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EAN : 9791032906095
160 pages
L'Observatoire (18/09/2019)
3.32/5   125 notes
Résumé :
Comment se « développer » quand on est sans cesse « enveloppé » par des coachs ? Comment le développement serait-il « personnel » quand guides et manuels s'adressent à chacun comme à tout autre ? La philosophe Julia de Funès fustige avec délectation les impostures d'une certaine psychologie positive. « L'authenticité en 5 leçons », « La confiance en soi : mode d emploi », « Les 10 recettes du bonheur »... Les librairies sont envahies d'ouvrages qui n'en finissent pa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (29) Voir plus Ajouter une critique
3,32

sur 125 notes
Ce livre n'est pas un essai. C'est une réussite.
Julia de Funes (petite-fille de Louis), docteure en philosophie, après avoir chassé les têtes, cible les mirages de la vie en entreprise qui se réfléchissent dans le désert de la bien pensance.
Clap final sur les transcendances. Nous sommes devenus nos propres dieux. le bonheur est obligatoire, dans sa vie, comme dans son travail. La mélancolie est devenue une maladie honteuse, la solitude une tare sociale et la tristesse une réfugiée encombrante.
Mais du coup, quand la machine se grippe, quand sa vie ne ressemble pas à celle d'un milliardaire bronzé écologiste sans gluten, à qui la faute ?
Pour "photoshoppé" sa vie, Panoramix a concocté une nouvelle potion magique : le développement personnel. Ces nouveaux évangiles, blobs des librairies, promettent le bonheur éternel, une vie sexuelle de star du porno, transfusent de la confiance en soi façon tsunami en 15 jours, décorent nos apparts comme des Palaces et transforment nos potagers en jardins de Versailles en moins d'une saison. Quelle jouissance dans les diners d'annoncer que j'ai fait pousser des butternuts !
Cette nouvelle religion a ordonné ses apôtres : les coachs, ces labradors autoproclamés, souvent d'anciennes victimes de Burn Out, Bore Out, Brown out qui du coup redeviennent « In » en partageant leur boîte de kleenex. Des quinquas qui accompagnent notre crise existentielle de la quarantaine. C'est la positive attitude. Tout va bien, je vais bien, comme le disait Dany Boon.
Hamlet, tu es ringard. La question n'est plus Être ou ne pas être ? mais bien-être ou mal-être ?
Julia de Funès dresse un portrait sans concession de cette profession.
S'agissant des « Chefs Happiness Officer », clowns de service en charge du bien-être et espèce en voie de développement dans toute société innovante, l'auteure n'hésite pas à parler d'emplois fictifs partant du postulat que le bonheur n'entre pas dans le champs de compétence d'un employeur. Ce qui rend heureux Paul, peut peiner Robert. le bonheur est un sentiment qui relève de l'intime qui fluctue au jour le jour. Il n'a rien à faire dans une salle de réunion.
Les recettes du bonheur réclament du sur mesure. Il n'y a pas de taille standard.
Autre constat. Alors que jamais les entreprises ne se sont autant emparées de la question du bien être au travail, jamais l'absentéisme n'a été aussi élevé. Il ne suffirait donc pas d'un cours de sophrologie entre midi et deux, d'un Chief Happiness Officer, d'un séminaire annuel de cohésion et d'une table de ping-pong à la cantoche pour remonter le moral de nos employés. Quelle découverte !
L'auteure remet donc en cause ces hochets narcissiques et préconisent des remèdes de grand-mère qui ont fait leur preuve. Se responsabiliser, réussir par l'effort, ne pas s'éparpiller, donner du sens au travail, accepter nos limites, notre champ d'incompétence.
Miroir, mon beau miroir, suis-je une personne développée ?
Instagram me répond toujours oui.
Mon coach me répond que la réponse est en moi.
Julia de Funes prend Nietzsche, Ricoeur et Bergson à témoin, et me dit « Si développement personnel il devrait y avoir, ce serait au sens d'aider les êtres à devenir des personnes, c'est-à-dire des singularités libres ».
Je ne suis pas plus avancé, mais j'ai davantage confiance dans une science vieille de 3000 ans que dans une « sagesse de supermarchés ».
Je ne mets pas 5 étoiles car la démonstration est à sens unique, parfois caricaturale et il faut reconnaître que ces « cures » de développement personnel produisent parfois des résultats. Mais est-ce un effet placébo ? En outre, si les charlatans ne manquent pas, certains coachs ou C.H.O sont efficients et d'une grande honnêteté.
A lire aussi de cette auteure « La Comédie (in)humaine » et « Socrate au pays des process ».



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Bon, sujet très touchy que celui-ci, quand on sait le nombre de coachs qu'il y a en France et dans mes proches, j'ai peur de commettre une méga boulette ;-)

Soyons sans détour : les méthodes de développement personnel ont le vent en poupe depuis 20 ans avec une envolée ces 6 dernières années. Il suffit d'aller à la FNAC pour voir l'ampleur du rayon développement personnel, qui fait un peu peur et qui, pour aller dans le sens de l'auteure, reprend les mots clés super trendy comme acceptation (très important ce mot chez les coachs), résilience (la vache celui-là aussi), réussite (tendance américaine), alignement (je ne le supporte plus) ou encore l'expression à 1 million de dollars : « être soi-même » ou encore mieux « devenir soi ». Bon, je dois le reconnaître, le coaching et les méthodes de développement perso me sortent par les trous de nez, mais c'est une déformation professionnelle et personnelle (je crois en la philosophie et en la psychanalyse, alors forcément…). Ceci étant, quand je vois le succès de ces méthodes ou des « accompagnements » (c'est comme ça qu'on dit chez les coachs, et oui), j'en conclue que cela aide bien des gens donc je me tais et tant mieux si les gens vont mieux (mais ça veut dire quoi aller mieux, en fait ?).

Néanmoins, quand j'ai su qu'une philosophe – Julia de Funès donc – écrivait son point de vue sur le sujet, je me suis ruée dessus. Je savais que j'allais trouver une critique dans le sens de mes perceptions. Mais en fait, pas complètement. Mais je vais y revenir.

Qui est Julia de Funès, déjà ? Je ne la connais pas mais je sais que c'est une philosophe un peu bankable parce qu'elle a publié plusieurs essais dont un avec un écho plutôt favorable écrit avec l'économiste Nicolas Bouzou. Pour le reste, je ne sais rien. le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il s'agit d'une auteure qui ne fait pas dans la dentelle, au style un peu agressif voire un peu injuste, ce qui selon moi a affaibli la portée de ses arguments, pour lesquels j'étais pourtant favorable.

A peu de choses près, la thèse défendue par Julia de Funès est la suivante : « le développement personnel, c'est super naze, et je vais vous le démontrer ». Et je dois reconnaître que les arguments sont pour la plupart plutôt bons, mais forcément j'ai un parti pris.

Que dit-elle en résumé (en très raccourci car cela reste de la philo) ?

1) L'effondrement du religieux et le déclin des valeurs humanistes poussent les hommes à un individualisme sans nom. Ce n'est pas une caractéristique psychologique, c'est devenu véritablement une donnée sociale. Livrés à lui-même, sans Dieu ni maître, avec un rapport au temps complètement différent (il faut tout maintenant, si je ne suis pas heureux je me barre c'est scandaleux !), l'individu n'a plus que cela à faire que de s'individualiser, c'est-à-dire que le seul et unique critère d'une vie réussie devient le « moi ». Et le moi doit être bien à tout moment.

2) le bonheur est devenu une fin en soi. Il faut être heureux à tout bout de champ, ce qui est accentué par une impatience moderne. Pour beaucoup de philosophes, bonheur, malheur, tout ça, c'est le long chemin de la vie. Tout est à prendre et à éprouver. Mais aujourd'hui, non. On peut (on doit ?) changer si ce n'est pas « au top » : de femme, de job, de maison. Comme il n'y a plus trop les valeurs humanistes d'effort et de construction lente, on part se « réinventer » dès que possible, on va « devenir soi » en prenant plusieurs tangentes. Il faut reconnaître que c'est une très grosse tendance de nos sociétés occidentales.

3) le développement personnel rebondit sur ces tendances en vous promettant de vous aider quand cette quête. Mais comme dit l'auteure, à force de proposer des méthodes clés en main (lève-toi à cinq heures du mat, médite tous les jours 10 minutes, fais toutes les semaines quelque chose pour la première fois, pars cinq jours seul, tiens un journal de bord, et blabla, et blabla), on s'éloigne grandement de l'apport hyper individualisé. Même le coach qui vous accompagne est formaté à suivre la grande tendance dominante et va vous parler d'acceptation (accepte ton passé bordel !!), de capacité de résilience (c'est magnifique ce que tu as fait), de rupture (parfois il faut passer du temps seul pour savoir qui on est), le tout bien sûr avec une grande qualité d'écoute. Julia de Funès dit que les coachs sont des quadras voire quinquas qui ont un peu raté leur carrière ou leur vie pro et qui décident, après avoir vu la vierge lors de leur reconstruction, d'aider les autres à vivre la même chose qu'eux (bon ça, c'est souvent un peu vrai). Mais elle devient carrément méchante en continuant de dire que ce sont quand même des flemmards qui auraient pu se taper les 5 ans d'études de psycho plutôt que la formation courte en deux ans maximum payée une fortune (et oui, toujours cette recherche d'immédiateté et de lutte contre le temps). Attention, amis coachs, ce livre va vous faire bondir…

4) Sous des airs de vous écouter et de vous comprendre, et donc de laisser parler vos sentiments, le développement personnel parle à votre raison et contribue à vous endoctriner dans le « toujours heureux, tout le temps et très vite, puisque moi, moi, moi ». Par conséquent, il conditionne votre raison à percevoir votre vie d'une certaine façon, et à agir en cohérence avec cette vision. Finalement, ce ne sont pas forcément vos sentiments qui parlent, mais votre raison qui influe sur votre perception des sentiments. Je caricature mais c'est un peu le coach qui répète : « Mais Jacques, tu vois bien que tu n'es pas heureux comme ça », alors que Jacques n'a rien demandé. Mais dans trois mois, Jacques sera convaincu qu'il est malheureux, alors il prendra une décision. Or, pour la philosophie, raison et sentiment doivent en permanence s'affronter car c'est le propre de la condition humaine. Dire qu'il faut privilégier l'un au détriment de l'autre n'a pas de sens, car l'un ne vit que parce qu'il y a l'autre.

5) On ne peut pas devenir maître de soi, ce que vous promet le développement personnel. Qui est soi d'ailleurs ? et pourquoi soi aurait une cohérence, une linéarité ? croyance absurde.

6) La philosophie est bien plus intéressante, elle pose des bonnes questions en sachant qu'il n'y a pas de réponse. A chacun d'éprouver par tâtonnement sa vision des choses au moment même où il y est confronté. le développement personnel apporte des réponses, des méthodes, des outils, à des questions mal posées, mal formulées, trop anticipées. Il prive l'individu d'une liberté d'interprétation du monde au profit d'un conformisme individualiste dominant. Bref, il est naze.

Voilà, en très schématisé je vous l'accorde, les propos de l'ouvrage.

Sur le fond, je l'ai dit, je suis un peu d'accord. Et il est très dur d'aller contre l'individualisme dominant et de se recentrer sur son chemin à écrire. Je reconnais une forme de lassitude quand quelqu'un me dit qu'il est coach ou qu'il lit tel bouquin de développement perso, mais je ne suis pas nécessairement objective après 15 ans de psychanalyse et une centaine d'essais de philosophie lus.

Sur la forme, je trouve ça trop violent. Avoir des convictions, c'est ok. Mais démonter des individus pour asseoir ses propos ne me semble ni nécessaire, ni intelligent. Cette agressivité m'a dérangée tout au long de l'ouvrage. Parce que dans le fond, comme le dit cet excellent article de France culture, les ambitions des uns et des autres restent les mêmes : faire en sorte que les individus trouvent un sens, des sens, des références dans leur vie. Inutile donc de partir en guerre.

Bref, je ne dirai pas, comme Julia de Funès, que le développement personnel est une imposture. Mais je dirai qu'il manque de profondeur et rend un peu les individus homogènes, incolores.


Jo la Frite

Lien : http://coincescheznous.unblo..
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Parfois, j'imagine un observateur de notre planète, regardant l'humanité se débattre dans les affres du quotidien, comme on le ferait d'une fourmilière. Il nous verrait nous agiter fébrilement, affairés à résoudre nos petits problèmes, tant bien que mal, essayant de donner un sens à notre vie par différents comportements possibles, obéissant à nos pensées et nos émotions, à peine conscients de l'inanité de nos efforts pour survivre. Finalement nous ne sommes qu'une espèce terrienne comme les autres. Juste un peu de cortex en plus qui permet de nous penser un destin supérieur aux autres espèces animales. En fait pas grand chose.
C'est ce que m'inspire le livre de Julia de Funès. Elle a raison d'affirmer que le développement personnel qu'elle décrit est assez pitoyable dans ce qu'il nous permettrait individuellement de nous épanouir à l'aide d'injonctions pour correspondre à la norme sociale du moment. le développement personnel est un vaste ensemble hétéroclite de techniques inspirées d'une lecture très superficielle de certaines sciences comme la psychologie, la sociologie, la biologie... Comme on le voit dans le classement effectué par les algorithmes de Babelio, on y trouve de tout. L'auteur oppose ce fourre-tout à la philosophie, qui est une science de réflexion, ancienne de plusieurs millénaires qui fait intervenir notre jugement en nous questionnant en profondeur. A l'aide d'exemples extraits de plusieurs auteurs, elle nous démontre sa thèse avec efficacité. Pourtant, je trouve le livre assez inégal, s'attardant un peu trop par exemple sur les dénonciations du "coaching" ou les incohérences des injonctions du développement personnel. Je retiendrai surtout sa mise en évidence de l'individualisme et la boursouflure du "moi" dans nos sociétés actuelles. La dernière partie opposant un accès philosophique aux injonctions du développement personnel mérite une lecture consciencieuse car pas toujours facile.
L'ensemble de l'ouvrage, peut paraître déséquilibré, mais reste à mon avis de bonne tenue. Un livre dont je conseille la lecture, ne serait-ce que pour nous interroger sur le sens que nous voulons donner à notre vie.
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Ayant été récemment (et à plusieurs reprises) déçue par le monde du développement personnel à tendance ésotérique, j'étais plus que bien disposée à l'égard de cet essai qui devait démontrer que ce domaine prend généralement les gens pour des benêts. Malheureusement (ou heureusement, je ne sais pas) j'ai plutôt eu l'impression que c'est l'auteure qui nous prend pour des bécasses (bécassons). En lisant ces arguments, on a vraiment le sentiment que les lecteurs d'ouvrages de développement personnel sont de gros naïfs qui ne réfléchissent pas et cela me semble non seulement réducteur mais un peu injuste.
D'abord, l'auteure fonde toute son argumentation sur trois ou quatre ouvrages (dont un qui est à mon sens effectivement une grosse mascarade, destinée plus à faire de l'argent qu'à vraiment faire réfléchir et avancer le lecteur) mais c'est très réducteur ! Elle avance en se basant sur des postulats qui ne sont pas vrais dans tout le domaine du développement personnel et pour couronner le tout, elle nous noie sous des références philosophiques dans lesquelles on finit par se perdre... Donc d'abord, ce n'est pas parce qu'on a une énorme culture générale (et philosophique) qu'on a raison. Et surtout, le principal argument est de dire qu'elle reproche à ces auteurs de donner des directives précises aux lecteurs alors que c'est précisément ce qu'elle fait elle-même pour nous dire comment ne pas tomber dans le piège du développement personnel ! Bref, un peu léger et décevant (j'avais bien aimé ces précédents ouvrages sur le monde du travail) et un peu « prétentieux ». le sujet mérite d'être creusé mais avec, à mon sens, beaucoup plus de lecture de sa part dans ce domaine et une bonne dose de nuance dans le propos...
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Après avoir échoué à lire ce bouquin jusqu'à moitié tant j'ai été égaré par son contenu, je me suis posé une question: comment exprimer ma profonde déception?

A ma façon, de façon courtoise?

Ou à la façon dont le préconise Mme de Funès, sans filtres car il est préférable d'avoir "un réel difficile qu'une illusion réconfortante", paraphrasant la citation qu'elle empreinte à Michel Onfray?

Et bien soit, je me prête au jeu: bien que je sois d'accord avec l'idée que le développement personnel soit une imposture, et bien, ce bouquin, c'est de la merde! Je suis dur? Non, car comme je m'adresse à la concernée pour qui le choix des mots n'a pas d'importance, je ne suis en rien choquant... Je prendrais même le plus grand soin d'éviter les gentillesses de langages du type "je ne suis pas d'accord avec tout..." puisqu'on me la conseillé.

Blague à part (qui a assez durée), je vais m'exprimer à ma façon, avec plus de courtoisie, car j'estime personnellement que c'est important.

Tout d'abord, le titre même du livre est un MEGA argument fallacieux: le fait que l'"enseignement" soit personnalisé ou pas n'a aucun impact sur le fait qu'il y ait imposture. Lorsqu'on veut aborder un problème par la psychanalyse, ont se tourne vers le singulier et inversement, lorsqu'on veut résoudre un problème par le cognitif, on se tourne vers l'universel (je m'attends à des réactions prévisibles sur le caractère universel du cognitivisme...). Tout ça pour dire qu'il y a en nous autant de singulier que d'universel, et que prétendre devoir aborder seulement le singulier pour résoudre un problème personnel est négliger une part d'universalité qui ne fait absolument aucun doute (et dieu sait que je doute souvent)!

Donc énorme erreur d'entrée de jeu.

Ensuite, il y a de fausses informations, comme le fait que le mot race ait été banni du dictionnaire: il a seulement été banni de la constitution et donc de son utilisation pour désigner différentes ethnies humaines. On peut toujours utiliser ce terme pour désigner des races de chiens... etc.
Mais encore une fois, le choix des mots semble échapper à Mme de Funes: comment ne pas voir la façon dont a été utilisé ce mot pour séparer les différentes ethnies afin d'assoir la domination de certains sur d'autres? Comment? Comment ce mot ne peut-il pas être connoté quand il est utilisé pour désigner nos pairs? Évidemment qu'il l'est, et que l'évolution de la société propose de le bannir, encore heureux!

C'est pas fini avec le choix des mots : si "aveugle" représente la réalité difficile et "non-voyant" l'illusion réconfortante (je vous prends au mot), il faudra m'expliquer qu'est-ce qu'on entend pas "non-voyant"? Et bien on entend par là "aveugle", mais dit avec douceur (la politesse c'est important, non)? Il n'y a pas là d'opposition entre la réalité et l'illusion, les deux veulent dire la même chose et tout le monde comprend très bien: "personne qui ne peut voir". Je corrige donc votre erreur: il y a une "réalité difficile et une réalité réconfortante", pourquoi ne pas choisir celle qui est réconfortante donc?

Je vais m'arrêter là car il y a beaucoup à dire mais mon sentiment est que c'est bien dommage, car je suis d'accord avec le fond, mais les arguments sont parfois hors sujet, fallacieux et les informations parfois fausses.

Je pense que l'imposture du développement personnel tient d'une complexité sociologique tout à fait exceptionnelle et pour résumer, je dirais que, voyant que le monde d'hier ne peut plus être le monde de demain, il y a une quête de sens par les nouvelles générations, et donc un créneau pour les gourous de tous genres...
L'imposture, à mon sens, réside là: il y a plus d'intention de faire du fric que d'aider les gens. Et donc on distille de la quantité plutôt que de la qualité (les "coachs" et autres sont rarement diplômés mais très souvent auto-proclamés) à grand renforts de techniques de manipulation type méthode Coué... Bref un grand manque de savoir faire, des méthodes hasardeuses, un contenu des fois vide de sens, et surtout une intention mercantile enrobée de promesses et d'injonction à se sentir bien (là dessus, je suis d'accord avec vous). Un peu comme dans les sectes, la quête de sens, la faiblesse, la peur de l'avenir... sont autant de portes ouvertes aux prestidigitateurs.

Merci tout de même, car tout n'est pas à jeter puis nous sommes d'accord globalement, et il faut communiquer sur les dangers de ces pratiques de "true believers" (je ne les épargne pas non plus^^).

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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Se développer, s’épanouir, accéder à soi-même prend du temps et s’inscrit dans une certaine temporalité. C’est grâce au temps que l’organisme s’organise, c’est grâce au temps qu’une conscience de soi peut se préciser, c’est grâce au temps que le « moi » devient lui-même. Être soi ne va pas de soi ! Or toutes ces techniques proposent une instantanéité, car une recette se veut rapide et immédiatement efficace. Les recettes n’entrent pas dans un « développement », un processus de vie évolutif, nécessaire à tout accomplissement.
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L’épanouissement personnel suppose le refus d’agir sous l’empire de directives extérieures, ou le concept est alors vidé de tout son sens. La manipulation sournoise consiste à donner l’impression d’être pleinement libéré de toute emprise, tout en invitant le lecteur ou le client à accomplir les tâches préconisées.
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Les réseaux sociaux favorisent un environnement relationnel dense, où les interactions sont nombreuses. Mais ces connections multiples n'encouragent pas tant l'attention à l'Autre que le soucis du "moi" par rapport aux autres. Il s'agit moins de reconnaître autrui que de se faire reconnaître par autrui. La relation à l'Autre s'en trouve altérée. " Notre société fait qu'il es t de plus en plus difficile pour un individu de connaître une amitié profonde et durable, un grand amour, un mariage harmonieux. "
...
Aussi, la fidélité, l'effort ou le devoir, présupposant l'idée de temporalité, de prolongement dans le temps et de dépendance à l'égard d'autrui, deviennent des valeurs décadentes.
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Personne ne peut imaginer qu'il suffirait de suivre un certain nombre de préceptes établis une fois pour toute pour devenir "maître de soi", à moins de nier le principe même de réalité. L'individu en chair et en os semble bien tiraillé entre ce qu'il vise pour lui-même, et ce qu'il est et dont il n'a pas nécessairement conscience.
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Le coaching est à la psychanalyse ce que l'homéopathie est à la médecine.
page 44
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Videos de Julia de Funès (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Julia de Funès
Les représentations de "Lecture de F. Nietzsche" qui se joue au Théâtre de l'Atelier à Paris, se termine par un dialogue entre Pascal et Nietzsche, se terminant lui-même par un autre dialogue entre Fabrice Luchini et un philosophe invité. La philosophe Julia de Funès prend part à cette émission de la grande librairie. Elle publie "Le siècle des égarés" aux éditions de L'Observatoire. "Le dialogue est l'exercice philosophique par excellence que Nietzsche déteste par ailleurs", raconte-t-elle.
Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
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