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François Rosso (Traducteur)
EAN : 9782221111659
280 pages
Robert Laffont (23/10/2008)
2.89/5   28 notes
Résumé :
 Un crime, huit femmes. Chacune raconte ce qu'elle sait, ou croit savoir, ou feint de ne pas savoir... De la grande manipulation, un grand polar.

On découvre dans un fossé de la périphérie de Turin le cadavre d'une prostituée roumaine assassinée. Crime des bas-fonds ? Règlement de comptes ? Trouble machination bien plus insoupçonnable ? Car la victime n'était pas prostituée mais déguisée en prostituée... Tandis que la police piétine, huit femmes, mêlé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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"Un grand polar" comme l'indique le résumé sur la fiche babelio mais pour moi c'est une déception.
Je dois dire que la narration est intéressante : faire intervenir plusieurs femmes, toutes très différentes des unes des autres. Chaque chapitre est très courts et l'on apprend, petit à petit, un peu plus sur la victime et sur le crime.
Mais ce qui m'a le plus dérangé, c'est que je n'ai éprouvé aucune sympathie pour aucune de ses femmes, pas même la victime. Toutes m'ont paru froides, lointaines voir hautaines pour certaines et plus j'avançais pire c'était. le roman m'est tombé des mains à la moitié....
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Impressions de lecture… Je ne suis pas une grande amatrice de polar, j'en lis peu. Mais je trouvais le postulat de celui-ci plutôt attirant. Bien sûr au commencement : un meurtre, puis l'histoire est racontée par huit femmes différentes, toutes mêlées à l'affaire, de près ou de loin. L'idée de jouer sur les différents points de vue, les interprétations et les dissimulations me semblait très intéressante. Les romans polyphoniques bien menés ont un certain charme. Sans être une véritable déception - le roman tient ses promesses sans brio -, le livre n'a pas été un coup de coeur. En quelques mots : une jeune prostituée d'origine roumaine est retrouvée morte dans un fossé, une première fois par une serveuse qui ne le signale pas à la police, puis par une surveillante de collège qui, elle, appelle les autorités. Voici donc les deux premières voix féminines : la surveillante chef et la serveuse. Chaque chapitre marque un changement de voix, en nous indiquant qui prend la parole. L'enquête est lancée, par la police mais aussi, parallèlement, par la presse ; deux nouvelles narratrices donc : la carabinière et la journaliste. On remonte jusqu'au mari de la victime, puisque la petite prostituée roumaine avait réussi à se dégoter un riche banquier qui venait de l'épouser en juste noce. La fille du dit mari et la meilleur amie de sa première femme défunte rejoignent le groupe des raconteuses, le portant au nombre de sept. La huitième n'intervient que le temps d'un chapitre, il s'agit d'une vieille comtesse qui, retranchée dans la tour de son château, observe à la ronde.

La construction fragmentaire, si elle a la vertu de maintenir le lecteur en éveil et de stimuler son imagination et son esprit de déduction, n'est ici pas très originale. Elle est utilisée efficacement mais sans rien créer de bien palpitant, sans surprises et sans retournements habiles. Même si l'auteur fait des tentatives, comme l'intervention tardive et unique de la huitième femme, la comtesse. Puisqu'elle observe du haut de sa tour, elle est sans doute censée apporter un éclairage nouveau, différent, sur un évènement, nous faire prendre un peu de hauteur, dire quelque chose sur le voyeurisme ou l'idée des points de vue… je ne sais pas. Mais son intervention (même si le personnage, au demeurant, est charmant et réussi à être plus attachant, en un seul chapitre, que tous les autres) ne sert à rien.

Des effets de forme, l'auteur en utilise plusieurs. À commencer par la dimension polyphonique donc, qui est, je trouve, à demi ratée. Certes se met en place une galerie de portraits féminins, et en creux, à travers ce qu'elles racontent, des portraits masculins (Giacomo le veuf et riche banquier, Semeraro qui travaille au centre de protection et de réinsertion de Vercelli, ouvert par le prêtre Traversa, Gilardo le flic, Cesare le mari de la surveillante…) esquissant même une petite peinture (analyse ? satire ?) des rapports de couple. Mais même si l'on sent l'effort de l'auteur pour donner une voix propre à chacune, je dois dire que ce n'est pas suffisant. Je n'ai pas du tout été bluffée, je ne les ai pas imaginées, ces femmes. Des effets, je le disais, il y en a bien d'autres. le fait de rapporter certains dialogues sans tirets, ni guillemets (p.29). La mise en place, pour introduire la voix de la fille, d'une conversation téléphonique dont on entend les propos d'un seul interlocuteur, ici interlocutrice, entrecoupés donc de petits points (p.24). La retranscription de messages envoyés depuis un portable, écriture sms et abréviations à la clé (pour faire moderne ?) et, sans doute pour être sûr que le lecteur comprenne, la petite indication « … chargement du message en cours » (p.72). Si ces effets ne sont pas ratés, et amènent de la variété, ils restent tout de même un peu gratuits.

Rien de bien plus transcendant dans le fond que dans la forme : l'auteur empile quelques poncifs. La jeune prostituée de l'est arrachée aux griffes d'un réseau, belle, intelligente et en plus honnête, entourées de gens aux âmes troubles, empêtrés dans leurs frustrations et leurs contradictions. le vieux riche qui se détourne d'une femme qui l'a épaulé depuis des années dans les situations difficiles pour épouser sa baby-sitter, une fille plus jeune et bien foutue. La course entre les agents de police zélés qui piétinent et les journalistes indécents à la recherche de sensationnalisme, etc.

Les chapitres sont courts, le rythme est enlevé et le roman se lit vite et bien mais il est sans envergures selon moi. le plus grave est sans doute la quatrième de couverture, racoleuse et mensongère. Oubliez tout de suite ce qu'elle vous promet « véritable tour de force littéraire », « tragicomédie à la fois impitoyable et savoureuse », « un écrivain parvenu au sommet de son art d'illusionniste manipulateur ». Ce livre permet peut-être de passer un moment agréable, mais il se range et s'oublie tout aussi vite.
Lien : http://quelscaracteres.eklab..
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Où Milena peine à trouver sa place dans le grand monde turinois ;

Où la carabinière est une vraie pistina (mais où elle a des raisons de l'être) ;

Où il manque une pomme dans le saladier ;

Où ce que l'on ne peut vraiment pas digérer, c'est l'effet Shanghai ;

Où tout a commencé par la potion.

L'incipit


« Oui, en pratique, c'est moi qui ai découvert le corps de cette femme dans le fossé et qui ai appelé les carabiniers de mon portable, sans y réfléchir à deux fois. Qu'est-ce que je pouvais faire, rentrer tranquillement chez moi, me préparer un café et ne plus y penser, je n'ai rien vu, ce ne sont pas mes affaires, et la putain, qui d'autre la trouvera ? »


Comment en suis-je arrivée là ?


Par hasard.


De quoi s'agit-il ?


Mme Covino découvre un cadavre dans un fossé en allant cueillir des tournesols. C'est une jeune prostituée roumaine, ce qui met les carabiniers sur la piste du banal règlement de compte. Mais cette affaire s'avère rapidement plus compliquée. Car Milena est une prostituée repentie, reconvertie en baby-sitter, et qui a épousé son employeur, un riche banquier turinois. Au fil de l'enquête, les récits menés tour à tour par les différentes femmes impliquées soulèvent de nombreuses zones d'ombre.


La citation


« Avec Fiorenza nous nous entendions à merveille. Quelle belle expression. Mais en quoi consiste exactement l'amitié, cela reste un mystère. Les goûts communs ? Sornettes. Les affinités ou différences de caractère ? le même regard sur le vie ? Les conseils échangés ? Autres belles paroles. le plus probable est que de part et d'autre existe la même certitude, instinctive, absolue, que l'autre ne vous jugera pas. On peut lui dire n'importe quoi, de la suprême ânerie au secret le plus intime, on sera critiqué, désapprouvé, voire insulté, mais jamais par un juge » (p. 101-102)


Ce que j'en ai pensé :


De madame Covino, la surveillante-chef du collège, à Mara, la serveuse écervelée et fleur bleue, en passant par la fille du veuf et son amie Béatrice, sans oublier la bénévole, la carabinière, la journaliste, et la vieille comtesse comme une cerise sur le gâteau, tout le charme du roman réside dans sa polyphonie, qui en fait une oeuvre vivante, fraîche et rythmée, à la narration bien particulière. Roman policier, mais surtout roman psychologique, pour autant sans grande surprise, mais un tableau de moeurs intéressants sur la grande bourgeoisie italienne. Au final un roman plaisant, au charme un peu désuet, qui pourrait rappeler certains aspects des Boileau-Narcejac (du reste, Fruttero a longtemps écrit en tandem avec Lucentini, disparu récemment).
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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Dès le début tu as l'impression de les entendre ces huit femmes qui se repassent tour à tour la parole. Tu les entends avec l'accent, avec les mains, avec ces intonations que tu adores au point, lorsque tu es en Italie de t'installer sur un banc au milieu d'une place rien que pour écouter les discussions. Ainsi, tu es transportée à Turin et tout de suite plongée dans le vif du sujet. le corps d'une jeune femme est retrouvé dans un fossé à la périphérie de la ville, a priori une prostituée roumaine. Rien de tel pour faire parler. Surtout lorsqu'il s'avère que la morte qui répondait au doux prénom de Milena avait réussi à s'extraire du trottoir depuis plusieurs années jusqu'à épouser l'un des plus éminents banquiers de la région. Alors quoi ? Comment s'est-elle retrouvée dans ce fossé ? Elles sont nombreuses à avoir des choses à dire. Celle qui a trouvé le corps, celle qui mène l'enquête, celle qui l'a recueillie, celles qui l'ont accueillie dans leur famille... Au fur et à mesure, le parcours de Milena se précise jusqu'à ce que la vérité se fasse jour.

Entre temps, tu pénètres dans les arcanes de la bonne société turinoise, tu explores les quartiers, tu entres dans l'intimité des unes et des autres. Tu te laisses guider et surprendre à travers les non-dits, les mensonges et l'hypocrisie mais tu prends beaucoup de plaisir grâce à ces voix si vivantes et incarnées. Tu apprécies de voir affleurer le regard de l'auteur sur cette soi-disant bonne société, lorsque les apparences se fissurent. Tu apprécies également son tour de force, parvenir à donner vie à tant de voix de femmes, de différentes classes sociales. Et tu souries de la pirouette de fin qui crucifie les journalistes et invite chacun à interroger le regard porté sur les faits divers. Savoureuse tragi-comédie.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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"Donne informate sui fatti". Mondadori 2006
220 pages
La belle Milena est retrouvée dans un fossé : assassinée .

Huit voix féminines interviennent, débattent, font le point, notent des détails, signalent des faits incongrus, composent une mosaïque de styles et de rythme.
Huit voix pressantes, divagantes, attendries, rageuses, compatissantes, se succèdent, s'entrecroisent. Chacune avec ses propres tics, fixations, passions et convictions.
La surveillante générale ; la serveuse, la carabinière, la fille, la meilleure amie, la journaliste, la bénévole, la vieille comtesse.
Leurs récits composent le puzzle, guident le lecteur vers le dénouement.
Chaque femme ayant son niveau de langage est ainsi définie par sa façon de s'exprimer.
Ce procédé choral est " un expédient littéraire savamment utilisé ", mais qui m'a quelque peu gênée au début car les chapitres sont courts.
La multiplicité des protagonistes n'a pas permis de me les rendre attachants.
La Fille et la meilleure amie ont la meilleure part.
En conclusion : j'ai été intéressée mais pas passionnée.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Tous les mots qui désignent l'adultère sont à vomir, à commencer par "adultère" lui-même. Tromperie, cocuage, trahison, infidélité, aventure et aventurette, bien sûr qu'on les a employés, prononcés d'un ton léger quand il s'agissait des autres. Mais quand il s'agit de soi-même, il n'y a plus de quoi rire ou sourire, la plaisanterie malicieuse s'éloigne à la vitesse de la lumière.
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Oui, en pratique, c’est moi qui ai découvert le corps de cette femme dans le fossé et qui ai appelé les carabiniers de mon portable, sans y réfléchir à deux fois. Qu’est-ce que je pouvais faire, rentrer tranquillement chez moi, me préparer un café et ne plus y penser, je n’ai rien vu, ce ne sont pas mes affaires, et la putain, qui d’autre la trouvera ?
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Avec Fiorenza nous nous entendions à merveille. Quelle belle expression. Mais en quoi consiste exactement l’amitié, cela reste un mystère. Les goûts communs ? Sornettes. Les affinités ou différences de caractère ? Le même regard sur le vie ? Les conseils échangés ? Autres belles paroles. Le plus probable est que de part et d’autre existe la même certitude, instinctive, absolue, que l’autre ne vous jugera pas. On peut lui dire n’importe quoi, de la suprême ânerie au secret le plus intime, on sera critiqué, désapprouvé, voire insulté, mais jamais par un juge.
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Ces esclaves du sexe sont sans doute bien à plaindre, mais tout de même, à l'origine, il y a pour le moins une overdose de crédulité, pour employer un terme indulgent. Tant de confiance dans le fiancé ou l'ami qui les emmène en Italie avec la promesse d'un bon job et qui disparaît ensuite après les avoir vendues à des criminels.
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Pauvre petite, pauvre petite… Allez savoir pourquoi les hommes sont tellement émus par les putains ! Ils vont les trouver, ils les baisent en voiture, dans les prés, jusque dans les chiottes, et en même temps elles leur font de la peine, ils veulent leur rédemption, il les prennent par-devant et par-derrière tout en versant une larme sur le pauvre ange déchu.
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