Un bon bouquin de "vulgarisation" de l'Histoire qu'on ne voit pas dans les livres, celle du peuple et de la vie de tous les jours au moyen-âge (11ème au 14ème siècle environ).
Qui ne donne pas du tout envie, de mon point de vue de femme. Si les chevaliers de l'époque semblent attirants à première vue, l'amour dit "courtois" reste un idéal de la noblesse, assez loin de la réalité des mariages arrangés, de fait, qui avaient cours dans toutes les franges de la population.
Finalement, le sort des femmes du moyen-âge, "vendues" à un mari souvent beaucoup plus vieux et peu aimant, est peu enviable dans l'ensemble, et celui des nonnes, qui y échappaient, moins difficile qu'on ne le croit aujourd'hui.
La vie quotidienne n'était pas facile, la mort (ou pire) rodait à chaque coin de rue, surtout pour les enfants (dont le sort n'était pas plus enviable que celui des femmes...), et on oublie que si on est là, c'est parce que la "lignée" avant nous a été d'une résistance assez surnaturelle à des conditions de vie inimaginables aujourd'hui.
Sur la fin, le chapitre "en chemin et en voyage" est survolé, on a surtout une description de Rome comme lieu de pélerinage, de l'admiration des moyen-âgeux devant la technicité du passé (les statues monumentales en bronze les laissaient confondus, on ne savait plus couler ce genre de statue au moyen-âge). Il semble que certains "éclairés" de l'époque pensaient être sur le déclin, non sans raison, l'antiquité apparaissant à la lecture de ce livre comme bien plus "évoluée" à tous les niveaux.
Bref, c'est un bon bouquin dont le texte soutenu par de nombreuses images en couleurs aide à se faire une petite (toute petite) idée de cette période "obscure".
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Pour une passionnée du Moyen Âge comme moi, ce livre est une pépite ! En outre, on a l'impression non pas de lire un ouvrage universitaire mais un roman. le tout illustré magnifiquement. L'auteure part des tableaux et autres illustrations de l'époque comme des retables, des miniatures, pour nous raconter ce qu'était de vivre en famille au Moyen Âge. Accrochez-vous, ce n'est pas de tout repos, en particulier pour les enfants, et davantage les petites filles.
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Un ouvrage très riche en illustrations mais qui m'a cependant laissé sur ma faim. J'attendais, en relation avec le titre et la quatrième de couverture, de rentrer dans l'intimité de la famille médiévale, dans son activité quotidienne, son alimentation, son environnement proche...c'est le cas dans les deux premiers tiers du livre puis petit à petit l'auteure s'éloigne du sujet et entretien des paragraphes et des chapitres entiers aux moniales copistes où à Rome et ses monuments. le contenu reste cependant fort documenté.
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Les petits garçons jouaient. Et qu'en était-il des petites filles ?
Les pédagogues conseillaient de les mettre rapidement au travail et de ne pas les envoyer à l'école, sauf si elles étaient destinées à devenir religieuses, parfois dès l'âge de cinq ou six ans. Devenues adultes, seraient-elles nécessairement malheureuses ? Non, d'ailleurs nombre d'entre elles semblaient déjà annoncer le destin espéré par Virginia Woolf dans son célèbre essai "une chambre à soi".
Si elles étaient entreprenantes et intelligentes, elles pouvaient étudier, écrire, copier des manuscrits, enluminer et bien sûr se reposer dans leurs cellules sereines et ordonnées. Leur espérance de vie était plus grande que si elles avaient vécu dans le siècle. Elles évitaient les périls de l'accouchement, les maladies contractées à sa suite, ne connaissaient pas les disettes ni les violences domestiques, si fréquentes.
Les garçons et les filles qui n'étaient pas envoyés à l'école étaient mis au travail dès l'âge de six ou sept ans, habituellement comme garçon de boutique ou jeune servante, selon leur sexe. [...]
Il pouvait arriver pire encore aux enfants : au XIVème siècle en effet, de petits esclaves, garçons comme filles, travaillaient au domicile des riches. Pétrarque, dans une lettre écrite à Venise en 1367, rappelle qu'à son époque appareillaient dans la cité des Doges des navires "plein d'esclaves que leurs parents, étreints par le besoin, mettent à prix", provenant de la Scythie (région entre le Danube et le Don). Le poète se désole seulement de leur laideur et d'être obligé de se mêler à eux.[...]
Boccace, lui non plus, lorsqu'il parle des esclaves, n'émet pas le début d'une critique devant un tel commerce ; c'est pour lui seulement une donnée de la réalité.
Être destinée à la vie religieuse comportait pour une jeune femme la négation du désir sexuel et de sa satisfaction, la négation de la maternité, imposait des interdits à des jeunes filles qui auraient désiré un époux et des enfants. Mais la fête des noces passée, que restait-il à l'épouse alors même qu'elle n'avait pas pu choisir l'homme avec qui elle passerait sa vie, puisque dans le cadre du mariage, la femme était l'objet d'un don ou d'un échange entre le père et le prétendant ? De quelle qualité de vie bénéficiait une servante, une paysanne, ou même une femme de marchand ? Elles étaient toujours les femmes "de", les belles-filles "de", auxquelles il était seulement demandé d'obéir.
Le moine et théologien Guillaume de St Thierry (1085-1148) a décrit en des termes absolument pessimistes la naissance d'un enfant, même s'il ne s'appuyait pas pour cela sur des souvenirs qui le concernaient directement : "Ce malheureux a à peine vu le jour qu'immédiatement des liens et des bandages l'enserrent pour bien lui faire comprendre qu'il est entré dans une prison. Seuls les yeux et la bouche demeurent libres d'accomplir leur tâche, qui du reste ne consiste qu'à pleurer et à crier. Et même si un fils de roi ou d'empereur est entouré par davantage de soins, son sort n'est guère différent. Il vit pieds et poings liés, pauvre animal gémissant, inaugurant ainsi une vie de tourments, par la seule faute d'être né."
Les adultes s'intéressaient bien peu au monde infantile, et quasiment pas à celui des petites filles, qui devaient rester essentiellement à la maison car elles étaient évidemment déjà chargées d'apprendre le rôle de future mère de famille ou occupées comme soubrettes.
Jusqu’à fin septembre, l’intégralité des fresques de Giotto sont présentées en l’église Saint Pierre du Lac à Montigny-le-Bretonneux. Sous forme de 28 panneaux photographiques le visiteur est invité à découvrir la vie de Saint-François d’Assise. Un chef d’oeuvre de la peinture italienne ouvert à tous.