux: pas de recettes, une vue large, sans imposer 500 pages.
Seul reproche (mais c'est certainement le prix de la concision) : certaines affirmations sont peu étayées.

La thèse centrale est que le bonheur se construit, de même qu'une oeuvre artistique n'est pas le résultat d'une illumination soudaine, le fruit du hasard, mais le résultat d'un véritable travail nécessitant implication, persévérance, à l'opposé de l'expression “tomber amoureux(se)”.
Incidemment, cela permet à Erich Fromm de ramener le coup de foudre à … quasiment un épiphénomène fugace et qui ne saurait en rien être l'amour…

J'ai eu un peu peur au début du livre, quand l'auteur prend une définition de l'amour très large, de part le risque peut être d'éparpiller le raisonnement.
Mais en fait malgré cette définition large, et au delà du message principal, cela permet à l'auteur de proposer des points de vue qui méritent de s'y attarder.

Notamment, une thèse centrale est le besoin de chaque être humain de découvrir l'autre ou les autres toujours plus en détail afin d'échapper à une solitude insupportable: “si notre expérience de l'autre personne atteignait plus de profondeur, si nous étions capables de nous ouvrir à son infinité, elle ne nous serait jamais aussi familière- et le miracle consistant à surmonter les barrières pourrait chaque jour se renouveler”.
Ce postulat et ses conséquences peuvent d'ailleurs amener logiquement que l'amour n'est en fait en rien spécifique, presque de le banaliser: finalement il n'est qu'un des moyens , aux côtés de la création artistique, de la recherche des relations que crée le conformisme, des états “orgiastiques”, à échapper à la solitude (Erich Fromm ne mentionne pas les aspects reconnaissance, étonnamment).
Incidemment le raisonnement amène à une séparation très de l'amour nette du désir sexuel (Freud est égratigné à plusieurs reprises!), séparation qu'il tente in extremis de relativiser tant elle paraît trop radicale à l'auteur lui même.

Certains passages m'ont paru moins convaincants comme l'amour de Dieu et la foi, ou comme l' incompatibilité entre système économique et amour. Mais ils ne doivent en aucun cas dissuader un(e) babelionaute intéressé par la thématique de lire cet ouvrage.
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