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Critique de Alfaric


"Les Héritiers de l'Emblème" est l'un des très nombreux avatars de la franchise "Dragon Quest", issue d'une série de JRPG cultes au Pays du Soleil Levant mais encore trop méconnue de par le monde (à cause de guéguerres commerciales absolument débiles dont je vous épargnerais le récit). Culte au point qu'il fut décidé par les plus hautes autorités que les nouveaux opus sortiraient désormais le weekend, la sortie de chaque épisode de la saga étant accompagné de vagues massives d'absentéisme à l'école puis au travail… ^^
Cette saga doit sa popularité à sa simplicité : dans un univers fantasy générique un héros héroïque, dont le nom est « le héros » et qui appartient à la classes des héros, doit combattre des méchants maléfiques à l'aide d'un groupe de compagnon appartenant aux classes des guerriers, des budokas, des prêtres, des magiciens ou des sages biclassés prêtres et magiciens. Il va donc vivre moult aventures et périples, rencontrer de nouveaux alliés et rallier à sa cause des champions adverses, tout ce beau monde devenant de plus en plus puissant pour affronter des ennemis de plus en plus puissants jusqu'à l'inévitable boss de fin surpuissant (souvent à tiroir, dans la plus grande tradition vidéoludique ^^). Évidemment, les méchants ne pensent qu'à semer mort et chaos pour dominer le monde tandis que les gentils sont unanimement animés par l'amitié, le courage et l'esprit de sacrifice. Déjà vu certes, mais quand c'est bien fait l'esprit bon enfant de l'ensemble marche toujours très bien ! (d'autant plus que la plupart du temps les antagonistes sont manipulés et envoyés au casse-pipe par une oligarchie du mal dirigée par un parangon de crevardise débitant des discours suprématistes, du coup je me demande si ce n'est pas un critique déguisée mais édulcorée des épisodes noirs de l'Histoire du Japon)
Ajoutons également un magicbuilding complètement dédié au gaming avec des sorts à plusieurs niveaux de puissances avec les versions « normal », « super », « méga » voire « giga »… (On pourra apprécier ou déprécier le fait qu'on traduise les sorts en français plutôt que de garder le japonais : à chacun ses goûts, même si personnellement je trouve que cela sonne assez mal en français.) Et puis cela fait toujours plaisir de retrouver les éléments récurrents de la franchise : les slimes, le phénix Empyréa, le Roi Dragon, la forteresse volante, l'épée faucon, le brassard météore et tutti quanti ^^
Mais cette saga doit sans doute son succès d'abord et surtout à celui qui est chargé des graphismes des personnages et des créatures depuis le tout début de la saga, à savoir le mangaka le plus populaire de tous les temps après Ozamu Tezuka le dieu du manga : Akira Toriyama, l'auteur des Saintes Écritures de "Dragon Ball" !!!


"Les Héritiers de l'Emblème" est le 3e épisode de la "Trilogie Roto" (qui est censée se dérouler entre "Dragon Quest I" et "Dragon Quest III") et présente la particularité selon sa scénariste Jun Eishima de vouloir être plus sombre qu'à l'accoutumée, mais je ne vais pas vous mentir nous sommes dans un niveau de noirceur équivalent à celui de la saga "Ji" de Pierre Grimbert (d'ailleurs les enfants en quête de leurs parents disparus peuvent rappeler quelque chose à ses lecteurs ^^) : 25 ans après la victoire d'Arus, Alan et Aster sur le Dieu de la Terreur, a lieu le « Jour de l'Extinction » quand disparaissent toutes les familles royales et que cessent de fonctionner tous les sorts du monde. Nous sommes donc dans le post-apo fantasy et règnent le chaos et la dévastation, et dans l'ancien royaume souterrain d'Aledgard nous suivons le mal-être d'Aros un jeune bandit frappé d'amnésie depuis le Jour de l'Extinction. Car s'il est un prodige de l'épée, la vue du sang l'insupporte et tuer lui répugne au plus haut point donc ses convictions ne sont absolument pas celles de ses compagnons d'infortune et chaque jour que les dieux font il traîne ses états d'âmes comme autant de boulets... Jusqu'au jour ou deux visiteurs venus du monde de la surface arrivent en Alefgard pour retrouver leurs parents disparus depuis le jour de l'extinction, et les experts en arts martiaux Li et Yui qui maîtrisent une puissante technique de combat appelé « kamehameha » reconnaissent Aros qui n'avaient plus vu depuis leur enfance ! A-Kagi amie, mentor et ange gardien d'Aros qui a toujours su qui il était en réalité n'a pas le coeur de le retenir contre son gré...
Kamui Fukiwara revient au dessin et sont style bien particulier parvient toujours à bien intégrer les créations d'Akira Toriyama. Mais ce mangaka est un vrai caméléon et parvient à conserver son trait fin et à soigner ses effets tout en dégageant à chaque oeuvre quelque chose de différent ! Si "Emblem of Roto" faisait dans l'héroïsme starwarsien, "Les Héritiers de l'Emblème" fait lui dans la mélancolie et la nostalgie : on pose l'ambiance, on prend son temps et on s'attarde à mettre en lumière les émotions des personnages sans en faire des caisse niveau phylactère... Alors ça démarre lentement, mais je suis très confiant pour les 30 tomes à venir ! To Be Continued !!!
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