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Céline Zins (Traducteur)
EAN : 9782070749089
288 pages
Gallimard (14/09/1999)
3.81/5   21 notes
Résumé :
La frontière de verre, c'est la frontière qui sépare le Mexique des États-Unis. Au long du fleuve appelé Río Grande d'un côté, Río Bravo de l'autre. Les neuf récits s'articulent autour de quelques personnages clés dont les hasards de la vie ou de la parenté organisent la rencontre sur cette frontière mythique.
De l'homme d'affaires mexicain, dont les intérêts rejoignent si bien ceux de ses associés américains, aux «dos mouillés» (ces wetbacks, comme les Améri... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Carlos Fuentes a vécu dans différents pays d'Amérique latine (son père était diplomate) avant de faire des études de droit au Mexique et de devenir ambassadeur du Mexique en France.
Très engagé à gauche et très opposé à la politique culturelle et économique des Etats-Unis, il était proche du poète mexicain Octavio Paz (avant de se fâcher avec lui...) et a enseigné dans plusieurs universités américaines et anglaises.
Il est l'auteur d'une oeuvre très importante, aussi bien des romans que des essais, des nouvelles et des scénarios.

Ce livre, sous-titré Roman en neuf récits, peut être une bonne introduction à la littérature mexicaine car il traite de ce qui est un des problèmes mexicains essentiels : les relations américo-mexicaines.
Rappelons qu'une grande partie du Sud des Etats-Unis était mexicain jusqu'à la guerre de 1846-1848 qui permit aux USA d'annexer la Californie, le Colorado, le Nouveau-Mexique, le Texas, l'Arizona et le Nevada.
Les tensions entre ces deux pays aujourd'hui sont d'autant plus vives que, comme l'écrit Fuentes, "tant qu'un pays pauvre existerait à côté du pays le plus riche du monde, ce qu'ils faisaient, eux, la police de la frontière, équivalait à vouloir comprimer un ballon ; ce qu'on serrait ici ne servait qu'à faire gonfler par là".

La frontière est symbolisée par le fleuve, Rio Bravo du côté mexicain et Rio Grande du côté américain.
Autour de ce fleuve s'est développée à la fois une industrie importante côté mexicain, intéressée par la proximité des Etats-Unis pour l'exportation, et un trafic de Mexicains et aussi d'autres habitants d'Amérique du Sud cherchant à émigrer aux Etats-Unis.

Tous les nouvelles montrent bien la manière dont ces deux activités sont mêlées.
Les Mexicaines pauvres du sud du pays et venues travailler à la frontière côtoient les industriels profiteurs et les passeurs qui vivent dangereusement.
Tous espèrent trouver une meilleur situation, que ce soit de manière plus ou moins honnête ou légale.
Les personnages de ces nouvelles se croisent tous à un moment ou à un autre, et en terminant ce recueil on a l'impression de connaître ce morceau de Mexique !
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J'ai lu cet ouvrage de Carlos Fuentes dont j'ai beaucoup aimé l'histoire de fond qui se cache derrière les histoires de tous ces personnages qui habitent à côté de la frontière, entre les deux pays : Mexique et les États-Unis. Curieusement chaque chapitre est dédié à des diverses personnalités :des romanciers, intellectuelles et des gens qui en quelque sorte représentent les milieu intellectuel dans les deux pays : La capitaline à Hector Aguilar Camín, la peine à Julio Ortega ; dépouillement à Sealtiel Alatriste ; le trait de l'oubli à Jorge Castañeda ; Malitzin des ateliers à Enrique Cortazar, Pedro Garay et Carlos Salas-Porras ; la frontière de verre à Jorge Bustamante ; le pari à César Antonio Molina ; Rio Grande, Río Bravo à David Carrasco. Ce que j'ai plus aimé ce sont les idées exprimées à travers les récits des différents personnages. La frontière de cristal est parfaitement décrite par Fuentes. J'ai aussi trouvé quelques citations devenus populaires qui décrivent bien que parfois la situation géographique du Mexique est malheureusement placée tout près des États- Unis. « Pauvre Mexique, si loin de Dieu et si près des États-Unis », prononcera un jour avec tant de succès un autre dictateur, puis à voix plus basse un autre président : « Entre les États-Unis et le Mexique, le désert » de même, on apprend sur l'identité des Chicanos, qui ne sont pas d'aucun de ces deux pais, mais le résultat du mélange des cultures de deux pays.
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LA FRONTIÈRE DE VERRE de CARLOS FUENTES
C'est la frontière entre le Mexique et les États Unis, frontière de cristal dans la version espagnole. 9 nouvelles en forme de roman qui prend corps au fur et à mesure des récits.
C'est d'abord la très belle Michelina qui visite son parrain Don Leonardo à Campazas, il veut la marier à son fils Mariano…et la garder pour maîtresse.
Un père raconte sa honte de ne pas avoir profité du boom pétrolier des années 60/70 et doit se résoudre à demander une bourse d'étude à Don Leonardo pour son fils Juan qui va vivre chez les riches Wingate.
Dioniso est expert gastronomique, aimant les grosses, les seules qui l'excitent, il les contemple à la sortie des KFC, Mc Do et autres. Un soir au dîner il ouvre un flacon qui contient un génie faisant apparaître une femme à chaque plat commandé!
Qui suis je dans ce fauteuil roulant? Où es-tu Camilia? Et toi Leonardo mon frère, pourquoi m'as tu abandonné moi Emiliano dont je n'ose plus prononcer le nom?
Marina, Dinorah et Rosa travaillent dans les ateliers de Ciudad Juarez près de la frontière, elles entretiennent leurs hommes qui ne font rien. 130000 fabriques dans la région, mais l'argent à gagner est dans l'immobilier, la valeur des terrains, alors Don Leonardo s'active avec ses associés texans.
Don Leonardo et Michelina vont à New York pour le week-end en 1 ère classe,, l'avion est rempli d'une centaine d'ouvriers mexicains qui vont nettoyer les vitres de buildings et revenir le lundi!!
Par ces nouvelles qui peuvent sembler disparates se dessine l'histoire des relations entre ces deux pays, Mexique et USA. Ce sont les «dos mouillés« qui traversent tous les jours la frontière pour aller travailler dans un pays qui fut autrefois le leur. Une grande fresque sur l'absurdité du monde, la folie des hommes.
Dans un style très simple, dépourvu de tout réalisme magique, il découpe des tranches de vies pour finir par un assemblage restaurant une vision cohérente de l'histoire.
Excellent.
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Il s'agit donc d'un quinzième roman de Fuentes que je déguste avec grand bonheur, un tout petit roman en 9 récits qui est d'une simplicité exemplaire par les thèmes qu'il aborde: l'histoire, le temps, l'art, le roman, la politique, la nourriture, l'amour, le sexe, l'argent, les classes sociales, la ville de Mexico, les dieux des mexicas, le cinéma, la famille, l'éducation, la culture, l'édition, la drogue, la violence, le racisme, la publicité, la pollution, la vitesse, la merde, l'ordure, la poésie, le catholicisme, l'architecture, la géographie. Un condensé de toute l'oeuvre de Fuentes dans une forme éclatée, une oeuvre de la maturité qui ne peut mériter que 5 étoiles par sa maîtrise.
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Neuf nouvelles où l'auteur décrit ce qui est pour lui l'âme des Mexicains. Sur ce même thème, je préfère de beaucoup "La tête de l'hydre" ( "La cabeza de la hidra").
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Elle, à vrai dire, c’est son parrain qui lui avait plu.
C’était un homme de cinquante ans, vingt cinq de plus qu’elle, vigoureux, à moitié chauve, avec de longs favoris, mais doté d’un profil parfait de facture classique, comme celui d’un empereur romain, avec le sourire et le regard à l’avenant. Il avait surtout des yeux rêveurs qui lui disaient : je t’ai attendue longtemps.
Michelina aurait reculé devant la pure perfection ; elle n’avait pas connu de très bel homme qui ne l’ait point déçue. Ils se sentaient plus séduisants qu’elle. La beauté leur donnait des comportements de tyrannie insupportable. Le parrain don Leonardo avait ce profil parfait, mais tempéré par les bajoues, la calvitie, l’âge même…
Le sourire, cependant, lui signifait : Ne me prends pas trop au sérieux, je suis un viveur et un jouisseur ; d’un autre côté, le regard était d’une intensité irrésistible, je m’éprends réellement, signifait-il, je sais tout demander parce que je sais tout donner, qu’en dis-tu ?
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je ne dirai pas leurs noms, seuls les connaissent ceux qui savent écouter le silence,
je ne raconterai pas leurs exploits, seules les égrennent les étoiles de poussière des sentiers,
je ne rappellerai pas leurs souffrances, elles sont hurlées par l'ouragan des oiseaux,
je ne parlerai pas de leurs calendriers, ils se sont tous réunis en un fleuve de cendres,
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La Lincoln, au capot relevé cette fois, traversa rapidement le désert crépusculaire, froid et silencieux, qu’il emplit de bruit de moteur et de mécanique, faisant fuir les lièvres qu’on voyait bondir hors de la route droite, cette ligne ininterrompue jusqu’à la frontière où elle brisait le verre illusoire de la séparation, la membrane invisible entre le Mexique et les Etats-Unis, pour poursuivre son chemin sur les autoroutes du Nord jusqu’à la cité enchantée, la tentation du désert, illuminée, scintillante (…).
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Leandro rougit. Il se tut un moment puis la gringa et le gigolo firent leur apparition entre les lauriers en signifiant par gestes qu'ils voulaient rentrer à Mexico.
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« Pauvre Mexique, si loin de Dieu et si près des États-Unis », prononcera un jour avec tant de succès un autre dictateur, puis à voix plus basse un autre président : « Entre les États-Unis et le Mexique, le désert ».
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Videos de Carlos Fuentes (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Carlos Fuentes
Mercredi 20 octobre 2011, Carlos Fuentes reçoit les insignes de Docteur Honoris Causa.
Biographie: Né en 1928 à Panamá où son père était alors Ambassadeur du Mexique, Carlos Fuentes est un des plus grands écrivains du XXe et du XXIe siècle. Sa pensée et son œuvre romanesque ont largement influencé les écrivains et les intellectuels espagnols et latino-américains contemporains. Catégorie Éducation Licence Licence de paternité Creative Commons (réutilisation autorisée)
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