Tableau pittoresque des Pyrénées françaises : Vallées du Lavédan, de Barèges et de Gavarnie

Les habitans du pays* et les marchands ambulans spéculent sur la curiosité ou les infirmités des étrangers, avec une rapacité qui ne connaît d'autres bornes que celles de la prudence. Les mendians font entendre partout une voix qui tient plus de l'ordre que de la supplication. Les étrangers s'efforcent de distraire leurs ennuis le matin par des visites, le soir par des bals, le jeu, quelquefois les orgies...... Tous les inconvéniens et toutes les nécessités des grandes villes, avec tous leurs vices et toutes leurs misères, semblent s'être réunis au fond du plus affreux désert ; et sur les confins de la France.
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*Barèges (vers 1839)

Ce que nous recommandons surtout à l'observateur, c'est l'étude de sa propre espèce dans ces intéressantes contrées, son développement physique, ses habitudes, ses mœurs, son langage, son éducation, son costume, ses délassements, ses institutions, son avenir. C'est vraiment un beau et bon peuple ; il a conservé d'antiques vertus sans être tout-à-fait étranger aux progrès du temps. Il est doué d'un esprit d'indépendance qui est conforme à la dignité humaine, sans jamais dépasser les bornes de la modération ; pieux, honnête, sobre, intelligent, plein de pénétration, on l'aimerait quand même il n'habiterait pas l'un des coins les plus admirables du monde, on se plairait à vivre au milieu de cette belle population, pour partage sa paix et lui faire du bien.
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Les eaux de Barèges, si efficaces pour les blessures et les plaies d'armes à feu, sont tellement bitumineuses qu'elles laissent sur la langue et au toucher une sensation oléagineuse. Elles ont un goût fade et une odeur de putréfaction. Elles pétillent dans les gobelets, et apparaissent, comme la plupart des eaux alcalino-sulfureuses, chargées de flocons blanchâtres. Leur température s'élève de 25° à 36° R.*

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*31 à 45°C

J'étais [à la brèche de Roland] sur la limite même des deux grands royaumes, long-temps séparés par une barrière plus insurmontable encore que ces monts sourcilleux : une politique méfiante et ombrageuse. Nos armées venaient de franchir ces monts (1823), mais pour rendre à l'Espagne ses fers, son inquisition peut-être !
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Le voyageur se met en route, à pied, le bâton à la main, A son retour, donnez-lui place au coin de votre foyer, et laissez-le causer...
(Fin de l'introduction)