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EAN : 9782221086490
90 pages
Robert Laffont (01/10/1997)
3.8/5   10 notes
Résumé :
1987. A la cour d'assises de Lyon, André Frossard témoigne. Sa déclaration est l'un des temps forts du procès Barbie.

Il dit ce qu'il se passait à la baraque des juifs du fort Montluc où, résistant, il fut détenu lui même en 1944 et dut son salut en obtenant que son ascendance juive fût réduite des trois quarts. Il raconte notamment, le martyre du professeur Gompel : "Juif, savant,résistant et humaniste, il cumulait tous les handicaps".

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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
En 1987, débute à Lyon, le procès Barbie. André Frossard sera appelé à la barre pour témoigner, fort de son expérience de détenu dans « la baraque des juifs » du fort Monluc à Lyon, où il ne devra son salut qu'à la « négociation » qui conduisit à minorer des trois quarts son ascendance juive.
Dix ans plus tard s'ouvrait un nouveau procès du même genre : celui de Maurice Papon, à Bordeaux. Ce sera l'occasion pour l'éditeur Robert Laffont de rééditer ce texte, subtil mélange entre essai et témoignage…
Outre le témoignage, épuré mais puissant du détenu Frossard, on assiste ici à la tentative de définition des trois chefs d'inculpation signifiés à Klaus Barbie :
• « Crime contre la paix », déjà connu
• « Crimes de guerre », également connu, mais aussi, et c'est nouveau,
• « Crime contre l'humanité », sans doute le plus difficile à cerner…
Un petit ouvrage qui se veut également didactique envers la jeunesse en tentant de répondre à deux de leurs questions :
• Comment on devient Barbie ? « c'est très simple, on devient Barbie quand on adhère à un système totalitaire – qu'il soit nazi ou stalinien –. » leur dit-il
• Cela peut-il recommencer ? « malheureusement, la réponse est oui », se lamente-t-il…
Pour terminer par un conseil : « Enfants, soyez vigilants, enfants, méfiez-vous. »
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Dans cet ouvrage, André Frossard, avec intelligence et humanisme, nous fait partager sa définition du crime contre l'humanité.
Journaliste, essayiste et membre de l'Académie française, André Frossard a été un des témoins directs de la barbarie nazie. Non celle des camps, mais celle des arrestations, des détentions, des humiliations gratuites et des tortures physiques et morales. Durant la Seconde guerre mondiale, il entre dans la Résistance et est arrêté par la Gestapo de Lyon le 10 décembre 1943. Il est alors interné dans la « Baraque aux juifs » de la prison Montluc et sera l'un des sept rescapés de la Baraque, soixante-douze détenus sur soixante-dix-neuf ayant été massacrés à Bron le 17 août 1944.

Dans son livre « Le crime contre l'humanité », cette expérience est évoquée à l'occasion d'un autre événement, déclencheur pour lui d'une prise de conscience sur l'horreur nazie de la part de la jeunesse de l'époque : le procès de Klaus Barbie. Durant celui-ci, André Frossard témoigne en effet sur le martyre du professeur Gompel au fort Montluc et apporte une définition du « crime contre l'humanité ».
Si cette notion est apparue pour la première fois lors du procès de Nuremberg au côté de celles de « crime de guerre » et de « crime contre la paix », il rappelle que ce crime n'a pas d'équivalent. le crime contre l'humanité, c'est tout d'abord « tuer quelqu'un sous prétexte qu'il est né » ; c'est également l'avilissement avant la mort : torture, humiliation, déshumanisation, peur, mépris… « Il y a crime contre l'humanité, quand l'humanité de la victime est niée, en clair, et sans appel ». Ainsi, de manière très simple, il définit le crime contre l'humanité de la façon suivante : ce dernier se distingue dans la différence qui réside dans le fait d'assassiner un enfant portant l'étoile jaune - et toute sa famille - et un opposant politique. Les causes et les conséquences de cette violence ne sont forcément pas les mêmes : « Un opposant pouvait cesser de s'opposer. le Juif ne pouvait cesser d'être Juif […] La seule pièce de son dossier était son acte de naissance. ». Voilà, tout est dit.

André Frossard nous parle également des thèses révisionnistes, du totalitarisme, de la volonté de nombreuses personnes à ne jamais remuer le passé. Il revient également sur les notions d'antisémitisme et surtout d'antijudaïsme.
Enfin, avant tout, il met en garde notre jeunesse et la prévient que le pire peut toujours revenir, bien souvent sous une forme anodine au départ.

Voici pour moi un petit livre intemporel et essentiel, dont la portée est universelle. A lire et à relire.
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Un ouvrage poignant qui permet d'entrevoir l'horreur du crime contre l'humanité. C'est un ouvrage très court qui ne permet pas une analyse détaillée mais qui peut être une première approche de ce sujet.
Gros bémol pour moi, sauf erreur de compréhension de ma part, dès les premières lignes l'auteur tient des propos anti-avortement.
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Un plaisir douloureux de lire, d'apprendre, de se rappeler et de comprendre la portée du crime contre l'humanité.
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Cela fait un moment que je veux le publier mais pas de résumé disponible sur Internet et malheureusement, j'ai rendu le livre à son propriétaire. Un petit livre très intéressant mais qui m'a fait ni chaud ni froid pour la simple bonne raison que je ne m'intéresse pas particulièrement à la Guerre mais je fais l'effort de m'y intéresser pour mon petit ami qui lit énormément de livres sur ce domaine
Lien : http://leschroniquesdemilie...
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Traquer un résistant ou un enfant d'Izieu qui n'est encore qu'espérance et promesse de vie, ce n'est pas la même violence.
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Il y a crime contre l'humanité lorsqu'on tue quelqu'un sous le seul prétexte qu'il est venu au monde (ce fut le cas des Juifs et des Tziganes) et lorsqu'une tentative de destruction psychologique précède la mort.
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On peut protéger l'homme de tout, excepté de lui même.
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En matière d’horreur, l’histoire n’est pas avare de variantes.
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La notion de "crime de guerre" repose sur cette idée qu'il existe encore des lois, même quand les plus précieuses d'entre elles sont suspendues, et qu'il reste encore des usages à respecter, même quand on ne respecte plus rien.
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Video de André Frossard (17) Voir plusAjouter une vidéo

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