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EAN : 9782874894176
132 pages
Weyrich (06/03/2017)
3.6/5   5 notes
Résumé :
Notre famille était parfaite, et ma sœur et moi aussi. À six ans, je montais sur une chaise en public pour expliquer, sous l’œil attendri de mes parents, la différence entre éléphants d’Asie et d’Afrique. Ma mère nous aimait parce que nous étions comme elle ; il n’y aurait plus jamais de boucher slovaque dans la famille.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Tout d'abord, merci aux éditions Weyrich et à Babelio de m'avoir permis de découvrir ce livre.

Avec Les Oreilles des éléphants, des moments de vie défilent sous nos yeux. de la tendre enfance jusqu'à l'homme d'âge mur à la mort de sa mère, aucune époque ne nous est épargnée. On saute d'un instant à un autre, plongeant dans les non-dits de la famille parfaite. Malgré le fait que le récit ne soit pas chronologique, sa fluidité permet à chaque moment d'apercevoir le tout à travers ces quelques images. Chaque révélation nous fait rentrer un peu plus dans l'intime de cette famille de la bourgeoisie belge. Pourtant, à aucun moment je ne me suis sentie voyeuse. Tout nous est livré, rien n'est volé, ce qui malgré les interrogations souvent difficiles de l'auteur, rend le récit très agréable à lire.

Notre vie est-elle déterminée par notre histoire familiale ? Voilà une des questions à laquelle l'ouvrage apporte une réponse personnelle et intime. Quelle est la part de choix ? Celle des traditions et de l'éducation ? Quelle importance donne-t-on à l'apparence ?

Si la famille semble donc parfaite aux yeux des autres (et il est indispensable qu'elle le soit), ses membres ont des rôles bien déterminés qui ne conviennent pas aux enfants. Personne ne doit s'écarter du chemin choisi par les parents : l'intégration totale et la réussite sur le plan professionnel pour le fils (qui doit devenir scientifique, c'est décidé depuis son plus jeune âge), et sur le plan familial pour la fille (dont il serait toléré qu'elle ne fasse pas d'études). Changer d'avis est proscrit, vécu comme une trahison, même lorsqu'il s'agit de vouloir ou non un enfant, à 16 ans comme à 28.

Après avoir plongé dans cette vie qui est si éloignée de la mienne, je peux vous dire que si vous lisez cet ouvrage, vous allez vous poser une multitude de questions. le chemin pour y répondre, c'est celui d'une vie. Lors de votre quête, essayez de ne pas laisser les désirs des autres vous empêcher devenir qui vous êtes, chose bien plus facile à dire qu'à faire...
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Je remercie les éditions Weyrich et Masse Critique pour l'envoi de ce livre.

A la mort de sa mère, la narrateur remémore son enfance et raconte sa vie. Issu des parents immigrés devenus des bourgeois bruxellois, beaucoup de choses dans sa vie étaient basées sur "le paraître", vers l'extérieure cette famille semble parfaite. le narrateur et sa soeur doivent suivre le chemin tracé par les parents et obéir à leurs ordres. Mais la vie en décide autrement...
Par ce récit, il réfléchit / se questionne comment les désirs que nos parents puissent avoir pour nous puissent façonner notre personnalité.

J'ai eu un peu du mal à exprimer mon ressentiment par rapport à cette lecture. J'ai aimé et je n'ai pas aimé. Les aller-retour incessants et sans ordre chronologique dans le passé m'ont perturbé dans ma lecture.



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Suite au décès de sa mère, le narrateur fait vider la maison familiale et déroule ses souvenirs. Fragments de vie : la sienne, celle de sa soeur, de ses parents, de ses grands-parents.
C'est à un kaléidoscope d'émotions, de non-dits, de ressentis doux amers que l'on va faire face. Aucune chronologie n'est respectée, on croirait feuilleter un album photo en ouvrant chaque fois ce dernier au hasard.
Est-ce de la fiction ou de l'auto-fiction ?
Le narrateur dit haïr la littérature autocentrée mais c'est bien à sa réalité que nous sommes ici confronté. Si André Canonne lui présentait le geste d'écrire comme portant en lui une libération, on ne peut qu'espérer que ce récit souvent touchant, parfois drôle, mais aussi cruel, ai permis à l'auteur de tourner la page.
Un récit à découvrir pour les émotions qui le sous-tendent et le portent.

Merci à Weyrich Edition pour votre envoi et à Masse critique pour la belle découverte de cette oeuvre.
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Un récit autobiographique non linéaire mais très bien construit : on ne s'égare pas dans ce catalogues d'instantanés retraçant autant de moments de vie. En racontant sa propre histoire, l'auteur pose des questions universelles sur le conformisme, les rapports parents-enfants, les interrogations qui se succèdent au fil des années...
Les portraits sont emprunts de tendresse et d'indulgence bien qu'apparemment sans concessions. Et le récit est extrêmement bien écrit et agréable à lire.
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Un récit autobiographique qui explore un système familial pour comprendre pourquoi un enfant s'en tire alors que l'autre s'enfonce dans une succession d'échecs.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Ayant occupé le plus clair de mon enfance à observer les fourmis, les patelles et la migration des hirondelles, je décidai dès douze ans de devenir biologiste, une carrière que je me représentais des plus aventureuses. Mes parents trouvèrent l’idée épatante. Mon père m’expliqua d’emblée que pour être en mesure d’apporter une contribution efficace aux sciences de la vie, il fallait avant tout être doté d’une bonne formation de base. Les seules études dignes de ce nom étant celles qui menaient au diplôme de docteur en médecine, chirurgie et accouchement, il était donc indispensable que je fusse médecin pour pouvoir exercer la biologie de manière satisfaisante. On aurait pu croire qu’une telle assertion ne résisterait pas au temps. Pourtant, le 10 octobre 1983, j’entamai des études de médecine qui bien entendu ne me menèrent nulle part.
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Le contrôle social était extrêmement important au sein de notre communauté locale. Tous observaient la vie de chacun, la jugeant généralement sans la moindre indulgence. A cette curiosité s'ajoutait une pilarisation extrême qui plaçait tout individu dans une case, une famille, un système d'allégeance. On arborait ses valeurs et ses préférences comme un fanion et il était fortement déconseillé de parler à ceux qui ne les partageaient pas. On naissait catholique, socialiste, laïque ou libéral, ami des écoles communales ou d'une association interdiocésaine quelconque, syndiqué de la Fédération générale des travailleurs de Belgique ou de la Confédération des syndicats chrétiens et on était prié de mourir en l'état.
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J'ai 5 ans et nous sommes sur la digue, à la mer du Nord. Mon père a enlevé les petites roues de mon vélo. Je suis très fier ; il va m'apprendre à rouler comme un grand. A peine ai-je enfourché ma bicyclette que je sens que cela ne sera pas simple. Mon père me tient, il court derrière moi en agrippant le porte-paquet, après quelques secondes, il le lâche et je tombe. Nous répétons l'opération, une fois, deux fois, peut-être cinq fois. Après un temps qui me semble très court, il se fâche, crie que nous allons rentrer. Le soir même, il replace les stabilisateurs. J'apprendrai finalement seul, à l'âge de dix ans.
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Depuis l'aube de l'humanité, les Hommes font ce qu'il y a de mieux pour leur progéniture et chaque génération se construit en tuant le père. Couper le cordon, c'est prendre de la distance critique pour pouvoir écrire sa propre histoire et faire ses erreurs à soi plutôt que reproduire celle des aînés.
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Les voies que mes enfants ont choisies sont à mille lieux de nos imaginaires, à ma femme et à moi, et c'est très bien ainsi. En les regardant grandir, je ne peux m'empêcher de m'interroger sur les erreurs commises. Qu'avons-nous transmis ? Qu'avons-nous manqué ? Peut-être deviendront-ils des étrangers ? Sans doute finiront-ils par faire l'inventaire de nos maladresses et de nos défaillances. Ils diront "je n'ai jamais pu faire ceci parce mon père manquait d'indulgence quand j'essayais" ou "mes parents auraient dû faire ceci, dire cela, comprendre que", et ils auront sans doute raison. Depuis l'aube de l'humanité, les Hommes font ce qu'il y a de mieux pour leur progéniture et chaque génération se construit en tuant le père. Couper le cordon, c'est prendre de la distance critique pour pouvoir écrire sa propre histoire et faire ses erreurs à soi plutôt que de reproduire celles des aînés.
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